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Donnez-nous seulement six pistoles pour boire,
Nous allons vous lâcher.

POLICHINELLE.

Hélas, messieurs, je vous assure que je n'ai pas un sou sur moi.

LES QUATRE ARCHERS.

Au défaut de six pistoles,
Choisissez donc sans façon
D'avoir trente croquignoles,
Ou douze coups de bâton.

POLICHINELLE.

Si c'est une nécessité, et qu'il faille en passer là, je choisis les croquignoles.

LES QUATRE ARCHERS.

Allons préparez-vous,

Et comptez bien les coups.

DEUXIÈME ENTRÉE DE BALLET.

Les archers dansant donnent en cadence des cro-) quignoles à Polichinelle.

`OLICHINELLE, pendant qu'on lui donne des croqui

gnoles.

Une et deux, trois et quatre, cinq et six, sept et huit, neuf et dix, onze et douze, quatorze et quinze.

LES QUATRE ARCHERS.

Ah! ah! vous en voulez passer,
Allons c'est à recommencer

POLICHINELLE.

Ah! messieurs, ma pa vre tête n'en peut plus ; et vous venez de me la rendre comme une pomme cue. J'aime mieux encore les coups de bâton que de recommencer.

LES QUATRE ARCHERS.

Soit. Puisque le bâton vous est plus charmant.
Vous aurez contentement.

TROISIÈME ENTRÉE DE BALLET,

(Les archers donnent en cadence des coups de bâton à Polichinelle.

POLICHINELLE comptant les

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coups

de baton.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six. Ah! ah! ah! Je n'y saurois plus résister. Tenez, messieurs, voilà six pistoles que je vous donne.

LES QUATRE ARCHERS.

Ah! l'honnête homme! Ah! l'ame noble et belle ! Adieu, seigneur; adieu, seigneur Polichinelle.

POLI CHINELLE.

Messieurs, je vous donne le bon soir.

LES QUATRE ARCHERS.

Adieu, seigneur; adieu, seigneur Polichinelle.

Votre serviteur.

POLICHINELLE.

LES QUATRE ARCHERS.

Adieu, seigneur, adieu, seigneur Polichinelle.

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QUATREMEET DERNIÈRE ENTREE DE BALLET. Les archers dansent en réjouissance de l'argent qu'ils ont reçu.)

FIN DU PREMIER ACTE.

ACTE SECOND.

Le Théâtre représente la chambre d'Argan.

SCENE I.

CLÉANTE, TOINETTE.

TOINETTE , ne reconnaissant pas Cléante.

QUE

UE demandez-vous, monsieur?

Ce que je demande?

CLEANTE.

TOINETTE.

Ah! ah! c'est vous! Quelle surprise! Que venezvous faire céans.

CLÉANTE.

Savoir ma destinée, parler à l'aimable Angélique, consulter les sentimens de son coeur, et lui demander ses résolutions sur ce mariage fatal dont on m'a averti.

TOINETTE.

Oui, mais on ne parle pas comme cela de but en blanc à Angélique, il y faut des mystères ; et l'on vous a dit l'étroite garde où elle est retenue; qu'on ne la laisse ni sortir, ni parler à personne, et que ce ne fut que la curiosité d'une vieille tante qui nous fit accorder

TOINETTE, à Cléante.

Ne parlez point si haut, de peur

d'ébranler le cer

veau de monsieur.

CLEANTE.

Monsieur, je suis ravi de vous trouver debout, et ue voir que vous vous portez mieux.

TOINETTE, feignant d'être en colere.

Comment! qu'il se porte mieux! Cela et faux. Monsieur se porte toujours mal.

CLEANTE.

J'ai ouï dire que monsieur étoit mieux ; et je lui trouve bon visage.

TOINETTE.

Que voulez-vous dire avec votre bon visage, Monsieur l'a foit mauvais, et ce sont des impertinens 1 dit qu'il étoit mieux; il ne s'est jamais

qui vous
si mal porté.

ARGAN.

Elle á raison.

TOINETTE.

Il marche, dort, mange et boit comme les autres, mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade.

Cela est vrai.

ARGAN.

CLÉANTE.

Monsieur, j'en suis au désespoir. Je viens de la part

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