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II.

de la Vendée.

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Dictature, confiée à un homme de génie pour sauver la République, déclinerait rapidement vers les institutions royales. Ils espéraient même qu'on pourrait négocier en secret avec les nouveaux gouvernans pour le rétablissement du trône, dont on voile toujours le démembrement de la France.

Les espérances liberticides ont été trompées. Le Gouvernement a repoussé les insinuations perfides, les propositions astucieuses, les intrigues vénales: il est resté immuable dans sa résolution d'affermir le systême républicaia, qui convient seul à la masse pensante de la nation et à l'armée, qui est fort des suffrages unanimes de vingt millions d'hommes, qui est la seule garantie des citoyens paisibles, des soldats, des propriétaires, de tous les Français, contre le retour des secousses et des tempêtes, qui ont agité leur territoire.

11. Les contrées de l'Ouest ont été paciPacification fiées, sans qu'une guerre d'extermination y réveillât le fanatisme et le désespoir, sans qu'un traité honteux y fît mépriser le Gouvernement de la République, et encourageât des rébelles. Ils sont rentrés dans le sein

de la Patrie. Elle n'a plus vu de caste ni de parti, mais des individus et des Français. Elle a offert protection et sûreté à tous ceux qui vivraient paisibles sous l'égide du Gouvernement Républicain. Ceux-là seuls ont été livrés à la juste rigueur des lois, qui, postérieurement à la pacification, ont voulu renouer des trames criminelles, rallumer la guerre, et promener en tous lieux le brigandage et l'assassinat.

12.

Quelques actes du Gou

12. Toutes les parties de l'administration publique ont été promptement organisées. Les délégués provisoires, qui menaçaient vernement. déjà de reproduire l'exécrable fléau des Proconsuls en mission, ont été rappellés; les vengeances particulières enchaînées, les indigens secourus; les journaux, presque tous ateliers de contre - révolution et payés par l'étranger (9), réduits à un très-petit nombre, mesure qui était impérieusement réclamée par les circonstances, et par la dégradation de l'opinion qu'ils achevaient de corrompre.

Les finances, la marine presqu'anéantie (10), le commerce, l'industrie, les spéculations particulières, la classe intéressante des rentiers, les propriétaires, les

naux.

13.

nances.

Fi

acquéreurs de biens nationaux, ont fixé les méditations du Gouvernement; et des améliorations lentes et insensibles, qui étaient seules possibles à obtenir, ont été les premiers résultats du nouvel ordre de choses.

13. La valeur des biens nationaux est le Biens natio- thermomètre de l'opinion des Français sur la valeur et la tenue de la révolution. Ces biens valent, tantôt trois, tantôt quatre ans de leurs revenus. Ils ont même différens titres; car les biens des émigrés valent un tiers de moins que ceux du Clergé. Il s'est donc formé une valeur conjecturale de ces biens, très-nuisible, et à l'agriculture, que des propriétaires paisibles peuvent seuls activer et perfectionner; et à la circulation du numéraire, qui est le principe vital d'un État; et à la facilité des transactions, qui en est à la fois l'effet et la cause; et à l'opinion de la stabilité de la révolution, sans laquelle la France sera tourmentée par de continuelles angoisses, ennemies de tout commerce en grand et de toute spéculation.

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Comme les deux tiers environ de la surface de la France ont été des propriétés na

tionales,

tionales, la dépréciation de ces biens a tari toutes les sources de la prospérité publique. Nos richesses réelles ont été dénaturées et presque détruites par ce sentiment général de crainte et de défiance de l'avenir, qui n'accordait aux biens nationaux que la valeur de trois ou quatre ans de leur revenu, parce qu'en effet, depuis nos longues vicissitudes politiques, on ne s'est guère trompé dans ses calculs, en prévoyant que tel ou tel Gouvernement durerait trois ou quatre années, au-delà desquelles il n'y avait plus qu'un horison obscur, des incertitudes et des nuages.

Les Consuls ont senti le besoin d'apporter un soin particulier à ces sortes de possessions. La révolution n'a pas de plus solide garantie. Les acquéreurs n'ont de sûretés que dans la loyauté et dans la force du Gouvernement. Le Gouvernement lui-même n'est affermi que par l'état de sécurité des acquéreurs et par le maintien de leurs acquisitions.

Quand l'Administration Consulaire sera parvenue à relever la valeur de ces biens et à les tirer de leur discrédit, en ne permettant plus les distinctions publiques et légales de biens patrimoniaux et de biens nationaux, ce qui place les premiers dans un rang privi

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légié et met les autres comme dans un état de roture et d'interdiction, non- seulement elle aura relevé d'autant la valeur des deux tiers de la France; mais elle fera tomber le taux excessif et scandaleux de l'intérêt de l'argent (11), qui entrave les relations commerciales, et qui est un principe de mauvaise foi et d'immoralité. Elle mettra fin à ce jeu meurtrier de l'agiotage (12), caustique empoisonné qui dessèche l'État, qui absorbe, concentre, anéantit, par un mouvement stérile, par une rotation continuelle, circonscrite dans un cercle vicieux, toutes les espè ces de capitaux, dont la circulation confiée au génie du commerce, porterait dans toutes les branches de l'industrie sociale une sève génératrice et des principes de fécondité. C'est le taux excessif de l'argent, qui diminue et avilit le prix des terres par les illusions séduisantes et les chances de profits rapides et immenses, que le charlatanisme et l'escroquerie des agioteurs présentent à l'égoïsme et à la cupidité populaires. C'est aussi parce qu'une grande partie des terres sont à vil prix, parce qu'il y a les deux tiers moins de biens qu'autrefois à acheter avec sûreté, parce qu'on ne veut pas s'exposer

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