Recueil de mémoires et autres pièces de prose et de vers, qui ont été lus dans les séances de la Société des amis des sciences, des lettres, de l'agriculture et des arts, à Aix [afterw.] Mémoires de l'Académie, Volume 4

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Page 474 - Tantôt il se promène au long de ses fontaines, De qui les petits flots font luire dans les plaines L'argent de leurs ruisseaux parmi l'or des moissons ; Tantôt il se repose, avecque les bergères, Sur des lits naturels de mousse et de fougères, Qui n'ont d'autres rideaux que l'ombre des buissons. Il soupire en repos l'ennui de sa vieillesse, Dans ce même foyer où sa tendre jeunesse A vu dans le berceau ses bras...
Page 476 - S'il ne possède point ces maisons magnifiques, Ces tours, ces chapiteaux, ces superbes portiques Où la magnificence étale ses attraits, II jouit des beautés qu'ont les saisons nouvelles ; II voit de la verdure et des fleurs naturelles, Qu'en ces riches lambris l'on ne voit qu'en portraits.
Page 474 - II ne va point fouiller aux terres inconnues, A la merci des vents et des ondes chenues, Ce que nature avare a caché de trésors ; Et ne recherche point, pour honorer sa vie De plus illustre mort, ni plus digne d'envie, Que de mourir au lit où ses pères sont morts...
Page 472 - La javelle à plein poing tomber sous la faucille, Le vendangeur ployer sous le faix des paniers, Et semble qu'à l'envi les fertiles montagnes, Les humides vallons et les grasses campagnes, S'efforcent à remplir sa cave et ses greniers.
Page 470 - L'âge insensiblement nous conduit à la mort. Nous avons assez vu , sur la mer de ce monde , Errer au gré des flots notre nef vagabonde : II est temps de jouir des délices du port.
Page 476 - Agréables déserts, séjours de l'innocence, Où, loin des vanités, de la magnificence, Commence mon repos et finit mon tourment, Vallons, fleuves, rochers, plaisante solitude, Si vous fûtes témoins de mon inquiétude, Soyez-le désormais de mon contentement.
Page 472 - Roi de ses passions, il a ce qu'il désire : Son fertile domaine est son petit empire , Sa cabane est son Louvre et son Fontainebleau ; Ses champs et ses jardins sont autant de provinces , Et sans porter envie à la pompe des princes Se contente chez lui de les voir en tableau.
Page 470 - O bienheureux celui qui peut de sa mémoire Effacer pour jamais ce vain espoir de gloire, Dont l'inutile soin traverse nos plaisirs ; Et qui, loin retiré de la foule importune, Vivant dans sa maison, content de sa fortune, A, selon son pouvoir, mesuré ses désirs...
Page 476 - Crois-moi, retirons-nous hors de la multitude, Et vivons désormais loin de la servitude De ces palais dorés où tout le monde accourt : Sous un chêne élevé les arbrisseaux s'ennuient, Et devant le soleil tous les astres s'enfuient De peur d'être obligés de lui faire la cour. Après qu'on a suivi sans aucune assurance Cette vaine faveur qui nous paît...
Page 470 - Le bien de la fortune est un bien périssable; Quand on bâtit sur elle on bâtit sur le sable; Plus on est élevé, plus on court de dangers...

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