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donna était principalement tirée de celle de S. Pacôme. Rien n'est plus édifiant que ce que S. Hilaire d'Arles rapporte des admirables vertus de ces solitaires, et surtout de cet esprit de charité, d'union, de ferveur, d'humilité et de componction qui les animait sans cesse. Le mérite d'Honorat devint si éclatant, qu'on l'éleva sur le siége d'Arles en 426. Il eut beau s'opposer à son élection, on n'écouta point tout ce que put dire son humilité. Il ne gouverna pas longtemps son église, car il succomba sous le poids de ses austérités et de ses travaux apostoliques en 429. Il avait écrit plusieurs lettres, dont nous devons singulièrement regretter la perte, après l'éloge qu'en fait S. Hilaire a. Le corps de S. Honorat fut porté solennellement dans l'église de Saint-Genès, bâtie à quelque distance de la ville, et fut déposé dans un cercueil de pierre qu'on voyait sous le grand autel, qui portait le nom du saint. On transféra le corps du saint à Lérins, en 1391, et l'on y conserve encore la plus grande partie de ses reliques.

Voyez le beau panégyrique de S. Honorat, par S. Hilaire d'Arles, son parent, son disciple et son successeur. Voyez aussi dom Rivet, Hist. littér, de la France, tom. 2, p. 156,

S. FURSY, ABBÉ DE LAGNY, PATRON DE PÉRONNE.

S. FURSY était fils de Fintan, roi d'une partie de l'Irlande. Après avoir gouverné quelque temps un monastère dans sa patrie, il parcourut l'Angleterre avec S. Foilan et S. Ultan, ses frères. Il y fonda, par les pieuses libéralités du roi Sigebert, l'abbaye de Cnobbersburg. Il ne tarda pas à remettre, la conduite de son monastère à S, Foilan, afin d'aller rejoindre S. Ultan, qui s'était retiré dans le désert, Les irruptions de Penda, roi de Mercie, l'ayant troublé dans sa solitude, il passa en France, où les libéralités de Clovis II et d'Archambaud, maire du palais, le mirent en état de fonder le monastère de Lagny 4. L'évêque de Paris, qui connaissait le mérite du saint, l'associa au gouvernement de son diocèse, en le choisissant pour vicaire-général ou chorévêque. S. Fursy mourut en 650 ou 652, à Froheins f, dans le diocèse a Le style de ces lettres était clair et plein d'onction. S. Hilaire assure qu'on y trouvait une élégance, une délicatesse et une douceur admirables.

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Ce monastère était dans le diocèse de Tuam, près le lac d'Orbsen, où est

aujourd'hui, selon Colgan, l'église de Kill-Fursa.

Connue depuis sous le nom de Burg-Castle, dans le comté de Suffolk.

d Latiniacum, sur la Marne, à six lieues et dans le diocèse de Paris.

C'est ce qui a donné lieu à l'opinion de ceux qui ont fait notre saint, évêque ¿ opinion qui est destituée de preuvres solides.

f Comme qui dirait Furfei-Domus seu Hamus, maison de Furfy. C'est un village de Picardie, sur la rivière d'Authie.

d'Amiens, lorsque par ses soins on bâtissait un monastère à Péronne. Archambaud ordonna que son corps fût porté dans l'église qu'il avait fondée dans cette ville pour un certain nombre de prêtres ". Les chanoines qui la desservaient ont possédé ce précieux trésor jusqu'à la révolution. Il s'est opéré plusieurs miracles par la vertu des reliques de notre saint, et la ville de Péronne l'a pris pour son patron.

Voyez dans Bollandus l'ancienne Vie de S. Fursy. Bède en a extrait tout ce qu'il dit, Hist. l. 3, c. 19, des visions qu'eut le saint pendant une maladie. Voyez encore Colgan, sous le 16 de janvier, p. 75, et sous le 9 de février, p. 282.

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Il était d'une famille distinguée dans le royaume de Danemark ". Dès son enfance il se consacra sans réserve au service de Dieu. Ce fut en vain que ses amis l'exhortèrent à se marier. Persuadé que Dieu l'appelait à un état plus parfait, il passa dans le nord de l'Angleterre, et choisit pour sa demeure la petite île de Cocket ©. Il y vécut en véritable ermite, dans la pratique de la plus rigoureuse pénitence. Il jeûnait tous les jours au pain et à l'eau, et ne mangeait qu'une fois en vingt-quatre heures; encore gagnait-il à la sueur de son front le peu de pain dont il se nourrissait. Les démons et les hommes mirent sa vertu à de rudes épreuves; mais leurs assauts ne servirent qu'à perfectionner sa patience, sa douceur, son humilité et sa charité. Il mourut le 16 janvier 1127, et fut enterré dans l'église de Notre-Dame de Tinmouth, à côté de S. Oswin, roi et martyr.

Voyez sa Vie dans Capgrave et dans Bollandus.

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Les noms de ces illustres disciples de S. François d'Assise étaient Bérard, Pierre, Accurse, Ajut et Othon. Chargés par leur

a Cette église a été érigée en collégiale sous Louis XI.

Après Dieu, ce royaume fut principalement redevable des lumières de la foi aux travaux apostoliques des missionnaires anglais.

c Sur la côte de Northumberland, et près de l'embouchure de la rivière du même nom. Elle appartenait alors au monastère de Tinmouth. Le prieur permit à notre saint de s'y retirer. Nous apprenons de Bède, in vit. S. Cuthberti, c. 24, que de son temps cette ile était habitéc par plusieurs saints ana chorètes.

bienheureux fondateur d'aller prêcher l'Evangile aux Mahometans de l'Occident, ils commencèrent leur mission par les Maures de Séville. Ils eurent beaucoup à souffrir de la part de ces infidèles, qui les chassèrent enfin de leur pays. De là ils passèrent dans le royaume de Maroc. L'exil fut encore la récompense de leur zèle. Loin de se rebuter, ils revinrent une seconde fois, dans l'espérance que la lumière de la foi trouverait au moins quelques esprits dociles. On les fouetta à deux différentes reprises, et avec tant de cruauté, que leurs côtes restèrent à découvert. Le juge ordonna ensuite de verser sur leurs plaies de l'huile bouillante et du vinaigre, et de les traîner sur des morceaux de pots cassés. Enfin le roi se les fit amener; puis, prenant son cimeterre, il leur fendit la tête. Ceci arriva le 16 janvier 1220. On racheta leurs reliques, qui furent portées à Coïmbre, et déposées dans l'église de Sainte-Croix, où elles sont encore aujourd'hui. Le pape Sixte IV canonisa ces saints religieux en 1481. Leurs noms ont été insérés dans le Martyrologe romain.

Voyez les Actes des cinq frères mineurs dans Bollandus et dans Wading. Voyez aussi la Vie de S. François, par Chalippe, l. 3, D. 191, édit. in-4°.

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CE saint naquit à Choursin en Normandie, de parens fort attachés à la religion, qui lui firent donner une éducation chrétienne. Pénétré de bonne heure du néant et de la vanité des choses de la terre, il soupira après le bonheur de se consacrer à Dieu; mais il rencontra de puissans obstacles, dont il triompha enfin, après mille difficultés capables de dégoûter tout autre. Le Seigneur le soutint par sa grâce dans les combats qu'il eut à livrer à cet égard, et Trivier eut la consolation d'entrer au monastère de Térouanne. Dans cette retraite, le fervent religieux apprit à mourir tout-à-fait au monde, et fit de rapides progrès dans la science des saints. Son détachement du monde, son humilité et sa prudence furent tels, qu'on le regardait comme le modèle de tous les religieux. La prière fut son occupation favorite: souvent il passait la plus grande partie des nuits en oraison, et croyait ne s'y être appliqué que quelques instans, tant il goûtait de charmes à s'entretenir avec son Dieu. Il avait déjà passé plusieurs années dans cette heureuse solitude, lorsqu'il plut au Seigneur de l'en tirer. Les Français avaient fait prisonniers de guerre deux jeunes

TOME I.

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seigneurs qu'ils emmenèrent avec eux, et que l'abbé de Térouanne trouva moyen de racheter pour les rendre à leurs familles. Mais il fallait trouver un homme qui eût le courage de traverser les provinces, alors ravagées par la guerre, et de ramener ces jeunes gens. L'entreprise était périlleuse, et demandait une grande prudence et beaucoup de ménagement. Trivier fut chargé d'exécuter cette mission, et se mit aussitôt en route, quoique avec répugnance: mais il savait que quiconque obéit à ses supérieurs obéit à Dieu même, et peut dès lors compter sur les secours de l'Eternel. Il sut conserver, au milieu des distractions d'un voyage pénible, la paix de l'âme, et ne perd,t point l'esprit intérieur. Il ramena les jeunes seigneurs au pays de Dombes, et les remit à leurs parens. Qui pourrait dépeindre la joie de ces deux familles en revoyant leurs enfans! Quelle reconnaissance ne témoignèrent-ils pas à Trivier, qui s'était exposé à tant de dangers pour pratiquer une des plus belles œuvres de la charité chrétienne! Toutes leurs richesses étaient à sa disposition; mais le saint homme refusa tout. Pressé de se fixer dans le pays de Dombes pour édifier les fidèles par ses vertus, Trivier accepta enfin une petite cellule et un petit jardin, où il passa ses jours dans les plus grandes austérités, ne vivant que de racines et des légumes qu'il cultivait de ses propres mains. Ön eût dit un autre Antoine reproduisant en France les vertus que ce saint anachorète avait pratiquées dans le désert de la Thébaïde. Ce qui le retint constamment dans sa nouvelle solitude, c'était la crainte d'être élevé à quelque dignité, s'il retournait dans son monastère. Il parvint à une haute vieillesse, et termina sa sainte carrière vers la fin du sixième siècle. (Voyez les Bollandistes.,

MARTYROLOGE.

A Rome, sur la voie Salaria, S. Marcel, pape et martyr, qui, pour avoir confessé la foi catholique, fut, par l'ordre du tyran Maxence d'abord frappé à coups de bâton, puis envoyé sous bonne garde panser les bêtes de charge. Il mourut dans cette pénible fonction, revêtu d'un cilice.

A Maroc en Afrique, le martyre des SS. Bérard, Pierre, Accurse Ajut et Othon, religieux de l'ordre de Saint-François.

A Arles, S. Honorat, évêque et confesseur, illustre pendant sa vie par sa science et ses miracles.

A Oderzo, S. Titien, évêque et confesseur.

A Rhinocolure en Egypte, S. Mélas, évêque, qui mourut en paix

sous l'empereur Valens, après avoir souffert l'exil et d'autres peines pour la foi catholique.

A Fond en Campanie, S. Honorat, abbé, dont le pape S. Grégoire fait mention.

A Péronne, S. Fursy, confesseur.

A Rome, Ste Priscille, qui consacra ses biens et sa personne au service des martyrs.

Saints de France, outre S. Honorat et S. Fursy.

Au pays de Dombes, S. Trivier, moine de Térouanne.

A Saint-Savin en Poitou, S. Romaré, confesseur.

Autres.

En Illyric, S. Danactes, martyr, originaire d'un lieu nommé Aulone.

A Sorrente, S. Valère, évêque.

A Pontano au diocèse d'Averse, S. Tammare, du nombre des confesseurs qu'on croit venus d'Afrique avec S. Castrense.

A Augsbourg, S. Tozon, évêque, qui avait été curé de Valdove. En Egypte, la mémoire des SS. martyrs Panse et Horprèse, Récombe et Plèse, Pinuce et Bastammon, Péthèque et Ecomène, et leurs vingtneuf compagnons, qui, s'étant divisés en quatre bandes pour prêcher de parole et d'exemple par toute l'Egypte, endurèrent la mort pour Jésus-Christ, dix-neuf par le feu, neuf par le glaive, et neuf par la croix.

En Irlande, S. Nennie, abbé.

Ce même jour, le bienheureux Rolland, de l'ordre de Citeaux.

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