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chose à ses mortifications et à ses exercices de piété. Convaincu du prix du temps, il évitait l'oisiveté avec une attention singulière.

Nous apprenons de Théodoret que S. Publius fonda deux congrégations ; l'une de Grecs, et l'autre de Syriens, et que chacune faisait l'office divin dans sa propre langue. L'Eglise, dès le commencement du christianisme, avait consacré les langues grecque et chaldaïque, en les adoptant dans ses prières publiques. Notre saint florissait vers l'an 369.

Voyez Théodoret, Philoth. c. 5; Rosweide, l. 6, c. 7; Chastelain, Martyr. Univ. p. 886, dans les saints Aémères, c'est-à-dire qui n'ont point de jour fixe.

S. APOLLOS, ABBÉ DANS LA THÉBAÏDE.

CE saint, après avoir passé plusieurs années dans un désert, fonda, à quelque distance d'Héliopolis, un monastère où l'on compta jusqu'à cinq cents moines. Ils étaient vêtus de blanc, et participaient chaque jour aux saints mystères. Apollos leur faisait aussi tous les jours les instructions les plus solides et les plus touchantes. Il les entretenait souvent des suites dangereuses de la tristesse, et leur recommandait cette joie spirituelle, si nécessaire dans les larmes de la pénitence : joie que produit la charité, et sans laquelle la ferveur de l'âme ne peut se soutenir. Il la possédait cette joie dans le plus éminent degré; aussi la gaîté de son visage était-elle la marque à laquelle les étrangers le reconnaissaient. Son humilité allait si loin, qu'il se jugeait indigne d'être compté parmi les serviteurs de Dieu. Il demandait continuellement au ciel la grâce de se connaître, et celle d'être délivré des illusions de l'orgueil. On dit que le démon lui-même rendit témoignage à son humilité, en sortant, par son ordre, du corps d'un possédé. Notre saint avait près de quatre-vingts ans quand il reçut la visite de S. Pétrone, qui fut évêque de Bologne en 393. On pense qu'il mourut peu de temps après cette visite.

Voyez Sozomène, l. 6, c. 29; Rufin, l. 2; Tillemont, tom. 10, p. 35; les Ménées des Grecs; et Bollandus, sous ce jour.

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S. PRIX, ÉVÊQUE DE CLERMONT, MARTYR“.

CE saint naquit en Auvergne, et fut forme au service de l'Eglise a On l'appelle S. Priest à Lyon; S. Preils en Saintonge; S. Prest à Sens; S. Prix

par les soins de saint Genès, d'abord archidiacre, puis évêque d'Auvergne. Il était fort habile dans la connaissance du plainchant, qui passait alors pour une partie essentielle de la science des clercs, aussi bien dans celle de l'Ecriture sainte, et de l'histoire ecclésiastique. Il exerça d'abord son zele dans la paroisse d'Issoire, puis dans le monastère des religieuses de Candedin".

Félix, évêque d'Auvergne, étant mort vers l'an 666, le peuple, avec l'agrément de Childéric II, roi d'Austrasie, élut S. Prix pour lui succéder. Le nouvel évêque employa son patrimoine et les sommes considérables que lui remit Genès, comte d'Auvergne, à fonder des-monastères, des églises, et plusieurs hôpitaux. Il ne se contenta pas d'avoir pourvu aux besoins de tous les malheureux de son vaste diocèse, en établissant des maisons de charité; il travailla encore à faire fleurir de toutes parts les saintes pratiques de la religion et la ferveur chrétienne. Il y réussit, en vaquant à l'instruction avec un zèle infatigable, et en menant une vie conforme à la doctrine qu'il enseignait aux autres. Aussi les deux historiens de sa vie font-ils un grand éloge de sa sainteté et de son talent pour la parole.

Prix, que les affaires de son diocèse appelaient à la cour, y fit un voyage. Il guérit, en y allant, un saint homme, nommé Amarin, qui vivait dans la retraite au fond des Vosges, dans un lieu nommé Doroangus. Amarin accompagna l'évêque de Clermont. Sur ces entrefaites, Hector, patrice de Marseille, coupable de rapt et de plusieurs autres crimes, fut mis à mort par ordre de Childéric. Les partisans du patrice regardèrent sa mort comme une suite des plaintes que Prix avait portées au roi contre lui. Ce n'était pas que les plaintes du saint n'eussent été bien fondées, puisque Hecfor avait enlevé une de ses diocésaines, et qu'il avait retenu injustement les biens de son église; mais la passion ne raisonne point. La perte du saint fut donc arrêtée. On commença par aigrir contre lui plusieurs seigneurs d'Auvergne; on chercha ensuite l'occasion de s'en défaire : elle ne tarda pas à se présenter. Comme on savait qu'il passerait par Volvic en revenant de la cour,

à Paris et en Picardie. Le siége épiscopal d'Auvergne, fondé au milieu du troisième siècle par S. Austremoine, a été rempli par plusieurs saints évêques. L'Eglise en honore vingt-six d'un culte public. Les plus célèbres sont: S. Allyre 【 Alidius), quatrième évêque d'Auvergne, en 380; S. Sidoine Apollinaire, en 482; S. Gal, en 656; S. Prix, en 674; S. Bont, en 710. Vers l'an 1160, l'évêque d'Auvergne prit le nom d'évêque de Clermont, qui est la capitale de la province.

a C'est peut-être le couvent des Carmes déchaussés, appelé aujourd'hui Chantoën.

b Dans la haute Alsace. Ce lieu depuis long-temps n'est plus connu que sous les noms de vallée de Saint-Amarin; une petite ville, dite aussi de Saint-Amarin, est le chef-lieu de cette vallée. Il y avait autrefois une collégiale qui fut trans férée à Thaun en 1442.

Agrice, le plus ardent de ses ennemis, alla l'y attendre avec vingt soldats. Les assassins tuèrent d'abord Amarin, qu'ils avaient pris pour l'évêque; mais celui-ci ayant connu leur dessein, mit sa confiance en Dieu et se présenta courageusement à eux. Alors un Saxon, nommé Radbert, lui donna un coup de poignard. Il le reçut en disant: Seigneur, ne leur imputez pas ce péché, car ils ne savent ce qu'ils font. A peine eut-il fini ces paroles, qu'un soldat lui ouvrit la tête d'un coup de sabre. Ceci arriva le 25 janvier 674.

La France honora la mémoire de S. Prix immédiatement après sa mort. Son nom fut ajouté au calendrier, dans les copies que l'on fit, en ce même royaume, du Sacramentaire de S. Grégoire. On bâtit aussi, sous son invocation, plusieurs églises dans différentes provinces de la France. Une partie considérable de ses reliques fut portée, en 760, à l'abbaye de Flavigny, qui appartenait à l'ordre de Cluny. On transféra le resté à Saint-Quentin, dans l'abbaye de Saint-Prix, au prieuré de Saint-Prix, près dé Béthune en Artois, et dans d'autres endroits.

Nous avons deux Vies de S. Prix, écrites par des auteurs contemporains, dont l'un avait connu le saint évêque. On les trouve dans Bollandus, p. 628, 636; et dans le P. Mabillon, Act. Ben, tom. 1, p. 642, 650.

S. POPPON, ABBÉ DE STAVELO, AU PAYS DE LIÉGE.

POPPON naquit en Flandre en 978, et fut élevé dans la piété par une mère chrétienne, qui mourut religieuse à Verdun en Lorraine. Il servit quelque temps dans sa jeunesse, et il éprouva, même au milieu du monde, que la méditation et la prière, qui nourrissent' les affections de l'âme, renferment des délices infiniment préférables à toutes les satisfactions des sens. Ce fut donc pour se livrer entièrement à ces saints exercices, qu'il renonça à la profession des armes et à toutes les espérances du siècle. Il fit un pélerinage ̧à Jérusalem, et en rapporta de précieuses reliques, dont il enrichit l'église de Notre-Dame de Deynse". Il visita ensuite les tombeaux de S. Pierre et de S. Paul à Rome. Quelque temps après, il prit l'habit monastique à Saint-Thierry, près de Reims. Richard, abbé de Verdun, qui connaissait sa vertu, le demanda à son supérieur. Celui-ci ne consentit au départ de son religieux qu'avec beaucoup de peine; et quand on l'eut fait abbé de Saint-Vast d'Ar1 S. Aug. tr. 26 in Joan.

a Deynse, petite ville sur la Lys, entre Gand et Courtrai, avec le titre de marquisat. Elle appartient aux comtes de Mérode,

ras,

à la place de Folrad, déposé pour sa vie scandaleuse, il nomma Poppon procureur de ce monastère.

Notre saint, ayant été obligé d'aller à la cour de S. Henri, profita de cette occasion pour obtenir de ce prince l'abolition de la barbare coutume de faire combattre les hommes contre les ours. Il fut élu successivement prieur de Saint-Vast, prevôt de SaintVannes, abbé de Beaulieu, ensuite de Saint-Vast; puis de Stavelo et de Malmedy". Lorsqu'il était abbé de Stavelo, il refusa l'évêché de Strasbourg, que l'empereur Conrad lui offrit en 1028. On le chargea depuis du gouvernement des abbayes de Saint-Maximin de Trèves et de Marchiennes. Il établit la plus exacte réforme dans tous les monastères dont il eut la conduite. Il mourut à Marchiennes, âgé de soixante-dix ans, le 25 janvier 1048. L'extrême-onction lui fut administrée par Everhelm, abbé de Haumont, qui le fut depuis de Blandinberg à Gand, et qui écrivit ensuite l'histoire de sa vie. On porta son corps à Stavelo, où il fut mis dans une châsse, en 1624. Baronius a inséré son nom dans le Martyrologe romain'.

Voyez dans Bollandus, p. 637, la Vie du saint, écrite par le moine Onulf, et abrégée par l'abbé Everhelm. Voyez aussi D. Martenne, ampliss. Collect. tom. 2, præf. p. 17..

MARTYROLOGE.

La conversion de l'apôtre S. Paul. Elle arriva la seconde année après l'ascension de Notre-Seigneur.

A Damas, la fête de S. Ananie, qui baptisa le même apôtre, et qui, ayant prêché l'Evangile à Damas, à Eleutheropolis et ailleurs, fut meurtri et déchiré à coups de nerfs de bœuf, sous le juge Licinius; enfin, accablé de pierres, il consomma son martyre.

A Antioche, les SS. Juventin et Maximin, qui obtinrent la couronne du martyre sous Julien l'Apostat. S. Jean Chrysostôme fit un sermon au peuple le jour de leur fête.

A Clermont en Auvergne, S. Prix, évêque, et S. Amarin, homme de Dieu, qui furent mis à mort par les principaux de cette ville. Le même jour, les saints martyrs Donat, Sabin et Agabe.

A Tomes en Scythie, S. Bretannion, êvêque, homme d'une sainteté

a Les abbayes de Stavelo et de Malmedy, à une lieue l'une de l'autre, furent fondées par S. Rémacle au milieu du septième siècle. Elles avaient un seul et même abbé, qu'elles élisaient en commun, et qui portait le titre de prince d'Empire et de comte de Logne. L'abbaye de Stavelo était du diocèse de Liége, et celle de Malmedy du diocèse de Cologne.

Molan, dans son Indiculus, avertit que Poppon n'a jamais été canonisé. Aubert Le Mire fait la même remarque. Chastelain soutient aussi, contre le récit de Trithème, qu'on ne fait aucune mémoire de Poppon, même dans les monastères dont il a été abbé. Mais dom Martenne assure qu'il était honoré parmi les saints à Stavelo, en 1624,

admirable, et qui, tout brûlant du zèle de la foi catholique, brilla dans l'Eglise sous Valens, empereur arien, auquel il résista fortement. A Arras, S. Poppon, abbé, illustre par ses miracles.

Saints de France, outre S. Prix avec S. Damarin, et le vénérable Poppon.

A Bâle, S. Roques, évêque d'Autun, qui avait été moine à Luxeu, sous S. Eustase.

A Sénevière, sur la rivière d'Indre en Touraine, S. Lubais, confesseur, abbé de ce lieu.

Près de Chinon, S. Louents, moine.

A Redon, au diocèse de Vannes, S. Couhoyarn, moine de SaintSauveur.

Autres.

En Afrique, le martyre de S. Agilée. S. Augustin prêcha à Carthage le jour de sa fête, en l'église de son nom, qui était sur le bord de la mer. A Capoue, Ste Castule.

TOME I.

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