Images de page
PDF
ePub

Cette lecture étant terminée, « M. le PRESIDENT adresse à M. Mariette, au nom de l'Académie, des remerciments et des félicitations pour une communication qui l'a si vivement intéressée, soit par l'importance des résultats déjà obtenus, soit par les applications qu'il a faites d'un savoir à la fois solide et ingénieux aux objets de ces habiles et fécondes recherches. >>

S. A. I. monseigneur le prince NAPOLÉON, membre de l'Académie des Beaux-Arts, présent à la séance, joint ses félicitations à celles de ses confrères.

M. JOMARD exprime le désir que les fouilles s'étendent aux ruines de Méroé, d'où M. Drovetti retira la riche collection de bijoux qu'il lui montra en 1830. Le même savant recommande aussi le sol de Memphis dans lequel on a trouvé le poignet d'une statue colossale, un chef-d'œuvre d'art que possède le musée Britannique à Londres et dont il existe un plâtre à notre musée impérial du Louvre. On pourrait donc faire, sur ces deux points, des investigations qui ne seraient pas stériles.

UN MEMBRE propose de faire connaître à S. A. le Vice-Roi combien 'Académie est heureuse d'apprendre le succès des travaux exécutés par ses

J. Baudry, in-4o, 62 p.; 1858. Lettre de M. Mariette à M. le vicomte D ROUGE, communiquée par ce savant à l'Académie des Inscriptions et BellesLettres, à la séance du 14 juin. Voy. nos Comptes rendus, t. II, p. 443– 124;1860. L'ancienne Egypte; la science française depuis Champollion, M. Auguste Mariette (articles insérés par nous au Moniteur universel, du 2 et 3 juillet); Fouilles dirigées par M. Aug. Mariette dans la vallée du Nil pendant la campagne d'hiver de 1859-1860 (communication faite par M. le vicomte DE ROUGE, à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, à la séance du 4 mai, analysée par nous dans le Journal général de l'instruction publique, vol. XIX. no 47, mercredi 13 juin 1860, p. 375-376. Cette analyse figurera dans le tome IV, de nos Comptes rendus); la Revue Archéologique, du 1er juillet de la même année à publié in extenso la lettre de M. Mariette, nouvelle série, re année, t. II, p. 17-35 et 1 pl.;- Décou verles de M. Mariette en Égypte. Ensemble de son œuvre. "L'histoire de l'ancienne Égypte, refaite d'après ses monuments. Ce travail de 90 colonnes, publié par nous pendant le courant de 1860, dans la Revue de l'architecture et des travaux publics, de M. César Daly, rend compte de l'œuvre de M. Mariette avant le 1er janvier 1861. M. Marielle est resté en Égyple pendant toute l'année 1869 et l'hiver de 4861. M. le vicomte de ROUGE a communiqué à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, une lettre du savant archéologue à la séance du 18 janvier 4861, sur les fouilles de Tanis; l'analyse en est publiée dans notre Bulletin de janvier, t. V de nos Comptes rendus, p. 18-23. La lettre de M. Mariette a été publiée in extenso dans la Revue archéologique du 1er février 1861 avce 2 pl. et tirée à part. Revenu en France pendant l'été de 1861, M. Mariette ne put faire aucune communication à l'Académie à cause de l'état de sa santé. La seule notice qui ait paru sur les résultats d'ensemble de sa campagne de 1860-61, sont les articles que nous avons publiés au Moniteur des 7 et 8 septembre 1861: intitulés: Dernière campagne archéologique de M. Auguste Mariette en Égypte.

ordres pour la recherche et la conservation des monuments de l'antique Égypte, et combien elle est reconnaissante de cet immense service rendu aux sciences historiques.

M. Mariette, à cette occasion, informe l'Académie que le Vice-Roi, en lui commettant le soin d'apporter à Paris, pour les restaurer, les objets précieux qu'il a exposés sous les yeux de la Compagnie, l'a chargé de lui demander des instructions pour éclairer les travailleurs dans la continuation des fouilles.

L'Académie désigne immédiatement, sur la proposition de M. le PRÉSIDENT, cinq commissaires qu'elle charge de rédiger les instructions demandées ce sont MM. JOMARD, LENORMANT, BRUnet de Presle, DE ROUGE et de Longperier. (Voy., plus bas, le Rapport.)

Elle décide en outre que des remercîments adressés à S. A. le Vice-Roi, au nom de l'Académie, seront joints au rapport des commissaires.

Il s'engage ensuite une discussion entre plusieurs membres et M. Mariette, au sujet des signes caractéristiques que portent dans leur exécution et dans les symboles qu'ils représentent les cercueils des Pharaons et des autres personnages royaux, et qui peuvent aider à en déterminer les dates dans la série des dynasties égyptiennes. Il s'agit en particulier du sarcophage de la reine Aah-Hotep.

M. DE ROUGE lit un chapitre de la Traduction du Rituel funéraire, dont il rattache la rédaction définitive au temps de Psamétik.

M. LENORMANT fait observer, à l'occasion de cette lecture, qu'il a traduit le même chapitre et que sa traduction est semblable, en plusieurs points, à celle de M. DE ROUGE, comme il en fournira plus tard la preuve.

Sont offerts les ouvrages suivants :

Revue numismatique, par MM. J. de Witte et Adrien DE LONGPÉrier, nouvelle série, t. VI, nos 2 et 3, mars et juin 1859, in-8.

Médailles de Bonosorus, par M. J. de Witte, in-8.

Mémoire sur les six jours ou époques de la Genėse, par M. C. Schoebel, br. in-8.

Observations nouvelles sur la première partie des Philosophumena, par M. l'abbé Cruice, br. in-8.

Journal asiatique, 5e série, t. XIII, no 52, juin 1859, in-8.

Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, t. III, 3e liv., in-8.

MOIS DE SEPTEMBRE.

Séance du 2.

M. le PRÉSIDENT annonce que M. le SECRÉTAIRE PERPETUEL, étant obligé de s'éloigner de Paris pendant le mois de septembre, a délégué M. GUIGNIAUT pour le remplacer dans ses fonctions.

M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ donne lecture d'une lettre en date du 27 août, par laquelle M. le Ministre de l'Instruction publique annonce à l'Académie que, sur la demande formée en son nom par M. le SECRÉTAIRE PERPETUEL, le 16 juillet dernier, et d'après le succès extraordinaire du concours pour le prix relatif à l'Histoire critique du texte du Coran, où trois mémoires ont dû être couronnés à mérite égal, il autorise l'Académie à porter de 2,000 fr. à 4,000 fr. le prix proposé, afin que le travail de chacun des trois concurrents puisse être convenablement récompensé. M. le Ministre ajoute que ce supplément de dépense sera prélevé provisoirement sur les fonds généraux de l'Institut, sauf à y pourvoir à la fin de l'exercice par un virement de crédit.

L'Académie décide que l'expression de sa gratitude pour une mesure aussi libérale et qui répond si dignement au vœu qu'elle a formé, sera transmise par M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ à M. le Ministre de l'Instruction publique et demeurera consignée au procès-verbal.

M. T.-C. Viennot, commis principal au ministère des affaires étrangères, annonce, par une lettre, qu'il est l'auteur du Mémoire n° 1, sur l'Architecture byzantine, auquel l'Académie a décerné une mention très-honorable dans sa séance du 26 août dernier.

M. REINAUD commence la première lecture d'un Mémoire sur le commencement et la fin du royaume de la Mésène et de la Characène.

M. LENORMANT réclame, en conséquence de la lecture, commencée par M. DE ROUGE dans la dernière séance, d'une traduction de quelques fragments du Rituel funéraire des Égyptiens, l'ouverture du paquet cacheté remis par lui au secrétariat. M. LENORMANT, d'après

le manuscrit, rédaction de ses leçons du Collège de France, expose d'abord les bases de son système d'interprétation du Rituel, puis il commence la lecture de sa version du texte égyptien publié par M. Lepsius sur le papyrus hiéroglyphique du musée de Turin. Le savant conservateur du cabinet accompagne cette lecture d'observations et d'explications orales, et il termine ce spécimen de traduction, qui n'est que le commencement d'une communication, par quelques réflexions sur l'âge du manuscrit du Rituel et sur l'époque de sa rédaction définitive à propos de l'opinion émise précédemment par M. DE ROUGE.

Ont été remis au secrétariat pour être offerts en dons :

Nuovi studi intorno alle monete antiche di Atene, par Mgr. C. Cavedoni; br. in-8.

Annales de philosophie chrétienne; juillet 1859, in-8.

Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie; 1859, no 2.

Le cabinet historique sous la direction de M. L. Paris; juin et juillet 4859, in-8.

Revue américaine et orientale; juin 1859, in-8.

Séance du 9.

M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ rappelle à l'Académie l'intérêt avec lequel elle a entendu, il y a quelques mois, la lecture que M. le SECRÉTAIRE perPÉTUEL lui a faite d'une lettre adressée de Tunis par M. Beulé. Elle faisait connaître les résultats importants des fouilles entreprises par le jeune et savant professeur d'archéologie, à ses frais, sur deux points de la colline (cédée à la France par le bey), où s'élevait jadis Byrsa, la citadelle antique de Carthage, et qui porte aujourd'hui la chapelle de Saint-Louis. M. Beulé va retourner à Carthage afin d'y reprendre et d'y poursuivre, aussi loin qu'il le pourra, ses premiers travaux. On se rappelle qu'ils ont déjà mis au jour, sur l'un des flancs du plateau de Byrsa, une partie des fortifications échappées aux destructeurs et présentant un caractère unique. Sur la pente même qui s'étend au-dessous de la chapelle française, M. Beulé avait mis au jour un grand édifice appartenant à la Carthage nouvelle, et dont le déblayement s'est effectué déjà sur une très-grande étendue, grâce au zèle aussi éclairé que désintéressé de ce savant. Mais quels que soient les sacrifices que le généreux explorateur s'impose encore, il ne saurait atteindre le but avec ses seules ressources. M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ pense donc, avec plusieurs de

ses confrères, qu'il s'agit ici d'un intérêt scientifique de la plus haute importance pour l'histoire de l'art; que le lieu même où vont se poursuivre les travaux est déjà consacré par un grand souvenir national, et que l'attention du gouvernement doit être éveillée à ce double point de vue. Il demande en conséquence à l'Académie de l'autoriser à écrire en son nom à M. le Ministre d'Etat chargé de la direction des beaux-arts, pour lui signaler les résultats déjà obtenus et ceux que peut encore se promettre M. Beulé, s'il est aidé par l'État d'une manière efficace et si le Ministre consent à accorder au jeune savant les encouragements effectifs dont ses succès passés, l'honneur de l'entreprise nouvelle si heureusement et si libéralement com. mcncée, la gloire nationale attachée à ce sol consacré par saint Louis, garantissent et justifient l'opportunité.

L'Académie, consultée par M. le PRÉSIDENT, accorde sans discussion l'autorisation demandée.

M. DE ROUGE remet sur le bureau quatre cahiers contenant la traduction d'une partie du Rituel funéraire des anciens Égyptiens, copiés au secrétariat, d'après le manuscrit cacheté dont le dépôt avait été fait par l'auteur en présence de l'Académie, pour donner à son travail la date certaine du 12 août dernier. Il demande que ces cahiers, dont le premier renferme la version latine du titre explicatif des chapitres 1 à xiv avec des fragments plus ou moins considérables de ces mêmes chapitres; le second, la traduction française intégrale, ou à peu près, du chapitre xvi; le troisième, la version latine du chapitre LXIV; le quatrième, celle du chapitre cxxv, le tout avec diverses explications, collations et remarques critiques ou philologiques, soient datés de nouveau et paraphés par M. le SECRÉTAIRE DÉLÉ– GUÉ. Il désire que ces cahiers restent déposés, ouverts, aux archives de l'Institut pour être consultés. Acte est donné à M. DE ROUGE du vœu qu'il a exprimé et auquel il est accordé satisfaction.

Le savant conservateur du Louvre commence la lecture de sa traduction du chapitre xvii du Rituel. Il l'accompagne de quelques explications sur les divers manuscrits du Rituel dont il s'est servi et qu'il a conférés, afin d'arriver, autant qu'il est possible, à une constitution satisfaisante du texte de ce livre sacré (1).

(1) Cette traduction n'est pas susceptible d'analyse. On comprend qu'un mot mis à la place d'un autre puisse dénaturer ou altérer du moins la pensée du texte et l'interprétation du savant traducteur. Nous ne pouvons donc mieux faire que de renvoyer à la traduction elle-même, publiée dans la Revue archéologique de Paris de 1860, 83 pages (tiré à part).

« PrécédentContinuer »