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NATIONALE.

esse, aut etiam judicium de non faciendo hujusmodi actum esse, et ista stare quæ omnia sine peccato esse non possunt; igitur Deus vult peccatum esse et est causa peccati. Item hæc est vera : Antichristus peccabit; et non a se est vera; et non ab alio, igitur ab Antichristo aut ejus peccato, quia nundum sunt, nec ab aliquo alio quam Deo, cum Deus sit cujuslibet veritas, ut dicit Magister, libro I, LA BIBLIOTHÈQue dist. XLVI, cap. 13. Igitur Deus est causa quare hæc est vera : Antichristus peccabit; igitur est causa quare sic, et sicut significatur per illam; nam idem est propositionem aliquam esse veram, et sic esse, etc. Ad idem, cujuslibet esse et non esse, tam positivi quam privativi, et generaliter cujuscumque cujus est aliqua causa, Dei volutio est causa prima; aliter non esset causa universalis omnium; igitur est causa esse peccatum dum peccatum est, et non esse ejus dum non est, aut horum non est aliqua causa. Ad idem, Deus potest justitiam peccato oppositam destruere et adnihilare in aliquo illam habente; quo facto ille est in peccato, et non ab alio quam a Deo; igitur Deus potest esse causa peccati. Ad idem, Deus vult hoc fore demerito, actu peccati, non solum voluntate permissionis, imo voluntate beneplaciti, quia positive ad hoc concurrit. Sed posset dici quod bene vult istum actum esse et fieri, sed non ab isto. Sed contra : vult istum actum esse, ergo vult actum istum fieri; igitur vult ipsum fieri ab aliquo et non ab alio quam ab eo a quo fit; igitur vult aliquem ipsum facere et non alium quam illum qui ipsum facit; igitur vult facere talem actum, et hoc est ipsum peccare(1).

Les arguments que notre auteur entend réfuter sont tous énoncés, en des termes très peu différents, dans un écrit anonyme dont on peut lire un fragment dans la Collection de d'Argentré, t. I, p. 345 et suiv. Or, quelques-uns de ces arguments ayant été déférés à l'examen des docteurs et condamnés en 1347 sous le nom de Jean de Méricourt, d'Argentré a cru devoir attribuer à ce théologien téméraire le traité dont il publiait une partie considérable d'après le no 987 de la Sorbonne. L'auteur inconnu du livre que nous avons sous les yeux paraît s'adresser plutôt à Bradwardin et à Grégoire de Rimini.

Nous avons achevé la description de cet intéressant volume, et, après avoir signalé les utiles informations qu'y trouveront les futurs continuateurs de notre Histoire littéraire, nous pourrions ne rien ajou

(1) Fol. 186.

TOME XXXIV, 2° partie.

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IMPRIMERIE

NATIONALE.

N° 16409

DES

MSS. LATINS

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N° 16409

DES

MSS. LATINS

DE

LA BIBLIOTHÈQUE
NATIONALE.

ter à cette description sommaire. Cependant nous éprouvons le besoin de communiquer une remarque que nous avons constamment faite en la rédigeant.

On peut dire que la métaphysique et la théologie ont pour limite, deorsum et sursum, la notion pure de Dieu. Mais leur reconnaît-on un plus vaste domaine, il faut alors autoriser la logique à leur y faire compagnie. Elles l'inviteront même, en le parcourant, à marcher devant elles, ne pouvant faire un pas si elle ne les guide. Mais cette compagne nécessaire a le ton impérieux, et l'on ne peut guère ne pas se compromettre en la suivant avec la docilité qu'elle exige. C'est ainsi qu'elle a fait grand tort à la théologie en l'engageant dans le dédale de tant de problèmes insolubles. Après avoir lu les comptes rendus de tous ces débats entre des théologiens pourvus d'arguments d'un égal poids en faveur des conclusions les plus contraires, on se demande lesquelles sont acceptables et lesquelles ne le sont pas. C'est la question que l'Église elle-même ne tarda pas à s'adresser, et, répudiant alors avec effroi toute théologie contentieuse, elle se précipita, les yeux fermés, dans le mysticisme. Le manifeste de cette fougueuse réaction est le livre que nous appelons aujourd'hui l'Imitation de Jésus-Christ.

NOTICE

DES MANUSCRITS COPTES

DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE

RENFERMANT

DES TEXTES BILINGUES DU NOUVEAU TESTAMENT,

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PAR

M. É. AMÉLINEAU.

Parmi les parchemins coptes acquis, il y a envíron neuf ans, par la Bibliothèque nationale, il s'en trouve un certain nombre composés de fragments appartenant aux livres de l'Écriture, Ancien et Nouveau Testament (1). Ces parchemins fragmentaires ont été réunis en plusieurs volumes cotés provisoirement 1 29 avec un sous-chiffre, de 1 jusqu'à 30 et quelques, en attendant que la publication du catalogue que j'ai eu l'honneur de faire permette de leur donner un autre numéro qui leur assignera une place plus méthodique. Ces manuscrits de l'Écriture et un certain nombre d'autres qui ont reçu des Coptes le nom de Kataméros, parce que les divers livres de l'Écriture s'y trouvaient sectionnés en quelque sorte selon les offices du jour de l'année, contiennent quelquefois, outre le texte copte de l'Écriture, le texte grec de certains passages de ces mêmes livres. Le texte grec est ordinairement disposé au verso, quand le recto contient le texte copte. Il y a certaines exceptions que je ferai observer en décrivant chaque manuscrit. Outre ces fragments bilingues, les parchemins coptes de la Bibliothèque nationale

(1) Ce sont les numéros 129', 129, 1293, 129, 129, 129 ̊, 129′, 1298, 129 ̊, 1291o, 129", 129, 12920, 129"; mais les trois premiers ne contiennent pas de fragments du Nouveau Testament.

contiennent aussi certains fragments écrits seulement en grec et nous ayant ainsi conservé le texte grec seul, sans qu'il soit accompagné du LA BIBLIOTHÈQUE texte copte. La pagination de la plus grande partie de ces fragments

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montre qu'ils faisaient partie de volumes entiers qui devaient contenir tout ou partie du Nouveau Testament; quand ils ont fait partie d'un Kataméros, on le discerne facilement à cause des indications liturgiques accompagnant le texte.

MSS. COPTES

Dans la description que je vais faire de chaque fragment, j'aurai bien soin de grouper ensemble les manuscrits qui contenaient d'une manière suivie les livres de l'Écriture, rejetant à la seconde place ceux qui contenaient seulement les fragments des mêmes livres qu'on devait lire aux offices des diverses fêtes de l'année. Tous les fragments que je vais avoir à étudier appartiennent au Nouveau Testament. Je me contenterai seulement de réunir dans une même description les feuillets appartenant évidemment au même manuscrit, quoiqu'ils puissent être séparés par leur contenu, puisque d'autres feuillets peuvent nous avoir conservé des fragments de chapitres qui occuperaient une partie de la place intermédiaire.

Il semble qu'avant d'aborder la description de chaque fragment, je devrais exposer la condition dans laquelle il se trouve par rapport à son origine, à sa date, à son écriture et à quantité d'autres questions qui s'y rattacheraient; mais, outre que je ne sais rien, absolument rien sur certaines de ces questions, pour les autres, je n'y pourrais répondre que par des à peu près, et j'aime mieux m'abstenir, espérant que tôt ou tard l'occasion s'offrira à moi d'étudier avec tous les développements qu'elle comporte la difficile question des parchemins écrits en lettres onciales. Ce qui est certain, c'est que les fragments en question ne sont ni du même âge ni du même type d'écriture; aucun n'est daté, et malheureusement toutes les notes finales qu'on pourrait s'attendre à trouver dans les manuscrits ont péri. Ce qui est non moins certain, c'est que tous les fragments thébains ou grecs qui composent les manuscrits divers cotés actuellement sous le n° 129 du fonds copte de la Bibliothèque nationale proviennent du seul monastère de Schenoudi,

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situé sur la rive gauche du Nil, en face d'Akhmîm, et connu sous le nom de Monastère blanc. Cette origine n'est point l'origine première : certains des fragments, ou même certaines œuvres complètes qui nous sont LA BIBLIOTHÈQUE parvenues, qui se trouvent actuellement soit à Paris, soit à Naples, soit sans doute dans d'autres grandes bibliothèques de l'Europe, nous disent dans les notes finales dont je parlais tout à l'heure que certains des volumes qui composaient la bibliothèque de ce monastère étaient des dons faits par les fidèles désireux d'obtenir la protection de Schenoudi, qui a forcé les portes du Synaxare copte (1), d'après l'habitude prise de très bonne heure par les Coptes de faire don de livres religieux à certaines églises célèbres en vue d'obtenir des indulgences, et leurs auteurs composèrent même un sermon attribué à saint Cyrille pour appuyer cette coutume et la faire entrer dans les mœurs populaires (2). Ainsi plusieurs des volumes ou fragments de volumes qui composent la collection de la Bibliothèque nationale proviennent du village de Toutôn (3), en copte TOYTON, en arabe bb, dans le Fayoum, où s'était établie et propagée une école de calligraphie qui dura, tout au moins, jusqu'au xe siècle.

Je ne pourrais donc attribuer une date certaine aux fragments dont il est ici question que si ces fragments étaient datés; or de tous les manuscrits de l'Écriture que nous possédions en langue copte, un seul est daté, c'est le manuscrit du livre de Tobie qui se trouve à la Propagande de Rome, manuscrit qui, pour moi, est visiblement assez récent et dont la date est d'ailleurs donnée d'une manière tellement extraordinaire qu'elle éveille du coup l'attention et paraît tout au moins incertaine à qui veut l'examiner de près (^). Pour savoir la date à laquelle ont été écrits les fragments qui composent les autres volumes, il faut

(1) La fête de Schenoudi se célèbre au jour anniversaire de sa mort, à savoir le septième jour du mois d'Épiphi, en arabe Abib, lequel correspond au 2 juillet.

(2) Cf. É. Amélineau, Monuments pour servir à l'histoire de l'Égypte chrétienne,

dans le tome V des Mémoires de la mission
française permanente du Caire, p. 165-195.
(3) Cf. É. Amélineau, La géographie de
l'Égypte à l'époque copte, p. 528-530.

(4) Cf. Zoëga, Cat. cod. copt., p. 174-175,
n° XI.

MSS. COPTES

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