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S. LOUP, Évêque de Lyon.

SAINT LOUP passa les premières années de sa vie dans le monastère de l'Isle-Barbe, près de Lyon, et en devint supérieur dans la suite. La réputation de sa sainteté y attira saint Lubin de Chartres. Il fut élevé sur le siége de Lyon après la mort de saint Viventiol. Quelques auteurs mettent entre ces deux évêques un saint Eucher second du nom; mais leur sentiment ne paroît pas appuyé sur des fondemens solides. Saint Loup eut beaucoup à souffrir des troubles qui suivirent la mort de saint Sigismond, roi de Bourgogne. Il ne put remplir tranquillement ses fonctions que quand la ville de Lyon eut passé sous la domination française par le partage que Childebert et Clotaire firent entre eux du royaume de Bour gogne. Il assista, en 538, au troisième concile qui se tint à Orléans pour le rétablissement de la discipline, et il y souscrivit avant les autres métropolitains; ce qui porte à croire qu'il y présida. Il mourut au plus tard en 542. Son nom est marqué en ce jour dans le martyrologe romain. On dit qu'il fut enterré dans l'église du monas tère ou de l'ermitage de l'Isle-Barbe.

Voyez Théophile Raynaud, de SS. Lugd.; le Gallia Christ. nova, t. IV, p. 31; Baillet, etc.

S. PRINCIPE, ÉVÊQUE DE SOISSONS.

SAINT PRINCIPE, frère de saint Remi de Rheims, fut formé à la perfection par des maîtres qui avoient vécu dans le célèbre monastère de Lérins. Saint Sidoine Apollinaire lui rend, ainsi qu'à saint Remi, le plus glorieux témoignage. Ces deux frères, dit-il, ne parurent jamais à l'autel avec un

feu étranger. On remarquoit dans toute leur conduite une ardeur incroyable pour leur sanctification, pour la gloire de Dieu, et pour le salut des ames. Saint Principe mourut après avoir saintement gouverné son diocèse plusieurs années, et fut enterré dans l'église du monastère de SainteThècle, situé dans les faubourgs de sa ville épiscopale. Sa mort arriva au commencement du sixième siècle. Ce fut de son temps que la ville de Soissons passa de la domination des Romains sous celle des Français, qui avoient Clovis pour roi. Ses reliques, qu'on avoit transportées dans la cathédrale de cette ville, furent brûlées par les Huguenots dans le seizième siècle. On garde un bras de ce Saint dans la collégiale de Saint-Amé à Douai.

Voyez saint Sidoine Apollinaire, L. 8, ep. 14, et l. 9, ep. 8; le Gallia Christ. nova, t. IX, p. 335, et Baillet.

S. AUNAIRE, Évêque d'Auxerre. SAINT AUNAIRE, issu d'une famille distinguée de l'Orléanais, vécut dans sa jeunesse à la cour de Gontran, roi de Bourgogne. Ayant depuis quitté le monde, il alla se mettre sous la conduite de Syagre, évêque d'Autun, que son savoir et ses vertus avoient rendu célèbre. Il fut placé sur le siége d'Auxerre, vers l'an 570. Il assista au quatrième concile de Paris en 573, ainsi qu'à deux autres conciles qui se tinrent à Mâcon quelques années après. Animé du désir de rétablir la discipline dans son diocèse, il assembla un synode où l'on dressa quarante-cinq statuts, dont le premier proscrivoit les étrennes du premier jour de Janvier. Il veilloit avec un soin infatigable à la pureté des mœurs, et donnoit à ses

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diocésains toutes les instructions qui leur étoient nécessaires pour les porter à l'observation de la loi du Seigneur. Il fit composer pour son édification et celle de son troupeau, les vies de saint Amat et de saint Germain, deux des plus illustres de ses prédécesseurs; il augmenta aussi les revenus de son église, afin de donner plus de décence au culte divin.

Il avoit un frère, nommé Austrein, qui fut évêque d'Orléans, et qui se rendit aussi recommandable par ses vertus, quoiqu'il ne soit point honoré d'un culte public. Austrégilde ou Aide sa sœur devint mère de saint Leu de Sens. Elle vécut dans la pratique la plus parfaite du christianisme, et l'on fait sa fête à Orléans, dans l'église de SaintAignan. Saint Aunaire mourut le 25 Septembre, vers l'an 606. Il est nommé en ce jour dans le martyrologe romain.

Voyez sa vie anonyme, publiée par le père Labbe, Bibl. Miss. t. I, et l'histoire des évêques d'Auxerre, in Chron, Monachi Autissiod. Baillet, etc.

S. FINBARR,

PREMIER ÉVÊQUE DE CORK, EN IRLANDE. SAINT FINBARR est appelé par quelques auteurs saint Arrus ou saint Barrochus. Ware dit qu'il florissoit dans le septième siècle, vers l'an 630 (1); mais par une contradiction manifeste, cet auteur dit à la page suivante que saint Colman son disciple vivoit dans le sixième, et qu'il mourut en 604. On lit dans les vies de saint Colman, de saint Nessan et de saint Brendan, qui vécurent sous la conduite de notre Saint, qu'il florissoit

(1) Antiq. Hiber. in Monasteriologio Hiber. p. 228, et diatriba de Eccles. cathedral. p. 328.

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dans le sixième siècle. Il étoit né dans la Connacie, et fut élevé dans le monastère de Lough-Eirc, où se rendoient tous ceux qui vouloient se former aux sciences et à la vertu. Le concours y étoit si considérable, que le désert où il étoit situé devint bientôt extrêmement peuplé : de là l'origine de la ville de Cork.

Saint Colman, disciple de saint Finbarr, fonda le siége de Cloyne, et en fut le premier évêque. Il mourut le 4 Novembre 604. Saint Nessan, autre disciple du Saint, lui succéda dans son école ou son monastère, et fut le premier fondateur de la ville de Cork, située dans de petites îles marécageuses formées par la Lée.

Quelques auteurs, d'après un manuscrit de la bibliothèque du roi de la Grande-Bretagne à Londres, attribuent à saint Finbarr, encore appelé Lochan, une lettre qui traite des cérémonies du baptême, et qui a été imprimée parmi les œuvres d'Alcuin. Il fut dit-sept ans évêque de Cork, et mourut à Cloyne, éloignée de cette ville de quinze milles. On porta son corps dans sa cathédrale. Quelques années après, on le leva de terre pour le renfermer dans une châsse d'argent, et il s'est long-temps gardé dans l'église qui porte encore le nom du Saint. On voyoit son ermitage dans un monastère dont on le croyoit le premier fondateur, et qui étoit à l'occident de Cork. Cette maison fut depuis donnée aux chanoines réguliers de saint Augustin. On l'appela Gill Abbey, de Gill Æda ô Mugin, célèbre évêque de Cork, vers la fin du douzième siècle, lequel y fit des agrandissemens considérables.

Voyez la vie manuscrite de saint Finbarr, qui se garde dans le collége de la Trinité à Dublin; Giraldus Cambrensis de mirabilibus Hibern. l. 2, c. 49; Smith, état ancien et présent de Corck, t. 1; Suysken, t. VII, Sept. p. 147.

S. CYPRIEN ET S. JUSTINE,
MARTYRS A NICOMÉDIE.

L'impératrice Eudocie, que Théodose le Jeune épousa à cause de son savoir et de son habileté dans la philosophie composa en beaux vers l'histoire de saint Cyprien et de sainte Justine. Ce poème, divisé en trois livres, dont Photius fait l'éloge, et dont il donne l'extrait, est présentement perdu, ainsi que les autres poésies d'Eudocie. Les actes originaux des deux martyrs ont éprouvé le même sort; mais nous avons encore la confession de saint Cyprien, écrite par lui-même, et dont saint Grégoire de Nazianze et l'impératrice avoient fait usage. Nous avons aussi deux autres pièces authentiques, la conversion et la relation du martyre de saint Cyprien et de sainte Justine. Voyez Prudence, hymn. 13, p. 215; saint Grégoire de Nazianze (qui toutefois confond par méprise saint Cyprien de Nicomédie, avec celui de Carthage) or. 18; Photius cod. 184; Tillemont, t. : Ceillier, t. IV, p. 89: Orsi t. IV, p. 80; et le P. Clé, t. VII, Sept. p. 195; Jos. Assémani, in Gal. univ. t. V, p. 269, ad 2 Octob.

L'AN 304.

SAINT CYPRIEN, surnommé le Magicien, est un exemple bien frappant de la puissance, de la grâce et de la grandeur de la miséricorde divine. Il étoit d'Antioche, qu'il ne faut pas confondre avec la capitale de la Syrie. La ville dont il s'agit étoit située entre la Syrie et l'Arabie, et dépendoit du gouvernement de la Phénicie. Les parens de Cyprien, qui étoient excessivement superstitieux, dévouèrent leur fils au démon dès son enfance; ils le firent élever dans tous les mystères impies du paganisme, ainsi que dans la prétendue science de l'astrologie judiciaire et de la magie. Lejeune Cyprien, flatté de l'espoir d'acquérir de nouvelles connoissances, alla successivement à Athènes, au Mont-Olympe dans la Macédoine, à Argos dans la Phrygie, à Memphis en Egypte, dans la Chaldée et aux Indes, lieux que la superstition et les

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