Images de page
PDF
ePub
[ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Bous devons regretter ce pronom qui Qui daigne à nos côtés v
Pait de la clarté dans le langage. Il
e nous reste plus à sa place que le
pronom son, sa, qui répond au suus,
a des Latins, et nous n'avons plus

ICONOGRAPHIE, s. m. du grec cixwv (eikón) image, ct

γράφειν

Tien qui répond à l'ejus. Cette disette | (graphein) écrire; celui qui est versé

anse beaucoup d'embarras dans la phrases, où le

Construction de nos mom son, sa, est souvent amphiLologique, en sorte qu'il faut quelquefois beaucoup d'attention pour ne Pas se méprendre sur le sens. ICI, n. m. C'est un nom abstrait i désigne le lieu où l'on est, le lieu plus près. Il vient, selon J. Syl, du latin ibi (y, que nos pères eiraient i), et de hic (ci). Chi pour ,, se trouve dans l'Ordène de

valerie,

par Hue de Tabaric; ce

dans la connaissance des images, des tableaux.

Ce mot n'est porté dans aucun de nos dictionnaires, sans en excepter celui de l'Académie, quoiqu'on y trouve le substantif iconographie, et l'adjectif iconographique.

« Les iconographes modernes, liton dans le Dict. de la Fable, Paris, 1810, au mot Age d'or, l'ont personnifié sous la forme d'une jeune femme, etc. »

tait donc qu'une transposition de qui n'existe que dans notre idée.

IDÉAL, ALE, adj. dérivé d'idée ;

2.

Le beau idéal, nom que nos littérateurs et nos artistes ont donné à ce beau, qui n'existe que dans notre imagination et qui surpasse la nature; nos héros de romans et de tragédies rentrent dans le beau idéal; ceux des Grecs se rapprochaient plus de la nature.

L'Académie et l'abbé Féraud prétendent que cet adjectif n'a pas de pluriel masculin. Buffon a dit des étres idéaux; et nous croyons, avec M. Laveaux, que ce pluriel peut et doit être admis.

IDÉALISER, V. « On est précipité à | chaque instant du haut des siècles sur la nouvelle du jour, et l'on arrive trop subitement d'une planète, où l'on idéalise tout ce qui est bien, sur une autre où l'on réalise tout ce qui est mal. » VILLETERQUE.

IDÉALISTE, s. m. L'Académie, qui porte le substantif idéalisme, ne dit rien du mot idéaliste, quoique Diderot se soit servi de ce terme et en ait donné la définition : « On appelle idéalistes, ces philosophes qui, n'ayant conscience que de leur existence et des sensations qui se succèdent au-dedans d'eux-mêmes, n'admettent pas autre chose. » Lettre sur les Aveugles, à l'usage de ceux qui voient, pag. 96.

IDÉE, s. f. du latin idea, venu du grec ista (idea) dont la racine est idy (idein) voir. « J'appelle idée, dit Locke, liv. 11, ch. 8, tout ce que l'esprit aperçoit en lui-même. »

« Un gouvernement parfait ne se trouve que dans le pays des idées. »

BAYLE.

Helvétius avançait des paradoxes, pour avoir le plaisir d'entendre les combattre; il appelait cela « aller à la chasse des idées. »

IDÉER, V. Les Italiens disent idearsi (s'imaginer). Le mot ideare formé par cux du mot latin et italien idea (idée) aurait pu nous donner le mot ideer. L'intéressant Mas

sicu, élève de l'abbé Sicard, a usé de

ce terme.

IDÉMISTE, s. m. du latin idem (le même).

On appelait autrefois docteurs idémistes, ceux qui, dans les assemblées, se contentaient d'opiner du bonnet, et de dire : idem, cum, etc., sans motiver leur adhésion.

IDENTITÉ, s. f. « Dieu sait si notre ambassadeur soutiendra bien l'identité du plus grand roi du monde! comme dit M. de Nevers. » Mme de Sévigné, en employant cette phrase, cite son autorité, et a un peu l'air de s'en moquer.

IDÉOLOGIE, s. f. du grec idéz (idea) idéc, dóyos (logos) discours; traité, partie de la métaphysique qui traite des idées. C'est un terme nouveau dont les logiciens ont enrichi la langue. M. de Tracy a donné le nom d'idéologie à un excellent traité qu'il a fait sur les facultés intellectuelles de l'homme.

IDÉOLOGUE, s. m. celui qui s'occupe d'idéologie. Ce terme est nouveau comme le précédent.

IDES, s. f. pl. division des mois chez les Romains, c'est-à-dire, le quinzième jour du mois de mars, de mai, de juillet et d'octobre; et le

treizième des autres mois. Ce mot Varron, vient de ce qu'en langue vient du latin idus; et idus, selon toscane iduare signifiait diviser, d'autant que les ides divisaient le mois en deux parties presque égales.

IDIOT, OTE, s. et adj. du grec ¡ôtórng (idiótés), racine: toto; (idios) propre, particulier. Les hommes qui vivent en particulier, privés du commerce de la société, n'acquièrent que fort peu de connaissances, de là le mot idiota, idiot en français pour inexpérimenté, inhabile, sot. Cicéron a dit dans son Oraison contre Verrès, touchant les statues (de signis), § 2: « In quo signa pulcherrima quatuor, summo artificio, summá nobilitate; quæ non modò istum hominem ingeniosum, atque intelligentem; verùm etiam quemvis nostrum, quos iste idiotas appellat, delectare possent. » (On y voit quatre statues d'un travail exquis, et d'une beauté à ravir, je ne dis pas Verrès

seulement, cet homme intelligent, cet habile connaisseur; mais encore chacun de nous, qu'il traite d'hommes sans goût, sans connaissance, d'idiots.)

Les acceptions des mots, dit Voltaire, changent avec le temps; idiot ne voulait dire d'abord qu'un solitaire; avec le temps il devint le synonyme de sot. »

Un auteur célèbre parmi les mystiques, avait pris par modestie le nom d'Idiot. Ne pourrait-on pas soupçonner que ce nom convient assez bien à celui qui s'en pare?

IDIOTISME, s. m. imbécillité qui

caractérise l'idiot. C'est aussi un terme de grammaire par lequel on désigne les tours particuliers à chaque langue, ou, ce qui est la même chose, les différens cas dans lesquels une langue s'écarte des lois de la grammaire générale. Si le tour appartient à la langue française, l'idiotime prendra le nom de gallicisme; si le tour appartient à la langue latine, on l'appellera latinisme; s'il est propre à la langue grecque, il se Bommera hellenisme; s'il appartient à l'hébreu, il prendra le nom. d'hébraisme. La grammaire générale est une mesure commune entre les langues; et les locutions qui s'en écartent, ne pouvant plus se rapporter à cette mesure, semblent des branches détachées du tronc. Aussi, pour les traduire dans d'autres langues, faut-il chercher un idiotisme correspendant (s'il en existe), sinon on est obligé de les courber sous les las de la grammaire générale. L'on n'a employé des idiotismes que parce que la langue dont on se servait ne présentait ni des idées assez fortes, ni assez vives pour rendre la vigueur et la vivacité de certaines idées; les idiotismes perdront donc nécessairement cette force et cette vivacité, dis qu'ils seront assujétis à la méthode grammaticale, c'est-à-dire, en cessant d'être des idiotismes.

Les tournures particulières d'une langne qu'on appelle idiotismes, si embarrassantes pour les étrangers,

ment de la grâce au langage; Pascal, Molière, Sévigné, Voltaire en fourmillent les Français trouvent aux gallicismes le charme que les Grecs trouvaient aux hellénismes; mais tout dépend de leur heureux emploi: c'est lui qui constitue le bon goût chez nous; il constituait l'urbanité chez les Latins, et l'atticisme chez les Grecs. » RIVAROL, Prospectus d'un nouv. Dict. de la lang. franç.

IDOINE, adj. du latin idoneus (particulier, propre à); c'est un

vieux mot dont on se sert encore au Palais.

plus idoines à (susceptibles de) fal«Les plus obscures familles sont

sification.» MONT. Essais.

Plusieurs disent communément
Que l'habit ne fait pas le moine;
Mais aussi voit-on bien comment,
Sans riche habit, nul n'est idoine;
Fust-on si bon que Saint Antoine,
Et aussi doux qu'une brebis,

Sans être en ordre, on perd sa peine :
Chacun porte honneur aux habits.

DE BEAULIEU, poète du comm. du xvie siècle. D'idoine, nos pères ont fait le dérivé idoineté, et du latin idoneitas le substantif idonéité, tous deux tombés en désuétude.

IDOLATRIQUE, adj. (tower,

image).

« A la Chine, des Colaos égorgent deux fois l'an, autour de la salle où l'on vénère Confutzée, des animaux dont on fait ensuite des repas. Ces cérémonies sont-elles idolatriques? sont-elles purement civiles. » VOLT.

IDOLE, s. f. du grec dwλov (éidő. lon) image.

Voyez ce portrait! qu'il est bien !
Il n'y manque que la parole.

Dites-done qu'il n'y manque rien;
Car c'est le portrait d'une idole.
IDYLLE, s. f. súdov (éidullion)
diminutif de esos ( eidos ) image.

« Le mot eldúhov, idylle, ne signifie point pastorale, il veut dire pièce détachée, petite pièce. C'est le talent de Théocrite qui a fait transporter le nom d'idylles aux pasto rales. » FIRMIN DIDOT, traduction des Bucoliques de Virgile; Discours pré

seat pourtant ce qui donne éminem- | liminaire, note au bas de la pag. 22.

Autrefois ce mot était masculin et féminin; et le masculin convenait mieux à son etymologie εἰδύλλιον, bien rendu en latin par idyllium, puisque les neutres des Grecs et des Latins sont communément masculins en français. Boileau a encore dit les idylles les plus courts, et une élégante idylle.

«Je fais idylle masculin, Messieurs de l'Académie l'ont fait féminin, et il y a apparence qu'à la fin le féminin l'emportera à cause de la terminaison. » Menagiana, tom. I, pag. 20, Amsterdam, 1713.

Cette prédiction s'est accomplie, et ce mot n'est plus aujourd'hui que du genre

féminin.

« On crut, dit Mervesin, Histoire de la Poésie françoise, pag. 17, qu'une naïve représentation du repos, de la tranquillité et de la liberté, dont on jouit à la campagne, seroit agréable à des esprits fatigués de l'embarras et de la contrainte des villes, on fit des églogues et des idylles; les premières ne traitoient que des mœurs, des occupations et des manières des villageois; les autres, plus concises, ou, pour mieux dire, les abrégés des églogues, retraçoient les jeux et les amours des bergers.

» Dans les unes et dans les autres on ne faisoit parler que des gardeurs de troupeaux; et comme ceux qui gardoient les boeufs étoient alors les plus connus, on comprit ces deux poèmes sous le nom de bucoliques. Les opinions sur l'origine de ce mais poème sont fort différentes ; tous les historiens conviennent que Théocrite a été le premier des poètes grecs qui ont écrit en ce genre. »

Le quatrain suivant, déjà un peu ancien, peint fort bien le caractère de l'idylle sous les traits d'une jeune bergère :

Je suis une jeune bergère, Qui ne sais ce que c'est qu'artifice et que fard, Qui plais sans chercher même à plaire Et qui n'ai rien de trop mignard. Mais le législateur de notre Parnasse nous en a tracé le portrait :

Telle qu'une bergère, au plus beau jour de fete, De superbes rubis ne charge point sa tête,

Et, sans mêler à l'or l'éclat des diamans,
Cueille en un champ voisin ses plus beaux ornemens;
Telle aimable en son air, mais humble dans son style,
Doit éclater sans pompe une élégante idylle.
Son ton simple et naïf n'a rien de fastuenx,
Et n'aime point l'orgueil d'un vers présomptueux,
Il faut que sa douceur flatte, chatouille, éveille,
Et jamais de grands mots n'épouvante l'oreille.
BOILEAU, Art poétique, ch. 11.

LES MOUTONS.

Idylle par Mme Deshoulières. Hélas!... Petits moutons, que vous êtes heureux! Vous paissez dans nos champs, sans soucis, sans [ alarmes ;

Aussitôt aimés qu'amoureux,

On ne vous force point à répandre des larmes;
Vous ne formez jamais d'inutiles désirs;
Dans vos tranquilles cœurs, l'amour suit la nature;
Sans ressentir ses maux, vous avez ses plaisirs;
L'ambition, l'honneur, l'intérêt, l'imposture,
Qui font tant de maux parmi nous,
Ne se rencontrent point chez vous.
Cependant, nous avons la raison pour partage,
Et vous en ignorez l'usage.
Innocens animaux, n'en soyez point jaloux;

Ce n'est pas un grand avantage.
Cette fière raison, dont on fait tant de bruit,
Contre les passions n'est pas un sûr remède;
Un

peu de vin la trouble, un enfant la séduit;
Et déchirer un cœur qui l'appelle à son aide,
Est tout l'effet qu'elle produit.
Toujours impuissante et sévère,
Elle s'oppose à tout, et ne surmonte rien.
Sous la garde de votre chien,

Vous devez beaucoup moins redouter la colère
Des loups cruels et ravissans,

Que sous l'autorité d'une telle chimère,

Nous ne devons craindre nos sens. Ne vaudroit-il mieux vivre, comme vous faites, Dans une douce oisiveté ?

pas

Ne vaudroit-il pas mieux être, comme vous êtes,
Dans une heureuse obscurité,
Que d'avoir, sans tranquillité,
Des richesses, de la naissance,
De l'esprit et de la beauté?

Ces prétendus trésors, dont on fait vanité,
Valent moins que votre indolence.
Ils nous livrent sans cesse à des soins criminels;
Par eux, plus d'un remords nous ronge.
Nous voulons les rendre éternels,
Sans songer qu'eux et nous, passerons comme un

Il n'est, dans ce vaste univers,
Rien d'assuré, rien de solide;

Des choses d'ici-bas la Fortune décide,
Selon ses caprices divers.

[songe.

Tout l'effort de notre prudence Ne peut nous dérober au moindre de ses coups. Paissez, moutons, paissez, sans règle et sans science. Malgré la trompeuse apparence,

Veus êtes plus heureux et plus sages que nous.

GLYCERE.

Idylle par M. B. Bérenger.

UN VIEILLARD.

Jeune fille au riant visage,

Que cherches-tu sous cet ombrage?

« PrécédentContinuer »