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foute dans l'air, & qu'elle doit être même déjà formée en gouttes pour produire les couleurs qu'on obferve: il en fera de même s'il fe forme pendant le jour des nuages noirs ou bleus près du foleil; cependant ce signe eft moins fûr que le précédent.

N

(La fuite dans un autre Journal. )

MUSIQUE.

Uméros 43, 44, 45, 46 & 47 de la Nou. velle Polymnie, avec accompagnement de clavecin ou piano-forté, contenant l'Amour paroles de M. Hion, mufique de M. Mereaux; l'Abfence, romance de M. Arnaud, mufique de M. Mereaux; l'Amour fincere, paroles de M. Favart, mufique de M. Mereaux; une romance; & l'Afflation maternelle, paroles de M. C. I. B. L***. de Rochemont, mufique de M. Le Febure de Vely. Prix, 'I liv. 4 f. chaque No. A Paris, chez Mlle. Robert, peintre en miniature, boulevard St. Martin, où T'on s'abonne moyennant rs liv, pour Paris & 18 liv. pour la Province.

GRAVURˇES,

F Juillet 1740, flampe déÉdération générale des François au Champ

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diee & préfentée à l'Affemblée Nationale, le 12 Mars 1792. Par M. Helman, 'gravée d'après le deffin de C. Monnet, peintre du roi, par Helman, de l'académie des arts de Lille en Flandres. Prix, 6 liv. en noir & 12 liv. en couleur. A Paris, chez l'auteur, rue St. Honoré, vis-à-vis l'hôtel de Noailles, No. 315. No, XII. Tom. III. 30 Avril. 1792. A a

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& chez M. Ponce, graveur, c'oître extérieur du Val-de-Grace, No. 238. Certe eftampe, qui eft très-bien exécutée, fait fuite à l'Ouverture des Etats- Généraux, & à la Nuit du 4 Août, du même auteur.

Portrait de MONTAIGNE, de 9 pouces un quart, fur 8, de forme ovale, gravé en coujeur au lavis. Par P. M. Alix, faifant pendant ceux de Voltaire, J.-J. Rouleau & Mably, gravés par le même. Prix, 6 liv. chacun. A Paris, chez M. Drouhin, éditeur & propriétaire des Antiquités-Nationales, rue Chriftine, No. 2.

L'INNOCENCE EN DANGER, Ire. eftampe de la fuite de la Payfanne pervertie, deffinée par A. Borel, & gravée par F. Huot. Prix, 3 liv. A Paris, chez Huot, graveur, rue de la Montagne Ste. Genevieve, No. 6.

Portrait de MABLY, de 6 pouces un quart fur 8, de forme ovale, gravé en couleur au lavis. Par P. M. Alix, faifant pendant à ceux de Voltaire, J.-J. Rouffeau & Montaigne, gravés par le même, Prix, 6 liv. chacun. A Paris chez M. Drouhin, éditeur & propriétaire des Antiquités-Nationales, rue Chriftine, No. 2.

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NOUVELLES LITTERAIRES:

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FRANCE.

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E la tragédie Grecque & du nom qu3on pourroit lui donner dans notre langue > pour s'en faire une jufte idée par A. Auger. Brochure de 74 pag. A Paris, au bureau du cercle focial, rue du théatre François, 1792. Voici le dernier ouvrage d'un fçavant diftingué, que Paris a vu naître, & que Paris avu mourir dans les premiers jours de Fé

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Ex

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vrier dernier, vidime de l'amour de l'érude -& du travail, qui l'a conduit au tombeau. Athanafe Auger avoit commencé fort tard fes études, & en avoit retiré des fruits folides. Choisi pour remplir la Chaire d'éloquence de Rouen, ce fut dans cette ville qu'il forma le projet de traduire tous les orateurs Grecs. Les foins qu'il donnoit à fes éleves, & les excès où l'entraînoit un travail opiniâtre, le forcerent d'abandonner fa chaire, après 14 ans d'exercice. M. de Noé, évêque de Lefcars, le détermina alors à venir occuper près de lui la place de vicaire général de fon diocese. Là, l'abbé Auger s'enfonça plus que jamais dans l'étude, & bientôt, ami de la liberté & d'une vie tranquille, il revint à Paris, muni d'un porte-feuille volumineux, & publia fucceffivement la traduction d'Echine, celle de Démof thene, de petits orateurs grecs, trois volumes des difcours de Cicéron, les traductions des Homélies de S. Jean Chrifoftome, de S. Bafile, d'Ifocrate & de Lyfias. Des travaux prefqu'incalculables, joints à une conftitution foible, l'habitude dangereufe qu'il avoit contractée de fe lever au milieu de la nuit, de fe refuser tout délaffement, & d'abréger le plus qu'il pouvoit le tems de fes repas, l'ont conduit à une mort prématurée, fi l'on confidere fon age, mais très-reculée, fans doute, fi l'on calcule l'emploi qu'il a fait de fon tems. Il eft mort, âgé de 57 ans, dans, les bras de M. Páris, de l'oratoire, fon ami, avec qui il avoit compofé quelques ouvrages.

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L'abbé Auger étoit né avec une modeftie, & même une espece de bonhomie qui le rendoient ennemi de toutes les petites, paffions qui, trop fouvent, dégradent les gens de lettres. Nourri des anciens, il puifa dans leurs écrits, l'amour de la liberté & la haine de

fa licence. It vécut parmi les grands

& leur dit toujours la vérité, parce qu'il n'ambitionnoit ni protection, ni récompenfes. On ne le vit jamais exalter, dans un hoinme puiffant, des vertus qu'il ne lui trouvoit ́pas. Il ne put ni flagorner, ni fervir baffement tous les pouvoirs qui fe fuccederent afes regards pendant le cours de fa vie auffi, comme il n'avoit jamais été flatteur, on le vit, à l'époque de la révolution, Patriote de bonne foi, fans exaltation, & avec d'autant plus de principes, qu'il l'avoit toujours été. Bon & fimple, tout annonçoit en lui l'innocence des mœurs patriarchales; il n'eut que deux paffions, la bienfaisance & l'amour de l'étude; l'une émanoit de fon ame, & l'autre de fon efprit.

L'abbé Auger étoit de l'académie des infcriptions: il laiffe une traduction des difcours de S. Athanafe & de S. Grégoire de Naziance une édition complette d'Efchine & de Démof thene, avec la traduction latine à côté; une édition des difcours de Cicéron, une traduction françoise de ces mêmes difcours., où les trois premiers volumes font entierement refondus, & un Traité de la Conftitution Romaine, actuellement fous prefle. Toutes fes traductions font marquées au coin d'une éru dition profonde & d'une élégante fimplicité. Ce fçavant, au moment de terminer fa carriere, aimoit à fe retracer les études & fes travaux; il trouva, au nombre des manufcrits qu'il avoit confiés aux directeurs de l'imprime. rie du cercle focial, fon Traité de la Tragé die Grecque, & defira le voir publier de fon wivant; mais la mort vint lui enlever cette fatisfaction; & l'on peut regarder ce traité que nous annonçons, comme un ouvrage pofthume; on y trouve cette même profondeur de

connoiffances qu'il a développée dans fes autres productions. Son érudition n'eft point pédan refque eile eff toujours rajeunie par la phiTofophie douce & fenfible qui ne l'a jamais quitté. C'eft principalement fur le chant, dans les tragédies grecques, qu'il a bafé cet ouvra➡: ge, & il l'a fait d'une maniere toute différente que M. l'abbé Barthelemy qui a traité la même question, avec beaucoup d'érudition, dans une note de fon Anacharfis. L'abbé Auger, en donnant les idées fur le théatre ancien; en a fait des applications à notre théatre, & fans dou e ces rapprochemens peuvent nous rendre très utile Pétude de l'antiquité. Sa differtation, qui doit être recherchée par tous les acteurs, auteurs & amateurs du théatre, eft terminée par la traduction du fixieme chapitre de la poétique d'Ariftote; ce chapitre fur la tragédie malgré la traduiou & les remarques du fçavánt Dacier & du judicieux abbé le Batteux offroit encore des difficultés. L'abbé Auger les a refolues par l'examen le mieux réfléchi &' par les explications les plus faines & les plus précifes.

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Après avoir donné une idée du dernier ou vrage de l'abbé Auger, après avoir parlé de fes autres productions, de fes qualités morales & élevé quelques cyprès autour de sa tombe nous ne pouvons mieux terminer cet article qu'en citant les vers que lui ont fait deux hommes de lettres diftingués, fes amis les plus intimes.

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Sur M. l'abbé AUGER

Voici l'auteur qui réunit

Le cœur, les mœurs, le don d'écrire,
Que jamais on n'entend médire,

De qui perfonae ae médit.

Par M. SELIS.

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