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Les oppida des Bretons (De bello gallico, V, 21), que M. Quilgars leur compare, consistent essentiellement en forêts.

G. D.

I. ZWICKER, De vocabulis et rebus gallicis sive transpadanis apud Vergilium (thèse de Leipzig), Lipsiæ, 1905.

Les langues et la civilisation celtiques tiennent une grande place dans ce livre, où l'auteur étudie successivement la patrie et la famille de Virgile, les mots gaulois et les choses gauloises chez Virgile. Peut-être pourrait-on lui reprocher d'avoir étendu son sujet au delà des limites étroites où un esprit plus critique l'aurait contenu; mais il est si malaisé de déterminer ce qui est plus spécialement celtique, qu'il est encore préférable d'avoir un répertoire bien classé et complet de tout ce que les anciens et les modernes ont signalé de mots et de choses celtiques chez Virgile.

G. D.

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Chronique d'Histoire et de Littérature de la Bretagne"

Dans les procès-verbaux de la Société archéologique d'Ille-etVilaine, de l'année 1905 (Bulletin et Mémoires de la Soc. archéol. d'Ille-et-Vilaine, t. XXXV, pp. XXXVIII et sqq. et pp. LII et sqq.), on lira deux rapports sur un établissement gallo-romain, trouvé récemment à La Boëxière près de Mernel (Ille-et-Vilaine); on a découvert des substructions assez vastes, des débris de sculptures, des fragments de poteries, etc. Mais on n'a pu déterminer si on était en présence d'une villa, d'un temple ou d'un autre monument.

Chez les éditeurs Longmans, Green et Cie (New-York, Londres et Bombay, 1904, in-12, 77 p.), M. le Dr Thomas-J. SHAHAN, professeur à l'Université catholique de Washington, a publié un nouveau travail intitulé Saint Patrick in History. L'auteur, qui connaît à fond toute la littérature de son sujet, donne un exposé bref, mais fort clair, de la vie de saint Patrick et de l'histoire religieuse de l'Irlande à son époque; il a cependant le tort d'attribuer uniquement l'exode des religieux irlandais à leur seul désir d'exercer un apostolat à l'étranger, au lieu de tenir compte des véritables causes de cette expansion les ravages des Danois, l'exemple de saint Colomban, le goût très prononcé des peuples celtiques pour les voyages, la supériorité de la science irlandaise.

Dans le premier fascicule des Travaur juridiques et économiques de l'Université de Rennes (Rennes, 1906), M. Ernest TEXIER a publié

(1) Le Comité de Rédaction des Annales de Bretagne sera reconnaissant aux Sociétés savantes, aux érudits et aux libraires qui voudront bien lui adresser les nouvelles, les articles et les ouvrages qui peuvent être annoncés utilement dans la Chronique ou dans les Comptes rendus. Toutes les communications relatives à la Chronique et à la Bibliographie doivent être adressées à M. l'Archiviste départemental d'Ille-et-Vilaine, place SaintMelaine, Rennes.

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un article très intéressant et fortement documenté sur les Appels du Parlement de Bretagne au Parlement de Paris (1). Il montre que, depuis le traité de 1231 entre Louis IX et Pierre Mauclerc, le Parlement de Paris a le droit d'exercer l'appel sur les sentences de la cour de Bretagne, en cas de faux jugement et de défaut de droit. Mais bientôt l'on outrepassa le traité; il y eut souvent des appels illégaux, tout à fait injustifiés, qui furent provoqués même par les sujets du duc, heureux de pouvoir mettre en échec l'autorité de leur suzerain. Les ducs de Bretagne se défendirent de leur mieux, mais ils eurent, à tout instant, à lutter contre les officiers du roi qui, d'une façon constante, s'efforçaient d'empiéter sur sa juridiction. Il arriva même que des causes qui, sans contredit, étaient du ressort du Parlement de Bretagne, fussent jugées en première instance par la cour du roi. C'est seulement après la réunion de la Bretagne à la France que l'on supprima l'appel au Parlement de Paris, car alors cet appel n'avait plus d'intérêt politique.

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A la Société des Antiquaires de France (séances des 13 juin et 11 juillet 1906), M. P. ARNAULDET a donné communication de nouveaux renseignements sur les objets d'art réunis par Charles VIII et Louis XII dans les châteaux de Blois, d'Amboise et de Nantes (2); nombre de ces objets provenant des collections des ducs de Bretagne et appartenant à la reine Anne, les inventaires signalés et étudiés par M. Arnauldet renferment des détails intéressants pour l'histoire des arts dans la province et à la cour des derniers ducs.

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Au congrès de l'Association bretonne, tenu à Concarneau en 1905, M. TRÉVÉDY a donné lecture de deux mémoires qui viennent d'être publiés à part chez M. Prudhomme, à Saint-Brieuc (1906, in-8°). A l'aide d'un fragment de compte des années 1502-1504, publié par D. Lobineau et D. Morice, il complète les renseignements réunis par M. Lair sur l'histoire de la Tapisserie de la bataille de Formigny dite tapisserie de Fontainebleau, qui contient, on le sait, un portrait

(1) M. Texier a détaché cette étude de sa thèse de doctorat en droit, La cour ducale et les origines du Parlement de Bretagne, Rennes, 1905. (2) Bulletin de la Société nationale des Antiquaires de France; 3o trimestre 1906, pp. 258 et 289.

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de Du Guesclin. A son mémoire, publié en 1905, sur les Inventions bretonnes adoptées en France, il ajoute un supplément concernant la fondation de diverses congrégations religieuses de femmes; en ce qui concerne l'assistance judiciaire, la loi de sursis et les congrès des sociétés savantes, il modifie sur quelques points de détail son travail antérieur. Il convient d'ailleurs de remarquer que nombre de ces inventions ne sont pas exclusivement propres à la Bretagne, et que dans plus d'une de nos anciennes provinces ont pris naissance, à des dates plus ou moins reculées, des institutions analogues à celles dont M. Trévédy nous expose l'histoire en Bretagne.

Les Mémoires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, t. XXXV (1906), pp. 1-219 (et à part, Rennes, Plihon et Hommay, in-8°), renferment une très remarquable étude de M. l'abbé F. DUINE sur les Bréviaires et missels des églises et abbayes bretonnes de France antérieurs au XVIIe siècle. A chaque diocèse ancien est consacré un chapitre, divisé en deux parties (bréviaires, missels), subdivisées elles-mêmes en deux sections (manuscrits, imprimés); en tête de chaque chapitre, l'auteur résume d'une façon brève, mais complète et précise, l'histoire de la liturgie et de l'imprimerie du diocèse, puis chacun des livres signalés est décrit avec le plus grand soin et donne lieu à des remarques liturgiques et historiques dans lesquelles M. l'abbé Duine fait montre d'une érudition et d'une critique dignes des plus grands éloges. En vue de ses études sur l'hagiographie celtique, qui ont été le point de départ du présent travail, M. D. a exploré un nombre considérable de bibliothèques publiques et privées, de dépôts d'archives et de collections particulières en France et à l'étranger, notamment en Angleterre, et, à l'occasion, il ne manque pas de nous renseigner sur la composition et les richesses de ces collections, et de nous faire profiter des trouvailles qu'il y a faites; celle, par exemple, d'une Messe du Peuple breton, en mémoire des célèbres journées des 26 et 27 janvier 1789, en latin et en français suivant le texte de l'Ecriture sainte, par un patriote mal costumé, éditée en 1789 à Sainte-Anne-d'Auray, chez Jean Guestre, et dont le seul exemplaire connu est au British Museum, à Londres. Signalons encore l'insertion, au cours de ce travail, d'une notice de M. Léopold Delisle sur le missel de Barbechat (Loire-Inférieure), détourné récemment des archives de cette commune et heureusement acquis par la Bibliothèque nationale. Dans une courte préface,

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l'auteur retrace brièvement l'histoire des origines du bréviaire et du missel. Ajoutons enfin qu'une table méthodique des matières termine l'ouvrage et que, sous la rubrique « Hagiographie », on y trouve un renvoi au nom de tous les saints cités au cours de l'oeuvre et pour chacun desquels des indications bibliographiques très précieuses sont toujours fournies.

Dans les procès-verbaux de la Société archéologique d'Ille-etVilaine (Bulletin et Mémoires, t. XXXV, pp. XLIV-XLVI), se trouve insérée une autre notice de M. l'abbé DUINE sur Robert Cupif qui, en 1649, abandonna l'évêché de Léon pour celui de Dol, dont la vie se consuma en procès, notamment contre les chanoines de sa cathédrale.

Dans le Bulletin archéologique de l'Association bretonne (session de 1905, pp. 276-288), M. l'abbé Antoine FAVÉ publie des documents très intéressants sur la misère et les miséreux au pays de Léon; ce sont des lettres de plusieurs recteurs à l'Evêque, datées de 1774. Nous voyons qu'à Quilbignon, dans la banlieue de Brest, le nombre des indigents s'élève à 123 et que la paroisse est ravagée par les vagabonds de Brest. A Guipavas, il y a 270 pauvres à la charité et 400 personnes qui frisent l'indigence; le recteur attribue l'indigence et la mortalité à « la cherté du blé, du bois et des fermes »>; le contingent des mendiants est accru par les journaliers du port de Brest, condamnés, surtout pendant l'hiver, à de fréquents chômages. A Goueznou, sur une population de 1,300 âmes, on compte 125 pauvres et autant de personnes horriblement gênées, car « par la modicité de leurs fermes, elles sont obligées de vendre leurs denrées en un temps désavantageux pour payer leurs seigneurs et d'acheter celles nécessaires à leur subsistance »; les journaliers, à cause de la cherté des vivres, ne trouvent pas à s'employer. A Guiler, un tiers des habitants se trouve à la charge du reste de la population, qui ne jouit que d'une très médiocre aisance. A SaintRenan, les deux tiers des habitants sont pauvres; la paroisse sert de refuge à beaucoup de mendiants et de fainéants des localités voisines. A Morlaix, surtout, les pauvres affluent, et le travail

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