α 26. Passion et translation de saint Mamés. L'original de la vie n'est pas la passio auctore Godefrido Lingonensi episcopó» qu'ont imprimée les Bollandistes, au 17 août; c'est une légende plus ancienne qu'on trouve en de très nombreux manuscrits et qui a été imprimée dans le Sanctuarium de Mombritius, II, 68. On n'en connait aucune version romane, sauf celle-ci : De la predication monseigneur saint Mamer, et de sa passion, et coment ses cors fu aportez en Borgoigne et posez en la cité de Langres. (Fol. 268 d.) En cel tens que li emperare Aurelians fist la premeri persecusion as crestins et a sainti Egleisi, et fit comandement el trameist per tot lo mont que qi no sacrifierit as deus, que un l'oceïst a divers tormenz, en la cita de Cesairi, qui est en Capadoci, avit un noble enfant del eago de .xij. anz. Li enfes estoit appellez Mammers. Li pare et li mare de cest enfant creiont molt fermament Deu, et aviont ensegnia la lei Nostre Seignor a son fil... La vie du saint est suivie du récit de la translation de son corps, qui commence ainsi, fol. 271 c: «Per ço qar li febleta de la condition. humana no pot retroar la memoiri de les choses qi sont trespassez, « Nostre Sire donet l'us de les lettres en remeio per quei vivant les choses qi sont trapassés, et a ceuz qi sont a venir seiant presenta a lors euz « presentalment et fiaisment... (1) » Cette translation est datée à la fin, dans la traduction comme dans le texte, de l'année 1209. Je noterai, en terminant, quelques particularités linguistiques que je n'ai pas eu occasion de relever plus haut, en traitant de la langue des miracles. An précédé d'un i ou d'une mouillure devient non pas ien, comme en français, mais in: chin, 12; crestins, 12, 13, 16, 17, 19; citaïns, 14; cf. Philipon, Romania, XXII, 4; Devaux, Langue vulgaire du Dauphiné septentrional, p. 113. Pour le possessif sin, 16, voir Philipon, Romania, XV, 433. — u, o posttoniques N° 818 DES MSS. FRANÇAIS DE LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE. N° 818 DES MSS. FRANÇAIS DE NATIONALE. - se continuent en o: veïmos, nostros, preveiro, diaqueno, 2; diablos, malados, 8; FRAGMENTS INÉDITS DE L'HISTOIRE DE LOUIS XI PAR THOMAS BASIN, TIRÉS D'UN MANUSCRIT DE GOETTINGUE, PAR M. LÉOPOLD DELISLE. Parmi tous les services que Jules Quicherat a rendus aux études historiques, l'un des plus considérables est assurément le travail qu'il a consacré aux écrits de Thomas Basin, évêque de Lisieux. Ce fut en 1842 que notre maître vénéré publia dans la Bibliothèque de l'École des chartes (1) une dissertation lumineuse, où il établit par des rapprochements décisifs que l'Histoire de Charles VII et de Louis XI, mise sous le nom d'un prétendu Amelgard, prètre de Liège, était en réalité l'œuvre de Thomas Basin. Cette révélation donna une grande valeur à un ouvrage qui était, en grande partie, resté inédit, mais dont il ne fallait faire usage qu'avec beaucoup de discrétion, puisqu'il émanait d'un écrivain passionné qui avait subi les persécutions de Louis XI. L'honneur de mettre en lumière et de commenter le texte de l'Histoire de Charles VII et de Louis XI revenait de droit au critique qui en avait si finement reconnu l'origine. Quicherat accepta donc avec empressement la mission que la Société de l'Histoire de France lui confia de publier cet ouvrage, tâche délicate qu'il accomplit avec un HISTOIRE DE LOUIS XI. grand succès et dont nul autre que lui n'aurait pu si bien s'acquitter. Il n'eut malheureusement que des ressources insuffisantes pour établir son édition (1); les manuscrits anciens lui firent absolument défaut. Il n'eut à sa disposition que d'assez médiocres copies, savoir: 1o Le ms. latin 5962 de la Bibliothèque nationale, qui date seulement du XVIe siècle; 2o Les mss. latins 5963 et 9791 du mème dépôt, qui ne sont pas antérieurs au XVIIe siècle et qui ne sauraient entrer en ligne de compte, puisqu'ils sont purement et simplement la reproduction du ms. 5962. C'est à peine si quelques chapitres purent ètre comparés avec des fragments que Jacques Meyer avait insérés dans les Annales Flandriæ, imprimés en 1561, et avec ceux que Gisbert Lap avait possédés au commencement du xvir siècle, et qui furent, au moins en partie, publiés en 1698 par Anthoine Matthæus dans les Analecta veteris ævi (Leide, 1698, in-8°), t. II, p. 141. Voilà tous les textes que Quicherat avait reconnus de l'Histoire de Charles VII et de Louis XI. Nous sommes aujourd'hui beaucoup plus riches. La publication du Catalogue des manuscrits de la bibliothèque d'Utrecht nous apprit en 1887 que l'Université de cette ville avait recueilli non seulement la copie de Gisbert Lap, mais encore l'exemplaire sur lequel Gisbert Lap avait travaillé et qui remontait au xvr° siècle. Voici dans quels termes ces deux textes sont décrits par P. A. Tiele, à la page 204 du Catalogus codicum manuscriptorum bibliotheca Universitatis Rheno-Trajectina (Utrecht, 1887, in-8°): 794 (Hist. 128). Charta, fol. 30, fol, sæc. XVI, (THOMAS BASINUS episcopus Lexoviensis), fragmenta ex anonymo quodam autore Historiarum rerum gestarum temporibus Caroli VII et Ludovici, ejus filii, regum Franciæ, cet. [de motibus Trajectensibus, annis 1481-1483]. Fuit « Gisberti Lappii a Waveren 1619 ». Cum notis ejusdem. Postea in archivo ་་ (1) Histoire des règnes de Charles VII et de Louis XI par Thomas Basin, évêque de Lisieux, jusqu'ici attribuée à Amelgard, publiée pour la Société de l'Histoire de France, par J. Quicherat. Paris, 18551859. 4 vol. in-8°. provinciæ Ultrajecti... Editio operis Basini doct. J. Quicherat (t. III, p. 73, sqq.) non omnino consentit cum hoc ms. 795 (Hist. 127). Charta, fol. 30, fol. sæc. XVII. THOMAS BASINUS, Copia motuum Trajectensium sub Davide Burgundo, e suo codice ms. Historiarum de gestis Ludovici XI, regis Galliæ, in lucem producta a Gisberto Lappio a Waveren. Manu ipsius Gisberti Lappii, cum notis et additamentis ejusdem. Fuit postea Cornelii Boothii qui quædam de familia Basin adjecit et epistolam Jani Basin (procureur voor den H. Rade te Mechelen ») ad Val. van de Boort (« secretaris van de Stadt Utrecht »), 27 mart. 1524. Est apographum codicis præcedentis. Non est editum a Gisberto Lappio, sed corrupte ab Ant. Matthæo in Analectis veteris ævi (tomi I edit. 1, p. 501-586. Cf. p. 388, 389). Antea in archivo provinciæ Ultrajecti. Un peu après l'apparition du Catalogue des manuscrits d'Utrecht, le R. P. Henri Dussart signalait dans un manuscrit de la bibliothèque de Saint-Omer la copie d'un morceau considérable de l'Histoire de Thomas Basin et prouvait que cette copie avait été faite, vers l'année 1546, par Jacques Meyer, d'après un exemplaire appartenant à frère Jean Royard, cordelier de Bruges. Les observations que le P. Dussart (1) a faites sur le ms. 730 de Saint-Omer peuvent se résumer en quelques lignes. Ce manuscrit est un recueil de textes que l'historiographe Jacques Meyer avait rassemblés vers l'année 1546 et dont il a fait usage pour la composition des Annales Flandriæ. La seconde partie du volume (fol. 124-200) est remplie par des extraits de l'Histoire de Thomas Basin, en tête desquels on lit ce titre : « Ex libro fratris Joannis Royardi, minorita Brugensis, de rebus gestis Caroli VII, Francorum regis, et Ludovici XI, cujus quidem libri author nomen suum non exprimit, sed incipit sic: Carolus septimus illustris Francorum, etc. » La copie ne (1) Le dernier manuscrit de l'historien Jacques Meyer. Recherches sur le ms. 730 de la bibliothèque de Saint-Omer, par le Ce ms. P. Henri Dussart. Nouvelle édition. Saint- HISTOIRE ᎠᎬ LOUIS XI. |