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vations volontaires, afin de pourvoir aux besoins des autres. La pâleur de son visage annonce l'austérité de ses jeûnes; mais sa pauvreté le rend véritablement riche. Cette pauvreté est telle, 'il se voit réduit à porter le corps du Seigneur dans un panier d'osier, et son sang dans un vase de verre. Sa charité pénétra au-delà des mers; il en fit ressentir les effets aux solitaires de l'Egypte et des contrées voisines.

qu'il

Ce fut sous son épiscopat que les Vandales, les Suèves et les Alains causèrent d'horribles ravages dans les Gaules. La tendresse avec laquelle il voloit au secours des malheureux, faisoit verser des larmes de joie à saint Jérôme. Ce père lui dédia ses commentaires sur le prophète Zacharie.

Saint Exupère ne fut point témoin de la prise de Toulouse par les barbares, Dieu lui ayant épargné ce sujet de douleur. Il vivoit encore en 409, puisque saint Paulin de Nole, qui écrivoit en cette année, le compte parmi les grands évêques qui illustroient alors l'église des Gaules. On ne sait ni le lieu, ni l'année de sa mort.

Le pape Innocent lui adressa une décrétale qui est célèbre dans l'histoire ecclésiastique. Elle est divisée en plusieurs articles, qui ont pour objet divers règlemens concernant la discipline.

Saint Exupère est honoré à Toulouse en ce jour. On y célèbre la fête de l'invention où de la translation de son corps, le 14 juin.

Voyez saint Jérôme, ep. 4, 10, 11, præf. in lib. 1 et 2, comment. in Zach. Catel, Hist. de Languedoc, l. 5, etc.

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S.te EUSTOCHIE, VIERGE.

EUSTOCHIUM ou EUSTOCHIE, dont la plume de saint Jérôme a rendu la mémoire si célèbre dans l'église, étoit fille de sainte Paule, et se montra la fidelle imitatrice de celle dont elle avoit reçu le jour. Sainte Paule, après la mort de Toxotius son mari, avoit renoncé au faste, pour vivre dans la simplicité chrétienne, ainsi que dans les exercices de la pauvreté, de la mortification et de la prière. Eustochie entra dans ses vues, et fit paroître un égal mépris pour toutes les vanités du monde. Elle employoit au soulagement des pauvres ce que d'autres personnes de son sexe faisoient servir à des usages profanes. Elle visitoit souvent sainte Marcelle, la première femme de Rome qui embrassa les austérités de la vie ascétique. Persuadée que le moyen le plus efficace pour arriver à la perfection, est d'avoir un guide éclairé, elle se mit sous la conduite de saint Jérôme vers l'an 382, et s'engagea, par un vœu solennel, à rester dans l'état de virginité.

Saint Jérôme lui donna les instructions relatives au genre de vie qu'elle avoit choisi. Ce fut pour elle qu'il composa, vers l'an 383, son traité de la Virginité. connu ordinairement sous le nom de Lettre à Eustochie. Le saint docteur après avoir relevé l'excellence de la virginité, et montré combien il est difficile de conserver le précieux trésor de la pureté, entre dans le détail des moyens dont les vierges doivent faire usage. Le premier est de joindre une humilité sincère à la crainte du danger;, le second est de veiller attentivement sur son cœur et sur ses sens, de rejeter avec horreur les premières idées du

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crime, de terrasser l'ennemi avant qu'il puisse se fortifier, et d'étouffer sans délai les moindres semences de tentations; le troisième est de garder la plus grande sobriété dans le boire et dans le manger; le quatrième est d'éviter les plaisirs, les parures, et tout ce qui est capable d'amollir le cœur. Saint Jérôme défend à Eustochie de boire du vin pur, qu'il dit être un poison dans la jeunesse, et l'aliment de l'impureté. Il veut que les jeûnes soient modérés, mais continuels. Il recommande la retraite, et interdit la visite des personnes dont les ajustemens et les discours peuvent inspirer l'esprit du monde. « Sortez rare» ment, dit-il à notre Sainte, même pour aller > honorer les martyrs; honorez-les dans votre >> chambre. » Il lui recommande de ne pas s'en tenir à la récitation de l'office de l'église, mais de se lever deux ou trois fois la nuit pour adorer Dieu, de commencer et de finir ses repas par la prière, d'avoir recours au même exercice quand elle sort de sa maison ou qu'elle y rentre, de former sur elle le signe sacré de la croix au commencement de toutes ses actions.

On lit dans saint Jérôme, qu'Eustochie étant enfant, sa mère l'accoutuma à ne porter que des habits simples, et que Prétextate sa tante l'ayant un jour richement parée, elle crut voir en songe un ange qui lui reprochoit d'une voix menaçante d'avoir osé porter les mains sur une vierge consacrée à Jésus-Christ, et d'avoir voulu inspirer la vanité à une ame que le Sauveur avoit choisie pour son épouse.

Saint Jérôme ayant quitté la ville de Rome en 385, Eustochie accompagna sa mère dans les voyages qu'elle fit en Syrie, en Egypte et en Palestine. Elle vécut sous sa conduite dans son monas-

tère de Bethléem. Sainte Paule étant morte en 404,elle fut élue supérieure de ce monastère. Elle profita tellement des leçons de saint Jérôme, son maître, qu'elle acquit une parfaite intelligence de la langue hébraïque, sans parler de plusieurs autres connoissances qui ne se trouvent point ordinairement dans les personnes de son sexe. Le saint docteur lui dédia ses commentaires sur Ezéchiel et sur Isaïe; il traduisit aussi en latin la règle de saint Pacôme, pour l'usage des religieuses du monastère de Bethleem.

En 416, les Pélagiens brûlèrent ce monastère, et y firent mille outrages à celles qui l'habitoient. Sainte Eustochie et la jeune Paule sa nièce en informèrent Innocent I. Ce pape écrivit de la manière la plus pressante à Jean, évêque de Jérusalem, afin qu'il s'opposât aux violences des hérétiques. Si vous ne le faites, disoit-il, j'emploierai d'autres moyens pour que l'on rende justice aux personnes lésées. Sainte Eustochie mourut vers l'an 419, et fut enterrée auprès de

sa mère.

Voyez saint Jérôme, l. de Virgin. et ep. 22, 26', Stilting, t. VII, Sept. p. 631.

S. CERAN, ÉVÊQUE DE PARIS.

, 37, et

SAINT CÉRAUNE, vulgairement saint Céran, succéda à Simplice sur le siége de Paris, et se rendit recommandable par sa piété, son zèle et sa charité. Sa dévotion envers les saints martyrs lui inspira le dessein de recueillir leurs actes. Il écrivit pour ce sujet à Warnahaire, clerc de Langres, lequel lui envoya les actes de saint Didier, évêque de la même ville, et ceux des saints Speusippe, Eleusippe, et Méleusippe. Warnahaire

accompagna cet envoi d'une lettre dans laquelle il donnoit de justes éloges aux vertus du saint pasteur.

Ce fut sous l'épiscopat de saint Céran que se tint le cinquième concile de Paris dans l'église des Apôtres, dite aujourd'hui de Sainte-Geneviève. Ce concile, qu'on met en 614 ou 615, est fort célèbre, et il s'y trouva soixante-dix-neuf évêques ; aussi fut-il appelé général par celui de Rheims en 625. Saint Céran étoit mort alors, puisque Leudebert son successeur étoit au nombre des évê ques qui se trouvèrent à Rheims. On l'enterra quos dans la chapelle souterraine, à la gauche du corps de sainte Geneviève. On enchâssa ses reliques dans le treizième siècle. Saint Céran est honoré à Paris le 28 Septembre.

Voyez la lettre de Warnahaire dans Bollandus, sous le 17 Janvier; le Cointe, ad an. 614, n. 36; Dubois, Hist. eccl. Paris, 1.3, c. 6; Baillet, le nouveau bréviaire de Paris, et le Gallia Christ. nova, t. VII, p. 27.

S. CHAUMOND, Évêque de Lyon, Martyr.

SAINT ENNEMOND, vulgairement appelé saint Chaumond (a), étoit d'une illustre famille originaire des Gaules. Etant venu à Paris, le roi Clovis II, qui le respectoit singulièrement à cause de ses vertus, le choisit pour être parrain de son fils aîné, qui fut depuis roi sous le nom de Clotaire III. Lorsque son zèle et sa piété l'eurent élevé sur le siége de Lyon, il remplit avec exactitude tous les devoirs d'un fidèle pasteur. Il acheva les bâtimens de la maison de Saint-Pierre, et y établit une communauté de vierges. Deux de ses sœurs lui furent fort utiles dans cet établisse

(a) En latin, Aunemondus, Annemondus, Chanemundus, Enemundus, Dalfinus, Dalvinus.

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