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gintse als suas criats, als digné; anen bimar ina roba bess, y posenli; posenli, un anell en lo dit, y sabatas en los pes. Despues porteren lo bodell gros, y lo mataren, y farem un festin; perqué lo men fill que aqui veyea habia mort, y ha resucitat; perque l'habia perdut, y l'habem trovat. Y ells se posaren a celebrar la festa. Mentres tants lo fill gran que estaba en lo camp, tornaba ; y com al acostasse a la casa, senti lo ruido (bruit) dels instruments, y de la gent que cantaba, crida a un dels criats per preguntarli que signifieaba tot allo: et li digné l'altre que es vostre germa que s'en habia anat, ha tornat, y vostre pare ha fet mata lo bòdell gros en celebracio de haberlo vest torna sa y salvo. Aixo l'entado, y no volgue entrar. Llavors lo pare sorti y ll'prega qu'entrès; mes ell ve contesta: Vetscu quants anys que jo vos serveixo y que jo mai me hi negat a obeir vostres mandatos, y vos no me haben donat tan solament un cabridet, per recrearme ab los meus amichs? y awry (aujourd'hui) que voste fill cabadet, que se ha gastat tot lo que tenia ab donas di mala vida, ha tornat, vos

mateu per ell lo bodell gros. Llavors lo padre li digue, tu has estat semper ab mi y tot lo que jo tinch te perteneix; i pero no ere precis celebrar una festa y alegrarse, perque ton german que es aqui habia mort, y l'a resucitat; que se habia perdut, y l'habem trovat.

vers sous vorlets, lour dignè: Ona quaire ma bella roba, e bouta lo li; bouta en onéo ou dé, e des souliers os sous pés. Pieï oduré lou véo gras, lou tuoré e foren un festin. Car mou garçou qué vïaci eré mort, e que ey resuscito; qu'ero perdu et qu'ey retrouva. E se boutère a far una festa. Di inqué tis lou garçou énè qu'ero din lous tchomps s'en reveniot, e coum'aproutchave de l'ousta, aouitiè lao brut dos instrumints e do mondo qué tchantavont, sounè un de lous domestiqué pé lui demanda de qu'cro touto quo c'ć.È, li digo queste, qué voste frère qu'ero porti, è revingu, e vostre pérè ha tuo lo veo gras per se regaudina de lou veïre reveni sin ocun mao. Oquo lo bouté in couléro, e vouguet plus intra. Alors lo paire sortigué e lou prigué d'intra. El respondigué Voqui bien d'annos que vou y servè, e que djamais hai refusa d'oubéi a vostres comindamints, et m'avés pas solamint douna un tchabrit per m'omusa obé mts amis; e vuet que vostre cadet qu'ha mandja tot son bé imbé de fennos paillordos, e revingu, tua per le lo veo gras! Alors

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A continuer.

Dr MONIN,

SUR

LA COMMUNE DE TRÈVES

(RHONE)

SUITE (1).

Etymologie de Trèves, nom de son pont,
sa route gallo-romaine.

Un livre en parchemin, remontant à une époque reculée, comme on en peut juger par son titre Articula, circulait encore dans la paroisse, il y a 45 à 50 ans.

Un sac plein de vieux titres a été également perdu feuille à feuille sur le sol humide d'une cour. Nous avons osé jeter le blâme à la face du propriétaire pour son ignorante incurie.

Le livre en question, difficile à lire à cause de ses lettres et de son langage surannés, traitait des dépenses, redevances et événements remarquables. De nombreux vieillards, dignes de foi, que nous avons consultés, il y a 30 ans, nous ont affirmé avoir lu dans ce journal, sur lequel des maîtres ambulants leur apprenaient à lire : Qu'une bataille entre les généraux Gaston et Némorien avait été livrée aux confins de l'est de ce territoire, dans

(1) Voir les précédentes livraisons.

la plaine encore appelée le Faultre (foudre de guerre); sous le château de la Chance et de la grande Magdeleine (propriété de M. de la Magdeleine, chanoine et dernier comte de Lyon, mort il y a 40 ans), et qu'un des généraux demanda la trève.

Il semble que de là lui viendrait l'étymologie de son nom; mais les Archives du Rhône le font dériver des trois chemins qui viennent se réunir au village, et qu'en conséquence les Latins ont appelés Trivium.

Il est presque certain que les deux noms précités sont altérés par la tradition populaire des gens de la campagne si pleins de mémoire, mais si enclins aussi à estropier les noms propres. Peut-être que ce Gaston n'est autre que Châtillon, chef protestant, et Némorien, Mandelot, général catholique, ou bien ce sont deux autres chefs de bandes combattant sous une haute direction; ou bien encore faut-il rapporter ce combat à un autre fait antérieur? C'est ce qui paraîtrait vraisemblable si nous nous en rapportons à l'épisode de la bataille de Métrieux par M. Vachez.

Mais ce qui nous paraît plus certain, et qui prouverait qu'il y a eu combat dans cette plaine, ce sont les faits suivants que quelques habitants eux-mêmes nous ont rapportés :

Chazal, Bourdin, Bruyas, ont trouvé en cet endroit, vers la fin du xvre siècle, et à environ 60 c. de profondeur, divers instruments de guerre de la forme de ce temps-là, qu'ils ont portés au musée de Vienne.

Tranchand Benoît y a découvert, en minant sa terre, le sol d'une maison, le foyer avec ses cendres, des tuiles plates à crochet, et deux minces pièces de monnaie qu'il a négligé de conserver.

Foison Bonaventure, sur le versant du même plateau,

au sud-ouest, en défonçant le terrain pour planter de la vigne, a trouvé des tombes creusées dans le gore, encore remplies d'une marne noirâtre et molle.

A l'entrée de cette plaine, sur la nouvelle route no 15, se voit la croix appelée de Saint-Abdon, sous laquelle on prétend, sans fondement, que repose le corps d'un officier tué lors de l'un des engagements rapportés plus loin. Cette croix a été érigée à la fin du xvre siècle, en témoignage de la sincère réconciliation entre deux ennemis. On y va en procession le mercredi des Rogations.

On voit encore, au sud-ouest de la commune, les tronçons d'une voie étroite, tortueuse, escarpée, qui traversant les montagnes du Lyonnais, venait de Saint-Symphorien-le-Château, de Roanne, Duerne, Riverie, passait par Trèves et se rendait à Vienne, à l'époque gallo-romaine. Sous nos premiers rois, elle servait de passage aux troupes se rendant à la frontière du Rhône, limite de l'ancien royaume et de l'empire. Ces troupes passaient le Gier sur un pont en pierre d'une seule arche, tombé de vétusté en 1717; ce qui fait 87 ans après la chute de celui de Vienne. Durant ce temps, il ne servit qu'aux piétons, à cause de son peu de solidité. Un témoin oculaire, Chol Zacharie, noble habitant de Rive-de-Gier, dans sa narration citée par M. Chambeyron, rapporte que, en 1684, le torrent débordé du Gier causa une véritable inondation;les eaux s'élevèrent jusqu'au premier plancher des maisons, entraînant mobiliers, bêtes et gens, depuis SaintChamond jusqu'à Givors, et passant par-dessus le tablier des ponts très-élevés de Rive-de-Gier et de Trèves, qu'elles ébranlèrent fortement. Plusieurs habitant sallèrent un dimanche voir, comme ils le disaient, branler le pont. Ils assistèrent en effet à sa chute, mais aussi à un affreux malheur deux d'entre eux, les nommés Bourdin et

Chazal, descendirent avec le tablier du pont et furent ensevelis sous les ruines.

La construction du canal de Givors, en 1761, continué en 1779, et la nouvelle usine à laver le charbon de Tartaras, établie sur notre territoire en 1858, ont fait disparaître les dernières culées de ce pont.

Sous Philippe de Valois, qui avait fait fortifier SainteColombe, on voyait, à la porte du couchant, déboucher une route conduisant à Rive-de-Gier, passant par Trèves et ce pont.

Il ne faut pas oublier qu'à cette époque reculée, entre les deux petits bourgs de Givors et de Rive-de Gier, il n'y avait que ce seul passage d'ouvert, où venaient converger toutes les directions. Hors de là, tous les transports s'effectuaient à dos de mulet, dans le lit du Gier. Nous voyons encore, sur le parcours de notre commune, aux bords du Gier, un grand bâtiment, appelé le Logis, où s'arrêtaient 7 à 800 muletiers par jour.

Au commencement du XIVe siècle, ce pont servait de passage à la route du bas Lyonnais, de Vienne à SaintEtienne. Arrivé sur ce pont, on était obligé de monter à la Roussillère pour embrancher la grande route, rectifiée en 1787, et de là, descendre à la Magdeleine, sur le nouveau pont, pour atteindre Rive-de-Gier. Aujourd'hui cette voie est abandonnée, depuis l'établissement, en 1848, de la nouvelle route impériale n° 88, au-dessus et le long du canal.

Le célèbre botaniste (1) du Chol, dans la relation qu'il a donnée de son voyage au Pilat, sous Henri II, dit qu'il a passé le Gier par Trèves et Longes (2), comme route

(1) Guillaume du Choul.

(2) Longes, où il était propriétaire d'un domaine et de la MaisonForte.

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