Discours nouveau sur la mode [a poem, by - Vigier, ed. by J.F.E. Castaigne

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1613

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Page 30 - Seraient fâchés qu'un autre eût été plus loin qu'eux ; Mais je tiens qu'il est mal, sur quoi que l'on se fonde, De fuir obstinément ce que suit tout le monde, Et qu'il vaut mieux souffrir d'être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous.
Page 22 - Une mode a à peine détruit une autre mode , qu'elle est abolie par une plus nouvelle , qui cède elle-même à celle qui la suit...
Page 27 - Lucrèce à ton tour, Attends, discret mari, que la belle en cornette Le soir ait étalé son teint sur la toilette , Et dans quatre mouchoirs, de sa beauté salis, Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis.
Page 29 - M'obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux, Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure ; De ces petits pourpoints sous les bras se perdants, Et de ces grands collets jusqu'au nombril pendants; De ces manches qu'à table on voit tâter les sauces , Et de ces cotillons appelés...
Page 29 - De ces souliers mignons de rubans revêtus , Qui vous font ressembler à des pigeons pattus , Et de ces grands canons où , comme en des entraves, On met tous les matins ses deux jambes esclaves, Et par qui nous voyons ces messieurs les galants Marcher écarquillés ainsi que des volants?
Page 27 - L'un est payé d'un mot, et l'autre d'un coup d'œil. Ce n'est que pour toi seul qu'elle est fière et chagrine : Aux autres elle est douce , agréable , badine ; C'est pour eux qu'elle étale et l'or et le brocard , Que chez toi se prodigue et le rouge et le fard , Et qu'une main savante, avec tant d'artifice , Bâtit de ses cheveux le galant édifice.
Page 22 - Le courtisan autrefois avait ses cheveux, était en chausses et en pourpoint, portait de larges canons, et il était libertin : cela ne sied plus ; il porte une perruque , l'habit serré , le bas uni , et il est dévot : tout se règle par la mode.
Page 27 - L'amant juge sa dame un chef-d'œuvre ici-bas, Encore qu'elle n'ait sur soi rien qui soit d'elle, Que le rouge et le blanc par art la fasse belle, Qu'elle ente en son palais ses dents tous les matins, Qu'elle doive sa taille au bois de ses patins, Que son poil, dès le soir frisé dans la boutique, Comme un casque au matin sur sa tête s'applique : Qu'elle ait, comme un piquier, le corselet au dos, Qu'à grand...
Page 27 - Son front luit, étoilé de mille diamants; Et mille autres encore, effrontés ornements, Serpentent sur son sein, pendent à ses oreilles; Les arts, pour l'embellir, ont uni leurs merveilles : Vingt familles enfin couleraient d'heureux jours, Riches des seuls trésors perdus pour ses atours.
Page 12 - II faut tousiours auoir le masque sur les yeux, De peur que peu à peu le clair flambeau des Cieux , De ses raiz eslancez ne bazane sa face , Où de la femme gist la principale grace ; Car ny les longs cheueux de son chef blondissant, Ny de son large sein le tetin bondissant, Ny les luisans esclairs de sa plaisante veuë, Ny son gentil maintien , ny sa forme menue, Ne peuuent pas la rendre excellente en beauté, Si elle a sur le front de la difformité. Mais ie veux maintenant te dire en quelle sorte...

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