Images de page
PDF
ePub

étoit allé prêcher la foi dans la Frise. Lorsqu'il eut obtenu pour successeur Mégingand, disciple de saint Wigbert, il se retira dans une solitude située dans la partie de son diocèse, appelée Hohenbourg; "ety passa le reste de sa vie avec six moines ou six ecclésiastiques fervens, dans le jeûne, les veilles et la prière. Il mourut le 9 Février 752, et fut enterré auprès de saint Kilien sur le mont SainteMarie, où il avoit fait bâtir un monastère sous l'invocation de saint André. Hugues, évêque de Wurtzbourg, autorisé par un ordre du pape Benoît VII, fit la translation de ses reliques vers l'an 983, le 14 d'Octobre, jour auquel on a depuis célébré sa principale fête. Pepin, pour marquer sa vénération envers saint Burckard, déclara les évêques de Wurtzbourg, ducs de Franconie, avec droit de toute juridiction civile. Malgré l'aliénation d'une partie de la Franconie, par l'empereur Henri IV, les évêques de Wurtzbourg ont toujours conservé la souveraineté dans leur diocèse, qui est fort vaste, et qui l'étoit encore plus avant l'érection de l'évêché de Bamberg, qui se fit sous S. Henri II.

Nous avons une vie anonyme de saint Burckard, écrite environ 200 ans après sa mort. Egilward, moine de Wurtzbourg en a donné une autre d'après des mémoires fort incertains. V. Fabricius, saluturis lux evangelii toti orbi exoriens, sive notitia historica et geographica propagatorum per orbem. christianorum sacrorum, c. 19, p. 419; Eyring, Diss. de ortu et progressu religionis Christ. in Francia orientali, Lipsia, 1704; Ignace Groppius, Scriptores rerum Wircerburg. p. 489, an. 1741; Eccard, Hist. Herbip.

S. DOMINIQUE L'ENCUIRASSÉ.

La sévérité avec laquelle Dominique se punit d'une faute qui ne lui étoit point personnelle, est bien capable de confondre ceux qui, ayant commis

des fautes grièves de propos délibéré, s'imaginent en obtenir le pardon, sans en faire une véritable pénitence. Ayant témoigné dans sa jeunesse un grand désir d'embrasser l'état ecclésiastique, ses parens lui permirent de suivre sa vocation; mais ils firent un présent à l'évêque pour qu'il lui conférât la prêtrise. Il n'eut pas plutôt appris ce qui s'étoit passé, que saisi d'horreur à la vue d'un crime si sévèrement condamné par les lois de l'église, il ne voulut exercer aucune fonction ecclésiastique; il forma même la résolution de se consacrer aux exercices de la plus rigoureuse pénitence.

Il y avoit dans le désert de Montfeltre, situé sur les montagnes de l'Apennin, un saint homme nommé Jean, qui menoit une vie fort austère. Dix-huit disciples remplis de ferveur étoient venus vivre sous sa conduite. Ils s'interdisoient l'usage du vin, de la viande et de toute espèce de laitage. Ils jeûnoient au pain et à l'eau tous les jours, excepté le jeudi et le dimanche. Le temps qu'ils donnoient au sommeil étoit fort court; ils employoient le reste à la prière et au travail des mains. Ils gardoient un silence perpétuel, et ne conversoient ensemble que le dimanche au soir entre vêpres et complies. De rudes flagellations faisoient une partie de leur pénitence. Dominique, après avoir passé quelque temps dans l'ermitage de Lucéolo, alla trouver le supérieur de ces saints ermites, et le pria avec beaucoup d'humilité de le recevoir parmi ses disciples. La grâce qu'il demandoit lui fut accordée, et il eut bientôt surpassé tous les frères en austérités.

Quelques années s'étant passées de la sorte, il obtint de son supérieur la permission de passer dans l'ermitage de Fontavellano; il se proposoit de trouver par ce changement une facilité encore

[ocr errors]

600 s. DOMINIQUE L'ENCUIRASSÉ. (14 Octobre.) plus grande de s'avancer dans les voies de la perfection. L'ermitage de Fontavellano où il se retira en 1042, est au pied de l'Apennin dans l'Ombrie. Saint Pierre Damien en avoit alors la conduite, et on y observoit la règle de saint Benoît, à laquelle on a substitué celle des Camaldules dans le seizième siècle. Quoique Pierre Damien fût accoutumé à voir de grands exemples de vertu, la ferveur de son nouveau disciple lui causa de l'admiration. Dominique portoit sur sa chair une cuirasse de fer, qui l'a fait nommer depuis l'Encuirassé, et qu'il ne quittoit jamais que pour prendre la discipline.

On commençoit vers ce temps-là à commuer avec assez de facilité la pénitence canonique qui étoit prescrite pour certains péchés graves. L'église avoit cru devoir user de cette condescendance, à cause de la foiblesse de ses enfans, dont plusieurs n'avoient point le courage de s'assujettir à des pratiques rigoureuses, à la vérité, mais très-utiles aux pécheurs. La concession des indulgences devint plus fréquente; on substituoit à la pénitence canonique des pélerinages ou d'autres bonnes œuvres. On vit aussi s'introduire alors l'usage des flagellations volontaires, et l'on croyoit suppléer à une année de pénitence canonique par trois mille coups que l'on se donnoit en récitant dix psaumes (a). La récitation de tout le psautier, accompagnée de quinze mille coups, étoit jugée équivalente à cent ans de pénitence canonique. Dominique se distinguoit au-dessus

(a) Saint Pierre Damien dit, Opusc. 1, c. 14, p. 341, que saint Dominique l'encuirassé récitoit quelquefois neuf psau tiers par jour; mais il dit ailleurs, in Vii. S. Domin. Loric. t. 1, p. 212, qu'il les parcouroit en méditant, meditando decurrit. Voyez le commentaire de D. Calmet sur la règle de saint Benoît c. 18, p. 114, t. II.

[ocr errors]

de tous les autres par sa ferveur dans ce genre d'austérités. Comme il étoit souvent malade, son supérieur l'obligeoit quelquefois à boire un peu de vin; mais il y renonçoit aussitôt qu'il se trouvoit mieux : il parut toujours animé du même esprit de pénitence, jusque dans sa dernière maladie. La nuit qui précéda sa mort, il récita encore matines et laudes avec ses frères. Il expira pendant qu'on chantoit prime, le 14 Octobre 1060.

Voyez sa vie par saint Pierre Damien, l. 1, ep. 19, et une autre vie plus étendue, avec plusieurs dissertations par Tarchi. Elle a été imprimée à Rome en 1751.

Fin du tome neuvième.

Tome IX.

G c

TABLE

ALPHABÉTIQUE

DES SAINTS ET DES FÊTES

CONTENUS DANS LE NEUVIÈME VOLUME.

Nota. On trouvera dans la Table des matières, les Saints dont il est parlé par occasion, ou dans les notes.

A.

SAINT AGAPET, pape, 20 septembre.

ste. Ame ou Amée, avec saint Florent, 22 septembre ste. Amée,& même que sainte Ame.

s. Ammon de Nitrie, 4 octobre.

s. Andoche, avec saints Thyrse et Félix, martyrs, 24 septembre.

s. Andronic, avec saints Taraque, etc. martyrs, 11 octobre.

ste. Angadrème, vierge, 14 octobre. Les saints Anges gardiens, 2 octobre. s. Aout, prêtre de Berry, 7 octobre. s. Apollinaire de Valence, 5 octobre. s. Audri de Sens, 10 octobre.

s. Aunaire d'Auxerre, 25 septembre. ste. Aure, abbesse, 4 octobre.

B.

SAINT Bacque, avec saint Serge, martyrs, 7 octobre. s. Bavon, patron de Gand, 1 octobre.

ste. Brigitte, veuve, 8 octobre,

s. Bruno, fondateur des Chartreux, 6 octobre. s. Burckard, évêque en Franco1., 14 octobre.

C.

SAINT Calétric de Chartres, avec saint Ived, 8 octobre.

« PrécédentContinuer »