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Le troisième tome peut être divisé en deux parties, dont la première coutient trente-quatre belles homélies sur divers textes de l'Ecriture, et sur plusieurs vertus chrétiennes. On doit lire surtout celles qui traitent du pardon des injures, de l'aumône, de la prière, de la viduité, du mariage, etc. La seconde partie contient des homélies sur différens sujets, et les lettres du saint. Les dix-sept qui sont adressées à Ste Olympiade méritent plutôt le nom de traités que celui de lettres, tant à cause du style que des matières qui en font le sujet.

La lettre au moine Césaire a toujours porté le nom de S. Chrysostôme depuis Léonce et S. Jean Damascène. Le P. Hardoin, Dissert. de Ep. ad Cæsar. Monac. Tillemont, tom. 11, art. 130, p. 340; et Tournely, Tract. de Euchar. tom. 1, p. 282, et Tract. de Incarn. p. 486, l'ont regardée comme l'ouvrage de S. Chrysostôme. Mais le P. Le Quien, Diss. 3 in S. Joan. Damasc. le P. de Montfaucon, in Op. S. Chrys. tom. 3, p. 737; D. Ceillier, tom. 9, p. 249; le P. Merlin, jésuite, Mém. Trev. an. 1737, et le P. Stilting, Comment. in vit. S. Chrys. Act. Sanct. tom. 4, septemb. § 82, p. 636, ont démontré qu'elle ne pouvait être attribuée au saint docteur, et qu'elle était la production de quelque Grec ignorant. Cette lettre combat l'eutychianisme, qui n'était point encore né du temps de S. Chrysostôme.

Le quatrième tome contient : 1° soixante-sept homélies sur la Genèse, qui furent prêchées à Antioche pendant le carême. Selon Photius, le style de ces homélies est moins correct que celui des autres écrits de S. Chrysostôme. Les parenthèses sont quelquefois si longues, que le saint docteur perd totalement de vue son sujet. C'est qu'il parlait sans beaucoup de préparation, et que souvent il se laissait entraîner par de nouvelles pensées qui le frappaient subitement. Cela n'empêche pas que l'on n'y remarque cette pureté de langage, cette clarté d'expressions, cette abondance de similitudes, cette vivacité d'images qui caractérisent toujours S. Chrysostôme.

2o Les huit discours sur la Genèse, prêchés à Antioche pendant le carême. On y trouvera d'excellentes choses sur l'utilité du carême, sur l'efficacité des jeûnes, des prières et des aumônes de l'Eglise en ce saint temps.

3o Les homélies sur Anne, mère de Samuel, sur Saül et sur David. Les homélies sur Anne furent prêchées à Antioche en 387. Il y est principalement traité du jeûne, de la vénération due aux martyrs et à leurs reliques, de la pureté, de l'éducation des enfans, des avantages de la pauvreté, de la ferveur dans la prière, etc. Le saint docteur s'y élève encore contre le théâtre, ainsi que dans les homélies sur David. On trouvera aussi dans ces dernières les plus belles choses sur la patience et le pardon des injures.

Le cinquième tome contient cinquante-huit homélies sur les Psaumes. S. Chrysostôme en avait sûrement composé un plus grand nombre, puisqu'il avait donné l'explication de tout le Psautier. On ne saurait trop regretter la perte de celles qui ne sont point parvenues jusqu'à nous, les homélies sur les Psaumes étant un des plus beaux ouvrages de ce Père. Il y marque les variantes du texte hébreu, écrit en caractères grecs, comme dans les Hexaples d'Origène, et les différences qui se trouvaient dans les versions d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion. Cette variété de leçons que l'on trouve encore dans les homélies faussement attribuées à S. Chrysostôme ( dans l'appendice du même tome), et qui sont l'ouvrage de quelque prédicateur grec, servent merveilleusement aux critiques pour rétablir les trois anciennes versions dont nous venons de parler.

Le sixième tome contient : 1° d'excellentes homélies sur les sept premiers chapitres d'Isaïe; 2o les homélies sur quelques passages de Jérémie, sur Daniel, sur S. Jean, etc.; 3° deux beaux discours sur l'obscurité des prophètes, obscurité qui démontre la sagesse de la Providence; 4° les homélies sur Melchisédech, contre les spectacles, et sur quelques autres sujets; 5o la Synopse de l'Ancien Testament. Elle met dans le catalogue des saintes Ecritures, les livres deutéro-canoniques de la Sagesse, de l'Ecclésiastique, d'Esther, de Tobie et de Judith; mais elle ne compte que trois épîtres catholiques, savoir, celle de S. Jacques, une de S. Pierre, et une de S. Jean, quoique l'Eglise en compte

sept; ccla vient de ce que les églises de Syrie n'en recevaient que trois dans ces temps-là. Cosme l'Egyptien, qui écrivait sous le règne de Justinien, le dit expressément.

L'ouvrage imparfait sur S. Matthieu n'est point de S. Chrysostôme, comme tous les critiques en conviennent; il est sorti de la plume d'un Arien (Voyez les homélies 19, 22, 28, etc.), qui enseigne encore avec les Donatistes (Hom. 13 et 14) qu'il faut rebaptiser les hérétiques. Cet auteur écrivait vers le commencement du septième siècle. Il fallait qu'il fût latin, puisqu'il cite l'Ecriture suivant les Bibles latines. Son ouvrage, divisé en cinquante-quatre homélies, a le titre d'imparfait, parce que la dernière homélie n'explique qu'une partie du chapitre 25 de S. Matthieu, et qu'il n'y a rien dans les précédentes sur les chapitres 14, 15, 16, 17 et 18 du même évangéliste.

Le septième tome contient le Commentaire sur S. Matthieu, distribué en quatre-vingt-dix homélies. L'ancienne version latine en compte quatre-vingtonze, parce qu'elle partage en deux la dix-neuvième. Toutes ces homélies furent prêchées à Antioche, probablement dans l'année 390. On a, dans ce commentaire, outre une explication littérale du texte évangélique, un traité complet de la morale chrétienne. C'est une source féconde où les prédicateurs ne sauraient trop puiser. S. Thomas d'Aquin, qui n'en avait qu'une mauvaise traduction latine, disait qu'il ne voudrait pas la donner pour la ville de Paris. On ne peut douter que S. Chrysostôme n'ait apporté à l'étude de l'Ecriture sainte les dispositions qu'il exige des autres; je veux dire la simplicité et la pureté du cœur, l'esprit de prière, et la méditation fréquente des divins oracles. Ce fut ce qui lui mérita cette sagacité nécessaire pour découvrir les richesses infinies cachées dans la parole de Dieu, et l'inestimable talent de développer les vérités du salut avec cette facilité, cette clarté, cette élégance et cette énergie de style qui ravissent le lecteur. Ce talent parait surtout dans les instructions morales qui terminent cette homélie.

L'ancienne traduction latine des Homélies de S. Chrysostôme sur S. Matthieu est diffuse et souvent peu exacte. Elle paraît être l'ouvrage d'un diacre Pélagien nommé Anien, qui assista au concile de Diospolis en 415. Il y a plus d'exactitude dans la nouvelle traduction; mais elle ne rend ui l'élégance ni la force de l'original. S. Chrysostôme n'est véritablement lui-même que dans sa propre langue.

Le huitième tome contient les quatre-vingt-huit homélies sur l'Evangile de S. Jean. L'édition latine de Morel n'en compte que quatre-vingt-sept, faisant une préface de la première. Toutes ces homélies furent prêchées à Antioche vers l'an 394. On y admire, comme dans les homélies sur S. Matthieu, la beauté du génie, l'élévation des pensées, la vivacité de l'imagination, la solidité des raisonnemens. Mais la méthode en est différente. Après une courte explication de la lettre, le saint docteur entre dans des discussions polémiques, où il prouve la consubstantialité du Verbe contre les Anoméens. Les réflexions morales qui sont à la fin de chaque homélie ont peu d'étendue. Cela n'empêche pas que l'ou n'y reconnaisse toujours l'incomparable Chrysostôme. Il y a dans le même tome plusieurs autres homélies faussement attribuées au saint docteur.

Le neuvième tome contient : 1° les homélies sur les Actes des Apôtres, qui fu rent prêchées à Constantinople en 401. Erasme, Ep. ad Warham. Archiep Cantuar. les jugeait absolument indignes de S. Chrysostôme, tandis que l'abbé de Billy les trouvait fort élégantes. Le chevalier Henri Saville a montré qu'elles sont véritablement du saint docteur. Phocius y reconnaissait aussi le génie de ce Père. Il est vrai que le style de ces homélies n'est pas également châtié partout. Mais ceci vient de ce que la multiplicité des affaires, et les troubles occasionés par la révolte de Gaïnas, ne permettaient pas au saint de respirer.

2o Les trente-deux homélies sur l'Epitre aux Romains. Elles furent composées à Antioche, comme il est aisé de s'en convaincre par la lecture des homélies 8, p. 508, et 30, p. 743. S. Isidore de Péluse en fait un magnifique éloge, qui sûrement n'est point outré, puisque tous les siècles y ont souscrit. Les erreurs que les Pélagiens répandirent quelque temps après dans l'Occident sont réfutées d'avance dans ces homélies. Mais le but principal du saint docteur

était de réfuter l'abominable hérésie des Manichéens. Il y confond aussi en plusieurs endroits l'aveugle opiniâtreté des Juifs. On est surtout frappé, en lisant ces homélies, de la sagacité avec laquelle ce Père développe le sens le plus profond du texte sacré, de la clarté, de l'onction, de l'éloquence avec lesquelles il présente les instructions morales.

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Le dixième tome contient : 1o les quraante-quatre homélies sur la première Epitre aux Corinthiens. Cet ouvrage, composé à Antioche, est un des plus travaillés et des plus finis de S. Chrysostôme. Ce Père y semble animé de l'esprit de S. Paul, tant il montre de pénétration à expliquer toute la force du texte sacré.

2o Les trente homélies sur la seconde Epître aux Corinthiens. Elles furent aussi prêchées à Antioche, puisque, dans la vingt-sixième, S. Chrysostôme parle de Constantinople comme n'y étant pas. On trouve dans ces homélies moins de feu que dans les précédentes mais c'est toujours la même élégance de style.

3o Le Commentaire sur l'Epitre aux Galates. Il n'est point divisé en homélies. C'est une explication suivie du texte de l'apôtre, avec des sorties fréquentes contre les Anoméens, les Marcionites et les Manichéens. On trouve peu de réflexions morales. il est probable que le saint docteur les ajoutait en ¡chaire; car il paraît qu'il donna la forme de discours à cet ouvrage. On ne peut douter qu'il n'ait été composé à Antioche.

Le onzième tome contient : 1o les vingt-quatre homélies sur l'Epître aux Ephésiens, qui furent prêchées à Antioche. On désirerait un peu plus de correction en quelques endroits : mais cela n'empêche pas que l'ouvrage ne soit excellent.

2o Les homélies sur l'Epitre aux Philippiens. Elles sont au nombre de seize, y compris le prologue, et furent prêchées à Constantinople.

3o Les douze homélies sur l'Epitre aux Colossiens, ainsi que les seize homélies, tant sur la première que sur la seconde aux Thessaloniciens, furent aussi prêchées à Constantinople.

4° Les vingt-huit homélies sur les deux Epitres à Timothée. Il paraît qu'elles furent prêchées à Antioche. Elles sont excellentes, quoique le style n'en soit pas également soutenu partout.

5o Les homélies sur les Epitres à Tite et à Philémon. Elles sont au nombre de neuf.

Le douzième tome contient 1° les trente-quatre homélies sur l'Epitre aux Hébreux, qui furent prêchées à Constantinople;

2o Onze homélies, prêchées aussi à Constantinople, et publiées pour la première fois par le P. de Montfaucon.

Dans le treizième tome, le P. de Montfaucon rend compte de son travail, puis il donne la Vie de S. Chrysostôme par Pallade. Il ajoute celle qu'il a faite luimême. Vient ensuite la synopse des choses les plus remarquables dans les ouvrages du saint docteur.

On a toujours fait dans l'Eglise une estime singulière des ouvrages de S. Chrysostôme, et surtout de ses commentaires sur les livres divins. Et ce qui prouve jusqu'à quel point il a réussi dans son travail sur l'Ecriture, c'est que Théophilacte, OEcuménius et les autres commentateurs grecs se sont contentés de l'abréger. Théodoret a fait aussi la même chose dans ses excellentes notes sur le texte sacré. Notre saint docteur servira toujours de maître et de modèle aux prédicateurs et aux théologiens, quand il s'agira d'expliquer l'Ecriture. Il suivait, dans cette étude, une méthode qui est sans contredit la meilleure, comme l'a observé M. Hare, évêque protestant de Chichester : c'était de méditer continuellement ces divins oracles, afin d'en bien pénétrer l'esprit et d'acquérir une parfaite connaissance des préceptes qui y sont contenus. Ajoutez à cela les dispositions d'un cœur pur, docile, fermé à toute vaine curiosité, uniquement occupé du soin de sa propre sanctification et de celle des autres. Voilà ce qui lui mérita de découvrir dans la parole de Dieu ce que des hommes vulgaires n'y voient pas. Il aperçoit une sainte énergie jusque dans un mot, jusque dans ja moindre circonstance. Il développe avec une sagacité merveilleuse les grands

principes de la morale chrétienne, et présente les vérités du salut avec cette force et cette onction qui caractérisent une âme parfaitement exercée à la pra- ̧ tique de toutes les vertus. Quel autre qu'un saint pourrait aussi bien expliquer les propriétés et les effets de chaque vertu, en graver l'amour dans les cœurs, et indiquer les moyens de l'acquérir? On remarque dans les autres moralistes une certaine sécheresse, lors même que, par la beauté du langage, ils flattent l'oreille et plaisent à l'esprit. Il n'y a qu'un saint qui ait le privilége d'aller au cœur, de le remuer, de l'échauffer.

Il n'y eut peut-être jamais d'orateur aussi accompli que S. Chrysostôme. Quelle clarté ! rien chez lui n'embarrasse le lecteur : on le comprend sans peine et sans étude. Qu'on cesse de nous vanter l'harmonie des périodes d'Isocrate. Elle n'est, cette harmonie, qu'un assemblage puéril de mots artistement compassés, lorsqu'on la compare à la douceur incomparable qui résulte, dans S. Chrysostôme, d'une expression aussi heureuse qu'aisée et naturelle. Qui connut jamais comme lui cette délicatesse et cet atticisme qui caractérisent plus ou moins les célèbres écrivains de la Grèce? Quelle beauté et quelle élégance dans les tours! quelle fécondité dans le choix des mots, qui coulent comme d'une source intarissable! Est-il obligé de traiter plusieurs fois le même sujet : jamais il ne se copie; il est toujours original. La vivacité de son imagination lui fournit une multitude d'images et de fleurs dont il embellit chaque période. Rien de tiré dans ses métaphores et ses comparaisons; elles sortent du fond même du sujet, et ne servent qu'à donner plus de force au discours, et à l'imprimer plus avant dans l'esprit. Habile dans la connaissance des ressorts qui font mouvoir les passions, il les excite à son gré, et selon la nature de la matière qu'il traite. Son style, toujours approprié au sujet, est, quand il le faut, simple, fleuri, sublime, tempéré. Si l'on disait que S. Chrysostôme n'avait point le style épistolaire, nous le justifierions en disant qu'on doit regarder ses lettres comme de véritables traités, à cause des matières qui en font le sujet. Nous conviendrons encore que tous ses discours ne sont pas également châtiés. Mais ceci venait bien moins du défaut de préparation que des langueurs de la maladie, de l'embarras des affaires et de ces inégalités qu'éprouvent quelquefois les plus beaux génies. Aux talens qui font le grand orateur, S. Chrysostôme joignait la profondeur du plus habile dialecticien. De là cette supériorité avec laquelle il résout les difficultés les plus captieuses, et pousse l'erreur jusque dans ses derniers retranchemens: supériorité qui éclate surtout dans les ouvrages polémiques que cè Père composa contre les Juifs, les Anoméens, et quelques autres hérétiques. Disons-le cependant : les importantes matières que S. Chrysostôme avait à traiter dans ses discours, lui donnaient un grand avantage sur les orateurs païens. On ne peut non plus lui comparer les plus célèbres philosophes de l'antiquité. Il l'emporte autant sur eux que la morale évangélique l'emporte sur celle qui part de l'esprit humain.

Les ecclésiastiques devraient se faire un petit recueil des ouvrages choisis de S. Chrysostôme. Il servirait merveilleusement à leur former le style, surtout s'ils le lisaient avant que de se mettre à composer. Leur esprit et leur imagination se monteraient alors au ton de la véritable éloquence.

Traductions latines de S. Chrysostome.

De toutes les premières traductions de S. Chrysostôme, il n'y a que celles du P. Fronton Le Duc qui soient exactes. Le P. de Montfaucon les a adoptées dans son édition de ce docteur, et il n'y a traduit que les ouvrages qui ne l'avaient point été par le savant jésuite. L'édition de S. Chrysostome donnée par le P. de Montfaucon est la plus complète que nous ayons. On désirerait seulement que la version latine fût plus élégante, et approchât davantage de la beauté de l'original. Ceux qui sont en état de se passer du secours d'une traduction préfèrent l'édition du même Père par le chevalier Henri Saville. Elle est plus belle et plus exacte que celle du P. de Montfaucon. Elle fut imprimée à Etone en 1612, en 9 vol. in fol.

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Traductions françaises.

Nicolas Fontaine de Port-Royal, ayant donné une traduction des Homélies sur Jes Epitres aux Romains, aux Ephésiens, etc. fut obligé de se rétracter, parce

qu'il avait fait parler le saint docteur en nestorien. L'abbé Le Merre a traduit les Homélies sur S. Jean; et l'abbé de Bellegarde, les Homélies sur la Genèse et sur les Actes, ainsi que quatre-vingt-huit discours choisis. La traduction des Homélies sur S. Matthieu, imprimée sous le nom de M. de Marsilly, est de M. Le Maître et de M. de Sacy son frère. M. de Maucroix donna, en 1671, la traduction des Homélies au peuple d'Antioche, et le P. Duranti de Bonrecueil, de l'Oratoire, celle des Panégyriques des martyrs, en 1735. Ce dernier a traduit encore les Lettres de S. Chrysostôme, avec le traité dans lequel le saint docteur prouve que personne ne peut faire de tort à celui qui ne s'en fait pas à soimême, Paris, 1732, 2 vol. in-8°.

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Nous ne savons rien du détail de la vie de S. Julien, qui florissait vers la fin du troisième siècle, et qui eut S. Turibe pour successeur. On garde son chef dans la cathédrale du Mans. Le reste de ses reliques était autrefois dans l'abbaye des Bénédictins de Saint-Julien-du-Pré a: mais les Huguenots en brûlèrent la plus grande partie en 1562. Le culte de ce saint était anciennement fort célèbre en France. On bâtit aussi plusieurs églises de son nom en Angleterre sous les rois normands. Une de ces églises était à Norwich. On trouve un office pour la fête de S. Julien dans le Bréviaire de Sarum.

Voyez Tillemont, tom. 4, p. 488, 729, et le Gallia Christiana

nova.

S. MARY OU MAY, ABBÉ DANS LE DIOCESE DE
SISTERON.

CE saint, qui était ne à Orléans, quitta le monde pour embrasser la vie monastique. Il fut élu abbé de La-Val-Benois, au diocèse de Sisteron, sous le règne de Gondebaud, roi de Bourgogne, qui mourut en 509. Il avait une grande dévotion pour S. Denis de Paris et pour S. Martin de Tours; ce qui lui fit entreprendre un pélerinage à leurs tombeaux. Tous les carêmes il tâchait de retracer en lui le jeûne du Sauveur, en passant dans le fond d'une forêt les quarante jours de ce saint temps. Il mourut en 555, après avoir prédit le ravage de l'Italie par les barbares, et la destruc

a Cette abbaye était tout proche de la ville du Mans.

Le peuple s'imagine faussement qu'on dédia cette église sous l'invocation de la vénérable Julienne, religieuse bénédictine de Norwich, laquelle mourut en odeur de sainteté dans le treizième siècle. La vénérable Julienne n'a jamais été honorée d'un culte public. Sérénus Cressy, savant et pieux bénedictin anglais, donné sa vie. Il est aussi auteur d'une histoire ecclésiastique d'Angleterre et de quelques ouvrages de piété et de controverse.

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