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trent fort gras dans leurs quartiers d'hyver, & ils en fortent extrêmement maigres.

Les animaux hybernent cachés fous terre; d'autres ensevelis fous les neiges, d'autres retirés dans les creux des rochers, d'autres, en fin, fous les pierres & fous les écorces des arbres. Quelques efpeces, telles que les birondelles & les grenouilles, peuvent féjourner fous les eaux des lacs ou des marais; dans cet érat, le froid fait périr un grand nombre de ceux qui reffent expofés aux injures de l'air, & lorfqu'il eft exceffif, il atteint, ceux mêmes qui s'étoient abrités.

Les végétaux hybernent auffi; alors la feve reflue vers la racine, & la circulation devenue beaucoup plus lente ne fe fait que dans les canaux les plus larges; fi l'expanfion des fucs étoit la même en hiver, congelés par le froid, ils briferoient les vaiffeaux qui les contien

nent.

Pufieurs observations tendent à prouver que cet état fingulier n'eft qu'accidente; en effet, 'on ne trouve pas la moindre différence dans la ftructure des parties internes des animaux qui hybernent & de ceux qui n'hybernent pas. Il eft fingulier que ce foit les animaux de rapine qui hybernent le plus communément; ayant la digeftion plus forte, & les fucs gaftriques plus actifs, iis femblercient pouvoir supporter moins facilement une abftinence de plufieurs mois.

L'ours, la chauve four is, le hériffon, hybernent l'ours blanc n'hyberne pas; garanti du froid par fes longs poils, il trouve fa nour riture dans les cadavres des baleines & des poques, que la mer jette fur le rivage.

Les vers terreftres hybernent tous; les vers aquatiques plus rarement; les infectes hybernent, ainfi que leurs larves. Souvent nous

voyons les papillons voltiger dans les premiers beaux jours du printems; ce font ceux qui ont paflé l'hiver dans cet état; les amphibies hybernent tous, excepté les habitans de l'o céan.

Peu d'oiseaux, au contraire, font dans ce cas; la plus grande partie, aux approches de T'hyver, va chercher au loin un climat plus doux & une nourriture plus abondante.

En Islande, les brebis hybernent auffi lorf qu'elles ne font pas foignées; on les trouve enfevelies fous la neige & parmi les brouffailles, où il ne feroit pas poffible qu'elles 1ubfiftaffent fi elles n'hybernoient pas.

SOCIÉTÉ PHILOMATIQUE. La fociété philomatique eft compofée de citoyens qui cultivent les diverfes branches des fciencess Voici l'extrait qui nous a été communiqué des mémoires les plus intéresfans), lus dans fes féances pendant le cours des mois d'Odobre

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de Novembre 1792.

Hiftoire Naturelle. Obfervation fur une maladie des fang fues (HIRUDO MEDICINALIS) Par Nic. Vauquelin.

Es fang fues font très-voraces. Pour les

Lécher, leur préfente des calles de

fang: fouvent elles s'en rempliffent; alors elles paroiffent plus groffes, & fe vendent mieux. Mais au bout de quelque tems le fang fe coagule dans leurs inteftins, & jufque dans les Vaiffeaux abforbans qui en font injectés : elles ne peuvent plus alors le digérer; elles deviennent noueufes, & périffent. Avant de mou. fir, elles causent souvent la mort de toutes

celles qui font dans le même bocal; car les fang-fues qui n'ont point mangé faignent celles qui font gorgées de fang, & en fe retirant, elles laiffent la plaie ouverte. Le fang s'écoule dans l'eau, abforbe l'air qu'elle contenoit, & toutes les fang-fues périffent. Les pharmaciens qui achetent des fang-fues doivent donc fe mé fer de celles qui paroiffent très groffes.

ECONOMIE RURALE. Jean Marfillac, mem. bre de la fociété, écrit qu'à Boulogne-fur-mer un cultivateur avoit perdu tous les arbres fruitiers de fon verger, fauf celui du milieu auquel il étoit refté attaché par hazard un bout de corde qui trempoit dans un baquet plein d'eau. Il avoit remarqué auffi qu'en voulant brifer la glace qui s'étoit formée dans ce baquet, elle avoit trois pouces cinq lignes d'épaiffeur, tandis que la glace formée dans d'au tres baquets répandus dans l'enclos n'avoit pas plus d'un pouce. Cette expérience, que le ha zard femble avoir fournie, ne s'accorde pas avec celles qui ont occupé l'année paffée plu Lieurs cultivateurs des environs de Paris, & d'après lefquelles ils avoient conclu que les cordes mifes à cet effet ne garantifoient point l'arbre des effets de la gelée. Ce nouveau fair fembleroir demander de nouvelles expériences & les favans font invités à concourir à un examen approfondi d'un procédé qui peur devenis utile.

PHYSIQUE. Guifan a remis à la fociété un mémoire, fur la Torpille, Gymnotus éledricus. Il ne paroît pas que l'auteur connoiffe les expériences déjà tentées fur les poiffons électriqués, par Ingenbouz, Willamfon, Walsh, &c.; Car il a répété une partie des faits déjà connus. Son travail fert à confirmer le leur. Il y a ajou té une defcription anatomique très-détaillée du gymnotus. Il a remarqué dans les flancs de ce

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poiffen une substance affez considérable, blanche, mollaffe, femblable à de la graiffe, qui, chauffée à fect, fe réfout en eau & en huile fuivant Guifan. L'auteur a constaté que la propriété électrique dans l'animal ne furvivoit pas au battement du cœur. Dans une de ses expériences, un gymnotus ayant été coupé en trois parties dans fa longueur, la partie fupérieure qui comprenoit le cerveau & le cœur a feul confervé la faculté électrique. Lorsqu'on rapprochoit les deux autres parties de la premiere, le fluide les traverfoit, comme fi l'animal n'avoit point été coupé. Le gymnotus n'exifte que dans les eaux douces & marécageufes il eft même fouvent prefque à fec. Cet animal a ordinairement quatre à cinq pieds, quelquefois fix de longueur. Il réfpire fouvent, & peut cependant refter très-longtems fans nourriture. Il ne mange que des animaux vivans; & ce n'eft que lorsqu'il ne peut les prendre ainfi, qu'il leur donne la commotion qui les renverse, & quelquefois les tue. Les gros gymnotus peuvent aisément renverser un homlorfqu'ils fe jettent fur lui. Il est maintenant hors de doute pour tous les phyficiens, que la commotion donnée à volonté par les poif fons électriques, ne foit due à l'effet du fluide électrique; & cependant nous en avons vu ne pas croire à l'action de ce fluide, dans les expériences de Galvani & Valli fur les grenouilles : expériences qui ont une analogie marquée avec ce lle-ci. La plus curieufe q'uait faite Guifan, eft d'avoir apperçu la lumiere de l'étincelle dans l'obfcurité. Il a vu cette étincelle avec facilité, la fait voir à beaucoup de perfonnes, ainfi que les aigrettes lumineufes que l'on obferve fouvent dans les expériences d'électricité. Depuis longtems les phyficiens défiroient des tren feignemens exacts & étendus fur la vie & les

me,

habitudes de cet animal fingulier. Il faut efpérer que l'académie des fciences, à qui ce mémoire est destiné, le fera connoître en entier, & mettra l'auteur à portée de continuer de nouvelles recherches à la Guyane, où le gymnotus éle@ricus fe trouve le plus commu

nément.

CHYMIE. Procédé pour faire promptement de l'éthiops martial, par Vauquelin.

Tous les procédés que l'on fuit pour la préparation de l'éthiops martial, font extrêmement longs. Vauquelin ayant eu befoin dans un fort court efpace de tems, de ce médicament, chercha une méthode plus expéditive. Parmi celles qu'il trouva, il adopta la fuivante. 1 prend deux parties de fer en poudre fine à zéro d'Oxigene, & une partie d'oxide rouge de fer (fafran de Mars aftringent). Il mêle exactement ces deux fubftances, & les chauffe fortement pendant deux heures dans un creufet couvert. Il en résulte une maffe du plus beau noir, qui fe réduir facilement en poudre. On peut faire à la fois s à 6 livres d'éthiops.

MÉDECINE VETERINAIRE. Extrait d'une lettre de Jean Marfillac, l'un des membres de la fociété.

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Un payfan du comté d'Effex, voyant la petire vérole naturelle emporter nombre d'enfans, défira inoculer fes deux garçons de 9 & 12 ans. Ne pouvant avoir recours à un chirurgien, il recueillit des croûtes d'un enfant atteint de cette même maladie, & les ayant pulvérisées, il en faupoudra des tranches de pain beurrées. Ces deux enfans les mangerent, & en donnerent un morceau au chien de la maifon Ils eurent une petite vérole bénigre, & guérirent fans éprouver aucun accident. Le chien refta couché durant trois jours,

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