entre Ariftophane & Térence. S'il ne nomme pas les gens, comme faifoit l'ancienne Comédie, il eft bien plus dans le particulier que la nouvelle. On peut dire de fes portraits qu'il ne leur manque que le mafque, encore le mafque n'a-t'il pas toujours manqué. Moliere a ofé quelquefois nommer, & d'autres fois il a fi peu déguifé les noms, qu'il n'auroit été guéres plus offençant quand il n'y auroit rien changé du tout. Il m'auroit été aifé d'appuier chaque article de ce Mémoire fur les paffages formels d'Ariftophane, & de quelques autres Ecrivains Mais j'ai cru, qu'ayant l'honneur de parler devant une Compagnie fçavante, il fuffifoit de lui propofer nuement les chofes dont elle démêle tout d'un coup le vrai & le faux. Nous ne fommes point affurés d'avoir aujourd'hui de Comédie originale des Ro mains. Plaute & Térence n'ont fait que mettre en Latin quelques-unes des Piéces du nouveau Théâtre Grec. Térence, pour la maniére, ne s'en éloigne en rien. Quelquefois, à la vérité, de deux Comédies il en fait une; mais ces Comédies doublées ne font pas moins fimples que d'autres Piéces Grecques. Plaute fe donne plus de licence, on lui reproche quelques fautes qui ne font rien au fujet que je traite ; mais bien qu'il paroiffe porté à ufer de la liberté théâtrale, comme Ariftophane, il n'a dans le fond rien de commun avec lùi, & j'ai quelquefois admiré qu'on les mit enfemble, pour les oppofer à Térence. Beaucoup des meilleures Comédies Italiennes du bon fiécle font des traductions ou des imitations de Plaute & de Térence. Les Poëtes Italiens ont peu pris d'Ariftophane; mais à juger d'eux par des traits répandus çà & là dans leurs Comédies, leur génie les eut fait réuffir merveilleufement bien, s'ils fe fuffent attachés à cet excellent Original. Je parle de Machiavel, d'Ariofte, & de quelques au tres. Moliere tient, ce me femble, le milieu entre l'ancienne & la nouvelle Comédie entre Ariftophane & Térence. S'il ne nomme pas les gens, comme faifoit l'ancienne Comédie, il eft bien plus dans le particulier que la nouvelle. În On peut dire de fes portraits qu'il ne leur manque que le mafque, encore le mafque n'a-t'il pas toujours manqué. Moliere a ofé quelquefois nommer, & d'autres fois il a fi peu déguifé les noms, qu'il n'auroit été guéres plus offençant quand il n'y auroit rien changé du tout. Il m'auroit été aifé d'appuier chaque article de ce Mémoire fur les paffages formels d'Ariftophane, & de quelques autres Ecrivains Mais j'ai cru, qu'ayant l'honneur de parler devant une Compagnie fçavante, il fuffifoit de lui propofer nuement les chofes dont elle démêle tout d'un coup le vrai & le faux. LA PEINTURE, OD E. Par M. de BAINVILLE. C'EST la Peinture que je chante, Quel plus digne objet de mes Vers? Oui, je veux te peindre toi-même, I I. Du fein de la maffe premiére, Ton génie a-t'il féparé Les ténébres & la lumière ? Tu leur commandes à ton gré! Dans tes merveilles féduifantes, 1 Le Clair obscur. < Elles fe prêtent dụ secours. C'est ainfi qu'on voit les nuits fombres, III. Qu'est-ce que ton Art se propofe? I V. C'est par un charme fi propice 2 Le Portrait. |