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mais on le porta depuis dans la cathédrale de Chonad. Ayant êté déclaré martyr par le pape, on renferma ses reliques dans une châsse sous le règne de saint Ladislas. Les Vénitiens les ayant obtenues du roi de Hongrie, après bien des sollicitations, les firent transporter solennellement dans leur ville, et les déposèrent dans l'église de NotreDame de Murano.

Un bon pasteur se montre supérieur aux fatigues et aux dangers, lorsqu'il s'agit du salut des ames. S'il est chargé de cultiver un sol stérile il n'épargne ni peines, ni sueur pour le fertiliser; mais il n'en attend la fécondité que du Père céleste. Il sait qu'il n'est tenu qu'à la persévérance, et que ses travaux seront récompensés, quand bien même ils ne seroient pas suivis du succès. Le zèle et la charité l'animent, le soutiennent, l'encouragent; il s'attendrit et verse des larmes sur le malheur des ames qui périssent, et qui méprisent la bonté infinie du Seigneur. Cependant on ne le voit jamais se relâcher ou se rebuter. N'étant point autorisé à maudire le figuier qui ne porte point de fruit, emploie tous les moyens possibles pour l'améliorer; il espère toujours, et ne se lasse point de renouveler ses efforts. L'impatience et l'aigreur ne le troublent jamais; il sait qu'elles sont la production de l'amour-propre, qui s'irrite contre les difficultés. Il veille avec d'autant plus de soin pour se prémunir contre les assauts de cet ennemi, qu'il se glisse plus adroitement, même dans nos bonnes œuvres. Il le reconnoîtroit au dégoût, à l'humeur, au découragement. Enfin la patience et la bonté de Dieu sont toujours présentes à un bon pasteur. Il ne désespère point d'un pécheur, tant que les portes de la miséricorde

il

lui sont ouvertes, et que le Dieu qu'il a offensé l'attend, et lui offre la ressource de la pénitence.

S. ANDOCHE, PRÊTRE, S. THYRSE, DIACRE, ET S. FÉLIX, MARTYRS.

SAINT ANDOCHE, saint Thyrse et saint Andéol étoient disciples de saint Polycarpe, au rapport de Bède, d'Adon et d'Usuard. Le saint évêque de Smyrne les envoya dans les Gaules pour y faire connoître Jésus-Christ. Saint Andéol prêcha plusieurs années dans le Vivarais, et y versa son sang la foi (1). pour

Saint Andoche et saint Thyrse portèrent le flambeau de l'évangile dans plusieurs provinces des Gaules, et fondèrent un grand nombre d'églises. Etant arrivés dans le territoire d'Autun, sur la fin du second siècle, ils y reçurent la couronne du martyre à Saulieu, qui est peu éloigné de cette ville. Félix, qui les avoit logés dans sa maison, mérita d'être associé à leur bonheur.

Voyez Bède, Adon, et le nouveau bréviaire de Paris.

S. RUSTIQUE, VULGAIREMENT S. ROTRI, ÉVÊQUE D'AUVergne.

SAINT VENERAND, évêque d'Auvergne, étant mort le 24 Décembre 323, il s'éleva une grande contestation sur le choix de son successeur : mais on dit que Dieu fit connoître sa volonté d'une manière extraordinaire, et qu'en conséquence on plaça Rustique sur le siége vacant. C'étoit un saint prêtre né dans le pays, et qui desservoit une paroisse. On ne saint rien du détail de ses actions. Il y avoit dans ce siècle deux autres

Voyez la vie de saint Andéol, au 1.er Mai.

évêques du même nom l'un gouvernoit l'église de Lyon, et l'autre celle de Narbonne. Saint Rustique d'Auvergne mourut vers la fin du règne de Valentinien III. Il est nommé sous ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez saint Grégoire de Tours, Hist. l. 3, c. 13, Baillet, etc.

S. SOULEINE, Évêque de Chartres.

SAINT SOULEINE (a) fut élu évêque de Chartres vers la fin du cinquième siècle. Effrayé par la grandeur des devoirs de l'épiscopat, il prit la fuite, et se cacha si bien qu'on ne put le découvrir. Saint Aventin fut choisi pour le remplacer. Souleine croyant alors n'avoir plus rien à craindre, reparut mais on avoit tant de vénération pour lui, qu'on le força de prendre le gouvernement du diocèse de Chartres. Saint Aventin se démit volontiers de sa dignité, et fut chargé de l'administration du Dunois, avec le titre de corévêque ou de vicaire général. L'opinion de ceux qui prétendent qu'il fut véritablement évêque de Château-Dun, n'est appuyée sur aucun fondement solide. Saint Souleine, après avoir rempli fidèlement les devoirs d'un digne évêque, mourut vers l'an 50g. Son corps fut porté à Maillé en Touraine. On perdit depuis le souvenir du lieu où il avoit été enterré; mais ses reliques furent découvertes miraculeusement dans une grotte souterraine de l'église du monastère qui avoit été bâti à Maillé (6). Ce monastère a été changé en une église collégiale. Saint Souleine est honoré à Blois sous le nom de saint

(a) En latin, Solemnis, Solemnius, Solennis.

(6) Maillé a pris le nom de Luynes sous Louis XIII, et a été érigé en duché.

Solein, et en Touraine, sous celui de saint Solan. Il est nommé en ce jour dans la plupart des martyrologes.

Voyez le Cointe, ad an. 497 el 509; Bollandus, ad 4 Feb. in S. Aventino; Baillet, etc.

S. GERMER, I. er ABBÉ DE FLAY, EN BEAUVOISIS.

GERMER, issu d'une famille noble, naquit à Warde, sur la rivière d'Epte, aux extrémités des diocèses de Rouen et de Beauvais. Il reçut une éducation conforme à sa naissance, et on le forma tout à la fois aux sciences et à la piété. Ses heureuses dispositions secondèrent les soins de ses parens et de ses maîtres. Son rare mérite le fit appeler à la cour par le roi Dagobert I.er, et il sut y vivre dans l'innocence. Domaine qu'il épousa, étoit digne de lui par ses belles qualités et par ses vertus; il en eut un fils nommé Amalbert, qui fut baptisé par saint Ouen, évêque de Rouen, et deux filles, dont l'une fit à Dieu le sacrifice de sa virginité, et mourut saintement dans le cloître. Domaine est aussi honorée d'un culte public dans quelques églises.

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Germer, qui se conduisoit en tout par les conseils de saint Ouen, fit bâtir auprès de Warde le monastère de l'Isle, qui a subsisté jusqu'aux ravages des Normands; il en donna la conduite à un homme d'une grande sainteté, qui se nommoit Achaire. Comme le mépris du monde augmentoit en lui de jour en jour, il le quitta de l'agrément du roi Clovis II, et du consentement de sa femme; puis il se retira dans le monastère de Pentale, qui avoit été bâti par le roi Childebert I, entre Brionne et Pont-Audemer. Ayant été établi abbé de cette maison par saint Ouen, qui lui avoit donné la tonsure cléricale et l'habit religieux, il devint un

modèle de vertu pour tous ses frères; mais sa régularité lui attira des ennemis qui en vinrent jusqu'à former le projet de lui ôter la vie. Dieu, par une protection spéciale, le sauva du danger qui le menaçoit. Il alla se renfermer dans une grotte qui étoit à quelque distance du monastère, et dans laquelle il continua de joindre l'exercice de la prière à la pratique des austérités de la pénitence. Saint Ouen le fit consentir à recevoir la prêtrise.

La mort lui ayant enlevé son fils Amalbert, qui, par son mérite et ses vertus, donnoit les plus belles espérances, il le fit enterrer dans le monastère de l'Isle. La haute idée qu'on avoit de la sainteté de ce jeune seigneur, lui a mérité une place dans le catalogue des Saints. Il est nommé dans le martyrologe de France, quoique cependant il ne soit point honoré d'un culte public.

Germer, par la mort d'Amalbert, rentra en possession de tous ses biens; mais ce ne fut que pour les consacrer au Seigneur. Il dota richement l'église où l'on avoit enterré le corps de son fils. Résolu de finir ses jours dans la retraite, il fonda dans sa terre de Flay, en 655, un monastère qui étoit peu éloigné de celui de l'Isle : on l'appelle aujourd'hui Saint-Germer de Flay. Cette maison, gouvernée par le Saint, devint bientôt célèbre, et tout sembloit annoncer que cet établissement seroit perpétuel; on y mit cependant des chanoines dans le neuvième siècle, et on en réunit les revenus à l'évêché de Beauvais; mais il fut rebâti environ deux cents ans après, et donné aux Bénédictins, qui l'ont toujours possédé depuis.

Saint Germer mourut le 24 Septembre, vers l'an 658, et fut enterré dans l'église de son mo

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