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AUX VÉRITABLES AMIS

DE LA PATRIE,

DE LA LIBERTÉ ET DE LA PAIX.

1.

QUEL

UEL a été, au 18 brumaire de l'an 8; I. quel était encore, il y a peu de jours, le vœu PREAMBULI unanime, le besoin général, le cri de l'opinion, dans la France et dans l'Europe?... La Paix; la cessation des fléaux qui ont couvert le monde, qui ont porté dans tous les lieux la dévastation, la démoralisation, la misère et la mort.

Il n'est pas un pays sur la terre, où cette paix si nécessaire, si ardemment souhaitée, si long-tems attendue, ne soit accueillie par un concert de bénédictions, comme une divinité bienfaisante, qui vient ramener le bonheur, après de longues calamités.

Autant le terme de la guerre, qui a ravagé l'Europe, était généralement imploré par tous

2.

De la Paix.

les peuples, autant la fin de la révolution, ou la paix intérieure, était impérieusement réclamée par tous les Français.

Cette double paix, intérieure et extérieure, si précieuse, si convenable à tous les intérêts, à toutes les nuances d'opinions, à toutes les classes de citoyens, doit fermer pour jamais l'effroyable abyme des révolutions, affermir la liberté, qui ne sera plus journellement compromise par les fluctuations politiques, ou par les chances des combats, assurer enfin l'existence de la patrie.

Une patrie, la liberté, la paix, tels étaient les résultats que nous avions droit d'attendre du Gouvernement Consulaire. Il les avait promis aux Français. Sa plus belle gloire est dans ces mots touchans, qui exciteront l'enthousiasme unanime de la nation: La République est garantie, la guerre est terminée, la révolution est finie.

2. Je laisse à d'autres le soin de discuter et d'approfondir les conditions et les conséquences politiques du nouveau traité de paix qui vient d'être conclu entre la France et l'Empereur (1).

Ce n'est pas ici une de ces paix serviles (a) qu'impose la force, et dont, à son gré, se joue la perfidie.... c'est la victoire qui s'arrête ; c'est le courage qui se met un frein. C'est une paix librement souscrite et fortement garantie, qui, aggrandissant le domaine de la liberté, consolide la révolution, éteint les délirantes ambitions des ennemis extérieurs, et, nous apportant mille biens précieux, nous ouvre un avenir riche de tous les genres d'espérances....

Ce traité a été dicté par la modération et par la sagesse. Il est glorieux et utile pour nous et pour nos alliés.

Il donne le Rhin pour limite à la République Française.

Il ressèrre, par des avantages réciproques assurés aux Puissances contractantes, les liens de la fédération Européenne.

L'existence et les intérêts des Républiques Batave, Helvétique, Ligurienne, Cisalpine, sont stipulés et garantis.

(a) Discours du Citoyen Taleyrand Périgord, Ministre des relations extérieures, dans la séance publique du Directoire Exécutif, du 10 Brumaire an 6, où les Citoyens Berthier et Monge, envoyés par le Général Bonaparte, présentèrent le Traité de paix de Campo-Formio.

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Ecrit.

3.

L'Italie presqu'entière est affranchie de l'influence Germanique.

L'Anglais est isolé des Puissances continentales.

Un vaste avenir de gloire et de bonheur est ouvert à la France républicaine.

3. Pour calculer cet avenir et les moyens But de cet d'en réaliser les bienfaits, je veux interroger le passé, considérer notre situation présente, résoudre ces trois questions: d'où nous venons; où nous sommes; où nous voulons et où nous pouvons aller; rapprocher enfin et comparer les intérêts des citoyens et des gouvernans, nos dangers, nos ressources, nos espérances. Tel est le but de cet Ecrit.

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C'est aux vrais Français, aux amis sincères de leur pays et de l'humanité que je m'adresse; ou plutôt, les objets dont je vais m'occuper les intéressent tous également. Nous sommes tous, sans exception, liés indissolublement au sort de l'Etat. S'il périssait, quel est celui qui pourrait échapper à sa ruine? S'il est arraché à toutes les tempêtes, s'il peut enfin se reposer pour long-tems dans le port, quelle gloire attend le mortel généreux qui aura fixé les destins de la Ré

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