Les cieux, par les liens d'une immuable ardeur, BÉLISE. Je vois où doucement veut aller la demande, Et, que, sans rien prétendre, il faut brûler pour elle. CLITANDRE. Hé ! madame, à quoi bon un pareil embarras ? BÉLISE.' Mon dieu ! point de façons. Cessez de vous défendre Dont s'est adroitement avisé votre aniour, Mais... CLITANDRE. BÉLISE. Adieu. Pour ce coup, ceci doit vous suffire ; Et je vous ai plus dit que je ne voulois dire. Mais votre erreur... CLITANDRE. BÉLISE. Laissez. Je rougis maintenant; Et ma pudeur s'est fait un effort surprenant. CLITANDRE. Je veux être pendu, si je vous aime; et sage... BÉLISE. Non, non, je ne veux rien entendre davantage. SCENE V. CLITANDRE. DIANTRE soit de la folle avec ses visions! FIN DU PREMIER ACTE. ACTE SECOND. SCENE I.' ARISTE, quittant Clitandre, et lui parlant encore. UI, je vous porterai la réponse au plus tôt ; J'appuierai, presserai, ferai tout ce qu'il faut. Qu'un amant pour un mot à de choses à dire ! Et qu'impatiemment il veut ce qu'il désire? Jamais... SCENE II. CHRYSALE, ARISTE. ARISTE. AH! Dieu vous gard', mon frère ! Non; mais, si vous voulez, je suis prêt à l'apprendre. ARISTE. Depuis assez long-temps vous connoissez Clitan dre? CRRYSALE. Sans doute, et je le vois qui frequente chez nous. ARISTE. En quelle estime est-il, mon frère, auprès de vous? CHRYSALE. D'homme d'honneur, d'esprit, de cœur et de conduite; .Et je vois peu de gens qui soient de son mérite. ARISTE. Certain désir qu'il a conduit ici mes pas ; Je-connus feu son père en mon voyage à Rome. Fort bien. ARISTE. CHRYSALE. C'étoit, mon frère, un fort bon gentilhomme. On le dit. ARISTE. CHRYSALE. Nous n'avions alors que vingt-huit ans Et nous étions, ma foi, tous deux de verts galans. Je le crois. ARISTE. CHRYSALE. Nous donnions chez les dames romaines Ettout le monde, là, parloit de nos fredaines; Nous faisions des jaloux. ARISTE. Voilà qui va des mieux. Mais venons au sujet qui m'amène en ces lieux. BÉLISE, entrant doucement et écoutant; CHRYSALE, ARISTE. ARISTE. CLITANDRE auprès de vous me fait son interprête, CHRYSALE. Quoi! de ma fille? ARISTE. Oui Clitandre en est charmé ; Et je ne vis jamais amant plus enflammé. BÉLISE, d Ariste. Non, non, je vous entends. Vous ignorez l'histoire ; Et l'affaire n'est pas ce que vous pouvez croire. Comment, ma sœur? ARISTE. BÉLISE. Clitandre abuse vos esprits. |