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Le nombre des décès du choléra a été le a de 58, dont 22 à domicile
et 36 dans les hôpitaux; le 3, de 60, dont 33 à domicile et 27 dans les hôpi-
taux ; et le 4, de 50, dont 28 à domicile et 22 dans les hôpitaux. La différence
avec la veille a été le premier jour de 16 en moins, le second de 2 en plus, et le
troisième de ro en moins. Le rr° arrondissement a eu le 4 mai 7 décès, le 8o 5,
les autres moins, et les 6° et 9° aucun. Il a été conduit aux hôpitaux le 2 mai
91 cholériques; le 3, 64; et le 4, 57 seulement. Il en est sorti le premier jour
84, le second 51; le troisième jour, le nombre s'en est élevé à 119. La quantité
de lits vacans s'élevoit le 4 à 2,448 il n'est plus admis de cholériques que dans
les hôpitaux ordinaires. Les hôpitaux temporaires et les ambulances, tel que le
séminaire St-Sulpice et l'établissement des Lazaristes, cesseront d'être affectés au
service des malades après la guérison de ceux qui y restent. Le nombre des décès
occasionés par d'autres causes que le choléra a été le 2, mai de 69, le 3 de 55,
et le 4 de 59: ces chiffres sont au-dessous de la quantité moyenne à Paris en tout
temps. Les dons en faveur des cholériques s'élevoient le 4 à 655,132 fr., et ceux
en faveur des orphelins à 18,754. Voici le relevé officiel des décès occasionés par
le choléra, fait dans les mairies, du 25 mars au 30 avril inclusivement :

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Le choléra suspend ses ravages dans le département de Seine-et-Oise. Ce-
lui de Seine-et-Marne a eu le 5 mai-272 cas et 62 décès, la majeure partie dans
l'arrondissement de Meaux ; ce qui fait, depuis l'invasion de la maladie, 3,463 cas
et 759 décès. Dans le département de l'Aisne, où 48 communes sont atteintes du
fléau, il y a eu 488 malades et 238 morts, la plupart dans les arrondissemens de
Laon et de Soissons. L'arrondissement de Senlis souffre le plus dans le départe-.
ment de l'Oise; il y a eu le 5 mai 163 cas et 46 décès : le total du département
se trouve porté actuellement à 2,014 malades et 554 morts. Dans les départemens
du Nord, du Pas-de-Calais et de l'Yonne, à Amiens, et à Pecquigny (Somme),
le fléau n'a pas augmenté. A Rouen, on a compté du 3 au 4 mai 11 malades et

to morts; et à Nantes, le 2 mai 9 décès. L'épidémie continue au Hâvre, à Orléans, à Troyes, à Romorantin, à Châlons-sur-Marne, dans les départemens de l'Eure et de la Meuse.

Parmi les paroisses maltraitées par le choléra, il faut compter celle d'Herblay, arrondissement de Versailles, où, depuis le 7 avril jusqu'au 27, on comptoit plus de 1oo cholériques, dont 47 ont succombé à la violence du mal, malgré le zèle de M. Mangin, médecin, qui souvent a été appelé trop tard : ce nombre de victimes est bien considérable dans une paroisse qui ne renferme pas seize cents ames. Malheureusement, chaque jour fournit de nouveaux malades; de jeunes femmes, des hommes dans la force de l'âge, ont été frappés et ont succombé en quelques heures.

Le Moniteur du 4 mai contient un article où il donne des détails sur le contenu des rapports de Marseille, reçus par estafette. Le 29 avril, dit le journal officiel, l'autorité avoit été avertie que le bateau à vapeur Charles-Albert, ayant à bord M. de Bourmont, étoit parti de Livourne le 24; elle savoit que le parti royaliste préparoit un mouvement, dans l'espoir que ce maréchal, suivant les uns, et madame la duchesse de Berri, suivant les autres, viendroit l'appuyer. Les troupes recurent dès-lors l'ordre de se trouver prêtes au premier signal. La nuit du 29 an 30 se passa tranquillement. Le 30, à huit heures du matin, un drapeau blanc fut arboré sur le clocher de l'église St-Laurent, située dans la ville vieille. Un rassemblement considérable se porta aussitôt sur l'esplanade de la Tourette, pour découvrir en mer le bateau à vapeur qu'on attendoit, et des groupes nombreux se répandirent dans cette partie de Marseille. Un de ces groupes s'étant présenté devant le poste du Palais-de-Justice, l'officier le somma de se disperser, et, sur son refus, il arrêta troiş individus qui se trouvoient à la tête. D'un autre côté, le lieutenant-colonel Ménard-St-Martin, commandant la place de Marseille, marcha à la tête de 40 militaires sur l'église Saint-Laurent, et rétablit le drapeau tricolore. La garde nationale prit les armes; le général de Danremont, commandant la division militaire, passa les troupes en revue, et, à une heure de l'aprèsmidi, il n'y avoit plus, dit le rapport, de trace de mouvement. On avertit sur-lechamp les autorités des départemens voisins. Le procureur-général près la cour royale d'Aix a évoqué l'affaire. D'après les dernières nouvelles, la plus grande tranquillité règne maintenant à Marseille, où toutes les mesures de sûreté ont été prises.

- Le préfet de Marseille s'étoit empressé d'informer le préfet de Lyon de ce qui se passoit dans cette première ville, afin qu'il prit les précautions nécessaires.

- Le maire de Toulon a fait publier à son de trompe, le 30 avril, la dépêche télégraphique qui annonçoit le mouvement qui avoit eu lieu le matin à Marseille. Il y a fait lire et afficher en même temps une proclamation pour inviter les habia tans à rester tranquilles, en menaçant les perturbateurs. On a trouvé plusieurs placards manuscrits contre le gouvernement actuel.

- A Nimes, il n'y a eu aucun mouvement; cependant l'autorité a fait arrêter

MM. de Rochemore, ancien chef d'escadron, Payan, ancien officier de cavalerie, et Nuty.

Les autorités de Toulon, croyant que la procession de la Quasimodo seroit le signal d'un mouvement royaliste, ont mis beaucoup de troupes sur pied le 29 avril. Il n'y a eu aucune démonstration politique.

Par suite des dernières dépêches télégraphiques, on a arrêté à Paris plusieurs royalistes accusés de correspondre avec ceux de Marseille. On avoit aussi décerné des mandats contre M. de Nugent, gérant, et de Calvimont, rédacteur du Revenant, mais ils étoient absens, et on a seulement enlevé leurs papiers.

Quelques individus sont allés, le 5, jeter des fleurs au pied de la colonne de la place Vendôme, à raison de Fanniversaire de la mort de Buonaparte; la police avoit dabord toléré ces démonstrations; mais à six heures du soir, un homme est monté sur une borne et s'est mis à pérorer les passans. Un sergent de ville l'ayant invité à se retirer, il a tiré sur cet agent un coup de pistolet; le sergent de ville l'a aussitôt frappé de son épée. On a conduit le perturbateur au poste voisin. Deux de ses complices ont été blessés également dans une lutte avec les officiers de police. Mesdames les comtesses de Lobau, de Bondy, Mollien et Camille de SaintAldegonde sont ajoutées au nombre des dames de la Reine; mesdames de Mallet et Maurice d'Hulot, dames pour accompagner; et M. le comte de Canouville, chevalier d'honneur des princesses d'Orléans.

– En exécution de la décision des chambres, une ordonnance supprime les secrétaires-généraux de préfecture, excepté à Paris, à Lyon, à Marseille, à Rouen, à Bordeaux et à Lille. Les fonctions de secrétaires-généraux seront remplies par un conseiller de préfecture, qui recevra une indemnité égale au quart de son traitement. Les traitemens des préfets sont réduits, pour les huit derniers mois de cette année, aux neuf dixièmes du taux déterminé par l'ordonnance du 28 décembre 1830.

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Plusieurs ordonnances viennent de réduire conformément au budget le traitement des conseillers-d'Etat, des membres de la cour de cassation, des premiers présidens, et des procureurs-généraux des cours royales, etc.

1 Le maréchal-de-camp d'Hermoncourt est nommé au commandement du département de la Loire-Inférieure: il est arrivé à Nantes la semaine dernière pour remplir ces fonctions.

MM. Thomas, juge suppléant au tribunal de première instance de la Seine, et Hamot, employé au ministère des finances, sont nommés conseillers référen daires de seconde classe à la cour des comptes. Ce dernier est un des combattans de juillet, qui étoit fortement recommandé par la commission des récompenses nationales.

M. le président Séguier a délégué M. Silvestre père, conseiller à la cour royale, pour remplir les fonctions de juge d'instruction, dans la poursuite dirigée contre M. Fouquet, juge au tribunal de première instance, poursuivi pour sa lettre à la Gazette de France.

M. Fouquet, juge au tribunal de première instance, et M. de Fleury, signa

taire gérant de la Gazette de France, ont été interrogés le 3 mai, par un conseiller à la cour royale. M. Fouquet est traduit, avec le gérant de la Gazette de France, devant la cour d'assises, sous la prévention d'excitation à la haine et au mépris du gouvernement.

M. Albert Bertier de Sauvigny, prévenu d'attentat sur la personne de LouisPhilippe, parce que le cabriolet qu'il conduisoit avoit failli deux fois heurter ce prince, a été traduit le 5 devant la cour d'assises. Sa réponse et les déclarations des témoins ont fait disparoître les charges de l'accusation, et M. l'avocat-général Pararrieu Lafosse a déclaré lui-même qu'il ne pensoit pas que M. de Bertier ait en intention d'attenter à la vie du Roi. M. Berryer a défendu le prévenu, qui a été acquitté après une courte delibération du jury. La cour étoit présidée par M. Hardoin.

- M. l'abbé Pélier de Lacroix, ancien aumônier du prince de Condé, avoit cité en diffamation la dame de Feuchères, et MM. Lavaux et Lefèvre, ses conseils, à raison de passages injurieux pour lui dans un mémoire. L'affaire a été plaidée vendredi dernier. M. l'abbé Pélier, qui est aujourd'hui à Bruxelles précepteur des enfans de M. Félix de Mérode, a été représenté par M. Waille, ancien gérant de l'Avenir. Son avocat a conclu en 2,000 fr. de dommages-intérêts à employer en œuvres pies. M. Vanin, président, n'a pas permis qu'on s'expliquât sur les faits qui se rattachoient au procès M. Desclozeaux, substitut du procureur du Roi, a excusé les avocats, et conclu au rejet de la demande. Le tribunal a déclaré M. Pélier de Lacroix non-recevable dans sa plainte, et l'a condamné aux dépens.

Un huissier poursuit en ce moment la société Aide-toi, en paiement de plus de 500 exploits qu'il a faits pour son compte. La société ne veut donner qué 442 fr. sur 1,833 qu'elle doit; elle renvoie l'huissier à se pourvoir auprès des électeurs au nom desquels il a agi. La cause, qui a été appelée au tribunal de première instance vendredi dernier, est renvoyée à quinzaine.

- Plusieurs employés d'un ministère ont été destitués, pour avoir, sans autorisation, quitté Paris par crainte du choléra.

M. le comte Cornet, pair de France et ancien sénateur, vient de mourir, à l'âge de 82 ans.

Les individus qui avoient pris la principale part aux désordres de Malandry (Charente) ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Confolens, à cinq et six mois de prison et 60 fr. d'amende.

Quelques placards royalistes ont été trouvés à Chollet le 29 avril dernier. - La Gazette de Guyenne, feuille royaliste de Bordeaux, esť traduite devant la cour d'assises, pour excitation à la haine et au mépris du gouvernement

actuel.

A la suite d'un engagement, M. Kauffmann, ancien lieutenant au 2o régiment suisse, a été pris par un détachement de ligne dans le canton de Josselin (Morbihan), la tête d'une bande de chouans.

Le maire de Nantes, informé des bruits que la malveillance répandoit sur de prétendus empoisonnemens qui auroient eu lieu dans cette ville, a invité les bons citoyens à signaler à l'autorité les personnes qui accréditent de ces nouvelles.

La Lyre fidèle, brochure qui paroissoit depuis quelque temps tous les samedis, à Bordeaux, a été saisie, à la requête du ministère public.

- Un incendie vient de détruire seize maisons habitées par dix ménages, dans le village de Frasne, arrondissement de Pontarlier.

Les plénipotentiaires de Russie et de Belgique ont échangé les ratifications du traité de Londres du 15 novembre. L'échange des ratifications de la convention sur les forteresses de la Belgique a été effectué le 5, dans cette capitale.

Le maréchal Mortier, duc de Trévise, nouvel ambassadeur de France en Russie, est arrivé à Pétersbourg le 13 avril.

Essai de discussion oratoire sur les bals (1').

Ce discours fut prononcé, dit-on, au commencement de ce siècle dans une des premières chaires de France, et ailleurs, dégagé de toute l'érudition latine, et fut répété plus tard dans une réunion du faubourg Saint-Germain. On l'a imprimé sur un manuscrit qui portoit cette note: Copie de l'original, finie le 19 février 1895. Mais l'éditeur paroît ignorer quel en est l'auteur.

La morale de ce discours semblera sévère à plusieurs, mais l'auteur s'environne d'autorités et de raisons également imposantes. Dans la première partie, il condamne les bals par les autorités de l'Ecriture, des Pères, des conciles, et des plus sages mêmes d'entre les païens. Des exemples et des citations en grand nombre, pris dans l'histoire sacrée et dans l'histoire profane, corroborent les réflexions de l'auteur.

Dans la seconde partie, il montre que les bals sont l'écueil de la piété et le théâtre de toutes les passions: il invoque à cet égard l'expérience et la bonne foi de ceux qui ont fréquenté ces assemblées. Les bals sont une perte de temps et un aliment à la vanité, au luxe, à la jalousie, à la volupté. L'auteur répond ensuite à quelques objections, et finit par des tableaux et des reproches également énergiques.

Ce discours prouve à la fois beaucoup de savoir, de zèle, et de talent. Le style en est élégant et soigné. Il y a cependant quelques expressions et quelques détails que n'admet pas ordinairement la sévérité du langage de la chaire.

(1) In-8°, prix, 2 fr. 50 cent. et 3 fr. franc de port. A Paris, chez Gaume, rue du Pot-de-Fer, et au bureau de ce journal.

Le Gérant, Adrien Le Clere.

COURS DES EFFETS PUBLICS.— - Bourse du 7 mai 1832.

Trois pour 100, jouiss. du 22 décembre, ouvert á 69 fr. 85 c. et fermé à 69 fr. 70 c. Cinq pour 100, jouissance du 22 mars, ouvert à 96 fr. 75 c. et fermé à 96 fr. 75 c. Actions de la Banque.

1680 fr. uo c.

IMPRIMERIE d'ad. le clerE ET COMP".

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