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SEINE-ET-MARNE.

Fontainebleau. Le château.

SEINE-ET-OISE.

Versailles. Le château.

SEINE-INFÉRIEURE.

Rouen. Musée de tableaux. Excellents Jouvenet, deux Raphaël apocryphes, quelques bons tableaux de l'école française. Conservateur, M. Bellangé. Musée d'antiquités. Collection particulière de tableaux de M. Duthuy.

Eu. Galerie de tableaux historiques au château. - Société des amis des arts, avec exposition périodique.

SÈVRES (DEUX-).

Niort. Commencement de musée de tableaux; un beau portrait de Chardin.

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Avignon. Musée d'antiques et de tableaux. -Musée Calvet, tableaux, antiquités, médailles; paysages attribués à Hobbéma, à Ruysdael, au Guaspre, etc. Société des amis des arts.

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On a fondé récemment, à Alger, un musée pour y recueillir tous le

objets précieux résultant de la conquête ou des fouilles.

MUSÉES DE L'ÉTRANGER.

MUSÉES DE BELGIQUE.

La Belgique est très-riche en musées, en églises, en monuments publics et en collections particulières. Au quinzième siècle, l'école de Van Eyck; au dix-septième, l'école de Rubens, ont laissé partout des ouvrages précieux. C'est à Anvers qu'il faut voir Rubens, à Bruges Hemmelinck, à Gand et à Bruges Van Eyck. Chacune de ces villes a conservé une physionomie originale, très-intéressante à étudier. Les hôtels de ville, les édifices construits par le patriotisme municipal, un certain amour religieux de leurs traditions, donnent aux cites de Belgique un caractère très-particulier.

La Belgique possède six académies de peinture, à Anvers, à Bruxelles, à Bruges, à Gand, à Liége et à Louvain. Il y a alternativement une exposition triennale des bea ix-arts à Anvers, à Bruxelles et à Gand. Liége et Malines en ont tous les deux ans.

BRUXELLES.

LE MUSÉE DE BRUXELLES n'a pas la réputation qu'il mérite. Il se compose d'environ 500 tableaux, dont une centaine de gothiques trèsremarquables, une centaine de sculptures, bustes ou statues. Les Rubens y sont en grand nombre, quelques-uns superbes, comme la Station du Christ montant au Calvaire, le Martyre de saint Liéven, une Adoration des Mages, un Christ au Tombeau, mille fois répété, et deux portraits d'une vigueur extraordinaire, celui de l'archiduc Albert et celui de l'infante Isabelle. De Van Dyck, on admire le Martyre de saint Pierre, qui rappelle à la fois Rubens et Ribera, le Vieux Silène soutenu par un Berger et une Bacchante, un Christ en Croix, etc.; de Jordaens, trois compositions dignes de Rubens, le Saint Martin guérissant un possédé, le Triomphe du prince de Nassau et l'Automne, une des merveilles de Jordaens. Il faut citer ensuite une belle série de Philippe de Champaigne, deux tableaux de Michel Coxcie, plusieurs Crayer, de première qualité, entre autres la Péche miraculeuse et l'Assomption de sainte Catherine,

un Gérard Dow, très-fin, le Jugement dernier de Franck Floris, un portrait de Thomas Morus, par Holbein, un portrait de Rembrandt, plusieurs tableaux historiques de Sallaert, la Procession des corps de métiers de Bruxelles en 1620, et la Procession de l'Ommegang à Bruxelles, une excellente esquisse de Corneille Schut, élève de Rubens, puis Sneyders, Van Thulden, Van Tilborg, si peu connu en France, quelques Otto Venius authentiques, J.-B. Wennix, Wynants, un Calabrèse très-fougueux, Guerchin, Guide, une Sainte Catherine et l'Enfant Jésus de Paul Veronèse, un Jean de Mabuse, etc.

Les églises renferment beaucoup de sculptures en bois par Verbruggen et les maîtres du dix-septième siècle, et des tableaux de Crayer et des autres élèves de Rubens.

Un monument très-célèbre dans le pays est la fontaine du ManekenPis, au coin des rues de l'Étuve et du Chêne. Elle se compose d'une petite figure d'enfant en bronze, lequel lance éternellement de l'eau dans la vasque en pierre; ce n'est pas par l'oreille. Le bronze actuel, ouvrage du célèbre sculpteur Duquesnoy, remplaça, en 1648, la figure originaire qui était en pierre. On appelle le Maneken-Pis le plus ancien bourgeois de la ville, et on y rattache une foule de superstitions: il a été comblé d'honneurs par plusieurs souverains. L'électeur de Bavière lui donna une belle garde-robe et un valet de chambre pour le servir. Louis XV le déclara chevalier de Saint-Louis en 1747, et lui fit cadeau d'un costume complet avec épée et chapeau à plumes, pour réparer quelques insultes des grenadiers français. Le jour des kermesses annuelles, le ManekenPis est revêtu d'un de ses costumes; c'est ordinairement depuis 4830, celui d'officier de la garde nationale. En 1817, le Maneken Pis fut volé par un forçat, et remplacé plus tard solennellement sur son piédestal.

La collection la plus précieuse est celle du duc d'Aremberg, où l'on distingue un petit Paul Potter, extrêmement fin, sous verre. Rubens et Van Dyck et les meilleurs flamands et hollandais.

Les principales collections sont celles du baron de Wyckersloot (modernes), du prince de Ligne, du baron de Stassard, du baron de Reiffenberg, de M. Van Becelaere, au café des Mille Colonnes (modernes), etc.

Bruxelles compte beaucoup de peintres distingués: M. Gallait qui s'est formé en France à l'école d'Ary Scheffer, M. Verboeckoven, peintre d'animaux, etc., et plusieurs spéculateurs en tableaux, comme MM. Niewenhuysen, Héris, Leroy, pour les anciens; Couteaus, Godcharles, Lambrichs, pour les modernes, etc.

A deux lieues de Bruxelles, dans le village de Saventhun, est le fameux tableau de Van Dyck, Saint Martin donnant son manteau à un pauvre; le saint Martin est le portrait de Van Dyck, et le cheval représente celui même que Van Dyck avait reçu de Rubens. On connaît l'anecdote

de ce tableau : Van Dyck, allant en Italie, s'arrête à Saventhun, amoureux d'une belle fille, et pour continuer sa route il fait le Saint Martin, au prix de 400 florins.

A trois lieues de Bruxelles, Waterloo, avec son Lion colossal, en fonte, qui rappelle le désastre de la France.

LOUVAIN.

L'hôtel de ville de Louvain, terminé en 1493, est très-célèbre pour la richesse variée de son architecture. Le Musée, peu intéressant, contient un beau Crayer, une Adoration de Cossiers, école de Rubens, un Christ de Michel Coxcie, deux Mirvelt, et des portraits de Martin de Vos, dans la manière de Rubens. Du reste, à Louvain, comme dans toutes les villes de Belgique, il faut visiter avec soin les églises, qui offrent toujours quelques tableaux dignes d'attention, et d'excellentes sculptures en bois, dans les chaires, les stalles du chœur, les orgues, les confessionnaux, etc. On sait que les meilleurs sculpteurs en bois sont les artistes belges du dix-septième siècle.

Une des plus belles collections particulières de la Belgique est celle de M. Van der Schrieck à Louvain. C'est chez lui surtout qu'il faut voir les Cascades de Ruysdael. Son cabinet renferme environ 120 tableaux anciens, et une petite série de modernes du pays, comme M. Verboeckoven. On y trouve plusieurs belles esquisses de Rubens, deux grands portraits de Van Dyck, en pied, le duc de Nemours et un négociant d'Anvers, huit Teniers capitaux, plusieurs Rembrandt véritables, Adrien Ostade, Paul Potter, Adrien et William Van Velde, Terburg et Metzu, Cuyp et Peeter de Hoog, Berghem, Van der Werf, Wynants, Jean Steen, un Hobbéma authentique, huit Van der Neer, un Van der Heyden, de premiére beauté, Mieris, Tilborg, etc. La collection de M. Van der Schrieck serait une des plus importantes de Paris, pour le choix et pour le nombre.

M. Meynaert a la plus belle collection de médailles romaines et grecques qu'il y ait en Belgique.

ANVERS.

Anvers est la ville de Rubens. Rubens est partout à Anvers, en bronze sur la place Verte, en portrait dans toutes les maisons, en souvenir glorieux dans tous les esprits. Il n'y a point de héros qui ait laissé plus de culte dans son pays. Les ouvrages de Rubens sont partout, comme sa mémoire, à la cathédrale, au Musée, dans toutes les églises, dans les collections particulières.

LE MUSÉE D'ANVERS contient un beau tableau à volets de Quinten Metsys, dit le maréchal d'Anvers, l'Inhumation de Jésus-Christ, payé 300 florins (1) à Metzys, racheté 1,500 florins en 1577, inappréciable aujourd'hui; quatre tableaux de Michel Coxin, élève de Bernard van Orley et appelé le Raphaël flamand; quatre tableaux de François de Priendt, Franc Floris, qu'on appela aussi le Raphaël des Flandres; la suite des Anges rebelles est un tableau très-original et très-curieux, souvent reproduit par les maîtres flamands; Martin de Vos, Corneil de Vos, Simon de Vos; les Franck, François le vieux et François le jeune, Jérôme et Ambroise; c'est au musée d'Anvers qu'il faut apprendre à faire la distinction entre les de Vos et les Franck de la même famille; Cossion, élève de Corneille de Vos; Otto Vernin, le maître de Rubens, six tableaux; enfin, Rubens lui-même, dix-huit tableaux d'une beauté suprême, le Sauveur en croix entre les deux larrons, sainte Thérèse intercédant pour les âmes du purgatoire, le Sauveur mort entre les bras de son père avec le Saint-Esprit, tableau appelé la Trinité, l'Éducation de la Vierge, la Communion de saint François (on a conservé la quittance de 750 flor. pour le tableau, 17 mai 1649), l'Adoration des Mages, la répétition en petit de la Descente de croix de la cathédrale, Jésus montrant ses plaies à saint Thomas avec les deux anciens volets représentant, l'un le portrait de Nicolas Rockox, bourgmestre d'Anvers et ami de Rubens, l'autre le portrait d'Adrienne Perrez, femme de Rockox, le Sauveur descendu de la croix avec ses deux anciens volets représentant une Vierge avec l'Enfant Jésus et un saint Jean evangéliste, la Vierge, l'Enfant Jésus et saint Joseph, donné en présent par Rubens à la corporation de Saint-Luc; le Sauveur en croix et trois esquisses de décoration pour l'entrée de l'archiduc Ferdinand. La plupart de ces tableaux ont été copiés mille fois, gravés et reproduits sous toutes les formes. L'Adoration des mages est un des plus beaux de Rubens que nous connaissions. Après Rubens, six Van Dyck, six Jordaens, et tous les continuateurs de l'école, Snyders, Van Thulden, Camille Schut, Van Mol, Van Hoeck, les Seghers, les Quellinus, Thys, Boyermans, etc.

On conserve, au musée d'Anvers, la chaise de cuir que Rubens occupait à la société de Saint-Luc, avec la date 1538.

Notre-Dame (la cathédrale) est une des églises les plus magnifiques des Flandres; la tour du portail a 394 pieds de haut: au bas de cette tour est l'épitaphe de Quintin Metzis. C'est à Notre-Dame qu'on voit la célèbre Descente de croix, l'Elévation en croix et l'Assomption de la Vierge. On connait l'origine de la Descente de croix qui, en accommodement d'une concession de terrain, fut donnée par Rubens à la société

1 Le florin des Pays-Bas vaut 2 francs.

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