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DE LA LETTRE AU P. CAFFARO ET DE DEUX LETTRES

DE CE RELIGIEUX

SUIVIES D'UNE ÉPITRE EN VERS ADRESSÉE A BOSSUET

NOUVELLE ÉDITION

COLLATIONNÉE SUR LE TEXTE DE 1694

AVEC UNE INTRODUCTION ET DES NOTES

PAR

A. GAZIER

MAÎTRE DE CONFÉRENCES A LA FACULTÉ DES LETTRES DE PARIS

EB

PARIS

LIBRAIRIE CLASSIQUE EUGÈNE BELIN
VVE EUGÈNE BELIN ET FILS

RUE DE VAUGIRARD, No 52

Tout exemplaire de cet ouvrage non revêtu de ma griffe sera réputé contrefait.

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INTRODUCTION

Les Maximes sur a Comédie, ou pour citer exactement le titre donné par Bossuet lui-même à ce petit traité, les Maximes et réflexions sur la Comédie, ont été composées et publiées par l'évêque de Meaux vers le milieu de l'année 1694. Il peut sembler étrange que Bossuet se soit avisé d'attaquer le théâtre seulement à la fin du dix-septième siècle, alors que Louis XIV, devenu dévot, n'assistait plus à aucune représentation, alors que Molière, Corneille et Quinault étaient morts depuis longtemps, que Racine et La Fontaine expiaient par la pénitence le crime d'avoir écrit pour les acteurs, et que les auteurs en vogue s'appelaient Regnard, Campistron, Boursault, Brueys et Palaprat. Mais Bossuet, qui n'a jamais écrit un seul ouvrage pour avoir le plaisir d'être imprimé, se crut obligé de faire en 1694 ce qu'il n'avait pas fait jusque-là; il pensa qu'il était alors de son devoir de composer un traité contre le théâtre. Il est donc nécessaire de rappeler brièvement les différentes circonstances qui l'ont amené, pour ainsi dire malgré lui, à enrichir la littérature française d'un chef-d'œuvre.

Le siècle de Corneille, de Racine et de Molière est aussi le siècle d'Arnauld et de Rancé, de Port-Royal et de la Trappe; c'est dire que le théâtre, ou comme on l'appelait alors la Comédie, devait avoir de zélés défenseurs et des contradicteurs fougueux. Le nombre des uns et des autres est trop considérable pour qu'on puisse les énumérer tous; il faut s'arrêter seulement aux principaux. Georges de Scudéry, le « bienheureux Scudéry,» auteur de tant de volumes, fit imprimer en 1639 une Apologie du Théâtre; l'abbé Hédelin d'Aubignac publia, en 1657 et en 1666, trois ouvrages en faveur des représentations dramatiques', et l'on sait que Molière, dans sa belle Préface de Tartuffe (1669), invoque

1. Pratique du théâtre. Projet pour le rétablissement du théâtre français. Dissertation sur la condamnation des théâtres.

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