Voilà d'étranges décisions. Le maître-école ne doit exiger aucun salaire de ses écoliers, étant, d'autre part, pourvu d'une prébende. Mais les maîtres qui le suppléent peuvent se faire payer s'ils enseignent autre chose que la morale, c'est-à-dire la grammaire, la rhétorique, la logique, etc.; ils s'abstiendront toutefois de recevoir ce qui pourrait leur être offert pour instruire les fils d'usuriers ou de voleurs. Ainsi les fils d'usuriers, de voleurs, seront instruits, par privilège, gratuitement, ou les portes des écoles leur seront fermées. Comme on le voit, la haine des usuriers faisait dire à Geoffroy des choses bien singulières. Parmi les anciens docteurs, Geoffroy cite de préférence saint Augustin et saint Jérôme; parmi les maîtres modernes, Pierre le Lombard, Prévostin, Girard, Gilbert, Bertrand et un chancelier qu'il appelle quelquefois Cancellarius Pictavensis. Ces maîtres nous sont connus. Prévostin est le chancelier de ce nom, Girard est Girard Pucelle, Gilbert est Gilbert de la Porrée. Le Cancellarias Pictavensis ne peut être que Pierre de Poitiers, chancelier de Paris, mort en 1205, dont le commentaire sur les Sentences a été publié par Hugues Mathoud. Nous n'hésitons pas davantage au sujet de maître Bertrand; c'est le successeur de Pierre de Poitiers à la chancellerie, que ses contemporains ont nommé tantôt Bertrand (1), tantôt Bernard Chabert. Mais nous ne savons pas qui Geoffroy désigne ainsi : Magister noster. Ce n'est pas, croyons-nous, Pierre le Lombard, qu'il appelle simplement Magister ou quelquefois Lombardus. Vainement, nous avons recherché dans les Sentences plusieurs des opinions qu'il attribue à ce mystérieux Magister noster, et de plus il déclare expressément dans la phrase suivante qu'il est d'une autre école que celle du Lombard : Sententiam Lombardi ad præsens prætermittimus, incedentes viam magistrorum nostrorum (2). I estimait peut-être, comme Gautier de Saint-Victor, qu'on était, dans l'école du Lombard, trop indépendant. Quoi qu'il en soit, son maître nous est inconnu. 3143 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. N° 3143 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. La somme finit au fol. 114. Le chapitre De omissione, qu'on lit à la suite, n'est pas à sa place. Il faut le transporter au fol. 56, où il doit précéder les questions De fide. Telle est l'ordonnance du manuscrit d'Avranches. pages Il suffit de mentionner sommairement deux logiques qui terminent le volume. Ils sont sans intérêt. d'extraits théo CORRESPONDANCES DU TEMPS DES ROIS-PRÊTRES PUBLIÉES AVEC AUTRES FRAGMENTS ÉPISTOLAIRES DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE PAR M. W. SPIEGELBERG. PRÉFACE. Il y a longtemps qu'en parcourant les planches des monuments de Leide et des papyrus de Turin, mon attention fut éveillée par certaines lettres qui, par leur caractèrè graphique, différaient assez sensiblement du type qui appartient à la xviii et à la xixo dynastie. Je me ressouvins de ces correspondances en copiant, il y a trois ans, à Londres, quelques fragments de lettres de même style que les documents mentionnés ci-dessus. Occupé alors par d'autres travaux, je laissai de côté toute recherche relative à ces textes curieux sous plus d'un rapport, tout en comptant y revenir un jour ou l'autre. Je me souviens encore de la joie profonde que j'éprouvai, lorsque j'eus en main les fragments de papyrus de la Bibliothèque nationale indiqués dans le catalogue par les numéros : E G. 197.198. 199. Au premier coup d'œil, les traits des papyrus de Leide, de Turin et du Musée Britannique me revinrent à la mémoire. Des recherches continuées me montrèrent bientôt que chacun de CORRESPONDANCES DU TEMPS DES ces fragments représentait une lettre complète ou mutilée, et me révélèrent qu'il y avait entre toutes ces correspondances non seulement une ressemblance extérieure, mais encore des relations de fait. L'édition de cette correspondance fait l'objet de ce volume. Je donne en premier lieu les papyrus de la Bibliothèque nationale, en y ajoutant les lettres publiées des musées de Leide et de Turin; j'ai renoncé à éditer les manuscrits inédits du Musée Britannique, sauf à m'en servir pour l'explication des autres textes. Quant aux papyrus de Leide, j'ai eu à ma disposition, en dehors des planches publiées, des photographies que je dois à la grande libéralité de la savante direction de cette illustre collection. Vu l'état des papyrus en question, ces photographies ne pouvaient être bien nettes et je dois avouer que je n'en ai guère profité. Une étude sur les originaux pourra seule encore élucider les quelques points restés obscurs dans ma transcription. que Je ne me fais aucune illusion sur la difficulté de l'œuvre j'ai entreprise. Quoique l'on puisse lire aujourd'hui sans grande peine les textes hiératiques de la xvIII et de la xix dynastie, il n'en est pas ainsi de l'hiératique cursif des temps postérieurs; de plus, l'état des originaux est souvent si mauvais, l'écriture en est souvent si usée, que j'ai dû me résigner parfois à reconstituer l'ancien texte avec des traces de signes. Dans de telles circonstances, ç'a été pour moi un vrai bonheur de trouver à la Bibliothèque nationale une administration toujours bienveillante, qui a mis ces documents pendant quelques mois à mon entière disposition. Ce m'est un devoir agréable de l'en remercier sin cèrement. Cependant, pour donner un texte correct sous tous les rapports, j'aurais dû y consacrer trois années d'étude, et je n'ai eu que trois mois. Si l'on pense que la restitution définitive du texte du papyrus Westcar a coûté à son éditeur plus de cinq ans, on comprendra que je ne considère point mon œuvre comme terminée. Il y a encore quelques passages douteux qui seront corrigés plus tard, d'autres où je n'ai rien vu sur l'original et où un autre retrouvera peut-être quelques mots. Toutefois, ce sont presque toujours des questions minutieuses de texte, qui ne m'ont point paru suffisantes pour me faire différer une publication. Ce qui m'a embarrassé beaucoup plus, c'est la méthode à suivre pour l'interprétation des textes. La littérature épistolaire égyptienne est, comme toute littérature de ce genre, assez difficile. Une lettre se rapporte à des faits connus des correspondants, mais à nous inconnus; voilà déjà de quoi arrêter très souvent. En outre, ces lettres étant d'ordre privé et ne s'adressant pa au public, mais à un personnage avec qui l'on entretenait des relations fréquentes, le style et l'écriture n'en sont pas toujours très soignés. Tous ces faits ne sont pas sans conséquences sérieuses pour une traduction. On sait avec quelle peine on traduit une correspondance copte, il n'est donc pas plus étonnant qu'une lettre du temps des Pharaons ne soit pas sans difficultés; mais elles ne sont pas insurmontables. Lorsque l'on s'apprête à la traduction d'une littérature dont je viens de signaler les désavantages, il faut toujours risquer des combinaisons. C'est ce que j'ai fait de mon mieux, cependant je ne crois pas avoir agi avec trop d'audace. Si j'ai quelque chose à me reprocher, c'est la brièveté du commentaire ajouté au texte. Une place limitée m'étant accordée pour mon travail, j'ai dû supprimer beaucoup de remarques justifiant mes traductions. Pour ne pas être forcé à trop raccourcir le commentaire, j'ai mis de côté toute une série de remarques qui se rattachaient aux formules épistolaires, auxquelles je réserve une étude spéciale qui TOME XXXIV, 2o partie. 26 IMPAIMERIE XATIONALE. CORRESPONDANCES DU TEMPS DES ROIS-PRÊTRES. |