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vienne à devenir de lui-même un très médiocre botaniste, c'est une assertion ridicule à faire, et une entreprise impossible à exécuter. Il s'agit de savoir si trois cents ans d'études et d'observations doivent être perdus pour la botanique, si trois cents volumes de figures et de descriptions doivent être jetés au feu, si les connoissances acquises par tous les savants qui ont consacré leur bourse, leur vie, et leurs veilles, à des voyages immenses, coûteux, pénibles, et périlleux, doivent être inutiles à leurs successeurs, et si chacun, partant toujours de zéro pour son premier point, pourra parvenir de lui-même aux mêmes connoissances qu'une longue suite de recherches et d'études a répandues dans la masse du genre humain. Si cela n'est pas, et que la troisième et plus aimable partie de l'histoire naturelle mérite l'attention des curieux, qu'on me dise comment on s'y prendra pour faire usage des connoissances ci-devant acquises, si l'on ne commence par apprendre la langue des auteurs, et par savoir à quels objets se rapportent les noms employés par chacun d'eux. Admettre l'étude de la botanique, et rejeter celle de la nomenclature, c'est donc tomber dans la plus absurde contradiction.

FRAGMENTS

POUR

UN DICTIONNAIRE

DES TERMES

D'USAGE EN BOTANIQUE.

ABRUPTE. On donne l'épithète d'Abrupte aux feuilles pinnées, au sommet desquelles manque la foliole impaire terminale qu'elles ont ordinai

rement.

ABREUVOIRS, où gouttières. Trous qui se forment dans le bois pourri des chicots, et qui, retenant l'eau des pluies, pourrissent enfin le reste du tronc.

ACAULIS, sans tige.

AIGRETTE. Touffe de filaments simples ou plumeux qui couronnent les semences dans plusieurs genres de composées et d'autres fleurs. L'Aigrette est ou sessile, c'est-à-dire immédiatement attachée autour de l'embryon quila porte, ou pédiculée, c'est-à-dire portée par un pied appelé en latin stipes, qui la tient élevée audessus de l'embryon. L'Aigrette sert d'abord de calice au fleuron, ensuite elle le pousse et le

chasse à mesure qu'il se fane, pour qu'il ne reste pas sous la semence et ne l'empêche pas de murir; elle garantit cette même semence nue de l'eau de la pluie qui pourroit la pourrir ; et lorsque la semence est mûre, elle lui sert d'aile pour être portée et disséminée au loin par les

vents.

AILÉE. Une feuille composée de deux folioles opposées sur le même pétiole s'appelle feuille ailée.

AISSELLE. Angle aigu ou droit, formé par une branche sur une autre branche, ou sur la tige, ou par une feuille sur une branche.

AMANDE. Semence enfermée dans un noyau. ANDROGYNE. Qui porte des fleurs mâles et des fleurs femelles sur le même pied. Ces mots androgyne et monoïque signifient absolument la même chose excepté que dans le premier on fait plus d'attention au différent sexe des fleurs; et dans le second, à leur assemblage sur le même individu.

ANGIOSPERME, à semences enveloppées. Ceterme d'angiosperme convient également aux fruits à capsule et aux fruits à baie.

ANTHÈRE. Capsule ou boîte portée par le filet de l'étamine, et qui, s'ouvrant au moment de la fécondation, répand la poussière prolifique.

ANTHOLOGIE. Discours sur les fleurs. C'est le titre d'un livre de Pontedera, dans lequel il combat de toute sa force le systême sexuel qu'il eût sans doute adopté lui-même, si les écrits

de Vaillant et de Linnæus avoient précédé le

sien.

APHRODITES. M. Adanson donne ce nom à des animaux dont chaque individu reproduit son semblable par la génération, mais sans aucun acte extérieur de copulation ou de fécondation, tels que quelques pucerons, les conques, la plupart des vers sans sexe, les insectes qui se reproduisent sans génération, mais par la section d'une partie de leur corps. En ce sens, En ce sens, les plantes qui se multiplient par boutures et par caïeux peuvent être appelées aussi aphrodites. Cette irrégularité, si contraire à la marche ordinaire de la nature, offre bien des difficultés à la définition de l'espèce: est-ce qu'à proprement parler il n'existeroit point d'espèces dans la nature, mais seulement des individus? Mais on peut douter, je crois, s'il est des plantes absolument aphrodites, c'est-à-dire qui n'ont réellement point de sexe et ne peuvent se multiplier par copulation. Au reste, il y a cette différence entre ces deux mots aphrodite et asexe, que le premier s'applique aux plantes qui, n'ayant point de sexe, ne laissent pas de multiplier, au lieu que l'autre ne convient qu'à celles qui sont neutres ou stériles, et incapables de reproduire leur semblable.

APHYLLE. On pourroit dire effeuillé; mais ef feuillé signifie dont on a ôté les feuilles, et aphylle, qui n'en a point.

ARBRE. Plante d'une grandeur considérable,

qui n'a qu'un seul et principal tronc divisé en maîtresses branches.

ARBRISSEAU. Plante ligneuse de moindre taille que l'arbre, laquelle se divise ordinairement dès la racine en plusieurs tiges. Les arbres et les arbrisseaux poussent, en automne, des boutons dans les aisselles des feuilles, qui se développent dans le printemps et s'épanouissent en fleurs et en fruits différence qui les distingue des sousarbrisseaux.

ARTICULÉ. Tige, racines, feuilles, silique: se dit lorsque quelqu'une de ces parties de la plante se trouve coupée par des noeuds distribués de distance en distance.

AXILLAIRE. Qui sort d'une aisselle.

BAIE. Fruit charnu ou succulent à une ou plusieurs loges.

BALE. Calice dans les graminées.

BOULON. Groupe de fleurettes amassées en tête. BOURGEON. Germe des feuilles et des branches. BOUTON. Germe des fleurs.

BOUTURE. Est une jeune branche que l'on coupe à certains arbres moelleux, tels que le figuier, le saule, le cognassier, laquelle reprend en terre sans racine. La réussite des boutures dépend plutôt de leur facilité à produire des racines, que de l'abondance de la moelle des branches; car l'oranger, le bouis, l'if, et la sabine, qui ont peu de moelle, reprennent facilement de bouture.

BRANCHES. Bras pliants et élastiques du corps

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