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se séparent du monde, évitent de s'engager dans les affaires du siècle, afin de pouvoir se livrer avec plus de facilité à la recherche des biens célestes mais Origène observe (1), d'après saint Paul (2), que chaque chrétien a les mêmes de-. voirs à remplir, et qu'il n'y a de différence que dans les moyens. En effet, nous ne pouvons appartenir véritablement à Jésus-Christ, que nous ne vivions pour lui, et que nous ne soyons morts au monde. On doit vivre dans le monde sans être du monde. Il faut être assidu à la prière, et se montrer fidèle à tous les autres exercices que prescrit la religion. En un mot, nous devons, dans nos actions, nous proposer les motifs que se proposoient les anciens moines, lorsqu'ils vaquoient au travail des mains et à toutes les fonctions de la vie active (3).

monastère situé à deux milles de Messine. En 1558, on trouva de nouveau sous les ruines de l'église de Saint-JeanBaptiste, les corps de saint Placide et de ses compagnons, avec ceux des saints Eutychius et Victorin, frères, et de sainte Flavie leur sœur. On y trouva aussi plusieurs autres corps saints sous le pontificat de Paul V. On en déposa un certain nombre dans un même lieu; le reste fut mis à peu de distance de là. On en garde aujourd'hui la plus grande partie dans l'église du prieuré de Saint-Jean-Baptiste à Messine. Voyez les diverses relations de ces translations, avec l'histoire italienne qu'on en a publiée ; les bulles de Sixte V, en 1588, et de Paul V en 1621, qui permettent de faire Messine la fête de ces translations; Mabillon, de cultu SS. Ignotorum, p. 20, et sur-tout Benoît XIV, de Canoniz. SS. I. 4, c. 23, 11 14, 15, p. 222. Ce souverain pontife rapporte les décrets de la congrégation, qui reconnoissent l'identité des corps dont il s'agit avec ceux de nos saints martyrs. (1) Hom. 11. in Levit. (2) Col. III, 2. (3) S. Aug. 1. de moribus Eccl. Cathol. c. 30, 31, et l. de Opere Monachorum; S. Hier. ep. 22 ad Eustoch. etc.

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S. THRASÉAS, Évêque d'Euménie, en Phrygie, MARTYR.

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POLYCRATE d'Ephèse, cité par Eusèbe (1), le représente comme l'une des plus brillantes lumières de l'église d'Asie, sur la fin du second siècle. Il paroit, à la manière dont Apollonius parle de lui (2) dans son livre contre les Montanistes, qu'il fut un de ceux qui se déclarèrent avec le plus de zèle contre les extravagances et les prétendues prophétesses de Montan. Ceci arriva quelques années avant qu'Apollonius, qui écrivoit vers l'an 211, réfutât le même hérésiarque dans un ouvrage aussi solide qu'élégant, dont Eusèbe nous a conservé de précieux fragmens (a). Saint Thraséas donna sa vie pour Jésus-Christ, suivant Apollonius, et l'on croit qu'il souffrit à Smyrne, vers l'an 177; il fut du moins enterré auprès de cette ville. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain, et dans ceux d'Adon, d'Usuard, etc.

Voyez Eusèbe, Hist. l. 4, c. 24, l. 5, c. 18, et Tillemont, t. II, p. 480, Hist. des Montanistes, art. 11.

S. APOLLINAIRE, ÉVÊQUE DE VALENCE,
EN DAUPHINE.

SAINT APOLLINAIRE étoit fils de saint Isique, qui, de sénateur de Vienne, en devint évêque. Il eut pour mère la bienheureuse Audence. Outre saint Avit, son frère aîné, il comptoit encore, dans sa famille, plusieurs évêques qui s'étoient (1) Hist. l. 4, c. 24. (2) Ib. l.'5'; c. 18 et 24.

(a) Astérius Urbanus, qui paroît avoir été évêque en Asie, écrivit sur le même sujet vers l'an 232, et nous trouvons aussi dans Eusèbe des fragmens de son ouvrage.

rendus recommandables par leurs vertus. Le sentiment de ceux qui prétendent qu'il fut élevé dans le monastère de Lérins, n'est point appuyé sur des preuves solides. Saint Mamert, évêque de Vienne, sous la conduite duquel il avoit été formé aux sciences et à la vertu, l'admit dans son clergé, et lui donna les ordres sacrés.

L'église de Valence, en Dauphiné, se trouvant sans pasteur, par la condamnation de Maxime, coupable de plusieurs crimes, on en confia le gouvernement à saint Apollinaire, qui fut sacré vers l'an 480. Il s'appliqua d'abord à réformer' les abus que la vie déréglée de son précédesseur avoit introduits. Ses travaux apostoliques furent interrompus par diverses maladies. Celle qu'il eut à Lyon, vers l'an 510, fut longue et dangereuse. Son zèle lui attira des ennemis, et le fit exiler. Voici quelle fut la cause de cette disgrâce qui ne servit qu'à sa sanctification.

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Etienne, trésorier des finances de Gondebaud et de Sigismond, roi de Bourgogne (a), avoit contracté un mariage incestueux avec la sœur de sa femme qui étoit morte. Les évêques des provinces de Lyon et de Vienne s'assemblèrent dans la seconde de ces villes pour faire cesser le scandale. Le coupable fut excommunié et condamné à la pénitence prescrite par les canons en pareils cas; mais il refusa de se soumettre au jugement du concile. La cour étant toute arienne, le trésorier des finances y trouva des protecteurs puissans; on s'éleva contre le concile, et les évêques qui l'avoient composé furent exilés. Tous souffrirent cette peine avec une grande constance, et rien ne fut capable de les ébranler. On fit d'inu

(a) Gondebaud avoit associé Sigismond, son fils, à la

couronne.

tiles efforts pour gagner Apollinaire, qui étoit un des principaux d'entre eux; il déclara ouvertement qu'il ne recevroit Étienne à la communion, que quand il auroit expié son crime par la pénitence. Sa vertu l'ayant fait triompher de ses ennemis, il revint dans son diocèse. On assure que Dieu le favorisa du don des miracles, et que ses prières rendirent la santé à Sigismond, attaqué d'une maladie dangereuse.

Ce prince, qui avoit abjuré l'arianisme, assembla un concile auquel furent invités les évêques de toutes les provinces de son royaume. L'ouverture s'en fit à Epaone le 15 Septembre 517 (6). On s'y occupa sur-tout de la discipline, et on y publia des règlemens fort utiles.

Saint Apollinaire étoit lié d'amitié avec plusieurs illustres évêques des Gaules, et notamment avec saint Césaire d'Arles, où il fit un voyage en allant à Marseille. On pense communément qu'il mourut vers l'an 525. On l'enterra dans l'église de Saint-Pierre et de Saint-Paul, située dans les faubourgs de Valence. Son corps, qui avoit été transporté dans l'église de son nom, fut brûlé par les Huguenots, dans le seizième siècle. On l'honore à Valence sous le nom de saint Aiplomay. On lit son nom dans les martyrologes d'Adon et d'Usuard, et dans le romain.

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Vayez Barali, Chron. Lirin.; saint Avit, ep. 11, 12 etc.; Baillet sous ce jour; Longueval, Hist. de l'Egl. gall., t. II p. 343, 349 et seq. etc.

(b) Quelques auteurs prennent Epaone pour Yenne sur le Rhône; d'autres pour Ponas en Dauphiné, qui est à quatre lieues de Vienne.

S.te GALLA, VEUVE.

GALLA étoit fille du patrice Symmaque le jeune, auquel Théodoric fit souffrir une mort aussi cruelle qu'injuste. Elle montra, dès son enfance, un grand amour pour la vertu. On la maria fort jeune; mais elle devint veuve avant la fin de la première année de son mariage. Malgré les attraits que lui offroit le monde pour se l'attacher, elle n'eut d'autre ambition que celle de plaire à Dieu; et foulant aux pieds les richesses et les honneurs, elle s'estima heureuse de pouvoir suivre son goût pour la retraite. Pénétrée de dévotion pour les apôtres saint Pierre et saint Paul, elle se fit faire une cellule auprès de leurs tombeaux sur le Vatican, pour s'y consacrer sans interruption à la pratique des bonnes œuvres. Ses biens, qui étoient considérables, devinrent le patrimoine des pauvres. Elle macéra son corps par les austérités de la pénitence. Les évêques et les Saints qui faisoient alors l'ornement de l'église d'Occident, s'empressoient de rendre hommage à sa piété et à sa ferveur; elle recevoit avec docilité les instructions qu'ils lui donnoient, et les regardoit comme un des principaux moyens de sanctification que Dieu lui fournissoit. Nous avons encore les lettres que saint Fulgence lui écrivit du lieu de son exil. Les dernières années de sa vie ne furent qu'un tissu de maladies. Quelque temps avant sa mort, elle fut attaquée d'un cancer qui lui fit souffrir les douleurs les plus aiguës. Elle consomma le martyre de sa pénitence vers le milieu du sixième siècle.

Voyez saint Grégoire le Grand, Dial. l. 4, c. 4 ; et les lettres de saint Fulgence.

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