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A la mort de l'Impératrice Marie-Louise, Duchesse de Parme, une partie de ces inconvénients devait cesser.

Dès ce moment le Duc de Lucques devait rentrer dans la possession du Duché de Parme et céder le Duché de Lucques à la Toscane

A la même époque le Grand-duc de Toscana devait céder au Duc de Modène les districts toscans de Fivizzano, Pietrasanta et Barga, et les districts lucquois de Castiglione, Gallicano, Minucciano et Montignoso. Cependant, lors même que ces stipulations auraient reçu leur exécution, ni la Toscane, ni le Duché de Modène n'eussent formé un corps de territoire arrondi; car les districts toscans de Pontremoli et dé Bagnone et les fiefs impériaux, appartenants au Duc de Modene, seraient restés des enclaves détachées du territoire principal.

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Au Congrès de Vienne le Grand-duc de Toscane fit tous ses efforts pour obtenir en sa faveur la modification de ces stipulations. Ces efforts ayant été infructueux, ce n'est qu'après bien des retards qu'il se décida à accéder à l'Acte du Congrès, qui cependant lui avait assigné plusieurs nouveaux territoires.

Depuis lors la Toscane ne cessa de faire des tentatives pour amener, par la voie d'une libre entente entre les parties intéressées, des échanges de territoire auxquels le Congrès de Vienne avait d'ailleurs invité les souverains, en stipulant, par l'Article 98 de l'Acte final, que les fiefs impériaux dans la Lunigiana pourraient servir à des échanges ou autrel arrangements de gré à gré.

Tous

Plusieurs projets furent mis en avant par la Toscane. ces projets offraient les Vicariats de Pentremoli et de Bagnone comme objets d'échange contre les districts de Barga et Pietrasanta, auxquels la Toscane tenait particulièrement, vit que, après la réversion du Duché de Lucques, ils devenaient contigus à la Toscane. Ces essais échouèrent contre la résis tance du Duc de Modène qui n'attachait pas autant de prix que la Toscane à modifier les stipulations de l'Acte final.

On ne réussit à engager le Duc de Modène à un accom·

modement qu'après avoir invité le Duc de Lucques, comme Duc futur de Parme, à prendre part à ces transactions. Le Duché de Guastalla, qui appartenait au Duché de Parme, en était séparé par le territoire modénais. Ainsi il entra dans les intérêts du gouvernement modénais d'en faire l'acquisition.

Enfin après une longu eet pénible négociation, on signa à Florence le Traité du 28 novembre 1844 qui, par un motif de délicatesse pour l'Impératrice Marie-Louise, devait resler secret, jusqu'à ce que par sa mort le cas de réversion prévu par l'Acte du Congrès de Vienne et par le Traité de Paris du 10 juin 1817 fût arrivé. Ce n'est qu'à celle époque que ses dispositions devaient être mises à exécution.

Cependant les mouvements populaires qui ébranlèrent l'Italie pendant l'année 1847, amenèrent l'exécution anticipée d'une partie du Traité de Florence.

Le Duc de Lucques n'attendit pas la mort de l'Impératrice Marie-Louise pour abdiquer le Gouvernement de ce pays; il le céda par le Traité du 4 octobre 1847 à la Toscane et renonça par le Traité du 9 décembre 1847 à entrer immédialement dans la possession de Pontremoli et de Bagnone qui devaient lui être cédés d'après le Traité de Florence.

Cette anticipation ne précéda le cas de réversion que de quelques semaines. L'Impératrice Marie-Louise mourut le 18 Décembre 1847, et bientôt après, malgré les difficultés que le gouvernement toscan, agissant sous la pression de l'opinion publique, y opposait, les stipulations du Traité de Florence furent définitivement mises à exécution.

Il reste encore à faire mention des droits de réversion sur les Duchés de Guastalla et de Plaisance, droits auxquels le Traité de Florence se rapporte, mais qui n'ont rien de commun avec celui dont nous venons de parler.

Le Traité d'Aix-la-Chapelle de 1748 donna à la Sardaigne le droit de réversion sur le Duché de Plaisance pour le cas de l'extinction de la maison ducale de Parme. Le Congrès de Vienne reconnut ce droit, ainsi qu'un semblable droit de

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réversion que l'Autriche inférait du Traité d'Aix-la-Chapelle sur les Duchés de Parme et de Guastalla.

Pour que le Duché de Guastalla pût être échangé par le Traité de Florence, on exigea le consentement de l'Autriche; elle le donna à condition que son droit de réversion sur le Duché de Guastalla serait transféré aux territoires que le Duc de Parme allait acquérir en Lunigiana. Cependant par l'ar

ticle VIII du Traité de Florence même ce droit de réversion fut transféré par l'Autriche à la Sardaigne, afin de servir d'indemnité pour l'abandon de la ville de Plaisance, qui dans le cas de la réversion ne passera pas à la Sardaigne, mais à l'Autriche.

Cette dernière disposition qui assure pour toujours à l'Autriche une forte position militaire dans l'ouest de l'Italie su

1.

Traité d'échange territorial, de nouvelle délimitation et de transfert de réversibilité, conclu à Florence, le 28 novembre 1844, entre l'Autriche, la Sardaigne, la Toscane et les Ducs de Modène et de Lucques (Parme)*).

Texte original.

In nome della Santissima e Indivisibile Trinità. Sua Altezza Reale l'Infante di Spagna, Duca attuale di Lucca, futuro Duca di Parma, Piacenza e Guastalla, Sua Altezza Reale l'Arciduca d'Austria, Duca di Modena, Sua Altezza Imperiale e Reale l'Arciduca d'Austria, Gran Duca di Toscana,

Avendo riconosciuto unanimemente che la linea di frontiera di una parte dei Loro Stati rispettivi è intralciata e suscettibile di facili miglioramenti reciproci all'

*) L'échange des ratifications

a eu lieu à Florence, le 8 r.

périeure transpadane se trouve dans un article séparé et additionnel au Traité conclu à Vienne, le 20 mai 1815, entre les grandes puissances et la Sardaigne.

Ce Traité, qui fait partie des stipulations du Congrès de Vienne, a été publié avec les actes du Congrès même *), mais ledit article additionnel et séparé, qui n'est conclu qu'entre l'Autriche et la Sardaigne, est resté longtemps secret et il semble que bien qu'il ait déjà été publié en 1836 par le gouvernement sarde, son contenu exact soit même aujourd'hui peu connu. Il n'est pas encore entré dans ce Recueil; c'est pourquoi nous le joindrons ici aux traités de 1844 et 1847.

*) Voir Martens Suppl. Tome VI. p. 298.

1.

Traité d'échange territorial, de nouvelle délimitation et de transfert de réversibilité, conclu à Florence, le 28 novembre 1844, entre l'Autriche, la Sardaigne, la Toscane et les Ducs de Modène et de Lucques (Parme).

Traduction.

An nom de la Très-Sainte et Indivisible Trinité. Son Altesse Royale, l'Infant d'Espagne, Duc actuel de Lucques, et Duc futur de Parme, de Plaisance et de Guastalla ;

Son Altesse Royale, l'Archiduc d'Autriche, Duc de Modène; Son Altesse Impériale et Royale, l'Archiduc d'Autriche, Grand-duc de Toscane;

Ayant reconnu unanimement que la ligne des frontières d'une partie de leurs Etats respectifs est complíquée et susceptible d'améliorations réciproques faciles à

vrier 1845.

epoca fissata dal Congresso di Vienna per le varie riversioni ad Essi stabilite,

Che non si possono altrimenti togliere gli inconvenienti di quella frontiera fuorchè con un cambio di piccole porzioni, ora isolate di territorii Loro;

Che la facoltà di operare tali cambii all' amichevole è stata anche espressamente riservata alle Parti interessate dall' articolo 98 dell' Atto del Congresso di Vienna, ma che non potrebbero altrimenti aver luogo se Sua Maestà il Re di Sardegna e Sua Maestà Imperiale e Reale Apostolica non acconsentissero ad una modificazione di diritti di riversione derivanti rispettivamente per Esse dal Trattato di Aquisgrana del 1748 e da quello che fu conchiuso il 20 maggio 1815 fra la Sardegna e l'Austria i quali diritti si trovano espressamente menzionati nell' Atto del Congresso di Vienna e confermati dal Trattato di Parigi 10 giugno 1817.

I tre Sovrani si sono a tale effetto indirizzati alle prefate Maestà Loro, e

Sua Maestà Imperiale e Reale Apostolica riconoscendo l'utilità di una migliore confinazione, animata d'altronde dal desiderio intenso di contribuire anche con un sacrifizio dal suo lato ad un' opera tanto reclamata dall' interesse dei Sovrani dei tre Stati summenzionati, giudicò che meglio perverrebbesi allo scopo ove si aprissero apposite trattative in Firenze.

E Sua Maestà il Re di Sardegna tenendo non meno a cuore di dare ai Sovrani di Lucca, Modena e Toscana le maggiori dimostrazioni di confidenza e di amicizia avendo pur Essa acconsentito a partecipare alle Trattative, le Alte Potenze contraenti hanno nominato loro Plenipotenziarii, cioè:

Sua Maestà il Re di Sardegna il Marchese Giovan Battista Carrega Cavaliere del Sacro Militare Ordine dei Santi Maurizio e Lazzaro, Commendatore dell' Ordine Pontificio di San Gregorio Magno, Cavaliere del Real Ordine Svedese della Stella Polare, Suo Ministro Residente in Toscana, e nominato appositamente per la presente circostanza a Ministro Plenipotenziario,

Sua Maestà Imperiale e Reale Apostolica il Cavaliere Camillo Vacani di Fort' Olivo, Generale Maggiore al Corpo del Genio nel Suo Esercito, Cavaliere degli Ordini Reali della Corona Ferrea, della Legion d'Onore di Fran

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