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No. 8.

ITALIEN.

No. 8.

Decret des Königs Victor Emanuel II. über die Annahme des
Titels,,König von Italien" vom 17. März 1861. *)
[Uebersetzung.]

Victor Emanuel II., König von Sardinien, Cypern, Jerusalem etc. Italien, Der Senat und die Kammer haben gutgeheissen; Wir haben sanctionirt und verkünden, wie folgt:

17. März

1861.

19. März

1861.

Einziger Artikel: Der König Victor Emanuel II. nimmt für Sich und Seine Nachfolger den Titel eines Königs von Italien an.

Wir befehlen, dass Gegenwärtiges, versehen mit dem Staatssiegel, eingeschaltet werde in die Regierungsacten, indem Wir einem Jeden, den es angeht, befehlen, es als Staatsgesetz zu beobachten und beobachten zu lassen. Gegeben in Turin, 17. März 1861.

Victor Emanuel.

C. Cavour. M. Minghetti. G. B. Cassinis. F. S. Vegezzi. M. Fanti.
T. Mamiani. T. Corsi. U. Peruzzi.

ITALIEN

No. 9.

Der Gesandte des Königs Victor Emmanuel II. zu London an den königl. gross britan. Min. d. Ausw. Die Annahme des Titels „König von Italien" betr.

--

-

Londres, 19 mars 1861.

No. 9. Mylord, Le Parlement national vient de voter et le Roi, mon auguste Italien, souverain, a sanctionné la loi en vertu de laquelle Sa Majesté Victor Emmanuel II assume pour lui et pour ses successeurs le titre de „Roi d'Italie." La légalité constitutionnelle a consacré ainsi l'œuvre de justice qui a rendu l'Italie à elle-même. ¶ Dès ce jour l'Italie affirme hautement, en face du monde, sa propre existence. Elle proclame solennellement le droit qui lui appartient d'être libre et indépendante, droit qu'elle a soutenu sur le champ de bataille et dans les conseils européens. ¶ L'Angleterre, qui a dû et qui doit sa prospérité à l'application des mêmes principes qui nous guident, verra avec faveur, j'en suis convaincu, se constituer officiellement et se faire connaître en Europe une nationalité à laquelle le peuple du Royaume-Uni a témoigné de généreuses sympathies. Je suis chargé par le gouvernement du Roi de notifier officiellement cet événement mémorable à Votre Excellence, en sa qualité de principal secrétaire d'Etat pour les affaires étrangères de Sa Majesté la reine du Royaume-Uni de la Grande-Bretagne et d'Irlande. Ce grand fait a une importance que Votre Excellence appréciera facilement. L'expérience du passé me permet d'espérer que la communication que j'ai l'honneur de lui faire lui causera ainsi qu'à ses collègues la même satisfaction que j'ai à la lui adresser. ¶ Je prie etc.

An Lord John Russell.

V. E. d'Azeglio.

*) Die Anerkennung des Titels ist ausser von Grossbritannien [Nr. 10] der Schweiz [No. 12.] und Frankreich [Nr. 13] bis jetzt [Anfangs Juli] erfolgt: von Griechenland, Schweden, Dänemark, Portugal, den Vereinigten Staaten von Amerika und der Republik Venezuela.

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30. März 1861.

M. le Marquis,-I have had the honour to receive your letter of the No. 10. 19th inst., informing me that the National Parliament has voted, and the Grossbrit., King your august Sovereign has sanctioned, a law by virtue of which His Majesty Victor Emanuel II. assumes, for himself and for his successors, the title of "King of Italy". Having laid your communication before Her Majesty the Queen, I am commanded to state to you that Her Majesty, acting on the principle of respecting the independence of the nations of Europe, will receive you as the Envoy of Victor Emanuel II., King of Italy. ¶ Corresponding instructions will be given to Sir James Hudson, Her Majesty's Envoy Extraordinary at the Court of Turin. ¶ I request etc. To the Marquis d'Azeglio.

GROSSBRITANNIEN.

No. 11.

J. Russell.

Min. d. Ausw. an den königl. Gesandten in Turin
Anerkennung des Titels König von Italien" betr.

-

Foreign-office, April 1, 1861.

- Die

1. April 1861.

Sir, I transmit to you herewith a copy of a letter from the Marquis No. 11. d'Azeglio*), announcing that the National Parliament has voted, and Grossbrit, the King has sanctioned, a law in virtue of which His Majesty Victor Emanuel II. assumes for himself and his successors the title of "King of Italy"; and also a copy of my reply **) stating that the Queen would receive him as Envoy of Victor Emanuel II. King of Italy. ¶ No new credentials will be required by you. I am etc. To Sir J. Hudson, Turin.

J. Russell.

No. 12.

SCHWEIZ.

Der Bundesrath an den schweizerischen Gesandten in Turin.
Die Anerkennung des Titels,,König von Italien" betr.

30. März

Bern, 30 mars 1861. Tit., - Par note du 23 courant, Monsieur le Commandeur Jocteau No. 12. nous a informé que le Parlement National a voté et que S. M. le Roi de Schweiz, Sardaigne a sanctionné la loi en vertu de laquelle Victor Emmanuel II. 1861. assume, pour Lui et Ses successeurs, le titre de Roi d'Italie. En vous transmettant ci-joint copie de cette note, nous vous chargeons, Monsieur, de remercier de notre part le Gouvernement du Roi Victor Emmanuel de cette communication et de lui exprimer la satisfaction que nous avons éprouvée des sentiments d'amitié que le Gouvernement de Sa Majesté a témoignés à cette occasion envers la Suisse. Celle-ci ne manquera pas, de son côté, de contribuer aussi sous le nouvel ordre de choses loyalement et autant qu'il dépendra d'elle à maintenir et à resserrer toujours davantage les anciennes relations de bonne amitié qui existent si heureusement entre les deux pays voisins. ¶ Agréez, etc.

A M. Tourte à Turin.

*) No. 9. **) No. 10.

[Folgen die Unterschriften.]

No. 13.

15. Juni

FRANKREICH.

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Nr. 13.

Min. d. Ausw. an den kaiserl. Geschäftsträger in Turin. Die Anerkennung des Titels König von Italien" und die Lage des

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Kirchenstaats betr.

Paris, le 15 juin 1861.

Monsieur, Le roi Victor-Emmanuel a adressé à l'Empereur une Frankreich lettre qui a pour objet de demander à Sa Majesté de le reconnaître comme 1861. roi d'Italie. L'Empereur a accueilli cette communication avec les sentiments de bienveillance qui l'animent envers l'Italie, et Sa Majesté est d'autant plus disposée à en donner un nouveau gage, en accédant au vœu du roi, que notre abstention dans les circonstances actuelles pourrait faire naître des conjectures erronées et être considérée comme l'indice d'une politique qui n'est pas celle du Gouvernement impérial. Mais si nous tenons à ne pas laisser à ce sujet de doutes sur nos intentions, il est toutefois des nécessités que nous ne pouvons perdre de vue, et nous devons prendre soin que notre reconnaissance ne soit pas interprétée d'une façon inexacte en Italie ou en Europe. Le Gouvernement de Sa Majesté n'a caché en aucune circonstance ses opinions sur les événements qui ont éclaté l'an dernier dans la Péninsule. La reconnaissance de l'état de choses qui en est résulté ne pourrait donc en être la garantie, de même qu'elle ne saurait impliquer l'approbation rétrospective d'une politique au sujet de laquelle nous nous sommes constamment réservé une entière liberté d'appréciation. Encore moins l'Italie serait-elle fondée à y trouver un encouragement à des entreprises de nature à compromettre la paix générale. Notre manière de voir n'a pas changé depuis l'entrevue de Varsovie, où nous avons eu l'occasion de la faire connaître à l'Europe comme au cabinet de Turin. En déclarant alors que nous considérions le principe de non-intervention comme une règle de conduite pour toutes les puissances, nous ajoutions qu'une agression, de la part des Italiens, n'obtiendrait pas, quelles que pussent en être les suites, l'approbation du Gouvernement de l'Empereur. Nous sommes restés dans les mêmes sentiments et nous déclinons d'avance toute solidarité dans des projets dont le gouvernement italien aurait seul à assumer les périls et à subir les conséquences. Le cabinet de Turin, d'autre part, se rendra compte des devoirs que notre position nous crée envers le saint-siége, et je croirais superflu d'ajouter qu'en nouant des rapports officiels avec le gouvernement italien, nous n'entendons nullement affaiblir la valeur des protestations formulées par la cour de Rome contre l'invasion de plusieurs provinces des Etats pontificaux. Pas plus que nous, le gouvernement du roi Victor-Emmanuel ne saurait contester la puissance des considérations de toute nature qui se rattachent à la question romaine et dominent nécessairement nos déterminations, et il comprendra qu'en reconnaissant le roi d'Italie, nous devons continuer d'occuper Rome tant que des garanties suffisantes ne couvriront pas les intérêts qui nous y ont amenés. a jugé nécessaire d'entrer, en un pareil plus franches avec le cabinet de Turin.

Le Gouvernement de l'Empereur moment, dans, les explications les Nous avons la confiance qu'il en

appréciera le caractère et l'objet. Vous voudrez bien, monsieur, donner No. 13. lecture et remettre copie de cette dépêche à M. le baron Ricasoli, ¶ Re- 15. Juni

cevez, etc., etc.

Frankreich

1861.

A. M. de Rayneval à Turin.

Thouvenel.

Nr. 14.

ITALIEN. Min. des Ausw. an den königl. Geschäftsträger in Paris.
Anerkennung des Titels König von Italien" und die Lage des

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Die

Italien, 21. Juni

1861.

Monsieur le comte, Le chargé des affaires de France est venu me No. 14. donner communication de la dépêche dont vous trouverez ci-jointe une copie. Dans cette dépêche, S. Exc. le ministre des affaires étrangères de l'Empereur déclare que Sa Majesté Impériale est prête à nous donner un nouveau gage de ses sentiments de bienveillance en reconnaissant le royaume d'Italie. Il ajoute, toutefois, que cet acte aurait surtout pour but d'empêcher des conjectures erronnées, et qu'il ne saurait impliquer l'approbation rétrospective d'une politique au sujet de laquelle le Gouvernement de Sa Majesté Impériale s'est constamment réservé une entière liberté d'appréciation. Encore moins serions-nous fondés, d'après cette dépêche, à voir dans la reconnaissance de la France un encouragement à des entreprises de nature à compromettre la paix générale. Rappelant les déclarations du Gouvernement français à l'époque de l'entrevue de Varsovie, M. Thouvenel répète qu'il continue à regarder le principe de non-intervention comme une règle de conduite pour toutes les puissances; mais il déclare que le cabinet des Tuileries déclinerait d'avance toute responsabilité dans des projets d'agression dont nous aurions à assumer les périls et à subir les conséquences. ¶ Passant ensuite à expliquer la position de la France vis-à-vis de la cour de Rome, M. Thouvenel rappelle que de puissantes considérations obligent le Gouvernement Impérial à continuer d'occuper Rome, tant que des garanties suffisantes ne couvriront pas les intérêts religieux que l'Empereur a justement à cœur de protéger, et i exprime la confiance que le gouvernement du roi saura apprécier le caractère et l'objet de ces franches explications. Avant de vous faire connaître ma manière de voir sur les considérations développées dans la dépêche de M. Thouvenel, je dois vous prier, monsieur le comte, d'exprimer à M. le ministre des affaires étrangères ma vive et profonde gratitude pour la précieuse marque de sympathie que l'Empereur est disposé à donner à notre cause nationale, en reconnaissant le royaume d'Italie. Cet acte revêt, dans les circonstances actuelles, une valeur toute particulière, et les Italiens seront profondément touchés en voyant que Sa Majesté Impériale, bien qu'Elle n'ait pas modifié son jugement sur les événements qui se sont passés l'an dernier dans la Péninsule, est disposée à donner à l'Italie, encore attristée d'un grand deuil national, une preuve si éclatante de sa haute et généreuse bien-veillance. En vous priant d'être l'organe de ces sentiments auprès

21. Juni 1861.

No. 14, du Gouvernement de l'Empereur, je ne fais que suivre l'exemple du grand Italien. citoyen dont nous pleurons la mort. J'apprécie comme lui à sa valeur la franchise avec laquelle le Gouvernement Impérial a bien voulu nous faire connaître sa manière de voir sur les événements qui pourraient survenir en Italie. Je ne saurais mieux répondre à cette preuve de confiance qu'en exprimant avec une égale franchise et sans aucune réticence toute ma pensée. Chargé par la confiance du roi de remplacer le comte de Cavour à la présidence du conseil et dans la direction de la politique extérieure, j'ai trouvé mon programme tracé d'avance dans les votes récents que le deux chambres du parlement ont eu l'occasion d'émettre sur les questions les plus importantes pour l'avenir de l'Italie. Après de longs et mémorables débats, le parlement, tout en affirmant d'une manière solennelle le droit de la nation à se constituer dans sa complète unité, a exprimé l'espoir que les progrès que la cause de l'Italie fait chaque jour dans la conscience publique amène

raient peu à peu et sans secousse la solution si ardemment souhaitée par

les Italiens. Cette confiance dans la justice de notre cause, dans la sagesse des gouvernements européens, ainsi que dans l'appui chaque jour plus puissant de l'opinion publique, que le comte de Cavour exprimait avec tant d'éloquence peu de temps avant sa mort, a passé tout entière dans l'administration que j'ai l'honneur de présider. Le roi et ses ministres sont toujours convaincus que c'est en organisant les forces du pays et en donnant à l'Europe l'exemple d'une marche sage et régulière, que nous réussirons à sauvegarder nos droits sans exposer l'Italie à des agitations stériles et l'Europe à de dangereuses complications. Vous pouvez donc, monsieur le comte, rassurer complétement le Gouvernement de l'Empereur sur nos intentions au sujet de la politique extérieure. Néanmoins, les déclarations de M. Thouvenel, relativement à la question romaine, m'obligent à ajouter quelques mots à cet égard. ¶ Vous savez, monsieur le comte, de quelle manière cette question est envisagée par le gouvernement du roi. Notre vœu est de rendre à l'Italie sa glorieuse capitale, mais notre intention est de ne rien ôter à la grandeur de l'Eglise, à l'indépendance du chef auguste de la religion catholique. Nous aimons, par conséquent, à espérer que l'Empereur pourra, dans quelque temps, rappeler ses troupes de Rome, sans que cette mesure fasse éprouver aux catholiques sincères des appréhensions que nous serions les premiers à regretter. Les intérêts même de la France, nous en avons la conviction, décideront le Gouvernement français à prendre cette détermination. Tout en laissant à la haute sagesse de l'Empereur d'apprécier le moment où Rome pourra être sans danger laissée à elle-même, nous nous ferons toujours un devoir de faciliter cette solution, et nous espérons que le Gouvernement français ne nous refusera pas ses bons offices pour amener la cour de Rome à accepter un accord qui serait fertile en conséquences heureuses pour l'avenir de la religion aussi bien que pour le sort de l'Italie. ¶ Veuillez donner lecture et copie de cette dépêche à S. Exc. le ministre des affaires étrangères. ¶ Agréez, etc.

A M. le Comte de Gropello

à Paris.

Ricasoli.

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