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de révolte dont ils étoient animés depuis longtemps. Il se conduisoit d'après ces deux maximes

saints Saturnin et Thrason; de Saint-Chrysante et de SainteDarie; celui d'Ostriano, construit par quelqu'un de la famille ostorienne; celui de Priscille, différent du cimetière de même nom qui est dans la ville; ceux de Saint-Sylvestre, de SaintHilarie, etc. Sur l'ancienne voie Salarienne, le cimetière ad clivum cucumeris ; celui de Saint-Hermès ou de Sainte-Bassille, etc. Sur la voie Flaminienne, le cimetière de SaintValentin ou de Saint-Jule, pape; celui de Saint-Théodore etc. Outre ces cimetières, il y en a d'autres qui sont plus éloignés de Rome; on en a découvert un sur la voie Flaminienne, à plusieurs milles de cette ville. Voyez Boldetti, l. 2, c. 18.

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Bosius, Aringhi, loc. cit. Muratori, Antichita, etc. diss. 58, p. 261, et Mabillon, loc. cit. observent que dans les premiers siècles de l'église, les fidèles se tournoient vers Ï'Orient pour prier, et qu'ils construisoient les églises de manière que le grand autel étoit tourné du même côté, le soleil levant étant le symbole de la résurrection. Ils enterroient aussi leurs morts les pieds tournés vers l'Orient; les rituels des derniers siècles disent qu'on doit les tourner vers l'autel de la chapelle où est le tombeau, ou vers le grand autel, si on enterre dans le porche ou dans le corps de l'église.

Adamnan et Bède, en décrivant le tombeau de JésusChrist, disent qu'en enterrant le Sauveur, on tourna ses pieds sacrés vers l'Orient. Haymon, Hom. in die Paschre est du même sentiment. Il ajoute que la main droite de JésusChrist fut tournée vers le midi, et sa main gauche vers le nord. C'est de là que les Chrétiens prirent leur coutume d'enterrer les morts. Ils vouloient aussi qu'au dernier jour ils pussent regarder le soleil levant, qui est l'emblème de la résurrection. Le rituel romain, publié par Paul V, en 1614, ordonne d'enterrer les prêtres la tête du côté de l'autel, et la face vers le peuple; mais dans plusieurs diocèses, on conserve l'ancienne coutume de ne faire à cet égard aucune distinction entré les prêtres et les laïques. Revenons aux catacombes.

Nous apprenons des pontificaux publiés par Anastase Blanchini, Vignoli, etc. que Calliste fit un cimetière qui alloit jusqu'à la voie Appienne; ce que confirment les anciennes chroniques ; mais ceci doit s'entendre en ce sens, que Calliste aggrandit et orna le cimetière qui existoit déjà, et qui est encore le plus célèbre de tous ceux que l'on voit autour de Rome. Il est en effet, plus ancien que Calliste comme l'observe Aringhi, Rom. subter. t. I, l. 3, c. 11; Papebroch, Analect. de SS. Petro et Paulo, n. 37, p. 437, t. V, Junii; Onuphrius Panvinus, Tr. de Ritu sepeliendi mor

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qu'il avoit empruntées des Chrétiens : « Faites à » tous les hommes, ce que vous voulez que les

tuos et cæmiteriis, c. 42, n. 4, 1. de 7 urbis Ecclesiis ; item in Epitome Rom. Pontif. p. 5, etc. le cardinal Baronius, annal.; Blanchini, Not. in Anicetum, t. II, p. 115, etc. Cette observation est encore appuyée sur l'autorité des pontificaux de Vignoli, in indiculo, int. citatos codices Mss. Blanchini, t. I, p. 4. On enterra dans le cimetière dont il s'agit trois des prédécesseurs de Calliste; savoir, Anicet, Soter et Zéphirin.

Le cimetière de Calliste porte aujourd'hui le nom de catacombe de Saint-Sébastien. Ce Saint y fut enterré primitive. ment, et il est patron titulaire de l'église située à l'entrée de la catacombe, et qui est une des sept principales églises de Rome. En 1612, elle fut rebâtie et ornée avec magnificence par le cardinal Scipion Borghèse, qui y mit pour la desservir, des Cisterciens réformés, connus en France sous le nom de Feuillans. Le pieux et savant cardinal Bona, qui mourut à Rome, en 1674, étoit abbé de cette maison. L'église est décorée de belles peintures, et enrichie d'une grande quantité de reliques, entre autres de celles de saint Sébastien, de saint Fabien et de saint Calliste. Elle est à trois milles de la porte de Saint-Sébastien, appelée anciennement Gapona, d'une ancienne ville du Latîum, à douze milles de Rome.

La catacombe de Saint-Sébastien étoit sur la voie Appienne, qui conduit à Capoue et à Brindes. Dans l'église, qui est à l'entrée, on lit l'inscription suivante : « C'est ici le cime»tière du célèbre pape Calliste, martyr. Quiconque le visitera » étant véritablement contrit, et après s'être confessé, obtien» dra l'entière rémission de tous ses péchés, par les glorieux » mérites de cent soixante-quatorze mille saints martyrs qui » ont été enterrés là avec quarante-six évêques illustres, qui >> tous ont passé par de grandes tribulations, et qui pour » devenir les héritiers du royaume du Seigneur, ont souffert » le supplice de la mort pour le nom de Jésus-Christ. » Quelques auteurs prétendent que quarante-six papes ont été enterrés dans cette catacombe; on peut au moins l'assurer dè dixsept, qui sont Anicet, Soter, Zéphirin, Anteros, Pontien, Fabien, Luce, Etienne, Sixte, Eutychien, Caïus, Eusèbe, Melchiade, dont il est fait mention dans les pontificaux publiés par Vignoli et Blanchini; Urbain, Denys et Corneille, selon le pontifical donné par Anastase. Urbain est mis dans le cimetière de Prétextat; mais il faisoit partie de celui de Calliste, comme l'observent Bosius et d'autres auteurs. On peut ajouter l'apôtre saint Pierre aux papes qne nous venons de nommer. Saint Prudence, Hymn. 11, v. 53, saint Paulin, Poëm. 27, nat. 15, etc. disent qu'une multitude innombrable d'autres

>> autres vous fassent. Les emplois doivent être >>> donnés aux plus dignes. » Il vouloit sur-tout

martyrs furent enterrés dans les mêmes catacombes. Il est dit ailleurs que le nombre en étoit infini. Il ne faut pourtant pas s'imaginer que tous ceux qu'on enterroit dans les catacombes étoient martyrs, puisque c'étoit le cimetière de tous les Chrétiens, comme l'ont prouvé Onuphrius Panvinus, l. de cameteriis, c. 11; Schacchus, de notis et signis Sanctitatis, sect. 9; Benoît XIV, de Canoniz. t. IV, part. 2, c. 26, n. 6, etc. et comme le montre la seule inspection des tombeaux.

On trouve rarement des corps de martyrs dans la plupart des catacombes, sur-tout à une certaine distance de Rome; l'auteur l'a observé lui-même dans quelques-unes qu'on avoit depuis peu découvertes sur la voie Flaminienne, dans le chemin qui conduit à Lorette.

Si l'on y a mis dans la suite les corps de quelques Juifs ou de quelques païens, ils n'étoient point accompagnés des marques qui caractérisent le martyre. On doit raisonner cet égard de la même manière qu'on le feroit si l'on trouvoit de semblables corps dans quelque cimetière moderne des Chrétiens. Ce que nous avons dit précédemment, prouve assez que les fidèles n'admettoient que leurs frères dans ces catacombes, qu'ils regardoient comme des lieux sacrés où reposoient les corps des Saints qui règnoient avec Jésus-Christ.

On trouve quelquefois des catéchumènes dans les catacombes, comme le prouvent certaines inscriptions. Voyez la dis sertation de Moretti sur saint Calliste, c. 4, p. 97; Mazochi, Ep. ad ill. Dominicum Georgi, an. 1745; Mabillon, de cultu SS. ignot. etc.

Il ya dans la catacombe de Saint-Calliste un ancien autel de pierre, que le peuple dit être du saint pape; mais Fonseca observe qu'il fut reconstruit après le pontificat de saint Sylvestre, et qu'avant ce temps-là les autels n'étoient que des tables de pierre. On en garde encore à Rome. Les anciens monumens ne font point mention d'un décret attribué à saint Sylvestre, et par lequel il étoit ordonné que les autels fussent de pierre: mais il n'en est pas moins certain qu'on en faisoit alors plusieurs de pierre, de marbre ou de métal.

Les autels étoient creux en dessous dans les six premiers siècles ; c'étoit souvent une espèce d'ais élevé sur des piliers, sous lequel on renfermoit les corps des martyrs. Voyez Bocquillon, sur la Liturgie, p. 24, et sur saint Calliste ; Fonseca, de Basilica S. Laurentii in Damaso, c. 8, p. 51.

Le trône des anciens papes qui étoit dans la chapelle souterraine de la même catacombe, et dont parle Onuphrius Panvinus, de 7, Ecclesiis c. 4, p. 96, a été transporté dans l'église des chevaliers de Saint-Etienne de Pise. Voyez Boldetti, 4. 1, c. 10, p. 37, et Fonseca, loc. cit. p. 50.

que le peuple fût consulté sur le choix des magistrats, parce qu'il y étoit principalement intéressé. Il estimoit les Chrétiens, et il fit mettre dans son oratoire les images de Jésus-Christ et d'Abraham, avec celles d'Orphée et d'Apollonius de Thyane. Il honoroit Calliste, et il admiroit la prudence avec laquelle il choisissoit ceux d'entre les Chrétiens qu'il élevoit au sacerdoce. Souvent il proposoit son exemple aux officiers et au peuple, lorsqu'il s'agissoit de l'élection des magistrats civils (1). Ce fut sous son règne que les Chrétiens commencèrent à bâtir des églises, qui furent détruites sous les persécutions suivantes. On lit dans l'historien de sa vie, qu'un païen voulant convertir en cabaret un oratoire des Chrétiens, il l'adjugea à l'évêque de Rome, en disant qu'il valoit mieux le consacrer au culte de la divinité, que d'en faire un lieu de débauche.

Calliste opposoit le jeûne et les larmes aux désordres et aux folles joies des idolâtres, et il mettoit tout en œuvre pour accroître le royaume de Jésus-Christ. Les pontificaux lui attribuent un décret qui ordonne le jeûne des quatre-temps,

Les premiers Chrétiens désiroient d'être enterrés auprès des tombeaux des martyrs, - espérant avoir part à leurs prières, et souhaitant ressusciter en leur glorieuse compagnie au dernier jour. Dans les sixième et septième sièles, on permettoit d'enterrer dans les églises, avec les martyrs, les personnes recommandables par leur sainteté, et les enfans nouvellement baptisés. Ce privilége eut ensuite plus d'étendue. Si cependant on fait attention aux paroles dont on se sert en consacrant les églises et les cimetières, on verra que les unes sont proprement pour les vivans, et les autres pour les morts. On a prouvé combien il étoit important de ne pas trop multiplier les tombeaux dans les églises: qu'on ne les creuse point assez, ou que les voûtes soient mal jointes, l'air ne pourra manquer de se corrompre insensiblement. Voyez Haguenot, Mémoire sur le danger des inhumations dans les églises, an 1748.

(1) Lampride In Alexandro,

et qui est confirmé par les anciens sacramentaires, ainsi que par d'autres monumens (2). Ses travaux apostoliques furent récompensés par la couronne du martyre le 12 Octobre 222. Sa fête est marquée en ce jour dans l'ancien martyrologe de Lucques publié par Florentinius. Le calendrier de Libère le met dans le catalogue des martyrs.

On enterra le saint pape le 14 Octobre, sur la voie Aurélienne, dans le cimetière de Calépole, martyr, que l'église honore le 10 mai. Nous apprenons des martyrologes de Bède, d'Adon, d'Usuard, et de celui du cardinal Ottoboni (3), que Calépode, prêtre rempli de zèle, étoit attaché au service de l'église romaine sous le pontificat de Calliste, et qu'ayant baptisé un grand nombre de païens illustres, il fut martyrisé avec plusieurs autres fidèles. Calliste, qui prit soin de sa sépulture, fut enterré à côté de lui peu de temps après.

Il n'a que le titre de confesseur dans quelques calendriers; mais on l'a donné quelquefois aux martyrs. Quoique Alexandre n'ait jamais persécuté les Chrétiens, on n'en peut pas dire autant des principaux magistrats qui vivoient alors; ils étoient les ennemis déclarés du christianisme, qu'ils regardoient comme une innovation dans l'état. Ulpien, au rapport de Lactance (4), portoit aux fidèles une haine si implacable, que dans un ouvrage où il traitoit de l'office du proconsul, il ramasse tous les édits et toutes les lois qu'on avoit portés contre eux sous les règnes précédens, afin d'exciter les gouverneurs à les oppri

(2) Voyez Moretti. de S. Callisto, disq. 1, p. 67, et Claude Sommier, t. I, Hist. dogmaticæ sedis apostolicæ, 1. 2. p. 159.

(3) Voyez M. Georgi, in Append. ad Martyrol. Adonis. (4) Instit. l. 5. c. 11.

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