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18. S'ils ont acheté de la marchandise, ou quelque chofe que ce foit à vil prix, à caufe du payement qu'ils en font, avant qu'elle leur puiffe être livrée, c'est usure, d'autant que cette avance d'argent eft une espece de prêt, dont ils tirent profit par la remife qu'on leur fait de la juste valeur.

Concil. Mediol. fuprà.

S. Thom. 2. 2. 9. 78. art. 2. ad 7. Si quis emptor velit rem emere vilius, quàm fit juftum pretium, eo quod pecuniam antè folvit, quàm poffit ei res tradi, eft pecearum ufuræ, quia etiam ifta anticipatio folutionis pe cuniæ, habet mutui rationem, cujus quoddam pretium eft quod diminuitur de jufto pretio rei emptæ.

19. S'ils ont prêté une certaine quantité de blé, à condition qu'à la recolte on leur rendra pareille mefure, & quelque chofe de plus ; c'eft ufure fi ce furplus avec la même quantité eft de plus grande valeur, lorfqu'on leur rend, que n'étoit la quantité de blé lorfqu'ils l'ont prêté.

Concil. Agath. fuprà. Ufura eft ubi amplius requiri tur, quàm quod datur, v. g. fi dederis frumenti modium unum, & fuper aliquid exegeris.

S. Auguft. in Pfal. 36. Si fœneraveris homini, id eft mutuam pecuniam tuam dederis, à quo aliquid plus quam dediti expectes accipere, non pecuniam folam, fed aliquid plus quàm dedifti, five illud triticum... fi plus quam dedifti expectes accipere, fœnerator es, &c.

20. S'ils ont feint d'acheter à l'avance de la marchandife de quelqu'un, qu'ils fçavoient ne l'avoir pas : & quelque tems après en ont fait l'évaluation, & en ont tiré par ce moyen un interêt exceffif; ce Contrat eft mauvais, & couvre une très-grande ufure, qui oblige à reftitution.

C: Mediol. fuprà. Ne ob anticipatam folutionem res minoris ematur, jufto pretio vel folvatur minus, quàm debeatur.

S.Thom. 2.2. 9. 78. art. 2. ad 7. fupràs

21. S'ils ont prêté du blé, ou autre marchandise, à condition qu'on leur vendra quelque terre, qu'on ne vendroit pas autrement, ou que voulant bien la leur vendre, on la leur vendroit à plus bas prix qu'elle ne peut valoir, ou à la charge de quelque corvée, ou de toute autre chofe femblable; tous ces traités font ufuraires, & obligent à reftitution, parceque ces obligations font appréciables; or on ne peut fans ufure obliger à donner quelque chofe au-deflus du prêt.

C. Confuluit. de ufuris, cit.

S. Hieron. in cap. 18. Ezech. Alii pro pecunia fœnerata folent munufcula accipere diverfi generis, & nom intelligunt ufuram appellari & fuperabundantiam

quidquid illud eft, fi ab eo quod dederint plus accé→ perint.

S.Thom. 2, 2. q. 78, art. 2. ad 3. Si aliquis ex pecunia mutuata expectet vel exigat, quafi per obligationem pacti taciti vel expreffi, recompenfationem muneris ab obfequio, vel à lingua, perinde eft ac fi expectaret veľ exigeret munus à manu

22. S'ils ont prêté du blé, du vin, de Phuile, &c. à condition qu'on le leur payera au tems le plus cher de l'année, Pufure eft manifefte: excepté 1. Lorsque celui qui prête fa marchandise avoit ré folu de la garder jufques à cette faison-là: car il n'y auroit point d'ufure, pourvû qu'au jugement d'une perfonne intelli gente on déduife au debiteur le déchet, la peine, les foins & la dépenfe qu'il faudroit faire pour la garder jufques à ce temps-là. z. Excepté auffi les cas de l'incertitude du prix, lorfqu'on lui doit faire fon payement.

C. Parif. fub Greg. F'l. an. 829. cap. 536.
C. Confuluit de ufuris, cit.

S. Auguft. in Pfal. 36. fuprà. Si plus quàm dedisti exe pectes accipere, fœnerator es.

C.Navigandi. de ufur. Ille quoque qui dat decem fo lidos, ut alio tempore totidem fibi grani, vini vel olei menfuræ reddantur, quæ licet tunc plus valeant, utrum plus vel minùs folutionis tempore fuerint valituræ verimiliter dubitatur, non debet ex hoc ufurarius repit

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33. Si étant entrés en focieté le commerce étoit injufte, ou le rifque tant du principal, que du profit, ne leur étoit pas commun avec les autres, ou les fruits n'étoient partagés avec égalité & propor tion; il y a ufure. Car dans le Droit, cette focieté eft condamnée comme mauvaise & ufuraire, quand celui qui donne for argent aflûre fon capital, ou même le profit qui lui en peut revenir. Par cette décifion, qui eft non feulement de Droit, mais auffi des Papes, il eft aifé de voir que l'ufage des trois Contrats eft ufuraire.

Bulla Sixt. fuprà. Statuimufque hujufmodi contractus, conventiones & pa&tiones, ufurarios & illicitos poft hac cenferi debere, atque in pofterum non licere iis, qui pe➡ cunias, vel animalià, aut alias res in focietatem tradant, de certo lucro, ut præfertur, percipiendo, inter fe pacifci, & concordare, neque etiam, five ad certum, five ad incertum lucrum convenerint, focios qui ea recipient, ad fortem feu capitale falvum & integrum, ubi illud cafu fortuito perierit, vel amiffum erit, reddendum quovis pacto, aut promiffione fibi obligare; ac ne cætero focietates ineantur, fub hujufmodi pacis & conditionibus, ufurariam pravitatem fapiunt diftri&tè interdicimus & prohibemus. S. Thom. 2. 2. q. 78. art. 2. ad 5. Ille qui committit pecuniam fuam, vel mercatori, vel artifici per modum focietatis cujufdam, non transferet dominium pecuniæ fuæ in illum, fed remanet ejus, ita quod cum periculofo ipfius mercator de ea negotiatur, vel artifex operatur. Lib. 3. ff. tit. 26. de focietate. Et quidem fi nihil de partibus lucri, & damni nominatim Convenerit, æquales fcilicet partes, & in lucro, & in damno fpectantur, quod fi expreffè (partes) he fervari debent.

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24. S'ils ont donné à quelqu'un des brebis ou autres bêtes pour les nourrir,heberger, & garder aux dépens du preneur pendant fix ans, à ces conditions. 1. Que chaque année il acquerra un douzième du fonds. 2. Qu'il le partagera au bout des fix ans, & ensemble le croît. 3. Que toutes les années ils partageront également les agneaux & la laine. 4. Que le laict, & le fumier & de certains morceaux de laine (qu'on appelle enquelques lieux fougailles & bourgeons en d'autres) appartiendront à celui qui eft chargé de la nourriture pour l'aider à porter les frais de la focieté. 5. Que ledit preneur portera toutes les pertes & diminutions des animaux qui periront par fa faute. Cette focieté eft permife en un chef, & non pas en l'autre. Elle eft permise en ce que le bailleur fournit toutes les bêtes à fes dépens, & le preneur Ja nourriture, le logement, & fes foins, pourvû que le profit foit partagé entr'eux avec juftice; mais elle n'eft pas permise en ce que le preneur eft chargé de la perte de tous les animaux qui periront, non feulement par fa faute, mais encore fortuitement & naturellement.

Bulla Sixt. V. cit.

C. Mediol. tit. Ne in focietate, &c.

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