ont été reproduites par l'auteur lui-même à la fin de son livre, et plu- Au bas du premier feuillet, Hugolin Malabranca d'Orvieto, de l'ordre des ermites, est ainsi désigné : Reverendus doctor hujus studii, magister Hughelinus. Il avait donc le titre de maître en théologie quand eurent lieu ces vespéries. Or, comme nous l'apprend une lettre du pape en sa faveur, il n'obtint pas ce titre avant le 11 juillet 1 352 (1). En conséquence nos vespéries sont postérieures à cette date. Mais elles sont, d'autre part, antérieures à l'année 1360, puisqu'on y cite plus loin comme vivant encore Richard Fitz-Ralph, archevêque d'Armagh. Quelques mots de plus sur Hugolin Malabranca. Deux docteurs de ce nom ont été mentionnés par Elssius. Il s'agit ici du second, à qui MM. Denifle et Chatelain rapportent un commentaire sur les Sentences dont ils indiquent plusieurs manuscrits. Nous en pouvons indiquer d'autres encore, (1) Chartal. univ. Paris., t. III, p. 15. TOME XXXIV, 2o partie. 41 IMPRIMERIE NATIONALE. N° 16409 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. N° 16409 DES MISS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. dans le n° 14559 de la Bibliothèque nationale et dans le n° 164 de Bordeaux. Mais nous croyons avoir prouvé que l'attribution de ce commentaire à maître Hugolin n'est pas tout à fait exacte. Dictata scilicet, dit l'auteur, per... magistrum Hugolinum de Urbe Veleri... studui pro viribus in unum recolere et ceteris in mea lectura Sententiarum Parisius impertire (1). Ainsi l'œuvre est d'un respectueux disciple. Ce n'est peutêtre pas d'ailleurs ce commentaire des Sentences que l'on cite ici pour en combattre une proposition jugée fausse. En effet, Hugolin nous a laissé d'autres traités. Au verso du même feuillet et du feuillet 2, ainsi qu'au recto du feuillet 4, est nommé Jean de Ripa, qu'on croit de l'ordre des Mineurs. Il a fait, dit Fabricius, un commentaire sur le premier livre des Sentences que Paul de Venise a cru devoir abréger (2). Un de ses traités est dans le n° 14580 (fol. 124) de la Bibliothèque nationale; un autre dans le n° 15888 (fol. 125). D'assez nombreux extraits de ses écrits sont en outre dans le n° 16535 (fol. 191). Nous le retrouverons plus loin, dans notre volume, avançant plus d'une proposition aussitôt contestée. Il est ici désigné parmi les adversaires de Bradwardin, et on lui fait dire que l'on peut, de tel ou tel degré de l'être, s'élever à la notion du premier principe, c'est-à-dire à la notion de Dieu. Nous ne voyons pas bien en quoi cette proposition est répréhensible, et le contradicteur ne dit pas clairement pour quelle cause il ne l'accepte pas. Encore au revers du feuillet 2, ligne 16, le nom de maître Éliphat. C'est Robert Éliphat, franciscain anglais, qui professa d'abord à Paris, ensuite à Oxford. Son livre principal a pour titre : Quæstiones super mag. Sententiarum. Nous l'avons dans notre n° 15880. Au fol. 4, Jean de Bâle, de son nom de famille Hiltalinger, religieux augustin, qui fut nommé par Clément VII, le 18 septembre 1379(3), général de son ordre. Il est incidemment cité dans notre vespérie comme ayant dit : « En la personne du Christ ne se sont pas unis Dieu et l'homme, mais la divinité et l'humanité, et c'est l'association de (2) Fabricius, Bibl. med. et inf. æt., t. V, p. 220. (1) Journal des Sav., 1883, 641. l'une et de l'autre qui a produit cette substance, la personne du Christ. C'est vers l'année 1362 que Jean de Bâle émit, selon d'Argentré (1), cette proposition réaliste. Nous voyons ici qu'elle était déjà signalée comme téméraire avant l'année 1360. Disons que c'était la qualifier avec indulgence. Le plus novice des logiciens sait, en effet, que la génération d'une substance ne peut résulter de la conjonction de deux universaux. Au fol. 6, François de Pérouse, Mineur, qui, dans l'acte récent de ses vespéries, avait énoncé quelques propositions conformes à la doctrine de Bradwardin. On ne peut, lui fait-on dire, supposer, dans l'entendement divin, un état d'indifférence antérieur à toute détermination; il n'y a d'ailleurs en Dieu rien de contingent ni de successif. C'est là nier, lui répondait-on, la liberté divine. Oui, sans doute; mais on ne prouvait la liberté de Dieu qu'en subordonnant sa volonté muable à des circonstances extrinsèques, et c'était là se déclarer en faveur de Pélage contre saint Augustin. Quelques passages de cette réponse telle quelle aux dires de François de Pérouse ont été publiés par d'Argentré d'après notre manuscrit (2). Notons que ce docteur n'est mentionné parmi les écrivains de son ordre ni par Wadding ni par Sbaraglia. Il est donc probable qu'il n'a rien écrit. Mais on ne peut douter qu'il ait été Mineur. En effet, c'est ainsi que le qualifie Jean de Bâle, attestant que, pour obtenir son diplôme de maître, ce pauvre religieux se vit contraint de donner vingt francs à l'avide chancelier Grimier Boniface (3). Au feuillet 12 est cité l'écrit de Richard, archevêque d'Armagh, De paupertate Christi, et un certain Jean en contredit un passage relatif aux conséquences du péché dit originel. L'homme est-il, après ce péché, resté possesseur du domaine qu'il avait, avant ce péché, reçu de Dieu? Jean dit que oui, Richard dit que non. Cependant le contradicteur reconnaît, après un long débat, qu'il aurait fallu d'abord s'accorder sur le sens de ce mot « domaine ». Quoi qu'il en soit, ce n'est là qu'une (1) Collect. judic., t. 1, p. 380.—(2) Ibid., p. 335.-) Chart. univ. Paris., t. III, p. 412. N° 16409 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. N° 16409 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. question incidente. Pour ce qui regarde la question principale, la conclusion formelle est que toute puissance légitime est un don gracieux de la volonté divine. La deuxième pièce est le bref compte rendu d'une aulique. On appelait aulique l'acte qui succédait aux vespéries. C'était encore un débat solennel, qui, le plus souvent, avait lieu dans une salle de l'évêché, in aula episcopi, quelquefois in aula Sorbonæ, plus rarement dans le domicile même du licencié, in aula propria (1). Notre pièce a pour titre : Quæstio disputata in aula propria. Le licencié que nomme la pièce, Étienne de Chaumont, étant chapelain perpétuel de la chapelle de Saint-Martin-des-Orges (2), c'est probablement en ce lieu qu'il subit l'épreuve de l'aulique, vers l'année 1373. Quoi qu'il en soit, voici l'énoncé de la thèse par lui présentée : Utrum absque divina gratia juste quis operatur; et sa conclusion est que, si la cause efficiente de telle action bonne est, il l'accorde, notre volonté, notre volonté n'a pas été dans ce cas déterminée par elle-même, ne pouvant, sans la grâce, être portée vers le bien. Telle était alors la doctrine officielle de tous les maîtres. Quelques-uns, peut-être, se gardant de le dire, pensaient autrement. Étienne de Chaumont fut dans la suite, en 1384, lieutenant du doyen de la Faculté de théologie, curé de Saint-Severin (3), puis sous-proviseur de la Sorbonne, et mourut le 28 février 1400 (4). En mourant, il léguait à cette maison une copie des Quæstiones de Robert Éliphat. C'est aujourd'hui notre no 15880 (5). Au folio 23, Infra scripta valent pro resumpta. « Au commencement de l'année scolaire qui suivait le jubilé (6), le nouveau maître prenait possession de la régence dans un acte appelé resompte. Il posait de nouveau la question qu'il avait résolue dans son aulique (7). » D'où ce mot resumpta. Or la question ici posée étant celle qu'a précédemment traitée, (1) Chart. univ. Paris., t. II, sect. I, (2) Chart. univ. Paris., t. III, p. 176. (5) Franklin, La Sorbonne, p. 63. (6) L'année de la licence était dite l'année du jubilé. Ch. Thurot, Organ. de l'ens., p. 152. (") Ch. Thurot, Organ. de l'ens., p. 156. dans son aulique, le licencié Étienne de Chaumont, nous avons lieu de croire que cette resompte est la sienne. Elle n'a, du reste, qu'un faible intérêt. Jean de Buckingham, futur évêque de Lincoln, ayant jugé trop absolue la doctrine de Bradwardin sur la grâce prévenante, s'est efforcé de démontrer que la prédestination et la prescience divines laissent à l'homme la liberté de contradiction. Ce sont les arguments de ces deux théologiens que le nouveau maître oppose les uns aux autres. Enfin il conclut contre Bradwardin, mais en des termes qui laissent voir à quel point ses arguments l'embarrassent. L'homme, dit-il, aurait pu, dans -tel instant, ne pas vouloir ce qu'il a voulu; en conséquence Dieu aurait pu ne pas le déterminer à faire ce qu'il a fait. Ainsi le principe de l'intervention divine est sauvé; mais on persiste à contredire Bradwardin quand on suppose que, dans tel instant, Dieu pouvait agir ou ne pas agir de telle façon sur la volonté de l'homme. Or il n'y a dans l'intervention de Dieu, selon Bradwardin, rien de contingent. Au fol. 27 (au fol. 12 du no 16408): Carmelita, Prædicator et Simon acceperunt de materiis morabilus primi articuli, scilicet de regula actuum nostrorum. Mais ce premier article, concernant la règle de nos actes, n'est pas la matière du débat dont nous avons ici le procès-verbal. Ce procès-verbal commence par un deuxième article, que suivent plusieurs autres, et dont l'objet commun est de rechercher si Dieu peut ou ne peut pas améliorer le monde par lui créé. Nous n'avons l'éque noncé des conclusions qui doivent avoir été logiquement démontrées les trois interlocuteurs; la démonstration nous manque. D'Argenpar tré n'ayant rien transcrit de cette controverse, cela prouve qu'il n'y a rencontré de notables erreurs. Il y a pourtant plus d'une proposition étrange ou suspecte. Comment, par exemple, Simon a-t-il justifié ce corollaire: Non bonum esse bonum est ? Et celui-ci : Quod aliquando melius est allegare dicta gentilium quam christianorum? pas Ce Simon était chanoine du Val-des-Écoliers, et le frère Prêcheur s'appelait Évrard. Le carme n'est pas nommé. Les conclusions d'Évrard veulent être remarquées. La différence N° 16409 DES MSS. LATINS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. |