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Voyez King, les Chroniques de Dumferling, et le Bréviaire d'Aberdeen ", au 8 de janvier.

Ste GUDULE, VIERGE ET PATRONE DE BRUXELLES.

Ste GUDULE eut pour mère Ste Amalberge, nièce de Pepin, maire du palais. On l'envoya de bonne heure à Nivelle, où elle fut élevée dans la piété sous les yeux de Ste Gertrude, sa parente et sa marraine. Elle revint chez le comte Vitger, son père, après la mort de .Ste Gertrude, arrivée en 664. Là, elle fit à Dieu le sacrifice de sa virginité, et mena une vie fort austère, dans les veilles, les jeûnes et la prière. Tous les jours elle allait de grand matin à l'église de Saint-Sauveur de Morzelle, qui était à une demi-lieue du château de son père une femme l'accompagnait avec une lanterne. On rapporte que la bougie s'étant un jour éteinte, Gudule la ralluma par ses prières. Elle mourut le 8 janvier 712 4. On l'enterra à Ham, près Villevorde. Son corps fut transporté à Saint-Sauveur de Morzelle, sous l'empereur Charlemagne. Ce prince, qui honorait la sainte avec une grande dévotion, y bâtit un monastère de filles, lequel prit bientôt le nom de Sainte-Goule . En 978, Charles, duc de Lorraine, dans les États duquel était le Brabant, fit faire la translation des reliques de Ste Gudule à Saint-Géri de Bruxelles. En 1047, on les porta dans la magnifique collégiale de Saint-Michel, qui depuis a pris le nom de la sainte.

Voyez la Vie de Ste Gudule, écrite dans le onzième siècle, peu après la translation de ses reliques à Saint-Michel. Hubert de Brabant, auteur de cet ouvrage, assure qu'il a puisé tout ce qu'il dit dans une ancienne Vie de la sainte, sans y changer autre chase que l'arrangement et le style.

Au reste, on est peu instruit de l'état de l'ancienne église d'Ecosse, faute de monumens sur lesquels on puisse compter, et l'on ne doit guère statuer que d'après les mémoires de quelques familles illustres. On a le catalogue des évêques de Galowai depuis S. Ninien, c'est-à-dire depuis l'an 450; des archevêques de Glascow, depuis S. Kintigerne, et de ceux de Saint-André, depuis l'an 840. Quant aux évêques des autres siéges, on n'en a le catalogue que depuis le douzième siècle. Il a été inséré à la fin de Spotswood, de l'édition de 1666. Burnet l'a fait réimprimer dans l'appendice à ses Mémoires sur la maison d'Hamilton.

a Le Bréviaire d'Aberdeen, quant à la distribution générale des offices, a beaucoup de conformité avec celui de Sarum. On y trouve les fêtes de plusieurs saints français et écossais. Ce bréviaire fut imprimé à Edimbourg chez Walter Chapman, en 1509.

Dans le Brabant, on l'appelle Sie Goule ou Ste Ergoule, et en Flandre, Ste-r-Goëlen.

C'est pour cela qu'on a coutume de la représenter une lanterne à la main.

d Et non en 670, comme l'a prétendu Le Mirc.

e Ce monastère fut ruiné durant Firruptien des Normands.

Ste PÈGUE, VIERGE EN ANGLETERRE.

CETTE sainte était sœur de S. Guthlac, célèbre ermite de Croyland. Quoique issue du sang des rois de Mercie, elle quitta le monde pour mener une vie pénitente et retirée dans le lieu qui depuis porta son nom". Elle mourut à Rome, où elle était allée après la mort de son frère, vers l'an 719. Ordericus Vitalis dit qu'il s'opéra de grands miracles par la vertu de ses reliques, que l'on gardait à Rome dans une église bâtie en son honneur. Il y a encore dans le comté de Northampton un village qui tire son nom de celui de notre sainte. Ste Pègue était aussi patrone de l'abbaye de Pegeland, que S. Edouard le Confesseur unit à Croyland. On la nomme Ste Pée dans le comté de Northampton, et Ste Pège à Croyland.

Voyez Ingulf, Ordericus Vitalis, 7. 4; Harpsfield, sec. 8, C. 19, etc.

MARTYROLOGE.

A Beauvais en France, les saints martyrs Lucien, prêtre, Maximien et Julien. Les deux derniers furent d'abord mis à mort par le glaive des persécuteurs. S. Lucien, qui était venu dans les Gaules avec S. Denis, persévérant à confesser de vive voix le nom de Jésus-Christ, et ne cessant point de le faire après avoir été cruellement flagellé, fut condamné au même supplice que ses compagnons. Le même jour, S. Eugénien, martyr.

En Libye, les saints martyrs Théophile, diacre, et Hellade, qui, d'abord déchirés à coups de fouet, puis piqués avec des têts aigus de pots cassés, furent enfin jetés dans le feu, où ils rendirent leur âme à Dieu. A Venise, S. Laurent Justinien, confesseur et premier patriarche de cette ville, canonisé par le pape Alexandre VIII, illustre par les excel lens dons de la science du ciel, et par la sagesse incomparable dont Dieu l'avait rempli. On fait encore mention de lui le 5o jour de septembre.

A Hierapolis en Asie, S. Apollinaire, évêque, qui brilla par sa sainteté et sa doctrine sous le règne de Marc-Antonin Vérus.

A Naples, S. Séverin, évêque, frère de S. Victorin, martyr; après avoir opéré beaucoup de miracles, il mourut en paix, plein de vertus et de mérites.

A Pavie, S. Maxime, évêque et confesseur.

a C'était.dans le comté de Northampton.

b Cette église ne paraît plus.

Ce village s'appelle Peagkirk ou Pekirka, c'est-à-dire église de Pègue.

A Metz, S. Patient, évêque.

En Allemagne, vers les confins de la Bavière, de la Carinthie et de l'Autriche, S. Séverin, abbé, qui prêcha l'Evangile aux peuples de cette contrée, connue autrefois sous le nom de Norique, et en fut appelé l'apôtre. Son corps ayant été miraculeusement porté à Lucullano, près de Naples, fut de là transféré dans le monastère qui porte son

nom.

Saints de France, outre S. Hégemoin, S. Lucien et S. Patient.

A l'Ile-Goard, S. Baudouin, chanoine de Laon, massacré par des impies.

Près de Morzelle en Brabant, Ste Gudule, vierge, patrone de Bruxelles, où ses reliques étaient autrefois précieusement conservées en l'église principale qui porte son nom.

A Ratisbonne, S. Erard, chorévêque, natif de Narbonne.

A Viviers, S. Arcous, évêque de ce lieu, massacré pour avoir défendu avec zèle les libertés de son église; dont le corps, qui était honoré à Saint-Vincent, cathédrale de cette ville, a été brûlé par les Calvinistes avec celui de S. Aule, autre évêque de Viviers, successeur de S. Eucher. Au monastère de Doest à Bruges, le vénérable Thorphin, évêque d'Hamère en Norwége.

Autres.

A Césarée en Cappadoce, S. Cartère, prêtre et martyr.

A Brindes, le natalice de S. Leuces, évêque.

Ce même jour, le décès de S. Quod-vult-Deus, évêque de Carthage.

A Constantinople, Ste Domnique, solitaire.

Chez les Grecs encore, S. Georges le Cozébite, confesseur.

En Ecosse, S. Néthelme, évêque missionnaire.

En Irlande, Ste Ergnate, religieuse.

A Rome, Ste Pègue, vierge, née en Angleterre.

En Angleterre, S. Vulsin, évêque de Scherborne, qui avait été abbe de Westminster, à Londres.

Ce même jour, la mort du vénérable Pierre Aldobrandin, surnommé l'Ignée, cardinal évêque d'Albane, de l'ordre de Vallombreuse.

S. PIERRE. ÉVÊQUE DE SÉBASTE EN ARMÉNIE.

Tiré de la vie de Ste Macrine, sa sœur, composée par S. Grégoire de Nysse, qui était frère de l'un et de l'autre ; de S. Grégoire de Nazianze, Orat. 20; de Théodoret, 1. 4, c. 30; de Rufin, 1. 2, c. 9. Voyez Tillemont, tom. 9, p. 572.

VERS L'AN 387.

LA famille dont sortait S. Pierre de Sébaste était fort ancienne et fort illustre. On y comptait, selon S. Grégoire de Nazianze, une longue suite de héros célèbres. Mais depuis bien des siècles leurs noms sont ensevelis dans les ténèbres de l'oubli, et nous ne saurions pas même qu'ils ont existé, si la grâce n'eût rendu leur tige féconde en saints, dont l'Eglise a conservé la mémoire dans ses annales. Trois d'entre eux furent évêques en même temps. Et quels évêques qu'un S. Basile le Grand, un S. Grégoire de Nysse, un S. Pierre de Sébaste! Ils avaient été formés à la vertu la plus sublime par Ste Macrine, leur sœur aînée, qui avait pris soin de leur éducation. Ceux dont ils reçurent le jour étaient S. Basile, surnommé l'Ancien, et Ste Emmélie ". Ils eurent pour aïeule Ste Macrine, surnommée l'Ancienne, que S. Grégoire Thaumaturge avait instruite dans la science du salut.

Pierre, que l'Eglise honore en ce jour, était le dernier des dix enfans qui naquirent du mariage de S. Basile et de Ste Emmélie. Ayant perdu son père dès le berceau, il eut le bonheur de tomber entre les mains de Ste Macrine, sa sœur, qui l'éleva dans les grandes maximes de la piété chrétienne. Elle ne voulut point qu'il étudiât les sciences profanes. Elle sut si bien entremêler ses différens exercices, qu'il n'y avait aucuns momens pour les bagatelles. Par cette variété d'occupations, le jeune Pierre ne ressentait point les dégoûts de l'ennui, et s'accoutumait insensiblement à une vie sérieuse et appliquée. Docile aux leçons de sa respectable sœur, qui l'instruisait encore plus par ses exemples que par ses discours, il faisait journellement de nouveaux progrès dans la connaissance des choses divines et dans les voies de la perfection.

Ste Emmélie ayant fondé deux monastères, l'un d'hommes et l'autre de filles, elle donna la conduite du premier à son fils Basile, et celle du second à sa fille Macrine. Pierre, dont l'unique désir

alls furent tous deux exilés pour la foi sous le règne de Maximien-Galère, et obligés de se retirer dans les déserts du Pont. Le Martyrologe romain marque leur nom au 30 de mai.

Quelques auteurs prétendent que S. Fierre n'était point encore né, lorsque son père mourut.

était de faire fructifier les semences de piété qu'on avait jetées dans son cœur, alla grossir le nombre des disciples de son frère, auquel il succéda l'an 362. On le vit durant plusieurs années exercer les fonctions d'abbé avec autant de prudence que de vertu. La cruelle famine qui affligea le Pont et la Cappadoce lui fournit l'occasion de donner les preuves les plus éclatantes de sa charité. Un abbé qui n'eût pas été un saint, aurait usé d'économie dans la distribution de ses aumônes, sous prétexte de ménager à ses frères une ressource assurée contre le plus redoutable des fléaux. Mais Pierre avait puisé dans une autre école que dans celle de la prudence humaine les principes de la charité chrétienne. Il recevait avec des entrailles de père tous les indigens qui le venaient trouver chaque jour, et il employait à soulager leurs misères, non-seulement les revenus du monastère, mais encore des sommes immenses qu'il tirait de plusieurs personnes charitables.

S. Basile, qui, en 370, fut élu évêque de Césarée, en Cappadoce, l'ordonna prêtre. Le saint abbé regarda le sacerdoce comme un nouvel engagement à la perfection évangélique. Aussi s'appliquat-il, avec un redoublement de ferveur, à ses exercices de piété et aux devoirs de sa charge. Il vécut dans son monastère jusqu'à la mort d'Eustate ", auquel il succéda dans le gouvernement de l'église de Sébaste, en 380. Il trouva son diocèse dans l'état le plus déplorable : l'arianisme, publiquement enseigné par son prédécesseur, y avait jeté de profondes racines. Personne n'était plus propre que lui à rétablir la vérité sur les ruines de l'erreur, et l'on ne douta point que son élection n'eût été l'effet d'une attention particulière de la Providence sur l'église de Sébaste.

L'histoire ne nous apprend rien de ce qu'il fit durant son épiscopat. Nous savons seulement qu'il assista, en 381, au concile général de Constantinople, et qu'il souscrivit avec les autres évêques la condamnation des Macédoniens qui niaient la divinité du SaintEsprit. Toute l'antiquité s'accorde à dire qu'il se rendit recom'mandable par sa sainteté, son zèle et sa prudence. Il mourut au plus tard vers l'an 387 6. Nous lisons dans S. Grégoire de Nysse 1, que ceux de Sébaste l'honorèrent d'un culte public avec plusieurs

I

a C'était un arien déclaré. Il persécuta cruellement S. Basile, mort le 1 janvier 379. Il ne peut lui avoir de beaucoup survécu, comme on le voit par la date de l'élection de notre saint.

On le met au nombre des écrivains ecclésiastiques, à cause d'une belle lettre qu'il écrivit à S. Grégoire de Nyssc. On la trouve à la tête des livres de ce Père contre Eunomius. On voit, en la lisant, que notre saint n'avait rien perdu à ne pas étudier les belles-lettres, ou du moins que cette étude avait été suppléée en lui par les entretiens, la lecture et la beauté du génie. Il n'y paraît inférieur qu'à S. Basile et à S. Grégoire de Nazianze, ces deux grands maîtres de la véritable éloquence.

1 Ep. ad Flav. tom. 3, v. 645.

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