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MSS. COPTES

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de même l'a se rapproche beaucoup de la forme que j'ai déjà indiquée, mais les lettres €, c n'ont pas leurs extrémités faites comme précédemment; les parties initiale ou finale sont arrondies avec assez d'art. LA BIBLIOTHÈQUE Le k se divise en deux parties, comme plus haut; par contre le ž est plus mauvais que dans le manuscrit précédent, mais le a la partie médiane bien ronde. Les lettres majuscules ne commencent pas nécessairement une phrase ou même un mot. La ponctuation consiste dans le point; il n'y a aucune accentuation, mais seulement quelques signes pour indiquer la séparation de certains mots, signes très fréquemment employés dans quelques manuscrits coptes. Je serais enclin à placer la copie de ce manuscrit vers le milieu du vir siècle au plus tôt. Le manuscrit était entièrement grec.

Le manuscrit qui arrive en quatrième lieu est représenté par trois feuillets. Les deux premiers occupent les deux feuillets 49 et 65 du volume 129°. Le premier est paginé čп-Cп; le second seulement caz au recto, le verso ne portait aucune pagination. Ils faisaient partie d'un manuscrit bilingue contenant l'Évangile selon saint Jean, et sans doute un autre Évangile qui est celui de saint Luc. Le manuscrit était écrit sur deux colonnes, sans aucune réglure apparente, et chaque colonne contenait 28 lignes. Le premier feuillet est très détérioré, presque coupé par le milieu de la seconde colonne dans sa longueur; le second est intact; du troisième il ne reste que les neuf lignes inférieures. L'écriture a un bon aspect. Le z a un trait de plume à son extrémité inférieure; le κ a les deux branches réunies; le м a la même forme que dans les deux précédents manuscrits; il en est à peu près de même de la lettre à, dont la forme se rapproche de celle qui est usitée dans le premier manuscrit; les lettres e et c ont les extrémités plus fortes, non complètement arrondies, mais sans les traits que l'on remarque dans le premier manuscrit. Les y et les sont surmontés de points doubles. Les abréviations sont les mêmes qui sont usitées d'ordinaire; le N est remplacé de même par un petit trait à la fin des lignes. Le est arrondi dans sa partie médiane. Il n'y a pas de lettres majuscules. La ponctuation se réduit au point, et il n'y a pas trace d'accentuation.

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L'iotacisme est employé et donnerait lieu à de nombreuses méprises pour celui qui n'y ferait pas attention. Je placerais la copie du manuLA BIBLIOTHÈQUE Scrit dans le courant du vIIe siècle. Les trois feuillets comprennent: Jean, 1, 24-32; II, 10-17; Luc, XXI, 36-xxII, 3.

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Le cinquième manuscrit n'est représenté que par un feuillet qui occupe le 76 folio du manuscrit 129° et qui commençait un cahier, le vingt et unième, KA. Ce feuillet était paginé, mais la pagination a disparu et c'est à peine si l'on en peut apercevoir quelques traces à droite du recto. Ce feuillet est peu lisible, du moins en ce qui regarde le grec, car il faisait partie d'un manuscrit bilingue; l'encre a bavé et le parchemin est devenu transparent. Cependant il est encore facile de reconnaître le passage qu'il contient : c'est celui qui va du chap. IV, v. 52 au chap. v, v. 7 de saint Jean. L'écriture de ce fragment ressemble beaucoup à celle des fragments précédents, mais il n'est pas possible d'admettre que ce soit la même; certains traits dans la comparaison des lettres prouvent même surabondamment que ce n'est pas la même main qui a écrit par exemple le fol. 65 et le fol. 76 du ms. 129°. Dans le premier, il n'y a pas de lettres majuscules sortant des lignes et empiétant sur la marge; dans le second ces lettres existent. Le T est fait avec deux traits dans sa partie supérieure au fol. 65; au fol. 76, la partie supérieure du T n'a qu'un tout petit trait à gauche, et rien à droite. Les deux branches du κ sont séparées au lieu d'être unies. L'écriture dans ce dernier fragment est inégale. La ponctuation se borne au point; l'accentuation est nulle. Les abréviations sont les mêmes que précédemment. Je placerais ce manuscrit vers le Ix° siècle.

Le sixième manuscrit bilingue n'est représenté que par un fragment de dix lignes au bas d'un feuillet déchiré, c'est le fol. 96 du ms. 1291o. Ce fragment est écrit d'une écriture qui est peut-être la meilleure de celles que j'ai examinées jusqu'ici; elle se rapproche de celle du premier manuscrit, mais en étant plus carrée. Les traits du T sont moins grossiers, et celui de gauche est plus gros que celui de droite, les lettres e et c sont plus soignées. Les abréviations sont marquées par un trait horizontal plus accentué en chacune de ses extrémités et séparé au mi

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lieu par un trait vertical. Ce fragment, malheureusement trop court,
contient les versets 27 et 30 du chapitre xx de saint Jean.

Le septième manuscrit n'est aussi représenté que par un fragment,
coupé longitudinalement tout le long de la première colonne et n'ayant
que les quinze premières lignes de la page dans les deux colonnes. Il
occupe le fol. 198 du vol. 12910 et comprend le chap. xx de saint Jean,
v. 4-8. Il est écrit d'une grande et belle écriture avec certains enjo-
livements fantaisistes, quoique l'écriture soit foncièrement onciale et
carrée. Malheureusement les lettres ne sont pas toujours égales. Les
jambages droits des lettres qui en comportent se terminent en pointe;
les traits de certaines autres lettres, comme le T et le c, sont d'une
facture inusitée, recourbée au lieu d'être droite. Les lettres majuscules
se détachent à la marge, la ponctuation connaît l'emploi des virgules,
des points au milieu de la ligne, et l'accentuation est très précise, si-
non très exacte. Quelquefois les mots sont séparés par un petit arc
dont la branche inférieure couvre la dernière lettre du mot qui en est
affecté. Je placerais la copie du manuscrit au vin siècle.

Le huitième manuscrit est représenté par un feuillet paginé pxePA qui occupe le fol. 207 du ms. 12910. Il faisait partie d'un manuscrit grec et contient le chap. I de saint Jean, v. 2-11. A la gauche du recto on voit la lettre qui indique sans doute que le ms. comprenait neuf autres cahiers, et par conséquent que chaque cahier se composait de huit feuillets faisant 16 pages, que certaines paginations avaient été répétées deux fois, car neuf fois seize font 144. L'écriture est bien carrée, les lettres sont très grosses; les traits secondaires sont assez fins. Les majuscules empiètent sur la marge et ne commencent pas toujours une phrase. Il y a quelque fantaisie dans les traits qui terminent certaines lettres, comme le r, le c et l'e, que l'on a arrondis en appuyant davantage le calame à chaque extrémité. Les sont faits d'une manière particulière. Les jambages du к sont réunis. Le p se termine d'une manière qui montre que le calame se détachait à droite pour appuyer à gauche en traçant comme une diagonale. Les i et les y initiaux sont surmontés de deux points. La lettre N est remplacée par

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LA BIBLIOTHÈQUE

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un trait,—, à la fin des lignes, quand le mot se termine par cette lettre, comme cela a lieu pour presque tous les manuscrits coptes, et comme LA BIBLIOTHÈQUE on le voit dans les manuscrits précédents, notamment dans le premier; certaines autres lettres sont d'un œil plus petit à la fin des lignes et s'abritent sous d'autres lettres d'un œil plus grand. Les abréviations sont marquées comme à l'ordinaire par un trait dont l'extrémité gauche est plus accentuée que le reste du trait. La ponctuation comprend des points, des deux-points et des virgules. L'accentuation est marquée avec le plus grand soin et on peut voir dans la double virgule qui surmonte les lettres initiales i et y l'esprit rude fait d'une nouvelle manière. Je serais assez porté à attribuer à ce manuscrit un âge aussi reculé le viie siècle.

Le neuvième manuscrit n'est représenté que par un feuillet déchiré qui occupe le fol. 208 du manuscrit 12910. C'était aussi un manuscrit complètement grec, si l'on en juge par ce feuillet unique. Il comprend le chapitre xxv de saint Mathieu, 32-45. Il est écrit en lettres onciales assez carrées. Les lettres sont assez bien formées, mais trop souvent inégales. Le feuillet était réglé et l'on aperçoit encore les lignes entre les deux colonnes et à droite de la seconde colonne. Il contenait des dessins très fins en marge, et l'on en voit encore un à la marge gauche du verso, qui devrait être le recto, car le feuillet a été mal placé par le relieur. Des lettres majuscules se trouvent à la marge, commençant une phrase et même une division. La ponctuation employée consiste uniquement dans le point en haut. L'accentuation est marquée et les mots sont séparés quelquefois par le petit arc de cercle dont j'ai déjà parlé. La forme des lettres n'a rien de bien particulier, sauf qu'elle est quelquefois irrégulière et que le z est ainsi fait : 3. Je place la copie de ce manuscrit vers le Ixc ou le xe siècle.

Le dixième manuscrit que je dois faire connaitre contient un passage grec de la première Épître aux Corinthiens. Il est représenté par deux feuillets qui occupent les fol. 52 et 53 du manuscrit 12911. Il est aussi écrit sur deux colonnes avec cette particularité vraiment curieuse que la première colonne et les trois lignes qui commencent la seconde

ou que

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sont en grec, et que tout le reste des deux autres feuillets est en copte. Pour l'expliquer, on peut supposer ou que le scribe s'est trompé en copiant un manuscrit bilingue dont il n'aurait dû copier que le texte LA BIBLIOTHÈQUE copte, et qu'il s'est hâté de réparer son erreur quand il s'en est aperçu; le texte grec est incorporé au texte copte et après lui; par conséquent que le fragment que nous ont conservé les feuillets en question était la traduction d'un fragment copte précédent, car le texte copte qui suit le texte grec en est bien la suite. Mais je dois dire que cette hypothèse me semble peu probable à cause de la longueur du passage copte qui suit, longueur qui exclut aussi l'hypothèse d'un fragment de manuscrit liturgique. Ces feuillets étaient paginés: au premier, la pagination a disparu; au second, il n'en reste plus que le premier jambage de la première lettre, qui semblerait un M. L'écriture, qui, à première vue, semblerait assez bonne, ne laisse pas que de paraître inégale, négligée, faite d'une main peu habile, lorsqu'on l'examine d'un peu près. Les déliés sont assez fins, mais inégaux, comme si le scribe était un commençant; les pleins ne sont pas égaux non plus et affectent une forme arrondie. Le κ a ses branches détachées; les o sont de forme plutôt ovale qu'arrondie, le ▲ a une pointe à gauche terminée ou plutôt commencée par un trait appuyé. L'y et le p se terminent souvent en pointe. Les a se font par la boucle du milieu, le a sa partie médiane représentant un losange qui aurait arrondies les deux extrémités des triangles qu'on obtient par la diagonale. Les abréviations sont celles qui sont usitées d'ordinaire L' est surmonté de deux points. La ponctuation se borne au point en haut et aux deux-points. L'accentuation n'existe pas. Les majuscules ressortent à la ligne. Ce manuscrit est orné d'ornements coloriés assez fins. J'attribuerais à ce manuscrit une date oscillant entre le IXc et le xe siècle.

Avec ce fragment finissent ceux qui faisaient partie d'un manuscrit ne contenant des livres de l'Écriture; il me faut que passer maintenant à ceux qui faisaient partie des livres liturgiques en usage chez les Coptes et qui contenaient, avec les prières et les offices de jour et de nuit, certaines parties de l'Écriture divisée par tranches et que, pour cette

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