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LE

MARIAGE FORCÉ,

COMÉDIE.

Tome III.

I

SGANARELLE,

amant de Dorimene.

GERONIMO, ami de Sganarelle.

DORIMENE, fille d'Alcantor.

ALCANTOR, pere de Dorimene.
ALCIDAS, frere de Dorimene.

LYCASTE, amant de Dorimene.

PANCRACE, Docteur Ariftotélicie MARPHURIUS, Docteur Pyrrhonnien.

DEUX BOHÉMIENNES.

La Scene eft dans une Piace publique.

LE

MARIAGE FORCÉ,

COMÉDIE.

SCENE PREMIERE.

SGANARELLE, parlant à ceux qui font dans fa maison.

JE fuis de retour dans un moment. Que l'on ait

bien foin du logis, & que tout aille comme il faut. Si l'on m'apporte de l'argent, que l'on me vienne querir vîte chez le Seigneur Geronimo; & fi l'on vient m'en demander, 'qu'on dise que je suis forti & que je ne dois revenir de toute la journée.

SCENE I I.

SGANARELLE, GERONIMO.

GERONIMO, ayant entendu les dernieres paroles de Sganarelle.

VOILA un ordre fort prudent.

SGANARELLE.

Ah! Seigneur Geronimo, je vous trouve à propos, & j'allois chez vous vous chercher.

GERONIMO..

Et pour quel fujet, s'il vous plaît ?

SGANARELLE.

Pour vous communiquer une affaire que j'ai en tête, & vous prier de m'en dire votre avis.

GERONIMO.

Très-volontiers. Je fuis bien aife de cette rencontre, & nous pouvons parler ici en toute liberté.

SGANARELLE.

Mettez donc deffus, s'il vous plaît. Il s'agit d'une chofe de conféquence, que l'on m'a propofée, & il est bon de ne rien faire fans le confeil de fes amis.

GERONIM O.

Je vous fuis obligé de m'avoir choisi Vous n'avez qu'à me dire ce que c'eft.

SGANARELLE.

pour cela.

Mais, auparavant, je vous conjure de ne me point flatter du tout, & de me dire nettement votre pensée.

GERONIM O.

Je le ferai, puifque vous le voulez.

SGANARELLE.

Je ne vois rien de plus condamnable qu'un ami qui ne nous parle point franchement.

GERONIMO.

Vous avez raifon.

SGANARELLE.

Et, dans ce ficcle, on trouve peu d'amis fin

ceres.

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Promettez-moi donc, Seigneur Geronimo, me parler avec toute forte de franchife.

GERONIMO.

Je vous le promets.

SGANARELLE.

Jurez-en votre foi.

GERONIMO.

de

Oui, foi d'ami. Dites-moi feulement votre affaire.

SGANARELLE.

C'est que je veux favoir de vous, fi je ferai bien de me marier.

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Oui, moi-même, en propre perfonne. Quel eft votre avis là-deffus?

GERONIMO.

Je vous prie, auparavant, de me dire une chose.

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Ma foi! je ne fais; mais je me porte bien.

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