MANUFACTURE DE BEAUVAIS.

MM. GRAU DE Saint-Vincent, administrateur, dirige la manufacture depuis quatorze ans avec un zèle intelligent et une activité au-dessus de tout éloge. Les travaux importants exécutés par cet établissement pendant cette période, et dont la plupart ont figuré aux expositions publiques du Louvre, témoignent de l'heureuse impulsion donnée au travail par une bonne direction et par des encouragements répartis avec équité et discernement.

DESROY, inspecteur des travaux, l'un des artistes les plus distingués de la manufacture.

CHEVALIER (Eugène), surveillant, premier artiste de la manufacture, a reçu la médaille d'or et des mentions honorables chaque année. MILICE (Auguste) id., sujet remarquable (médaille d'or en 1844, et mentions honorables depuis plusieurs années).

MONCOMBLE, id., artiste distingué (mention honorable en 1843 et 1845). CESAR, id., sujet d'un mérite distingué (mention honorable en 1843 et 1845).

LEFEVRE (Génie), artiste (l'un des plus remarquables de la manufacture, a obtenu des mentions honorables en 1843 et 1845).

MILICE (Rigobert), id. des plus distingués (médaille d'or en 1844 et mentions honorables depuis plusieurs années).

PREJAN (Louis), id., très-méritant (mention honorable en 1845). DANGOISSE (Octave), id., artiste encore très-jeune et déjà distingué (mention honorable en 1843, médaille en 1845).

CREPIN, id., très-soigneux (mention honorable en 1845).

DOBIGNY (Onésime), iḍ., très-soigneux (mention honorable en 1845). Les employés, artistes, ouvriers et élèves de la manufacture de Beauvais sont au nombre de 75 à 80.

Les traitements et salaires s'élèvent annuellement à la somme d'environ 72 à 75,000 francs.

Les dépenses du matériel s'élèvent annuellement à environ 25,000 francs.

La dépense totale de la manufacture, personnel et matériel, est d'environ 100,000 francs.

Le palais du Louvre renferme les collections d'objets d'art, les plus belles et les plus complètes qu'il y ait au monde. Outre les Musées d'ANTIQUITÉS indiennes, chinoises, égyptiennes, grecques, romaines, du moyen âge et de la Renaissance, le Louvre contient :

-Un MUSÉE DE MARBRES ANTIQUES, dont le catalogue, rédigé par M. de Clarac, est ainsi classé :

Statues égyptiennes.

Grecques et romaines en marbre.

Statues en porphyre, de couleur, groupes, frag

18

227

30

17

180

90

202

288

192

Romains. .

Inscriptions hieroglyphiques, inscriptions grecques

et latines.

Colonnes, sarcophages, coupes, etc

Les statues les plus célèbres sont la Vénus de Milo, découverte en 1820 sur l'ancienne Mélos; la Vénus d'Arles, restaurée par Girardon; la Vénus accroupie, la Vénus génitrix, le Gladiateur, d'Agasias d'Ephèse, que Winkelmann considérait comme la statue la plus ancienne, avec le nom du sculpteur; la Diane à la Biche, dont la jambe a été restaurée par Barthélemy Prieur; la Polymnie, restaurée par Augustin Penna; la Pallas de Velletri, Hermaphrodite, restauré par Belernin; le Faune à l'Enfant, trouvé, au seizième siècle, sur l'emplacement des fameux jardins de Salluste, etc.

-Un MUSÉE DE MARBRES ET BRONZES MODERNES depuis la Renaissance. On y remarque les deux Esclaves de Michel-Ange, la Diane à la Biche de Jean Goujon, les Trois Grâces de Germain Pilon, le Milon de Crotone et le Diogène du Puget, Psyché et l'Amour de Canova, etc.

Le MUSÉE DES TABLEAUX, comprenant plus de 1,400 tableaux catalogués, parmi lesquels: 24 Lesueur, outre la collection de saint Bruno, 16 Claude Lorrain, 40 Poussin, 11 Berghem, 6 AIbert Cuyp, 11 Gérard Dow, 22 Van Dyck, 3 Van Eyck, 10 Holbein, 2 Peeter de Hoog, 10 Van Huysum, 9 Karel Dujardin, 3 Lucas de Leyde, 8 Metzu, 4 François Mieris, 7 Adrien Ostade, 2 Paul Potter, 17 Rembrandt, 42 Rubens, y compris la série des Médicis, 6 Ruysdael, 14 Teniers, 4 Terburg, 6 Adrien Van Velde, 11 Philippe Wouvermans, 20 Albane, 4 Andre del Sarte, 3 Bellin, 4 Caravage, 26 Annibal Carrache, 3 Corrége, dont l'Antiope et le Mariage de sainte Catherine, 14 Dominiquin, 1 Ribera, l'Adoration des Bergers, 2 Fra Bartolomeo, 6 Garofolo, 4 Giorgione, 1 Giotto, 13 Guerchin, 23 Guide, 6 Jules Romain, 9 Léonard, dont la Joconde, 4 Mantegna, 8 Murillo, 2 Parmesan, 12 Paolo Veronèse, dont les Noces de Cana, 5 Perugin, 15 Raphaël, la Sainte Famille de 1518, faite pour François Ier, la Belle Jardinière, Saint Michel, etc., 2 Sébastien del Piombo, 6 Tintoret, 22 Titien, dont le portrait de sa maîtresse, 1 Velasquez, etc.

- Un MUSÉE DE PEINTURE ESPAGNOLE, réuni, en 1836, par les soins de M. le baron Taylor; environ 450 numéros. 22 tableaux attribués à Alonzo Cano, 9 portraits d'Alonzo Sanchez Coello, 13 tableaux attribués à Herrera le Vieux, 6 attribués à Juan de Joanes, 3 à Morales, 38 Murillo, dont son portrait, payé 50,000 fr., le portrait de l'Homme au Chien, le Saint Bonaventure écrivant ses Mémoires après sa mort, etc., 25 Ribera, dont le Martyre de saint Barthélemy, le Combat d'Hercule et du Centaure, le Caton se déchirant les entrailles, etc., 19 tableaux attribués à Velasquez, dont l'Adoration des Bergers, payé 100,000 fr., et le charmant portrait de Velasquez lui-même, en esquisse, 65 tableaux attribués à Zurbaran, sans compter 16 petits martyrs; le plus célèbre de ces tableaux est le Moine à la tête de mort.

-Le MUSEE STANDISH, légué au roi par lord Standish, collection très-mêlée, où ressortent pourtant quelques Murillo originaux.

—Enfin, le MUSEée des Dessins de MAITRES, contenant 1,300 dessins catalogués et exposés, et des séries innombrables de dessins renfermés dans des portefeuilles. Une grande partie provient de la vente Mariette et des autres ventes célèbres du dix-huitième siècle, au temps où l'on vendait des lots de 80 dessins de Paul Veronèse, pour 30 livres. Personne ne connaît complétement les trésors de cette collection.

Directeur du Musée : M. de Cailleux;

Conservateur des tableaux: M. Granet, peintre.

CHATEAUX DE LA LISTE CIVILE.

VERSAILLES.

Versailles représente deux époques la grande époque de Louis XIV, par son palais, ses sculptures et ses jardins, et l'époque actuelle, par son Musée historique, où les fastes de la monarchie française sont mis en tableaux. L'ancien Versailles est magnifique, et l'on voit encore beaucoup de salles conservées avec les décorations du temps. On y remarque les plafonds de Paul Veronèse, de Mignard et de François Lemoine, une foule de tableaux de Lebrun et de Van der Meulen, d'innombrables sculptures de Girardon, des Marsy, de Desjardin, l'Andromède du Puget, etc. La chapelle, construite un peu plus tard, est un bijou ciselé capricieusement. Le plafond est de Lafosse, la plupart des bas-reliefs par les Adam.

Le Musée historique, formé par la liste civile, est extrêmement curieux, quoique le plus souvent la peinture en soit détestable. On y a réuni des milliers de portraits bien authentiques, ou des copies à défaut d'originaux, depuis les peintres anonymes qui précèdent le seizième siècle jusqu'aux contemporains, en passant par Janet, Porbus, Van Dyck, Rigaud, les Vanloo, Boucher, madame Lebrun, David, Gros, Gérard, etc. C'est là aussi qu'on retrouve une partie des tableaux de l'Empire, comme le Sacre de Napoléon et la Distribution des Aigles, par David, les Pestiférés de Jaffa et quelques batailles de Gros, des batailles de Gérard, de

M. Horace Vernet, etc. M. Ary Scheffer y compte un de ses meilleurs tableaux, Charlemagne dictant les Capitulaires, et M. Delacroix deux peintures sans rivales : la Bataille de Taillebourg et le Baudouin à Constantinople.

FONTAINEBLEAU.

Le château de François Ier et de Henri II, ou plutôt de Diane de Poitiers, a été restauré en ces derniers temps. On sait quelle est la richesse, la fantaisie, la variété de cette charmante architecture de la Renaissance. Les principales galeries ont été remises à neuf intérieurement, et aujourd'hui la salle de Henri II est dans toute sa splendeur; elle est ornée, plafond et lambris, des superbes peintures du Primatice; c'est là qu'il faut voir l'illustre Florentin qui exerça tant d'influence sur l'école française au seizième siècle. Ces peintures murales du Primatice sont du plus haut style, et comparables aux plus gigantesques et aux plus sublimes créations du grand art italien. On trouve encore des Primatice dans quelques autres parties du château, et particulièrement le portrait de Diane de Poitiers, peinte toute nue, d'après nature, en Diane chasseresse; c'est un chef-d'œuvre.

Une autre salle est ornée de peintures par le Rosso, et la chapelle renferme quelques tableaux d'un beau style par Martin Freminet, peintre de Henri IV. Fontainebleau est le palais qui offre le plus de documents à l'histoire de la peinture en France au seizième siècle; car, outre les Italiens initiateurs des peintres français, comme Primatice, Rosso, Nicolo del Abbate, outre le Freminet, Fontainebleau offre aussi des peintures d'Ambroise Dubois et de quelques autres artistes presque oubliés et certainement introuvables ailleurs.

Trianon, Saint-Cloud, Neuilly, Rambouillet, Écouen, Chantilly, Eu, Dreux, ont encore de précieuses richesses en peintures et en sculptures.

MUSÉE DU LUXEMBOURG.

Au palais du Luxembourg.

Il renferme environ 150 tableaux des peintres vivants, et une cinquantaine de sculptures modernes. On a le regret de voir figu