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En conséquence, nous soussignés commissaires et conseillers de S. M. I. et R., notre très gracieux maître, nous nous obligeons et promettons, au nom de Sa dite M., et au nom surtout du sérénissime archiduc Mathieu, notre très gracieux maitre, et au nom de toute l'illustre maison d'Autriche, que les articles ci-dessus arrêtés entre nous et le magnifique Ali-pacha et Halil-efendi, juge de Bude, au nom du très puissant empereur des Turcs, seront observés par nous en tous points, aussi longtemps qu'ils ne seront pas violés de la part des Turcs, et comme ils devront être observés, avec une invariable fidélité, par le grand Serdar de ces derniers, leurs commandants et autres gouverneurs qu'il appartient.

En foi et en témoin de quoi pour tous ceux qu'il appartient, nous avons jugé convenable d'expédier le présent acte, que nous avons muni de nos signatures et du cachet de nos armes. Fait au camp, entre le Danube et le fleuve Sitwa, le jour de la Saint-Martin, l'an du Seigneur 1606.

1.

APPENDICE

- Convention en date de Neuhäusel le 28 mars 1608. (11 zilhidjé 1017.)

I. Un ambassadeur impérial partira de Komorn dans le terme de quarante jours et apportera 150,000 écus. Le reste de 50,000 écus sera payé à son retour.

II. Le traité de Sitwa-Torok doit rester en pleine vigueur '.

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11. Convention en date de Neuhäusel le 19 juin 1608. (5 rébiul-éwel 1017.)

Cette convention a pour objet les villages litigieux autour de Gran.

'La question de la possession de la Transylvanie, que la mort de Bocskai avait fait renaitre, retardait l'exécution du traité de SitwaTorok. Les plénipotentiaires ottomans et autrichiens se réunirent en conférence à Neuhäusel, et y conclurent la convention de 1608.

III. Convention en date du 12 mai 1612.

(11 rébiul-éwel 1021.)

La S. Porte promet de révoquer le prince de Transylvanie, Gabriel Bathory, et de le faire exécuter.

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Traité de paix en date de Vienne le 1o mai 1616. (14 rébiul-akhir 1025.)

Mathieu, par la grâce de Dieu, empereur des Romains, etc. etc. '. Quoique la paix eût été conclue à Sitwa-Torok, en 1606, entre notre très honorable frère Rodolphe II, empereur des Romains, d'heureuse mémoire, et le sérénissime sultan Ahmed, empereur des Turcs, notre voisin et ami, par les commissaires des deux parties nommés à cet effet, pour être inviolablement observée durant les vingt ans suivants; et quoique cette paix eût été confirmée par le serment mutuel desdits empereurs, beaucoup de contestations et de difficultés se sont toutefois élevées, dans la suite, tant sur le sens de ces capitulations, que sur l'exécution des stipulations faites. Dans le but d'aplanir ces difficultés et d'éclaircir les points en litige, d'une manière convenable, l'empereur des Turcs Ahmed nous avait envoyé à Vienne des ambassadeurs, porteurs de présents, et munis de pleins pouvoirs pour négocier et conclure un arrangement à ce sujet.

Nous, de notre côté, animé du désir de donner la paix à nos royaumes et provinces, et surtout à la Hongrie désolée par tant de calamités de la guerre; et voulant aplanir des difficultés qui paraissaient devoir amener la rupture de la paix; nous avions également nommé, l'année passée 1615, pour nos commissaires et munis des plus amples pouvoirs nos féaux et aimés révérendissimes, honorables et illustres sieurs François, comte Forgacz, cardinal de la Sainte Eglise romaine, primat de Hongrie, etc.; Melchior Clésel, cardinal de la Sainte Église romaine, évêque de Vienne, etc.; Jean de Mollard, baron de Reineg et Trofendorf, président du conseil de guerre, etc.; - le comte Adolphe d'Altheim,

'Le traité du 1er mai 1616 est l'instrument rectifié du premier renouvellement de la paix de Sitwa-Torok, qui avait été signé à Vienne le 1er juillet 1615 et ratifié par l'empereur Mathias en date de Prague le 1er décembre de la même année. Nous donnons l'acte de ratification qui contient les motifs des modifications faites au traité primitif, et qui porte la date de Prague le 10 mai 1616.

le comte Philippe de

le comte Ladislas Petsche, et le comte Paul Appony,

baron de Goldberg et de Murstetten, etc.; Solms, baron de Muntzenberg, etc.; grand-huissier royal de Hongrie, etc., etc. Lesdits commissaires et les plénipotentiaires de l'empereur des Turcs, les illustres Ahmed-Kiaya et Gaspard Gratiani avaient arrêté à Vienne certains articles confirmant la paix conclue, qui furent transmis à la Porte-Ottomane, et que nous avions aussi approuvés et ratifiés après les avoir reçus revêtus de la ratification de l'empereur des Turcs.

Ces articles, ainsi que les articles du traité de paix de Sitwa-Torok avaient été imprimés et publiés; mais, par l'inadvertance des écrivains et de ceux qui avaient été chargés de surveiller à l'impression, des fautes très importantes s'y étant glissées, il est devenu nécessaire de faire une nouvelle édition exacte dudit traité. Et comme les difficultés principales qui se sont élevées relativement au traité de Sitwa-Torok ont eu pour cause la différence entre la ratification de l'empereur turc, présentant parfois de l'obscurité dans les termes et le sens, et notre propre ratification qui est pourtant rédigée avec beaucoup de clarté, il a été jugé convenable de copier, mot à mot, de l'instrument de l'empereur turc les articles du traité de Vienne et de les faire imprimer. dans le but de faire cesser tout motif de contestation et d'empêcher que la différence des exemplaires turcs ne pût jamais plus être prétextée. C'est d'après la teneur de ces articles, par nous acceptés et confirmés, que nous voulons et ordonnons que la paix soit inviolablement observée à l'avenir.

Par la même raison, et afin de faire disparaitre toute obscurité dans les articles soit du traité de Sitwa-Torok que de celui de Vienne, nous voulons non seulement que les arrangements récents faits entre nos commissaires et les commissaires turcs, relativement à l'exécution desdits articles, soient annexés, au présent traité, mais nous avons aussi fait imprimer les capitulations de SitwaTorok, mot à mot, comme elles ont été ratifiées par feu l'empereur Rodolphe II, notre bien-aimé frère, le 9 décembre 1606, et telles qu'elles ont été ratifiées et tout récemment confirmées par l'empereur des Turcs à l'article second du traité de Vienne. Suit la teneur littérale desdits actes.

Articles arrétés à Vienne l'an 1616 et traduits mot à mot, en latin, de l'acte de ratification de l'empereur turc.

1° De nombreuses infractions ayant été faites, de part et d'autre, au traité de paix de Sitwa-Torok, il est nécessaire de renouveler et confirmer ce traité. Il est convenu, conséquemment, que la paix

conclue près de la Sitwa sera observée durant vingt ans, à commencer du mois de djemaziul-akhir de l'an 1024, date de ces présentes.

2° Tous les articles du traité de paix de Sitwa-Torok resteront en vigueur, suivant la teneur des capitulations qui nous ont été envoyées par l'empereur Rodolphe, munies de sa signature et de son cachet, et que nous avons acceptées avec plaisir. Nous avons également envoyé à l'empereur des Romains les capitulations accompagnées d'un acte de confirmation, qu'il a aussi acceptées avec plaisir. L'acte de ratification de l'empereur portait la date du 9 décembre de l'an 1606 de Jésus le vénérable, et de bienheureuse mémoire. Une copie des capitulations nous a été transmise afin qu'elles soient observées à la lettre. L'acte de confirmation accompagnant les capitulations que nous avons envoyées à l'empereur des Romains, et que celui-ci a accepté, portait la date de l'an 1021.

3o Les villages qui, depuis l'occupation d'Erlau, de Kanischa, de Stuhlweissenburg, de Szolnock, de Pest, de Bude, de Hatwan et d'autres châteaux-forts, ont été tributaires desdites places, continueront à l'être aussi à l'avenir.

Quant aux villages qui, de part et d'autre, ont été empêchés ou forcés de payer le tribut, contrairement à la paix de Sitwa-Torok, nos commissaires et ceux de l'empereur des Romains vérifieront quels sont ces villages et les rendront sur-le-champ à leurs seigneurs.

Pour ce qui est des villages payant le tribut aux deux parties, des commissaires, nommés de part et d'autre, vérifieront seulement quels sont les villages qui doivent payer le tribut à Novigrade et à d'autres châteaux sur les confins de l'empereur des Romains, et les noteront dans un registre, afin qu'ils ne soient pas molestés par les habitants de nos confins. Lesdits commissaires noteront dans un registre les villages payant le tribut aux deux parties, c'est-à-dire, aux châteaux de l'empereur des Romains, ainsi qu'à Gran et à d'autres châteaux, afin qu'on connaisse quels sont les villages tributaires des deux parties, et pour prévenir toute contestation qui pourrait naître à l'avenir à cause de ces villages.

Relativement aux 158 villages litigieux autour de Gran, il a été convenu que 60 de ces villages, les plus proches de Gran, seront tributaires, et qu'au demeurant cette affaire sera réglée également par les commissaires des deux parties.

Ces dernières s'engagent à n'exiger desdits villages de Gran rien

au-delà des tributs ordinaires et à ne pas les molester par d'autres demandes contraires aux anciens usages.

Les tributs que ces villages doivent payer, selon l'ancien usage, seront payés par l'entremise des juges. Si ces derniers n'apportent pas les tributs, le pacha ou bey du lieu fera aux colons une triple sommation, et, ce moyen, restant sans effet, écrira au commandant de la frontière, quel qu'il soit, de lui envoyer les juges des villages avec le tribut. Au cas, enfin, que cela aussi fût inutile, le pacha ou bey pourra employer la force pour faire venir les colons et les obliger d'une manière convenable à payer le tribut.

Les villages, dans tout le royaume de Hongrie, qui sont soumis à nous, continueront à l'être, ainsi que cela a été dit ci-dessus, et n'auront à payer rien de plus que le tribut, quel qu'il soit, qu'ils payaient anciennement.

Les commissaires, nommés de part et d'autre, fixeront les limites respectives de la Haute et Basse-Hongrie, du royaume de Croatie et de celui de Slavonie, et s'entendront entr'eux pour en rectifier et établir les bornes d'un côté et de l'autre.

4° Nous sommes convenus que tous ceux qui, de part et d'autre, auraient violė la paix, ne pouvant être punis sur l'heure, sans avoir été convaincus par des témoins de la violation commise, seront soumis, de part et d'autre, à un nouvel examen, et que bonne justice sera rendue à ce sujet dans le terme de quatre mois fixé à cet effet. Les deux parties en prennent l'engagement. Il sera maintenant vérifié de nouveau quel est le montant de la paie des soldats de Stuhlweissenburg qui a été enlevé, pour être restituė. De même, les dommages faits à Belovar seront constatés et réparés.

Il a été convenu, en outre, que les prisonniers faits de part et d'autre, après le traité de paix de Sitwa-Torok, seront mis en liberté sans aucune rançon.

5° Ahmed-Kiaya ayant exhibé une liste des palanques qui ont été construites après la conclusion de la paix, il a été convenu que les deux parties feront faire une enquête pour connaitre les palanques qui ont été construites après le traité de paix de Sitwa-Torok, et contrairement à ce traité; qu'après qu'il aura été prouvé que l'une ou l'autre de ces palanques a été construite contrairement au traité de paix, les commandants des deux parties ou des délégués de distinction, choisis ad hoc de part et d'autre, iront voir lesdites palanques, et que toutes celles qui auraient été construites par l'une et l'autre partie, en contravention du traité de paix,

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