OCTAVE, SILVESTRE. OCTA V E. H! Fâcheuses nouvelles pour un cour amoureux ! Dures extrémités où je me vois réduit ! Tu viens, Silvestre, d'apprendre au port , que mon pere revient? SILVESTRE. Oui. OCTAVE Qu'il arrive ce matin même ? SILVESTRE. Ce matin même. O CT A V E. Et qu'il revient dans la résolution de me marier ? SILVESTRE. Oui. O C T A V E. Avec une fille du Seigneur Géronte? SILVESTRE. Du Seigneur Géronte. O CT A V E. Et que cette fille est mandée de Tarente ici pour cela ? SILVESTRE. OCTA V E. SILVESTRE. O CT A V E. SILVESTRE. O CT A V E. SILVESTRE. O CT AV E. Ah! Parle , fi tu veux , & ne te fais point, de la forte , arracher les mots de la bouche. SILVESTRE. Qu'ai-je à parler davantage? Vcus n'oubliez aucune circonstance , & vous dites les choses tout justement comme elles sont. O C T A V E. Conseille-moi , du moins ; & me dis ce que je dois faire dans ces cruelles conjonctures. SILVESTRE. SILVESTRE. Ma foi , je m'y trouve autant embarrassé que vous; & j'aurois bon besoin que l'on me conseillât moimême. OCTA V E. SILVESTRE. OCT A V E. Lorsque mon pere apprendra les choses, je vais voir fondre sur moi un orage soudain d'impétueuses réprimandes. SILVESTRE. Les réprimandes ne sont rien; & plût au ciel que j'en fusse quitte à ce prix ! Mais j'ai bien la mine, pour moi, de payer plus cher vos folies , & je vois le former, de loin; un nuage de coups de bâton , qui crévera sur mes OCTA V E. O ciel ! Par où sortir de l'embarras où je me trouve? SILVESTRE. C'est à quoi vous deviez fonger , avant que de vous y jetter. O CT A V E. Ah ! Tu me fais mourir par tes leçons hors de saison. SILVESTRE. Vous me faites bien plus mourir par vos actions étourdies. OCTA V E. Que dois-je faire ? Quelle résolution prendre ? A quel reméde recourir épaules: ? Tome VII, B SCENE. I I. Q mes. OCTAVE, SCAPIN, SILVESTRE. SC A P 'I N. Qu'y a-t-il ? Quel désordre est-ce là? Je vous vois tout troublé. O CT A V E. Ah! Mon pauvre Scapin, je suis perdu , je suis dé. sespéré , je suis le plus infortuné de tous les hom SCAPIN. O CT A V E. SC A P I N. OCTA V E. Mon pere arrive avec le Seigneur Géronte, & ils me veulent marier. SCA P I N. O CT A 'V E. SC A P I N. Non; mais il ne tiendra qu'à vous que je la fache bien-tôt ; & je fuis homme confolatif, komme à m'intéresser aux affaires des jeunes gens. OCTA V E. Ah! Scapin , fi tu pouvois trouver quelque inverition, forger quelque machine , pour me tirer de la peine où je suis, je croirois t’être redevable de plus, que de la vie. S CAP I N. A vous dire la vérité, il y a peu de choses qui me soient impossibles , quand je m'en veux mêler. J'ai sans doute reçû du ciel un génie allez beau pour toutes les fabriques de ces gentillesses d'esprit, de ces galanteries ingénieuses à qui le vulgaire ignorant dopne le nom de fourberies ; & je puis dire , sans vanité, qu'on n'a guéres vû d'homme qui fùt plus habile ouvrier de ressorts & d'intrigues , qui ait acquis plus de gloire que moi dans ce noble métier. Mais, ma foi , le mérite est trop maltraité aujourd'hui ; & j'ai renoncé à toutes choses, depuis certain chagrin d'une affaire qni m'arriva. OCTA V E. SCAPIN OCT A V E. S CAPI-N. SILVESTR E. SCAPIN. Oui. Elle en usa fort mal avec moi ; & je me dépitai de telle forte contre l'ingratitude du fiécle , que je résolus de ne plus rien faire. Baite. Ne laiffez pas de me conter votre aventure. OCT A V E. Tu fais , Scapin, qu'il y a deux mois que le Seigneur Géronte, & mon pere s'embarquérent ensemble pour un voyage qui regarde certain commerce où leurs intérêts font mêlés. SC A PIN. Je fais cela. OCTA V E. Et que, e Léandre & moi nous fùmes laissés par nos pe. |