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plus grande partie de ses filles spirituelles, auxquelles elle ne cessa de donner jusqu'à la mort l'exemple de toutes les vertus. Les fonctions attachées à la place d'abbesse ne l'empêchoient point de vaquer aux plus bas emplois de la communauté. On met sa mort au 22 Septembre, vers l'an 665 (a), et elle est nommée sous ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez sa vie anonyme par un auteur contemporain, ap. Mabil. sect. 2, Ben. p. 422, avec les remarques du P. Clé t. VI, Sept., et Calmet, Hist. de Lor. l. 4, n. 41, p. 453.

S. SAINTIN, PREMIER Évêque de Meaux.

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L'HISTOIRE de la vie de saint Saintin est fort obscure. S'il est vrai qu'il ait occupé le siége de Verdun avant celui de Meaux, il a vécu dans le quatrième siècle, et n'a point été disciple de saint Denis de Paris, comme quelques auteurs l'ont cru. Il est nommé dans les anciens martyrologes sous le 22 Septembre, quoiqu'on fasse aujourd'hui sa fête le 11 Octobre à Meaux et à Verdun. On l'honore aussi dans le diocèse de Tours et de Chartres. Il y avoit à Meaux, dans le neuvième siècle, une abbaye de son nom. Quelques auteurs ont distingué deux saints appelés Saintin, l'un évêque de Meaux, et l'autre évêque de Verdun ; mais on ne peut rien dire de certain sur un point d'histoire qui remonte à un temps aussi reculé,

(a) Sainte Salaberge compta dans son monastère jusqu'à 300 religieuses, qui se partagéoient en différens choeurs pour chanter nuit et jour les louanges du Seigneur, comme cela se pratiquoit à Remiremont, à Agaune, etc. L'abbaye de Saint-Jean de Laon appartient présentement aux Bénédictins. On honore dans cette ville plusieurs Saints de la famille de sainte Salaberge, tels que Bodon son frère, qui fut évêque de Toul (11 Septembre); Baudouin son fils (8 Janvier); Austrude sa fille, vierge (22 Octobre ), etc.

et sur lequel l'antiquité ne nous a point laissé de

monumens.

Voyez D. Toussaint du Plessis, Histoire de l'église de Meaux, t. 1, p. 4 et 612; le Gallia Chr. nova, t. VIII, p. 1597, etc.

S. FLORENT,

ET QUELQUES AUTRES SAINTS HONORÉS EN FRANCE. SAINT FLORENT, né dans les Gaules, quitta son pays pour aller vivre sous la conduite de saint Martin de Tours, qui l'ordonna prêtre. Ayant passé quelque temps à prêcher l'évangile dans le Poitou, il se retira sur la montagne de Glonne, vers les confins des diocèses de Nantes et d'Angers, pour y mener la vie solitaire. Sa sainteté lui attira des imitateurs, ce qui donna naissance au monastère de Glonne, connu depuis sous le nom de Saint Florent-le-Vieux. Dans le onzième siècle, Hugues le Grand, comte de Vermandois, enleva de Saumur les reliques de saint Florent, et les mit dans la ville de Roye. Quatre cents ans après, Louis XI les fit restituer à Saumur. Les habitans de Roye intentèrent un procès, qu'ils gagnèrent; mais comme il étoit difficile de faire exécuter la sentence, on partagea les reliques. Saint Florent est patron de la ville de Roye, et on l'y honore le 22 Septembre.

Voyez Baillet, le P. Longueval, histoire de l'église gallicane, t. I, p. 387, etc.

SAINT SYLVAIN est patron de la petite ville de Levroux en Berri, qui l'honore en ce jour. Il est le même que le publicain Zachée, selon une tradition populaire, mais qui n'est appnyée sur aucun fondement solide.

SAINTE LUTRUDE OU LINTRUDE, vulgairement sainte LINDRU, eut plusieurs sœurs qui vécurent

comme elle en Champagne, dans la virginité, et que l'on honore d'un culte public dans l'église ; savoir, sainte Hou, sainte Amée, sainte Pusinne, sainte Ménéhoud, sainte Francule et sainte Libère ou Libérie. Elles furent instruites par un prêtre vertueux nommé Eugène, et reçurent le voile des mains de saint Alpin, évêque de Châlons-surMarne. Elles restèrent toutes dans la maison paternelle jusqu'au temps où Lindru se retira dans un petit ermitage. Celle-ci ayant fait un voyage à Rome, en rapporta des reliques; on dit aussi qu'elle en obtint de saint Maurice et de ses compagnons en passant par Agaune. De retour dans son ermitage, elle continua d'y vivre dans les austérités de la pénitence. Elle mourut le 22 Septembre, et fut enterrée dans l'église qu'elle avoit fait bâtir auprès de sa cellule. On dit que son corps fut porté depuis à l'abbaye de Corbie.

SAINTE HOILDE, autrement sainte OTHILde, sainte HILDE, et vulgairement sainte Hou, mena à peu près le même genre de vie que sainte Lindru. Son corps resta dans le Pertois jusqu'au milieu du douzième siècle. Il fut porté à Troyes vers l'an 1159, et déposé dans l'église de SaintEtienne. On mit un bras de la Sainte dans le monastère de l'ordre de Cîteaux, bâti sous son invocation près de Bar-le-Duc; son autre bras fut apporté à Paris, et placé, avec une relique de saint Aventin de Troyes, sous le grand autel de l'église des petites Cordelières du faubourg SaintGermain, dont le monastère n'existe plus. Sa fête est marquée au 30 Avril.

SAINTE PUSINNE se retira, après la mort de son père et de sa mère, au village de Bansion en Picardie, Sa vertu attira auprès d'elle un grand nombre de filles qui tenoient à la perfection. On

ne voit pourtant pas qu'elle ait fondé de monastère. Elle fut enterrée à Bansion. En 860, ses reliques furent portées à l'abbaye de Herwoden en Westphalie, qui étoit gouvernée par la nièce de saint Adélard de Corbie. Sa principale fête est marquée au 23 Avril.

SAINTE MENECHILDE, vulgairement sainte MENÉHOUD, suivit les traces de ses sœurs. Après sa mort, elle fut enterrée dans la ville d'Auxuenne, qui depuis a pris son nom, qu'elle porte encore aujourd'hui. Cette ville est dans le pays d'Argone. La fête de sainte Ménéhoud est marquée au 14 Octobre.

On ne sait rien de sainte Ame ou Amée, de sainte Francule et de sainte Libérie. Leur culte n'a point de jour particulier. L'opinion la plus probable est que toutes ces Saintes ont vécu vers le milieu du septième siècle.

Voyez Surius, ad 22 Septemb.; Baillet, Papebroch, ad diem 23 et 30 Ap. et le nouveau bréviaire de Châlons, sous le 14 Octobre.

S. LIN, PAPE ET MARTYR.

de

Voyez Eusèbe, l. 3, c. 2; Epiphane, hær. 27, c. 6. Nous apprenons de saint Irénée, d'Eusèbe, saint Epiphane, de saint Optat et de saint Augustin, etc. que saint Lin fut le successeur immédiat de saint Pierre sur le siége de Rome. On lit dans Tertullien (1), que le prince des apôtres, désigna saint Clément pour le remplacer; mais ou saint Clément refusa cette dignité jusqu'après la mort de saint Lin et de saint Clet, où il ne fut d'abord que le vicaire de saint Pierre, afin de gouverner., sous son autorité, les Gentils convertis, tandis (1) Præscript, c. 32. Tome IX.

B*

que cet apôtre s'occupoit du soin de veiller sur toute l'église; en sorte cependant qu'il s'appliquoit principalement à instruire les Juifs fidèles, et à répandre de plus en plus la lumière de l'évangile par ses prédications (2). Saint Lin étant monté sur la chaire de saint Pierre lorsque ce premier vicaire de Jésus-Christ eut été martyrisé, l'occupa onze ans, c'est-à-dire, depuis l'an 65 jusqu'en l'an 76 (3). Il est nommé parmi les martyrs dans le canon de la messe de l'église romaine, qui est d'une plus haute antiquité que le sacramentaire de Gélase, et d'une plus grande autorité sur ce point. On voit d'ailleurs par de très anciens pontificaux, qu'il versa son sang pour la foi (a). Il fut enterré sur le Mont-Vatican, près du tombeau de saint Pierre. Sa fête est marquée par Bède au 7 Octobre; mais Florus, Usuard et le martyrologe romain la mettent au 23 Septembre.

S.te THÈCLE, VIERGE ET MARTYRE.

Tillemont, t. II, p. 60, a recueilli les principales circonstances de la vie de cette Sainte, dans les écrits de plusieurs Pères de la primitive église. Nous n'avons point d'actes authentiques de sainte Thècle : ceux mêmes en faveur desquels se sont déclarés Baronius et Grape, Spicil. patr. t. I, p. 95, portent des marques évidentes de supposition comme Stilting l'a prouvé, t. VI. Sept., p. 547. Nous apprenons de Tertullien et de saint Jérôme, qu'un prêtre d'Ephèse, nommé Jean, fut déposé pour avoir fabriqué de

(2) V. Hammond, Pearson, Cave, etc.

(3) V. Berti, Chron. t. II, Chronologia primorum pontificum ex picturis veteribus in basilica S. Pauli, sedente S. Leone vel Symacho, inter Op. Anastasii Bibliot. per utrumque Blanchinum edita, Roma, 1717; et Stilting, t. VI, Sept. p. 539.

(a) Stilting, t. VI, Sept. p. 540, prouve que les raisons apportées par Tillemont pour soutenir l'opinion contraire, ne sont d'aucune force.

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