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effacé par la pénitence les fautes qu'il pouvoit avoir commises, puisque l'église l'a mis au nombre des Saints. Le pape saint Grégoire-le-Grand lui écrivit pour lui recommander saint Augustin et les autres missionnaires qu'il envoyoit en Angleterre; il lui écrivit encore en lui envoyant des reliques de saint Pierre et de saint Paul, qu'il avoit demandées pour enrichir l'église qu'il avoit fait bâtir à Saintes, en l'honneur de ces saints apôtres, de saint Laurent et de saint Pancrace. Il mourut à la fin du sixième siècle. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe de France.

Voyez saint Grégoire de Tours, Hist. l. 7 et 8, etc.; saint Grégoire le Grand, l. 5, ep. 50 et 52; le Gallia Christ. t. 2, p. 1058; le P. Longueval, Hist. de l'Eglise gallicane, t. III, passim, et Baillet.

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S.te OSITHE, MARTYRE EN Angleterre. OSITHE, née à Quarendon, étoit fille de Fréwald, prince de Mercie, et nièce d'Edithe, à laquelle appartenoit la ville et le manoir d'Ailesbury. Elle fut élevée dans la piété sous les yeux de sa tante, que ses vertus rendoient singulièrement recommandable. On la maria fort jeune à un roi des Est-Angles; mais le jour même de son mariage, elle obtint le consentement du prince pour vivre dans une virginité perpétuelle. Le roi lui ayant donné le manoir de Chick, elle y fit bâtir un monastère, qu'elle gouverna plusieurs années avec une grande réputation de sainteté. Durant les irruptions des Danois, ces barbares lui coupèrent la tête, en haine de la religion chrétienne qu'elle professoit. On met son martyre vers l'an 870. La crainte des mêmes barbares fit porter son corps à Ailesbury, où il resta quarante-six ans; on le rapporta ensuite à Chick, dáns la pro

BRIGITE. 8 Octobre.) 409 vince d'Essex. Ce lieu, situé près de Colchester, prit ensuite le nom de la Sainte. On y bâtit, sous l'invocation de sainte Osithe, une abbaye de chanoines réguliers, qui devint célèbre par les miracles opérés à la châsse de la Sainte, laquelle avoit été donnée, en 1107, par Maurice, évêque de Londres. Cette abbaye a subsisté jusqu'à la destruction des monastères en Angleterre.

Voyez Tanner, Notit. Monast. in-folio; Guillaume de Malmesbury, . 2. Pontif. ; la vie de la Sainte, par Vère, dans P'Itinér. de Leland. vol. 8, p. 41, et Ericus Pantoppidanus, Gesta Danor. extra Daniam, ¡Hafniæ, 1740, in-4.°, t. !!, sect. 1, S. 12, p. 40, 41, 42, etc.

S.te BRIGITE, VEU V E.

Tiré de la bulle de sa canonisation, publiée par Boniface IX en 1391; d'Hélyot, Hist. des Ordr. relig. t. IV, p. 25; de Stevens, Monast. t. II, p. 230; de Godeau, Eloges des princes et princesses, p. 454. Voyez Messenius, Scondia illustrate, t. IX, p. 43 auctæ à Joan. Peringkioldo, Stocholmiæ, 1700, in-fol.; Vastovius, in Vitâ sanctæ Birgittæ,cum notis Erici Benzelii in Vastovii Vitem Aquiloniam, an. 1708. Cette vie de sainte Brigite fut composée par Marguerite, abbesse de Wastein, vers l'an 1420, peu de temps après la canonisation de la Sainte, que le concile de Constance confirma en 1415. Elle étoit en vieux suédois ou langue gothique; mais Benzélius, bibliothécaire, puis archevêque d'Upsal, l'a traduite en latin, et l'a enrichie d'un bon commentaire. Nous apprenons du journal de l'abbaye de Wastein, que Nicolas Herman, évêque de Lincopen, qui avoit été précepteur des enfans de sainte Brigite écrivit la vie de la Sainte, qui commence par ces mots : Rosa rorans bonitatem; et qu'en 1440, Jean-Benoît écrivit l'histoire de la translation de ses reliques.

L'AN 1373.

BIRGITE, qu'on appelle communément Brigite, ou Brigide, étoit fille de Birger, prince du sang royal de Suède, et législateur d'Upland (a). Sa

(a) Upsal étoit alors la capitale de la province d'Upland et de toute la Suède. Dans la cathédrale de cette ville, qui est Tome IX.

S

mère se nommoit Sigride, et descendoit des rois des Goths. Birger et Sigride vivoient dans la pra+ tique la plus exacte du christianisme, et avoient une dévotion singulière à la passion du Sauveur. Le prince jeûnoit, se confessoit et communioit tous les vendredis, afin d'obtenir la grâce de porter patiemment les croix que Dieu lui enverroit jusqu'au vendredi suivant.La princesse n'avoit pas moins de piété; mais elle mourut peu de temps après la naissance de notre Sainte, que l'on met vers l'an 1302.

La jeune Brigite fut élevée par une de ses tantes, qui étoit également recommandable par ses vertus. Elle fut privée de l'usage de la parole jusqu'à l'âge de trois ans ; mais elle ne sut pas plutôt parler, qu'elle se servit de sa langue pour louer Dieu. Dès son enfance, elle ne prenoit plaisir qu'à des discours sérieux. La grâce agissoit si puissamment dans son cœur, qu'elle n'avoit d'attrait que pour les exercices de piété. On ne remarquoit en elle aucun de ces défauts qui sont les suites de la foiblesse de l'enfance. A l'âge de dix ans, elle fut singulièrement touchée d'un sermon qu'elle entendit sur la passion. La nuit suivante, elle crut voir Jésus-Christ attaché à la croix, tout couvert de plaies et de sang; il lui sembla en même temps qu'une voix lui disoit : « Regardez-moi, ma » fille. Eh! qui vous a traité de la sorte, dit-elle ? » Ce sont, répondit la même voix, ceux qui me mé

couverte de cuivre, ainsi que plusieurs autres édifices du pays, on voit le tombeau du père de sainte Brigite, parmi ceux des anciens rois et des anciens archevêques.

Stolkhom fut bâtie depuis sur pilotis dans six petites îles un lac et une rivière, à dix milles de la mer. Cette ville est aujourd'hui la capitale, non-seulement de la province, mais de tout le royaume. Elle est célèbre par la grandeur et l'étendue de son port.

> prisent, et qui sont insensibles à mon amour » pour eux. » L'impression que fit sur elle ce songe mystérieux, ne s'effaça jamais; et depuis ce tempslà les souffrances de Jésus-Christ devinrent le sujet continuel de ses méditations. La simple pensée d'un Dieu souffrant pour nous attendrissoit son ame au point qu'elle ne pouvoit retenir ses larmes.

Lorsqu'elle eut atteint l'âge de seize ans, elle épousa, par obéissance pour son père, Ulphon, prince de Néricie, en Suède, lequel en avoit dixhuit. Les deux époux, d'un consentement mutuel, passèrent dans la continence la première année de leur mariage. Etant entrés dans le tiers-ordre de saint François, leur maison devint une espèce de monastère, où ils vivoient dans les pratiques austères de la pénitence. Ils eurent huit enfans. Benoît et Hudma, qui moururent en bas âge; Charles et Birger, qui se croisèrent pour la TerreSainte, et y perdirent la vie; Marguerite et Cécile, qui se sanctifièrent dans l'état du mariage; Indeburge et Catherine, qui se firent religieuses. Catherine est honorée comme Sainte le 22 Mars (b).

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¡Après la naissance de ces huit enfans, les pieux époux s'engagèrent par vœu, à passer le reste de leur vie dans la continence. Leurs aumônes furent plus abondantes que jamais; ils se regardèrent comme les protecteurs de tous les malheureux; ils fondèrent un hôpital pour les malades, qu'ils alloient souvent servir de deurs propres mains. Ulphone voulant pits'occuper que de sa sancti

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vie dans un appendice aux œuvres de sa) On trouve sa ncinte Brigite. On peut voir aussi, Vastovius, p. 107; les Sai sous le 22 Mars. foli bina Sates de Benzėlius, p. 71, et ce que nous avons dit de la

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fication, sé démit de la place qu'il avoit au conseil du roi, et renonça pour toujours au séjour de la cour. Il fit avec sa vertueuse épousé un pélerinage à Compostelle. En revenant dans sa patrie, il passa par Arras, où il tomba malade. On lit dans les chroniques des Pays-Bas, que le prince de Néricie, noble baron du roi de Suède, arriva dans cette ville avec la princesse son épouse et ses huit enfans. Sa maladie étant devenue dangereuse, il reçut le saint viatique et l'extrême-onction des mains de l'évêque diocésain (c). Brigite lui rendoit tous les soins que sa tendresse pouvoit lui suggérer. Elle prioit sans cesse pour sa guérison, et Dieu lui fit connoître que ses prières seroient exaucées. Lorsque le prince fut rétabli, il partit pour la Suède, où il mourut peu de temps après en odeur de sainteté, dans le monastère d'Alvastre, de l'ordre de Citeaux. Les uns disent qu'il s'y étoit fait religieux; mais d'autres prétendent qu'il en avoit seulement formé le projet. On met sa mort en 1344 (1). Il est nommé dans le ménologe de Citeaux, sous le 12 Février.!^1}

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* Brigite, devenue libre, renonça au rang de princesse, pour se consacrer entièremant à la pénitence. Elle partagea les biens d'Ulphon entre ses enfans, selon les règles de la plús exacte justice, et ne pensa plus à ce qu'elle avoit été dans le monde. Elle ne porta plus de linge, à l'exception du voile avec lequel elle se couvroit la tête; elle se revêtit d'un habit grossier, qu'elle attachoit avec des cordes pleines de noeuds Les

austérités qu'elle pratiquoit sont incroyabelle

les redoubloit encore les vendredis, et elle ne (c) André Ghini, Florentin

(1) Voyez Olaus, Rosencrantz, ap. Thom. Bartholing 1. 11, Actor. Medic. Hafniens. p. 56.

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