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Au même lieu et le même jour, S. Agathange, qui souffrit la mort sous le président Lucius.

A Alexandrie, S. Jean l'Aumônier, évêque de cette ville, si célèbre par son ardente charité envers les pauvres.

A Tolède, S. Ildefonse, évêque, qui, à cause de l'innocence de sa vie, et pour avoir entrepris la défense de la virginité de la Mère de Dieu, attaquée par les hérétiques, reçut de cette sainte Mère une robe d'une blancheur éclatante; enfin, après s'être rendu célèbre par sa sainteté, il fut appelé au ciel.

Dans l'Abruzze citérieure, S. Martyr, solitaire, dont le pape S. Grégoire fait mention.

Saints de France.

A Langres, le décès de S. Urbain, évêque de cette ville, dont les reliques étaient à Saint-Bénigne de Dijon.

En Franche-Comté, S. Maibeu, Irlandais, massacré par des voleurs près d'un lieu nommé Dampierre au diocèse de Besançon. Son corps est honoré à Montbéliard.

A Romans en Dauphiné, S. Bernard, qui d'abbé d'Ambournai fut fait évêque de Vienne.

A Foligny, Ste Messaline.

Autres.

A Mont-Coriphe en Syrie, S. Eusèbe, abbé de ce lieu.

En Syrie, S. Mausime, curé d'un village près de Cyr, loué doret pour ses grandes aumônes.

A Rome, Ste Grégorie, vierge.

par Théo

S. TIMOTHÉE, ÉVÊQUE ET MARTYR.

Voyez Tillemont, tom. 2, p. 142.

S. TIMOTHÉE, né d'un père gentil et d'une mère juive nommée Eunice, était de Lycaonie, et probablement de la ville de Lystres. Eunice avait embrassé la religion chrétienne, ainsi que Loïde, grand'mère de Timothée; et S. Paul fait l'éloge de la foi de toutes les deux. Timothée s'appliqua, dès son enfance, à l'étude de l'Ecriture sainte 1. Le témoignage avantageux que les frères d'Icône et de Lystres rendirent de lui à S. Paul, qui vint prêcher en Lycaonie l'an 51 de Jésus-Christ, engagea cet apôtre à le choisir pour le compagnon de ses travaux, à la place de S. Barnabé. Il le circoncit toutefois à Lystres, avant de s'en faire suivre. Car, quoique les cérémonies légales n'obligeassent plus depuis la mort de Jésus-Christ, il fut pourtant permis de les observer comme une chose indifférente, jusqu'à la ruine de Jérusalem et du temple ". S. Paul avait encore d'autres raisons pour agir de la sorte; il conciliait à son disciple l'estime des Juifs, et leur montrait d'ail leurs qu'il n'était pas lui-même ennemi de leur loi. Ici S. Chrysostôme 2 admire la prudence et la charité de S. Paul. Ne doit-on pas aussi admirer l'humble docilité avec laquelle le disciple se soumit à une cérémonie douloureuse, qui n'était point de précepte? S. Augustin 3 loue encore le zèle et le désintéressement de Timothée, qui ne balança point d'abandonner son pays, sa maison, son père et sa mère, pour suivre un apôtre dont il lui faudrait partager la pauvreté et les souffrances.

Ş. Paul, après avoir circoncis Timothée, lui confia, par l'imposition des mains, le ministère de la parole, sans avoir égard à sa grande jeunesse, une vertu extraordinaire suppléant en lui au nombre des années. Depuis ce temps-là, il le regarda toujours, non-seulement comme son disciple et son cher fils, mais comme son frère et le compagnon de ses travaux. Il l'appelle homme de Dieu, et dit aux Philippiens que personne ne lui est aussi uni de cœur et de sentimens que Timothée. L'estime du maître prouve assez quel était le mérite du disciple, dont la vocation au minis tère évangélique avait d'ailleurs été accompagnée de prophéties faites à son sujet 7.

1 II Tim. III, 5.

Præf. in I ad Tim.

3 Serm. 177, n. 7.

4 1 Thess. III, 2; I Cor. IV, 17.

I Tim. VI, 11.

6 Phil. II, 20.

7

I Tim. I,

18.

a Par là, disent les anciens Pères, on enterrait la synagogue avec honncur.

les

S. Paul, étant sorti de Lystres, parcourut avec son disciple le reste de l'Asie, puis s'embarqua pour la Macédoine, l'an 52 de Jésus-Christ, et prêcha l'Evangile à Philippes, à Thessalonique et à Bérée. La fureur des Juifs l'ayant obligé de quitter cette dernière ville, il y laissa Timothée pour affermir les nouveaux fidèles dans la foi. Lorsqu'il fut arrivé à Athènes, il lui manda de l'y venir trouver; mais, sur la nouvelle que les Chrétiens de Thessalonique souffraient une cruelle persécution, il l'envoya vers eux pour consoler et les fortifier. Timothée revint trouver S. Paul, qui était pour lors à Corinthe, afin de lui rendre compte du succès de sa commission. Ce fut dans ce temps-là que l'apôtre écrivit sa première épître aux Thessaloniciens. De Corinthe, S. Paul alla à Jérusalem, d'où il revint passer deux ans à Ephèse. Comme il avait formé le dessein de retourner dans la Grèce, il chargea Timothée et Eraste de le devancer en Macédoine, afin qu'ils fissent préparer les aumônes destinées au soulagement des Chrétiens de Jérusalem.

Il donna ordre à Timothée en particulier d'aller ensuite à Corinthe, pour y corriger quelques abus, et pour rappeler aux fidèles la doctrine qu'il leur avait prêchée. Dans la lettre qu'il écrivit aux Corinthiens peu de temps après, il leur recommandait fortement son cher disciple 2. Il attendit son retour en Asie, et le mena avec lui en Macédoine et en Achaïe. Timothée laissa l'apôtre à Philippes, et le rejoignit à Troade. S. Paul, de retour en Palestine, fut mis en prison à Césarée; il y resta deux ans, après quoi il fut envoyé à Rome. Il paraît que Timothée était avec lui dans ce temps-là, puisqu'il est nommé conjointement avec lui à la tête des épîtres à Philémon, aux Philippiens et aux Colossiens, qui furent écrites dans les années 61 et 62. Timothée eut aussi le bonheur d'être emprisonné pour Jésus-Christ, et la gloire de confesser sa foi en présence d'un grand nombre de témoins; mais on le mit er liberté. Il fut ordonné évêque, en conséquence d'une prophétie, et d'un ordre particulier du Saint-Esprit*. Il reçut par l'imposition des mains la grâce du sacrement, et le pouvoir, non-seulement de gouverner l'Eglise, mais encore de faire des miracles, avec d'au tres dons extérieurs du Saint-Esprit. S. Paul, étant retourné de Rome en Orient, l'année 64 de Jésus-Christ, laissa son disciple à Ephèse, pour gouverner l'église de cette ville, pour s'opposer à ceux qui semaient une fausse doctrine, pour ordonner des prêtres, des diacres et même des évêques 5; car on lui confia aussi le soin de toutes les églises d'Asie o.

S. Paul était encore en Macédoine quand il écrivit sa première

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41 Tim. IV,

B I Tim. I.

14.

S. Chrys. Hom, XV in 1 ad Tim,

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épître à Timothée. La seconde fut écrite de Rome, un an après, c'est-à-dire en 65. On y voit l'effusion d'un cœur plein de tendresse pour un fils bien-aimé. L'apôtre, qui était alors dans les fers, conjure son cher disciple de venir le trouver à Rome, afin qu'il ait la consolation de le voir encore une fois avant de mourir. Il l'exhorte à ranimer cet esprit de courage, ce feu du Saint-Esprit, dont il fut rempli le jour de son ordination: il lui donne des avis sur la conduite qu'il devait tenir à l'égard des hérétiques de ce temps-là, et lui trace le caractère de ceux qui devaient s'élever dans la suite 1. Nous apprenons de la première épître à Timothée, qu'il ne buvait que de l'eau, Mais comme ses grandes austérités avaient altéré sa santé, et qu'il avait l'estomac très-faible, S. Paul lui ordonna de boire un peu de vin. Il dit un peu, remarquent les Pères, parce qu'il nous est utile que la chair soit faible, afin que l'esprit soit plus fort et plus vigoureux. Timothée avait peut-être alors quarante ans. Il est probable qu'il alla à Rome pour conférer avec son maître. Il était évêque d'Ephèse, avant l'arrivée de S. Jean dans cette ville. Ce dernier y résidait comme un apôtre qui avait une inspection générale sur toutes les églises d'Asie ". S. Timothée a toujours été regardé comme le premier évêque d'Ephèse 2. Les anciens Martyrologes lui donnent le titre de martyr.

Voici ce que nous lisons dans les Actes de S. Timothée. Sous l'empire de Nerva, le 22 janvier 97 de Jésus-Christ, les païens célébrant une de leurs fêtes, appelée Catagogie, dans laquelle ils portaient leurs idoles, ils assommèrent à coups de pierres et de massues Timothée, qui voulait s'opposer à leurs abominables superstitions.

Nous apprenons de S. Paulin3, de Théodore Lecteur, et de Philostorge*, que les reliques de S. Timothée furent transférées solennellement à Constantinople en 356, sous le règne de Constance. S. Paulin assure qu'il s'opérait un grand nombre de miracles dans II Tim. III, 1, 2.

3 Carm. 26, edit. Murator. 29, p. 659. A L. 3, c. 2.

Eus. l. 3, c. 4; Conc. tom. 4, p. 699. Dans l'Apocalypse, qui fut écrite en 95, Jésus-Christ reproche à l'évêque d'Ephèse d'être déchu de sa première charité : il l'exhorte à faire pénitence, et à rentrer dans la pratique de ses premières œuvres. (Apoc. II, 4.)Cet évêque ne pouvait être que S.Timothée,selon le P.Calmet. Pereira,Corneille de La Pierre, Grotius, Alcazar, Bossuet, etc. sont du même sentiment. Tillemont, tom. 2, p. 147 ; Bollandus, au 24 de janvier, p. 563 et 564; Nicolas de Lyra et Ribera pensent que le reproche de Jésus-Christ tombait, non sur S. Timothée, mais sur son troupeau; d'autres disent que S. Timothée ne montra peut-être point assez de vigueur en reprenant les vices; mais que le reproche de Jésus-Christ lui fit réparer cette faute, et que son zèle lui valut la couronne du martyre en 97. S. Jean l'Evangéliste sacra évêque Jean ler, pour succéder à S. Timothée. ( Voyez Constit. Apost. l. 8, c. 46.) Onésime fut le troisième évêque d'Ephèse. Voyez Le Quien, Or. Christ. t. 1, p. 672.

Ils paraissent avoir été écrits à Ephèse, dans le cinquième ou sixième siècle. Photius nous en a laissé l'extrait. Ils sont attribués, dans quelques manuscrits, au célèbre Polycrate, évêque d'Ephèse.

tous les lieux où était la plus petite portion de ces reliques. Les corps de S. Timothée, de S. André et de S. Luc furent mis sous l'autel de l'église des Apôtres à Constantinople. Les démons, dit S. Jérôme 1, témoignaient par leurs rugissemens combien ils ressentaient leur présence. La même chose est confirmée par S. Chrysostôme 2.

S. Timothée dut sans doute beaucoup aux exemples domestiques qu'il avait sans cesse sous les yeux; mais ce fut principalement la lecture des livres saints qui lui inspira dès son enfance, et qui nourrit durant le cours de sa vie, cet esprit de religion et cet assemblage parfait de toutes les vertus qui le rendirent si cher au grand apôtre. S. Paul, en louant l'amour de son disciple pour la lecture et la méditation, le donna comme une preuve de sa piété et de l'ardent désir qu'il avait de faire des progrès dans la divine charité. Lorsqu'il l'eut élevé au saint ministère, il lui recommanda toujours d'allier une lecture assidue aux autres exercices de la religion3. En effet, un ministre de l'Evangile qui n'a pas des momens réglés pour s'examiner lui-même dans la retraite, pour vaquer à la lecture, à la méditation et à la pratique des autres exer-. cices de piété, oublie le premier et le plus essentiel de ses devoirs, le soin de son âme. S'il laisse éteindre dans son cœur le feu sacré de la charité, comment pourra-t-il l'allumer dans le cœur des autres? Les mêmes exercices sont, jusqu'à un certain point, nécessaires dans tous les états. Comment sans cela conserver cet esprit de piété qui doit être l'âme de toutes nos actions, et sans lequel les fonctions même spirituelles manquent du principe qui les vivifie?

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S. BABYLAS, ÉVÊQUE D'ANTIOCHE, ET MARTYR. Tiré de S. Chrysostóme, 1. contra Gentiles, de sancto Babylâ, et Hom. de sancto Babylâ, tom. 2 edit. Bened. p. 531. Le but du premier discours était de confondre les païens par les miracles de S. Babylas. Le second, composé cinq ans après, fut prononcé, en 387, le jour de la fête du saint, devant un nom-` breux auditoire. Les miracles de S. Babylas étaient récens, et avaient été opérés sous les yeux de plusieurs de ceux qui se trouvaient alors dans l'église. Les différens Actes de ce saint, donnés par Bollandus, ne sont point authentiques. Voyez Tillemont, Mém. tom. 3, p. 400, et Histoire des empereurs, tom. 3, et la Dissertation du P. Merlin, Jésuite, contre Bayle, au sujet de ce que rapporte S. Chrysostóme du martyre de S. Babylas, Mém. de Trév. juin 1737, p. 1051. Voyez encore le P. Stilting, l'un des continuateurs de Bollandus, in Vit. sancti Chrysost. § 15, p. 439, ad 14 sept. tom. 4.

VERS L'AN 250.

S. BABYLAS, qui succéda à Zébin en 237, a été, après S, Ignace, le

In Vigilant. c. 2.

Hom. I ad pop. Antioch,

* I Tim. IV, 7, 13,

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