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S. MÉLAINE, ÉVÊQUE DE RENNES

S. MÉLAINE naquit à Placs ou Plecs, dans le diocèse de Vannes, en Bretagne, et vécut quelques années dans un monastère avec beaucoup d'édification. Après la mort de S. Amand, évêque de Rennes, le clergé et le peuple de cette ville l'élurent pour lui succéder, et le firent sacrer malgré lui. Une humilité profonde et une prière continuelle le soutinrent au milieu des travaux de l'épiscopat : il extirpa l'idolâtrie qui régnait encore dans son diocèse. Dieu releva l'autorité de son ministère par le don des miracles. Entre autres prodiges que le saint opéra, l'auteur de sa vie parle de la résurrection d'un mort. Sa haute réputation le fit connaître à Clovis, qui eut toujours pour lui une vénération singulière. Il mourut dans un monastère qu'il avait bâti dans le lieu de sa naissance, en 530a, et fut enterré à Rennes, où l'on célèbre sa fête le 6 de novembre. Le Martyrologe romain n'en fait mémoire que le 6 de janvier. S. Grégoire de Tours parle d'une magnifique église bâtie sur son tombeau. En 840, Salomon, roi de Bretagne, fonda un monastère sous le nom de Saint-Mélaine".

Voyez l'auteur anonyme de la Vie du saint, dans Bollandus; S. Grégoire de Tours, 1. de gloria Confess. c. 55; d'Argentré, Hist. de Bret. Lobineau, Vies des saints de Bretagne, p. 32; dom Morice, Hist. de Bret. note 28, p. 932.

S. PIERRE, ABBÉ EN ANGLETERRE.

Ce saint était disciple de S. Grégoire le Grand; il fut le premier abbé du monastère de Saint-Pierre de Cantorbéry, lequel prit depuis le nom de Saint-Augustin. Il périt dans le golfe d'Ambleteuse, entre Calais et Boulogne, lorsqu'il passait en France en 608. Les Martyrologes de France et d'Angleterre en font mémoire. Voyez Bède, Hist. l. 1, c. 33.

a Sa mort arriva l'an 490, selon dom Morice.

On le voit encore aujourd'hui dans un des faubourgs de Rennes. Il était desservi par les Bénédictins. La mense abbatiale avait été unie à l'évêché de Rennes

LE B. FRÉDÉRIC, PREVOT DE SAINT-VAAST D'ARRAS.

L'AN 1020.

LE B. FRÉDÉRIC était fils de Godefroi, comte de Verdun, seigneur aussi illustre par ses qualités que par ses richesses, et de Mathilde, fille du duc de Saxe. Il était le second de cinq frères. Après la mort de son père, le comté de Verdun lui échut en partage. Formé à l'école de Jésus-Christ, il ne se laissa pas éblouir par le faste des grandeurs de la terre, et plus il se vit placé par sa naissance au-dessus des autres, plus il devint humble à ses propres yeux. Il s'efforça de conserver toujours une grande pureté de conscience, se montra constamment bon et équitable envers ses vassaux, et gagna de cette manière l'affection de tout le monde.

Son frère Adalbert II, évêque de Verdun, étant mort, il céda aux évêques de cette ville le comté de Verdun, voulant par là réparer les torts que ses ancêtres avaient faits à cette église. Cette donation date de l'année 997. Frédéric alla ensuite en pélerinage à Jérusalem, désirant retremper sa foi dans les lieux sanctifiés par la présence de Jésus-Christ. De retour de la Terre-Sainte, il passa par Reims, et s'arrêta quelque temps chez Richard, doyen de la cathédrale, pour le consulter sur le projet qu'il avait formé depuis long-temps de se consacrer à Dieu dans quelque monastère renommé par sa régularité. Richard nourrissait les mêmes pensées que Frédéric, et, après s'être exhortés et encouragés mutuellement, ils choisirent pour lieu de retraite le monastère de SaintVannes à Verdun. Cette abhaye, qui était ancienne, avait été ruinée par les barbares et ne possédait que des revenus médiocres ; on y vivait fort pauvrement, sous la conduite de l'abbé Fingen, homme très-austère.

Cet abbé fut édifié en entendant la demande de Richard et de Frédéric; mais il fit quelque difficulté pour les recevoir, parce qu'il vit en eux des hommes d'une naissance illustre, et par là même peu propres à supporter les humiliations de la vie monastique et les austérités de la règle. Il les éprouva pendant quelque temps, et finit par les admettre.

On reconnut bientôt, à la conduite édifiante des deux personnages, que c'était le Seigneur qui les avait conduits en ce lieu. L'humilité de Frédéric augmenta encore. On ne pouvait se lasser d'admirer un des principaux seigneurs du pays remplissant les

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fonctions les plus basses. Un jour le duc Godefroi, son frère, étant venu le voir, le trouva à la cuisine, occupé à laver la vaisselle : « Quelle occupation pour un comte! lui dit-il avec un froid dédain. Vous avez raison, mon frère, répondit Frédéric; elle » est fort au-dessus de moi; car qui suis-je pour mériter de rendre » le moindre service à S. Pierre et à S. Vannes, patrons de cette » maison ? » Une autre fois, un religieux voulant le déchausser, il lui dit : « A quoi me sert-il d'avoir quitté les honneurs du siècle, si, sans nécessité, je reçois de mes frères les services qu'on m'eût >> rendus dans le monde ? je ne suis point ici pour être servi, mais pour servir.»

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Une conduite si sainte fit une vive impression sur plusieurs personnes de sa famille: le comte Hermann, son autre frère, consacra à Dieu son fils Grégoire, et se fit à son tour religieux dans le même monastère. Richard, qui fut élu abbé à la mort de Fingen, et qui réforma un grand nombre de monastères, ayant été transféré à l'abbaye de Saint-Vaast d'Arras, y établit prevôt Frédéric. C'est dans ces fonctions que la mort enleva le bienheureux, le 6 janvier de l'an 1020. Quelque temps après, Richard fit transporter son corps à Saint-Vannes et ne conserva à Arras cue ses entrailles.

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LE B. JEAN naquit à Séville, en 1532, de Pédro, duc d'Alcala, gouverneur d'Andalousie et ensuite de Naples. Après avoir achevé avec succès le cours de ses études, il prit les ordres sacrés en 1557. Le zèle qu'il fit paraître pour le service de Dieu lui fraya le chemin des dignités de l'Eglise. Nommé d'abord à l'évêché de Badajoz, il fut promu peu de temps après à l'archevêché de Valence, et sacré en 1569. Le titre de patriarche d'Antioche in partibus infidelium, lui fut aussi conféré; et le pieux prélat se montra aussitôt capable de réaliser les espérances que l'on avait conçues de lui. Le diocèse de Valence se ressentait encore de la présence des Maures, très-nombreux et surtout très-puissans. Le contact de deux religions si opposées devait nécessairement être funeste à la foi de Jésus-Christ. Le saint archevêque se donna toutes les peines imaginables pour la conversion des infidèles : ses aumônes et ses

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vertus lui frayèrent le chemin de bien des cœurs; mais les con quêtes qu'il fit ne furent pas aussi nombreuses qu'on avait lieu de l'espérer. Il contribua beaucoup à inspirer à Philippe III la résolution de révoquer les lois en faveur des Maures, et d'expulser d'Espagne ces peuples, ennemis irréconciliables du catholicisme. Promu à la dignité de vice-roi de la province de Valence, Ribera n'oublia point ce qu'il devait aux peuples. Il fonda dans sa ville archiepiscopale le célèbre collége appelé Corpus Christi, qu'il dota richement. Il fut favorisé du don des miracles et de celui de prophétie. On rapporte qu'il prédit entre autres la défaite de la flotte, dite Armada, que Philippe II envoya contre la trop fameuse Elizabeth, reine d'Angleterre. Son diocèse changea de face sous son administration. Ce grand homme mourut le 6 janvier 1611, à l'âge de quatre-vingts ans. Pie VI le béatifia le 30 août 1796.

Voyez sa Vie, publiée à Valence par Martin Beldo, in-8°, en 1802, et le bref de sa béatification.

MARTYROLOGE.

L'EPIPHANIE de Notre-Seigneur.

Au territoire de Reims, le martyre de Ste Macre, vierge, qui, durant la persécution de Dioclétien, fut jetée dans le feu par l'ordre du président Rictiovare; mais, n'en ayant reçu aucune atteinte, elle eut les mamelles coupées, et fut enfermée dans une affreuse prison; ensuite, ayant été roulée sur des morceaux aigus de pots cassés et sur des charbons ardens, elle mourut en priant Dieu.

En Afrique, la mémoire de plusieurs saints martyrs qui furent attachés à des poteaux, et consumés par le feu, durant la persécution de Sévère.

A Rennes dans les Gaules, S. Melaine, évêque et confesseur, qui, après avoir fait des miracles innombrables, ne respirant que pour le ciel, passa de ce monde à la gloire éternelle.

A Florence, S. André Corsin, carme, évêque de Fiesoli, célèbre par ses miracles; il fut mis au nombre des saints par le pape Urbain VIII : on célèbre sa fête le 4o jour de février.

A Gerres en Egypte, S. Nilammon, reclus, qui, lorsqu'on le traînait malgré lui pour l'élever à l'épiscopat, se mit en oraison, et rendit son esprit à Dieu.

Saints de France, outre Ste Macre et S. Mélaine.

A Sens, St Liciere, qui, dans les anciennes litanies de cette église, est au rang des vierges martyres.

A Ambleteuse entre Boulogne et Calais, le vénérable Pierre de Doroverne, disciple de S. Augustin d'Angleterre, premier abbé du monastère de Saint-Pierre de Cantorbéry, qu'on nomme présentement Saint-Augustin: loué par le vénérable Bède.

En Valais, le vénérable Guérin, de l'ordre de Citeaux, premièrement abbe d'Autecombe, puis évêque de Sion, à qui S. Bernard donne de grandes louanges dans une lettre qu'il lui écrit.

A Famagouste en l'ile de Chypre, le vénérable Pierre Thomas, natif du diocèse de Sarlat en Périgord, de l'ordre des Carmes, docteur de Paris, nonce du pape Innocent VI vers l'empereur Charles IV, évêque de Patti en Sicile, transféré, pour les besoins de l'Église, à l'évêché de Coron dans la Morée, administrateur de celui de Négrepont, créé ensuite archevêque de Candie par Urbain V, et enfin titré par le même pape du patriarcat de Constantinople pour les Latins; qui, après plusieurs travaux, mourut en paix.

Autres.

En Orient, le natalice de S. Julien l'Hospitalier, époux de Ste Basi. lisse, martyrisé avec plusieurs autres.

A Ratisbonne, S. Ermenold, abbé de Prifling.

A Harlstadt près de Nicoping en l'ile de Falstre au royaume de Danemark, le decès de S. Canut-Lavard, roi des Obotrites, peuples qui occupaient le pays qu'on nomme à présent le duché de Mekelbourg (neveu de S. Canut, roi de Danemark), tué par un de ses parens. A Delf en Hollande, la vénérable Gertrude de l'Ooste, béguine.

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