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tifs, la plupart en sanscrit, extraits des livres sacrés des bouddhistes par un habile Pandit nommé Amirta Nanda. M. Hodgson s'est procuré ces peintures et à fait faire ces dessins de 1820 à 1840. Ce magnifique présent du savant orientaliste rappelle celui qu'il a fait déjà à la Société asiatique de Paris, de la belle collection des livres sacrés des bouddhistes, lesquels ont fourni à l'illustre Eugène BURNOUF les principaux matériaux de sa remarquable Introduction à l'histoire du Bouddhisme.

Les peintures originales, dessins copiés et textes, offerts à l'Institut, se divisent en deux catégories: I les peintures sur toile, en grande partie coloriées; et II les dessins sur papier. La première se compose: 4o de dix peintures relatives au bouddhisme du Népal, dont les unes ont été achetées sur les lieux et sont de véritables images saintes, les objets mêmes du culte des bouddhistes, tandis que d'autres ont été copiées par les citrakars ou peintres du pays, sur des peintures empruntées; 2o de douze peintures relatives au bouddhisme du Tibet, qui ont été achetées à des pèlerins venus du Tibet dans le Népal, pour visiter les lieux saints. Les explications en sanscrit ont été faites, pour les unes comme pour les autres, par le Pandit déjà nommé. La seconde catégorie comprend : 4° 37 feuilles de dessins que M. Hodgson appelle sculptural illustrations, et qui sont des copies de statues et de reliefs répandus dans la vallée du Népal (textes explicatifs extraits par le Pandit); 2° 24 feuilles d'architectural illustrations ou copies de monuments du Népal (tchaityas, viharas), avec explications par le même; 3o 21 feuilles de pictorial illustrations relatives au bouddhisme du Tibet (17 coloriées et 4 noires): ce sont des peintures employées par les Tibétains pour leurs adorations.

Séance du 21.

M. Stanislas JULIEN demande la parole, non sur la rédaction même du procès-verbal de la séance précédente, mais sur un fait qui y est consigné. Il se propose de justifier M. Vivien de Saint-Martin, du reproche de n'apas suffisamment cité le mémoire d'un des savants membres de la compagnie, M. REINAUD.

voir

Il s'engage, à cette occasion, une discusion à laquelle plusieurs membres prennent part sur la question de priorité touchant l'emploi de la méthode d'identification des noms de lieux indiens avec la nomenclature chinoise pour la détermination des points géographiques.

De ce conflit d'opinions diverses, aucune solution satisfaisante ne pouvant sortir dans le moment, l'Académie passe à l'ordre du jour.

M. Pons, de Bez près le Vigan, adresse un mémoire contenu dans les quatre pages de sa lettre, et ayant pour titre: Philosophie des religions antiques, idoles, signes, monuments, caractères du paganisme, etc. « Cette dissertation ne renfermant que des vues générales et abstraites sur les évolutions de l'espèce humaine dans l'ordre des idées religieuses, sans allégation de faits, de dates, ni d'exemples historiques, il ne peut être donné suite à cette communication. »

M. Édouard l'Hôte, frère du voyageur, écrit pour annoncer la découverte récente faite près d'Avallon, de plusieurs squelettes couchés la face contre terre, et dont l'un avait entre les dents un mors ou bâillon de cuivre qui semblait avoir été rivé aux mâchoires pour les empêcher de s'ouvrir. On a trouvé aussi dans le même endroit deux pièces de monnaie, l'une en cuivre, l'autre en argent, sur laquelle on peut lire autour d'une croix en forme de croix de Malte, les cinq lettres: LODOM. M. l'Hôte, contrairement à l'opinion des antiquaires du pays qui voient dans les squelettes les restes de quelques victimes des guerres de religion, reporterait au règne de Clodomir l'époque où vivaient les hommes auxquels ont appartenu ces

ossements.

M. l'Hôte exprime, dans cette même lettre, le désir d'être compté un jour parmi les correspondants de l'Académie.

Ont été remis au secrétariat pour être offerts en dons les ouvrages suivants :

Bulletin de la Société impériale des Antiquaires de France, troisième trimestre, 4858, in-8°.

Journal asiatique, cinquième série, t. XII, décembre 1858, in-8°.

Bulletin monumental ou Collection de mémoires sur les monuments historiques de France, dirigé par M. de Caumont, troisième série, t. V, 25o vol., n° 4, in-8°.

Congrés archéologique de France, séances générales tenues à Mende, à Valence et à Grenoble, 1857, par la Société française d'archéologie pour la conservation des monuments historiques, in-8°.

Le cabinet historique, revue mensuelle sous la direction de M. Louis Paris, décembre 1858, in-8°.

M. LE PRÉSIDENT fait hommage de la part de M. Léon RENIER, de la quatorzième livraison des Inscriptions romaines de l'Algérie, contenant la fin des textes qui vont jusqu'au no 4417, avec le commencement des tables.

M. VINCENT offre de la part de M. Th.-H. Martin, doyen de la Faculté des lettres de Rennes, deux brochures intitulées :

1° Sur quatre personnages appelés Thrasylle, extrait d'une lettre adressée par M. Th.-H. Martin, à M. B. Buoncompagni, in-8°.

2o Chapitres IX et XX® du livre second de l'introduction arithmétique de Nicomaque de Gérase, traduit du grec en français, in-8°.

L'ordre du jour appelle la nomination de la Commission pour l'examen des ouvrages ou des découvertes dans l'ordre des travaux de l'Académie qui peuvent prétendre au prix triennal. Le bureau désigne six membres : MM. HASE, le comte BEUGNOT, LE CLERC, GUIGNIAUT, LENORMANT, MOHL, choix ratifié par l'élection au scrutin.

M. EGGER Continue la première lecture de son Mémoire sur les traités internationaux chez les Grecs et chez les Romains.

Séance du 28.

M. EGGER Continue et achève la première lecture de son travail intitulé Mémoire sur les traités internationaux chez les Grecs et chez les Romains.

:

ANALYSE.

Les auteurs qui ont traité du droit public dans l'antiquité ont, ou bien comme Barbeyrac, compilé des documents diplomatiques, ou bien, comme M. Laurent, raconté l'histoire et discuté les principes du droit des gens chez les anciens.

L'auteur du nouveau mémoire a voulu tenir le milieu entre ces deux méthodes; d'ailleurs il a pu faire connaître beaucoup des monuments tout récemment publiés, tour à tour analyser, traduire in extenso, rattacher l'un à l'autre par des considérations historiques les documents et les principaux témoignages relatifs à la science des traités publics chez les Grecs et chez les Romains.

Ce travail se compose d'une introduction et de trois parties : La première partie traite des plus anciens monuments du droit international;

La deuxième partie expose le plein développement de l'art des traités, depuis la guerre du Péloponèse jusqu'à la conquête de la Grèce par les Romains;

La troisième comprend les documents relatifs à la conquête et à l'organisation du monde par les Romains;

Cet exposé renferme des études spéciales sur le rôle des ambassadeurs durant les deux dernières périodes, et sur diverses institutions relatives à l'union des peuples entre eux, particulièrement sur les juges et sur les tribunaux neutres choisis par les villes en litige dans une ville neutre.

(Une esquisse de ce mémoire a été lue, il y a trois ans, dans la séance publique du 8 août 1856. Le travail publié sous cette première forme, répond à l'analyse que nous pourrions en donner aujourd'hui. La séance a été imprimée in extenso).

M. TEXIER Continue et achève la seconde lecture de son Mémoire sur quelques monuments du christianisme. Nous avons rendu compte de ce mémoire après la première lecture, (Voy. t. II, p. 99-106.)

M. de Bertou adresse un mémoire sur le mont Hor, le tombeau d'Aaron, Cadės, Étude sur l'itinéraire des Israélites depuis le mont Sinai jusqu'au passage du Jourdain, pour être lu à l'Académie.

Il a été déposé entre les mains de M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL avec la même destination, par M. Deville, correspondant, un mémoire intitulé: Essai sur l'exil d'Ovide.

Renvoi des deux mémoires à l'examen préalable du Bureau.

Le mémoire manuscrit et anonyme intitulé : Histoire des guerres de la religion et de la société protestante dans les Hautes-Alpes, dont la destination était inconnue et qui se trouvait accompagné d'un pli cacheté, est renvoyé, sur la demande de l'auteur, au concours des antiquités de la France de cette année.

Ont été remis au secrétariat, pour être offerts en dons, les ouvrages suivants :

François de Jussac d'Ambleville, sieur de Saint-Preuil, mareschal des camps et armées du roi Louis XIII, par M. A. Janvier, membre de la Société des antiquaires de Picardie.

Revue de l'art chrétien, dirigée par M. l'abbé J. Corblet; janvier 1859, in-8°. Revue américaine et orientale, décembre 4858, in-8°.

Catalogue d'une très-belle collection de médailles grecques et d'objets d'antiquités et d'art provenant du cabinet de M. Tomasini; une feuille et demie in-8°.

M. REINAUD fait hommage, de la part de M. Fr. Dieterici, de Berlin, des deux premiers fascicules d'une édition nouvelle du poëte Mutanabbi, qui peut être considéré comme le représentant le plus parfait de la poésie artificielle des Arabes depuis le ive siècle de l'hégyre, et que les poëtes venus après lui ont pris pour modèle. Cette édition, la première qui soit complète, acquiert encore un autre prix par l'adjonction du commentaire de Wahidi, qui, par la critique de ses prédécesseurs, l'abondance de ses citaations et la solidité de sa science grammaticale, offre un grand intérêt.

La copie qui a servi à cette édition a été faite par M. Dieterici au Caire, il y a une dizaine d'années. Depuis cette époque M. Dieterici, n'a cessé de la revoir et de l'améliorer d'après les manuscrits de Vienne, de Gotha, de Leyde, de Berlin et de Paris.

Wahidi a suivi, pour son travail, l'ordre chronologique de la composition de chaque pièce. Les deux livraisons qui sont sous les yeux de l'Académie, renferment tous les morceaux qui appartiennent à la jeunesse de l'auteur.

M. LE CLERC présente la première partie du III volume de la 3o série des Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie. Il loue cette Société d'avoir eu l'heureuse idée de publier des documents demeurés jusqu'à ce jour inédits; et quoiqu'ils n'aient choisi que ceux qui concernent particulièrement la Normandie, d'avoir fait une œuvre utile à l'histoire de France en général. Les éditeurs ont beaucoup puisé dans les collections manuscrites fruit de la mission de BREQUIGNY à Londres. L'exécution du livre est excellente : on regrette seulement de n'y pas trouver une indication courante des années, soit au haut des pages, soit en marge, pour tirer d'embarras le lecteur, qui, voulant consulter ce répertoire, ne rencontre en parcourant vingt ou trente pièces, d'autres marques de dates que celle-ci : « Eodem anno... ut supra, etc. »

M. LE PRÉSIDENT offre, de la part de M. Th. Martin, doyen de la Faculté des lettres de Rennes, quelques pages d'appendice à l'ouvrage dont il a fait hommage à l'Académie il y a quelques temps, et qui est intitulé: La vie future. Dans cette appendice, l'auteur démontre que les doctrines et la religion des druides n'avaient rien de commun avec le christianisme, et que les prétendues conformités qu'on a cru découvrir dans les traditions modernes sont des idées introduites par les chrétiens.

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