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par la même caufe que celle du fecond? En parlant page 125 des progrès de la végétation, Brydone s'exprime encore ainfi : Je fuppofe que ces progrès font fingulierement avancés par les trombes de cendres qui s'élancent ; car j'ai ren contré en bien des endroits une terre excellente à la profondeur de 5 a 6 pieds & plus, & au deffous, rien qu'un rocher de lave ».

«En parlant du jardin d'un couvent de Bénédictins, page 147,il ajoute: Ce jardin eft de la plus grande curiofité; quoi qu'il ait été créé fur la surface rude & aride d'une lave, il est tellement varié, qu'on en trouve rarement de pareils. Les promenades en font larges -& pavées de cailloux, & les arbres auffi bien que les haies (qui, pour le dite en paffant font du plus mauvais goût & taillées en un nombre infini de formes ridicules) végétent on ne peut pas mieux. Il faut que toute la terre y ait été apportée de bien loin, puifque la furface de cette lave (qui n'a que 150 ans) eff aride & auffi dure qu'une plaque de for». > Qu'est-ce qui empêche qu'on ait également amené de la terre pour couvrir d'autres laves auffi bien que celle-ci ? Si l'on confidere la grande population de ces contrées dans les époques reculées, il eft facile de fuppofer que ce peuple avoit mis toute lon in luftrie en œuvre, pour fertilifer les terres que la lave avoir fubmergées. Et fi un pareil fait a eu lieu dans un court espace de tems, je ne vois points de raifon de rejetter la chronologie de Moife. Quant aux trombes de cendres dont il eft fait mention plus haut, fi, felon Brydone lui-même elles ont couve plufeurs endroits d'excellente terre à la hauteur de 5 à 6 pieds, pourquoi n'en auroient-elles pas couvert beaucoup d'autres auxquels on n'a pas fait d'attention? Mais il faut encore ré

pondre à une objection rapportée, pages 189. & 190. l'obfervat, y dit Brydone, que cette région de l'Etna ainfi que la premiere, eft compofée de lave; mais celle ci eft à préfent fi profondément couverte de terre, qu'on ne la voit nulle part que dans les lits des torrens. En plufieurs de ces lits l'eau l'a crevfée à la pros fondeur de 50 à 60 pieds & même beaucoup plus à un endroit. Quelle idée cela ne donnetil pas de l'étonnante antiquité de cette montagne »?

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« Mais, répond le voyageur, eft-il extaordinaire qu'une contrée ravagée par les tremblemens de terre, abonde en pareilles crévaffes où l'eau coule, comme dans des canaux maturels, fans avoir befoin de la main des fiecles pour la creufer? Je n'ai pas fait une attention particuliere à cette circonstance dans mon voyage. Mais je dois avoir traverfé tous les torrens qui coulent entre l'Etna & la mer, & je ne me rappelle pas d'avoir rencontré une feule fente profonde dans tout mon chemin. Il eft vrai qu'il y a une riviere confidérable qui coule dans un lit de lave très-ancienne, lequel paroît évidemment avoir été creufé par l'eau mais il n'a pas affez de profondeur pour que fon excavation ait demandé plus de 2 ou 3000 ans. Toutes ces circonstances prises enfemble me feront regarder les affertions de Brydone & de fon chanoine de Catane, come me des conjectures hazardées, comme de fai vantes chymeres, jufqu'à ce qu'on apporte des preuves plus convaincantes contre les écrits de Moïfe ».

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Colony commerce &c. C'eft-à-dire. Commerce des colonies, ou réflexions fur le fyftéme commercial, en tant qu'il regarde les Indes occidentales, nos colonies continentales & les Etats-Unis de l'Amérique, avec quelques remarques fur le haut prix actuel du fucre & les mcyens de le faire baiffer. Par Alexandre Campbel Brown, in-8°, à Londres chez Faulder 792.

Epuis plus d'un fiecle les gouverne

mens Européens s'occupent à établir, à culiver, à perfectionner leurs rapports avec leurs colonies dans la vue de défendre & de donner plus de vigueur à leur commerce national. Mais les réglemens & les moyens qu'ils ont employés ne paroifTent pas avoir répondu d'une maniere fatisfailante à leurs efforts. Le commerce ́des colonies a produit l'effet qu'il produira peut-être toujours, c'eft d'enrichir les né gocians, les planteurs, les compagnies & d'appauvrir les Etats. Mais ce n'eft pas d'après nous mêmes que nous devons en parler, voyons ce qu'en dit l'auteur; dans don introduction il définit ainfi le commerce en général.

« Les principes du commerce, dit-il, font en fi petit nombre & fi fimples qu'ils font

entendus de tout le monde, excepté, des 16giflateurs & de nos favans politiques. Tout autre homme fait qu'il employe très bien fon tems & fon capital, lorfqu'il fait l'affaire qui fui vaut les re ours les plus profitables, & qu'il obtient le plus grand bénéfice lorsqu'il schete ce dont il a befoin aux marchés cù il soûte le moins. Cette regle eft invariable & univerfelle. Il n'y a pas même à fuppofer un feul cas, où le profit commercial d'un Etat ne foit afturé de la meilleure maniere poffible, quand chaque individu fait l'affaire qui peut Jui rapporter le plus. Cependant notre fyste. me actuel fuppofe que dans quelques cas, un homme employe le mieux, au moins pour le public, fon tems & fes capitaux, non pas en prenant les moyens les moins coûteux & les plus faciles pour obtenir ce qu'il lui faut mais en fuivant la méthode la plus difpendieufe & la plus pénible. Voilà le principe de ces Joix qui prohibent ou reftreignent par de gros droits, l'importation de quelque article que ce foit, qui, par quelque moyen que ce puiffe être, eft produit dans cette contrée ».

Notre auteur eft par tout le partisan de commerce libre & combat à cette occafion une doctrine de Smith dans fon célebre ou vrage fur les richeffes des Nations; doctrine qu'il croit une erreur, ou mériter du moins de grandes reftrictions.

<< Il paroît avoir été induit à cette erreur dit Brown, par les termes dont il fait ufage dans les difcuffions analytiques & profondes, par lesquelles il s'eft convaincu lui même des erreurs du fyftême qu'il a combattu. Il s'eft' familiarifé avec les expreffions: capitaux adifs, capitaux qui occupent l'induftrie d'un grand nombre, retours que produit l'emploi de l'im

duftrie; & à force de fe fervir de ces fermes, il est enfin parvenu à confidérer toutes les propriétés non-feulement comme exclufivement utiles, lorfqu'elles rentrent fouvent dans la circulation, mais encore comme précitément utiles en raifon de la rapidité de cette circulation. Il regarde le commerce intérieur comme le plus avantageux, parce que les retours en font plus fréquens, & par la même raifon un commerce intérieur de confommation est plus profitable qu'un commerce extérieur d'inportation; enfin, qu'un fond qui eft un an dehors dans le commerce extérieur, auroit été quatre fois plus utile pour le public, s'il avoit été employé dans le commerce intérieur, cù il auroit pu avoir quatre retours pendant cette année. Si ce raifonnement étoit concluant dans ces cas, il nous autoriferoit à avancer que le capital d'un banquier qui rentre peutêtre tous les mois, eft douze fois auffi utile que celui d'un fermier à pâturages qui n'a qu'un retour annuel. Cependant le fait eft qu'i's font également avantageux, & tous deux aufli profitables, que tout autre commerce dometique, & tous deux ensemble auffi lucratifs que le commerce avec l'étranger, lorfque les bénéfices font réglés en proportion des rifques & de tout autre défavantage, & certainement la longueur du tems que le capital refte dehors en eft un ».

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La feule condition gênante que l'auteur impose au commerce eft en faveur des moyens de faciliter la défenfe nationale. Ainfi voilà le tranfport des matelots des navires marchands, fur les vaiffeaux de la marine royale, quand il plait à fa Majefté Britannique de déclarer la guerre pour fon

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