Images de page
PDF
ePub

royale de Parthie, dite des Arsacides. Ayant été porté, dès son enfance, à Césarée, en Cappadoce, il y fut élevé dans la religion chrétienne, et y reçut le baptême. Son amour pour Dieu étoit catholique, prend aujourd'hui celui de patriarche. Il résidoit dans la capitale du pays que les Arméniens appeloient Vagarsciabat, c'est-à-dire Artaxiasata ou Artaxata. Sur les ruines de cette ville est le fameux monastère d'Eschmiazin, autre◄ ment dit des trois églises. Le patriarche fait encore aujourd'hui sa résidence. Les Arméniens disent que l'église fut fondée par saint Grégoire dans le palais du roi Tiridate. Elle est à deux lieues d'Ervan, qui est présentement capitale de l'Arménie persane.

Saint Grégoire, de retour en Arménie, y sacra plusieurs évêques, et laissa l'église du pays dans un état très-florissant, Après le concile de Calcédoine, les Arméniens tombèrent dans l'eutychianisme, et confirmèrent cette hérésie dans un fameux concile tenu à Tibène en 554. Leurs réunions à l'église catholique n'ont jamais été de longue durée. Voyez sur leurs erreurs, le concile in Trullo, can. 56, et Beveridge, not. 16, ainsi que le concile tenu à Jérusalem contre les Arméniens en 1145. Conc. Harduini, t. VI, part. 2, p. 1143.

Dans le quatorzième siècle, le pape Jean XXII chargea Barthélemi le Petit, Dominicain, et plusieurs autres religieux du même ordre, d'aller prêcher la foi catholique en Arménie. Ces missionnaires et leurs successeurs convertirent plnsieurs hérétiques, qu'on désigna sous le nom de frères unis ; et il y en a encore aujourd'hui un grand nombre qui sont catholiques. L'archevêque de Naxivan, avec tout son diocèse, n'a jamais abandonné la vraie foi, malgré les persécutions fréquentes des Mahométans de Perse. Voyez sur les erreurs des autres Arméniens ( que Schroeder a voulu inutilement justifier à certains égards, Thes. Linguæ Armenica), le décret d'union fait par Eugène IV, après le concile de Florence Clément Galanus, Hist. Armen. ; le Quien, Or. Chr. t. III, p. 1361; le Brun, Liturg. t. III, p. 1; Echard, de seript. Ord. Prædicat. t. I, p. 481; Brémond, Bullar. Dominican. t. 11, p. 245, Touron, Hist. des Hom. illust. t. II, p. 108,

etc.

;

Les Syriens-Eutychiens (appelés Jacobites, d'un certain Jacques surnommé Zanzal et Baradat, qui vivoit dans le septième siècle) ont aussi embrassé la foi catholique avec l'archevêque d'Alep et plusieurs autres évêques, et sont unis de communion avec le saint siége. Ils ne veulent point prendre le nom de Jacobites, à cause de l'hérésie de celui qui l'avoit fait donner à leurs pères. On les appelle communément Syriens ou Suriens chrétiens.

[ocr errors]

si ardent, qu'il résolut de n'avoir plus rien de commun avec le monde. Lorsqu'il se fut perfectionné dans la science du salut, il se sentit enflammé d'un grand désir d'aller prêcher l'évangile à ses compatriotes. Il revint donc en Arménie après avoir imploré le secours du ciel par de ferventes prières. Ses discours, soutenus par une vie sainte, opérèrent des conversions innombrables. On assure que Dieu confirma aussi par des miracles la vérité de la doctrine que son serviteur annonçoit. On lit dans l'auteur anonyme de sa vie, donnée par Surius, qu'il eut beaucoup à souffrir dans sa mission de la part de Tiridate, roi du pays; mais que ce prince ouvrit enfin lui-même les yeux à la lumière, et qu'il reçut le baptême. Suivant Eusèbe (1), Maximin Daïa, alors césar en Orient, qui avoit juré une haine irréconciliable au Christianisme, fut très-irrité de le voir faire tant de progrès dans l'Arménie : il vint attaquer ce pays; mais il fut repoussé, et obligé de se retirer avec confusion. C'est la première guerre de religion dont il soit parlé dans l'histoire.

Saint Grégoire fut sacré évêque par Léonce de Césarée en Cappadoce. Ce fut Tiridate lui-même, qui l'envoya vers ce prélat pour qu'il reçût de ses mains l'onction épiscopale. De retour dans sa patrie, il y continua ses travaux apostoliques avec un nouveau zèle; il porta aussi le flambeau de la foi chez plusieurs nations barbares, près de la mer Caspienne, et pénétra jusqu'au Mont - Caucase. Nous apprenons d'un historien arménien (2), que s'étant retiré dans une cellule à Mania, qui est dans la province de la Haute-Arménie, appelée Daranalia, il y finit ses jours; que son corps fut enterré dans ce même lieu, et qu'on le transporta (1) Hist. l. 9, c. 8. (2) Moses Chorenensis.

depuis dans la ville de Thordane. Il mourut vers le temps où Constantin-le-Grand se rendit maître de l'Orient. Les ménologes des Grecs lui donnent le titre de martyr (b).

Le saint évêque, suivant l'auteur anonyme d'un panégyrique composé en son honneur, et publié parmi les ouvrages de saint Chrysostôme (3), écrivit plusieurs discours remplis d'une sagesse toute divine, ainsi qu'une exposition de la foi qu'il donna à son troupeau. Un savant moderne (4) assure que cette exposition, et vingt-trois homélies de saint Grégoire, sont renfermées dans un manuscrit arménien qui se garde dans la bibliothèque du roi, à Paris.

Voyez la vie de saint Grégoire dans Surius: le panégyrique dont nous venons de parler; la Narration de rebus Armenorum, ab Combefis; le Quien, Or. Chr. t. 1, p. 1372, et t. III; Galanus, Hist. Armen.; Moses Chorenensis dans son histoire d'Arménie, l. 2, c. 80, p. 224. Cette histoire a été publiée à Londres en 1756, in-4.o, par Guillaume et par George Whiston, qui soutiennent que l'auteur vivoit dans le cinquième siècle; mais il est certain qu'ils se trompent, et que l'ouvrage dont il s'agit est d'une date récente. Quant à la vie de saint Grégoire l'Illuminateur, que l'on a quelquefois attribuée à saint Chrysostome, elle est apocryphe. Voyez le P. Stilting, in vitâ S. Chrysostomi, t. 4, Sept. §. 83, p.663,

(6) On lit dans la Synopsis donnée par Galanus, que saint Grégoire gouverna l'église d'Arménie depuis la quinzième jusqu'à la quarante-sixième année du règne de Tiridate, et conséquemment durant l'espace de 31 ans. La liste des évêques qui assistèrent au premier concile général de Nicée, laquelle a été publiée en arabe par Selden, donne pour le trentesixième de ces évêques, Grégoire de la grande Arménie. Mais dans la liste publiée en latin, cette place est occupée par Aristarcès, que Galanus appelle Rostacès, et qui après avoir été plusieurs années coadjuteur de Grégoire, lui succéda. Le Saint l'ayant sacré évêque, passoit un temps considérable dans la retraite sur les montagnes. Les Arméniens prétendent que les reliques de saint Grégoire furent portées à Constantinople sous le règne de Zénon, à l'exception d'une partie qu'ils gardent avec vénération.

(3) T. XII, p. 821, ed Ben. (4) M. l'abbé de Villefroi.

S. HONORÉ, ARCHEVÊQUE ET CANTORBÉRY. SAINT HONORIUS, vulgairement saint Honoré, étoit Romain de naissance, et embrassa l'état monastique dans sa patrie. Le pape saint Grégoire-le-Grand, qui connoissoit l'étendue de ses lumières et la solidité de ses vertus, l'associa aux missionnaires qu'il avoit chargés de travailler à la conversion de l'Angleterre.

Saint Just, archevêque de Cantorbéry, étant mort vers l'an 630, Honorius fut élu pour lui succéder. Il fut sacré à Lincoln par saint Paulin, archevêque d'Yorck. Le pape Honorius I lui envoya le pallium, et lui écrivit en même temps une lettre qui portoit que quand les siéges d'Yorck ou de Cantorbéry seroient vacans, celui des deux archevêques qui vivroit sacreroit la personne qui auroit été canoniquement élue (a).

(a) Il paroît que l'autorité donnée à saint Augustin par le pape saint Grégoire sur tous les évêques de la Grande-Bretagne, étoit un privilége personnel qui cessa avec lui. (Voyez Bede, l. 1, c. 29.) En effet, le même pape décida qu'après la conversion de toutes les provinces de l'Angleterre, les sièges de Cantorbéry et d'Yorck auroient chacun douze suffragans. Saint Paulin fut le premier archevêque d'Yorck, et fut sacre par saint Just en 625. Il reçut le pallium de Rome, quoiqu'il n'ait jamais eu de suffragant. Le roi Edwin étant mort en 633, et ses successeurs ayant renoncé au christianisme, saint Paulin se retira, et mourut évêque de Rochester.

Saint Aïdan, saint Finan et saint Colman, apôtres des Northumbres, firent leur résidence à Lindisfarne. Pendant tout ce temps-là, le siége d'Yorck resta vacant. Enfin on choisit saint Chad pour le remplir. Ce siége recouvra la dignité archiepiscopale sous Egbert.

Offa, roi des Merciens, obtint du pape Adrien I le privilége de métropole pour le siége de Litchfield, qui eut six suffragans; savoir, les évêques de Worcester, de Leicester, de Sidnachester (aujourd'hui Hatfield dans le Linconlshire). d'Héréford, d'Elman, et de Thetford; mais sept ans après Léon III remit ces évêques sous la métropole de Cantorbéry, et Adulfe, évêque de Litchfield, renonça à la dignité archi.

[ocr errors]

Notre saint archevêque voyoit avec joie le royaume de Jésus-Christ s'accroître de jour en jour; il y contribuoit beaucoup par ses exemples, ainsi que par ses instructions, et par le soin extrême qu'il prenoit de mettre par-tout des pasteurs également pieux et éclairés. Il mourut le 30 Septembre 653, et eut pour successeur sairt Deusdedit. Il est nommé en ce jour dans le mar– tyrologe romain.

[ocr errors]

Voyez Bède, Hist. l. 2, c. 18, 20, l. 3, c. 20; Wharton, Angl. ' Sacr. t. I; l'abrégé que Capgrave a donné de la vie du Saint par Goscelin, et cette vic en entier dans un manuscrit ancien et bien conservé de la bibliothèque cottoniène.

épiscopale. Enfin la primatie sur toute l'Angleterre fut attribuée à l'archevêque de Cantorbéry. Voyez le concile de Coveshoe ou d'Abbingdon, tenu en 803, et Johnson, ad hune an. t. I.

Fin du mois de Septembre.

« PrécédentContinuer »