Images de page
PDF
ePub

NOTICE

SUR

UN MANUSCRIT

D'ORLÉANS.

[blocks in formation]

1. Gautier de Coincy (†1236). Collection rédigée principalement à l'aide du Libellus de miraculis B. Mariæ Virginis in urbe Suessionensi de Hugues Farsit (Migne, Patr. lat., CLXXIX, 1778), et du De miraculis S. Marie Laudunensis de Herman de Laon (dans l'édition de Guibert de Nogent publiée par d'Achery, Migne, Patr. lat., CLVI, 961). L'œuvre de Gautier de Coincy a été publiée par l'abbé Poquet en 1857; cf. Hist. litt., XIX, 843.

2. Divers miracles de la Vierge insérés dans la continuation du poème de la Vie des Pères. Cette continuation paraît avoir été composée vers 1250 (1).

pu

3. Miracles de Notre-Dame de Chartres, par Jean Le Marchant, bliés par G. Duplessis, Chartres, 1855. Le recueil latin qu'a paraphrasé J. Le Marchant, en 1262, a été publié par M. A. Thomas, Bibl. de l'Éc. des chartes, XLII (1881), 505.

4. Dix miracles de Notre-Dame formant une série qu'on trouve insérée dans quelques manuscrits de la Vie des Pères (2),

5. Recueil d'environ soixante miracles rédigé dans la région lyonnaise vers le milieu du xe siècle, et conservé dans le ms. Bibl. nat. fr. 818, fol. 24 à 102 (3).

A ces recueils viennent s'ajouter quelques miracles isolés qui se rencontrent en divers manuscrits; par exemple, huit miracles qui se lisent à la fin du ms. Bibl. nat. fr. 375 (fol. 344 et suiv.), trois miracles dans le manuscrit de l'Arsenal 3518, fol. 89 et suiv., etc.

(1) Voir Romania, XIII, 257.

(2) La rubrique et l'incipit de chacun de ces miracles ont été publiés par M. Schwan dans la Romania, XIII, 237, d'après le manuscrit de l'Arsenal 5204, où ils occupent les folios 145 à 152. Ils se retrouvent en deux autres manuscrits du même ouvrage, l'un à la Haye, l'autre à

Bruxelles; voir Romania, XIV, 130, et
XVI, 169.

(3) J'ai publié, en 1877, l'un de ces miracles dans mon Recueil d'anciens textes, partie française, n° 25. On en trouvera trois autres dans la notice qui fait suite à celle-ci. Ces trois miracles correspondent aux no I, II, IV des fragments d'Orléans.

ANGLETERRE.

1. Adgar, autrement dit Guillaume, composa, d'après un livre de « maître Albri » trouvé par lui à Saint-Paul de Londres, un recueil dont on possède un manuscrit incomplet (Musée Brit., Egerton, 612 (1)) contenant quarante miracles, et un fragment de quatre feuillets conservé dans la bibliothèque d'Alleyn College, à Dulwich (2). D'après les recherches de M. Mussafia (3), le recueil de « maître Albri », qui ne nous est pas parvenu, aurait été en grande partie identique à un recueil composé par Guillaume de Malmesbury († 1147), dont un manuscrit est conservé dans la bibliothèque du chapitre de Salisbury. Le manuscrit Egerton est du commencement du xir siècle. Adgar composait probablement dans les dernières années du xiro.

2. Recueil de soixante miracles divisés en trois livres, composé vers le milieu du XIIe siècle. Ms. au Musée Britannique, Old Royal, 20. B. xiv (4). L'un des miracles de cette collection se rencontre isolément dans le manuscrit GG. 1. 1. de la bibliothèque de l'Université de Cambridge (5). Il résulte des recherches de M. Mussafia (6) que ce recueil anonyme a été composé d'après une collection de miracles latins analogue à celle dont Adgar a fait usage.

3. On peut considérer comme le seul reste d'un recueil rédigé en Angleterre, vers la même époque que le précédent, un feuillet relié à

[blocks in formation]

legenden (Comptes rendus de l'Académie de
Vienne, volume cité à la note précédente,
p. 18 et suiv.).

(4) Des morceaux en ont été publiés par
E. Wolter, Der Judenknabe, p. 114 et suiv.
(Suchier, Bibliotheca Normannica, II. Halle,
1879); par Neuhaus, Adgar's Marienle-
genden, pp. 2, 28 (M. Neuhaus a donné
la table de ce recueil, ibid., p. XXXVII et
suiv.); par M. Mussafia, l.c., p. 34 et suiv.
(5) J'en ai donné des extraits dans la
Romania, XV, 328.

(0) L. c., p. 17 et suiv.

5

NOTICE

SUR

UN MANUSCRIT

D'ORLEANS.

IMPRIMERIE NATIONALE

NOTICE

SUR

UN MANUSCRIT
D'ORLÉANS.

la fin du ms. Ee. 6, 30 de l'Université de Cambridge, où se lit un miracle en anglo-normand dont on ne connaît pas d'autre copie, mais dont on a plusieurs autres rédactions tant en latin qu'en français (1).

Ces divers recueils de miracles de la Vierge ne sont pas les seuls qui aient existé. Adgar, qui paraît être le plus ancien, jusqu'à présent, entre les écrivains qui ont rimé ces pieuses légendes, dit, au commencement du miracle de Théophile, que ce même récit avait été « translaté avant lui :

[ocr errors]

Maint bel sermun ai descrit,

Ci retruis un sens parfit,

Auctorizé e renumé;

Bien sai k'il ert ainz translaté,

Mais, pur ceo ke en present le truis,

Laissier nel dei ne jo ne puis.

(Éd. Neuhaus, p. 81.)

L'auteur inconnu d'un des miracles du manuscrit de l'Arsenal 3518 nous apprend qu'un certain Guiot, que d'ailleurs nous ne connaissons point (2), avait rimé des miracles de la Vierge. Voici le passage:

(Fol. 963.) D'une none tresoriere qui fu hors de s'abeïe . v. ans,
et Nostre Dame servi por li(3).

Gautiers d'Arras qui fist d'Eracle,
Et Guios, qui maint bel miracle
Traita de cele damoisele

Qui sen pere enfanta pucele,
Et Crestïens qui mout bel dist
Quant Cleget (sic) et Perchival fist,

(1) J'ai extrait de ce feuillet 71 vers que j'ai publiés dans la Romania, XV, 272-273.

(2) se pourrait que ce fût Guiot de Provins, l'auteur de la Bible (Méon, Fabl., II, 307); mais rien ne le prouve.

(3) Miracle bien connu : voir Wright, Latin stories, n° cvI; Vie des Pères, dans Méon, Nouv. Rec., II, 154; G. Warner, Miracles de Nostre Dame collected by Jean Mielot, n°LXIX (Roxburghe Club, 1885), etc.

Et li Kievres qui rimer valt (sic)
L'amor de Tristran et d'Isault,
Et d'Isaire et de Tentais (1)
Trova Rogiers de Lisais,
Et Beneois de Sainte More

De Troies translata l'estoire:

Tout cil estoient menestrel

Si bon c'or n'en sont nis.j.tel.....

NOTICE

SUR

UN MANUSCRIT
D'ORLÉANS.

[ocr errors]

II

Les fragments qui sont l'objet de la présente publication n'appartiennent vraisemblablement pas à l'œuvre de ce Guiot inconnu. Personne non plus ne pourrait affirmer qu'ils ont pour auteur le trouvère qui, avant Adgar, traduisit le miracle de Théophile. Il est du moins bien certain qu'aucun des recueils français de miracles de la Vierge qui nous sont parvenus n'est aussi ancien. Ils ont été découverts, il y a peu d'années, par M. Loiseleur, le savant bibliothécaire d'Orléans, dans la reliure d'un des livres de la bibliothèque confiée à ses soins. M. Loiseleur les communiqua à M. L. Delisle, qui voulut bien me les signaler. Je les transcrivis et je fis faire, pour la collection des facsimilés de l'École des chartes, l'héliogravure que l'on trouvera jointe au présent mémoire.

Ces fragments consistent en deux feuilles de parchemin, formant quatre feuillets à une colonne par page et faisant partie du même cahier. Les feuillets 1 et 2 se suivent, comme aussi les feuillets 3 et 4, mais il y a une lacune entre les feuillets 2 et 3. Le centre du cahier, soit au moins deux feuillets, et peut-être quatre, fait défaut. Les pages ont, dans leurs plus grandes dimensions, 14 centimètres

[merged small][ocr errors][merged small]

NOTICE

SUR

UN MANUSCRIT

D'ORLÉANS.

de haut sur 10 de large. Elles ont été rognées en leur partie supérieure, de sorte qu'il manque un vers au haut des feuillets numérotés ci-après recto et verso, 2 recto et verso, et 4 verso. De plus, tous les feuillets ont été rognés sur leur côté extérieur, à ce point qu'il manque quelques lettres à la plupart des vers écrits au verso de chacun d'eux. Chaque page devait contenir 22 vers, sauf le feuillet 4 v°, qui paraît en avoir eu 23. L'écriture, comme on en peut juger par le facsimilé ci-joint, est de la seconde moitié du XIe siècle. Elle offre en général les caractères qu'on observe en beaucoup de manuscrits exécutés en Angleterre par des scribes normands de cette époque. La disposition des vers présente une particularité qu'on observe fréquemment dans les manuscrits normands ou anglo-normands de poèmes en rimes accouplées et qui consiste en ce que le second vers de chaque couplet est un peu rentré. Je citerai, par exemple, les manuscrits du Musée Britannique, Harléien 4388 (fin du xır siècle ou commencement du XIe siècle, écrit en Angleterre) ("), du chapitre de Durham C. IV. 27 (même époque, Angleterre) (2); de l'Université de Cambridge, II. 6. 24 (milieu du XIe siècle, Normandie) (3); de la Bibliothèque Phillipps, à Cheltenham, 25155, contenant l'Histoire de Guillaume le Maréchal (milieu du xir° siècle, Angleterre); de la Bibl. nat. 2181, contenant le roman de Troie par Benoît de Sainte-More (XIIe siècle, Angleterre), etc.

A la différence de plusieurs de nos anciens manuscrits français, il n'est fait, dans nos fragments, qu'un très rare usage de l'accent: l'e est accentué dans peivre, II, 19 (voir le fac-similé), l'i dans vivre, III, 68, citet, III, 69. Il n'y a là rien que de fort ordinaire. On sait que l'accent a été employé avec plus ou moins de régularité soit pour marquer l'accent tonique, comme dans le psautier d'Oxford ou dans la vieille

(1) Décrit par Fr. Michel, Rapports au ministre (collection des Documents inédits), p. 80-90; voir notamment p. 90.

(2) Ibid., p. 205 et 219. J'ai fait reproduire en fac-similé, pour l'École des

chartes, deux pages appartenant à la partie de ce manuscrit qui renferme le Brut de Wace (n° 323 des héliogravures).

(3) Voir Notices et Extraits, XXXII, 2o partie, 77.

« PrécédentContinuer »