mutuels, et soient promptement améliorées, sera peut-être de rétablir l'institution d'un Conseil particulier, placé près le ministère de l'intérieur, auquel on confiera le soin d'observer et de surveiller la marche et les progrès du commerce intérieur et extérieur.

Ce Conseil, instruit de l'état du commerce de la France, par la comparaison des importations et des exportations naturelles voit les branches qui languissent, les causes de leur décadence, les moyens de les relever; fait solliciter à propos chez les Puissances étrangères commerçantes de nouveaux avantages; fait soutenir ceux qu'on possède, mettre à profit ceux qui se présentent; prépare, par ses méditations, les traités de commerce qui accompagnent ordinairement les traités de paix, et sait rendre propres à la France les productions naturelles des autres pays, en activant et favorisant les manufactures, et en dirigeant vers un même but le commerce maritime et les spéculations des particuliers. Il encourage ces trois classes si intéressantes de la société, les agriculteurs, les manufacturiers et artisans, les négocians, qui ont besoin d'une protection spéciale de la part du Gouvernement et d'un foyer central

de lumières et d'observations, qui dissipe les ténèbres des préjugés et de l'ignorance.

pen

16.

Quelques idées d'admi❤ nistration in

16. Un bon systême d'économie politique; des principes fixes, propres à encourager la population et à déterminer le sage emploi des térieure. hommes, suivant leurs facultés et pour le plus grand bien de l'Etat; une éducation nationale (16) tellement organisée, que, par un heureux concours de tous les arts, par une émulation salutaire entre les élèves des différens pensionnats, comme entre les sionnats des différens Départemens, elle forme à-la-fois des soldats robustes, des hommes adroits et industrieux, des citoyens utiles dans tous les genres; la probité mise en honneur, les talens excités, l'agriculture et l'industrie nationalisées et perfectionnées; des primes accordées pour encourager les plantations (17), les défrichemens et les manufactures; les champs, négligés par la paresse ou par l'insouciance, imposés une fois plus que ceux qui sont cultivés, et un grand espace de terre, consacré seulement au luxe des jardins, soumis à une taxe plus forte que celui où croissent des productions utiles; l'esprit de propriété sagement favorisé, doublant le

nombre des hommes et des citoyens; une politique habile et rénumératrice mettant à profit la rentrée des militaires dans l'intérieur etleur fusion dans les différentes classes de là société; une diminution progressive des impôts; une plus juste répartition, en raison du superflu, et en exemptant le nécessaire physique du pauvre, qui s'acquitte envers la Patrie par sa présence qui la défend, par les enfans qu'il lui donne, par son travail qui y produit les richesses (a); un mode de perception plus simple et moins dispendieux, de manière que les contributions pèsent le moins possible sur les individus et produisent le plus possible au trésor public; une moins grande disproportion dans les fortunes, qui doit insensiblement résulter d'un meilleur systême d'impositions, entreront aussi dans les développemens du vaste plan d'amélioration que paraît s'être pro- . posé l'Administration Consulaire.

Le laboureur rendu plus heureux; la classe des financiers moins nombreuse; le crédit

(a) Pendant la guerre contre Porsenna, le Sénat remit au Peuple toutes les charges qu'il avait coutume de supporter. Il déclara que les pauvres s'acquittaient assez envers la Patrie par le soin qu'ils prenaient d'élever leurs enfans. MACHIAVEL

public, ce principal soutien des Etats, cette mine féconde de ressources, raffermi par l'esprit d'ordre et de probité; l'agiotage et le monopole extirpés ; des profits médiocres, mais déterminés, assurés à ceux qui traitent avec l'Etat; la publicité des marchés, leur concurrence, l'exactitude des paiemens ; la répression de la vénalité; des réformes nécessaires et une organisation définitive dans l'Administration militaire (18); une comptabilité scrupuleuse; une sage économie; des comptes annuels rendus au Peuple ; une responsabilité réelle des fonctionnaires dans la publicité de leurs actes et dans l'opinion;

L'uniformité des poids et mesures concourant au systême d'unité de la Législation et d'indivisibilité de la République; des canaux (a) projettés, ou déjà commencés sur plusieurs points pour la navigation intérieure; les chemins réparés, les autorités locales chargées, sous leur responsabilité, de les faire ou vrir et conserver (19); le brigandage réprimé; la sûreté individuelle assurée, les personnes et les propriétés fortement garanties;

L'administration et la justice simplifiées;

(a) Voyez la nole 15.

la bureaucratie (20) détruite; les tribunaux de conciliation, les juges de paix terminant la plupart des différends, sans frais ni procédures (21); les fonctions respectables des jurés, trop souvent dénaturées par l'esprit de faction, reprenant leur dignité, leur force morale et leur indépendance, à mesure que le retour de la concorde et de la paix nous permettra de jouir pleinement des nouvelles institutions;

Nos Législateurs constamment dirigés par l'exemple de cet ancien philosophe, qui n'avait pas donné les meilleures lois possibles aux Athéniens, mais celles qu'ils pouvaient le mieux comporter; pénétrés de ces vérités pratiques, qu'un principe n'est qu'une collection d'observations, et qu'en observant on doit avoir égard aux différences et même aux nuances imperceptibles qui distinguent souvent des choses absolument semblables par leurs apparences extérieures ; qu'ainsi le mot principe, dans sa signification abstraite, est presque vide de sens, et que son application exacte et rigoureuse, indépendamment des circonstances , est toujours impossible et entraînerait les plus graves inconvéniens; qu'on doit toujours considérer ce qu'on peut, où l'on est, ce qui convient