Images de page
PDF
ePub

pris la thèse soutenue par SAINT-MARTIN et l'a appuyée de nouvelles

preuves.

A l'égard de la fin du royaume de la Mésène et de la Characène, c'est SAINT-MARTIN que M. REINAUD a eu à combattre. Cette fin que le savant arabisant place en 225, Saint-Martin l'avait reculée jusqu'en l'an 389, et son opinion a été suivie par M. Victor LANGLOIS. M. REINAUD a soumis à un nouvel examen les textes sur lesquels son devancier s'était fondé.

M. LENORMANT continue la seconde lecture de son Mémoire sur les représentations qui avaient lieu dans les mystères d'Éleusis.

A propos de l'usage que l'auteur du Mémoire a fait d'un passage considérable du Protreptique de saint Clément d'Alexandrie et des inductions qu'il en a tirées relativement à certains mythes et rites obscènes qui auraient fait, selon lui, à une époque très-ancienne, partie intégrante des Eleusinies, M. MAURY objecte que ces mythes et ces rites appartenaient originairement aux mystères phrygiens et au culte de Bacchus Sabazius; que ce culte et ces mystères ont été amalgamés par les Orphiques avec la religion d'Eleusis, mais à une date relativement récente. Le savant auteur des Religions de l'antiquité insiste, de son côté, sur la date, généralement assez basse, des poëmes orphiques; or ces poëmes sont, à son avis, les seuls témoignages de ce syncrétisme éleusinien.

M. LENORMANT répond que, dans la suite de son Mémoire, il produira les raisons qui le portent à attribuer à une date beaucoup plus reculée l'origine des poëmes orphiques, du moins dans quelques-unes de leurs parties.

Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants:

Sur une inscription romaine découverte dans les environs des bains de Saint-Gervais-en-Savoie et sur le véritable nom des habitants de la Tarantaise et du Faucigny, par M. Léon RENIER, br. in-8°.

Notice sur un manuscrit musical de la Bibliothèque de Saint-Die, par M. E. Coussemaker, br. in-8°.

La Nubia e il Sudan, dal dott. Elia Rossi, br. in-8°.

Séance du 23.

M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ donne lecture d'une lettre de M. le comte Hallez-Claparède, accompagnant une carte historique de l'Alsace, complément de son livre sur la réunion de cette province à la France. Envoyée au concours des antiquités de la France, pour 1860.

M. JOMARD offre à l'Académie une brochure dont il est auteur et qui est intitulée: Coup d'œil sur l'ile Formose à l'occasion d'une carte chinoise de cette ile apportée par M. de Montigny, consul général de France à Shang Ilai: (Extrait du Bulletin de la Société géographique, décembre 1858).

A cette brochure, en est jointe une autre du même auteur, ayant pour titre: Note sur une nouvelle direction à donner à la recherche des sources du Nil.

M. LENORMANT continue la seconde lecture de son Mémoire sur les représentations qui avaient lieu dans les mystères d'Eleusis. M. DE ROUGE continue la communication de sa Traduction du chapitre XVII du Rituel funéraire des anciens Égyptiens.

Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants :

Sitzungs berichte philos. histor. Classe, Band xxvII, Heft 2, 3; xxvIII, 4, 2, 3; XXIX, 4, 2; xxx, 4, in-8°.

Denkschriften philos. histor. Classe, Band x1, in-4°.

Archiv. für Kunde Oesterr. Geschichtsquellen, Band xx, Heft, 4, 2; XXI, 1, in-8°.

Notizenblatt, 1858, nos 4-24, i-8°.

Bulletin de la Société impériale des antiquaires de France, 1859, 2o trimestre, in-8°.

Bulletin de la Société archéologique de l'Orléanais, 2o trimestre 1859, n° 33, in-8°.

Notice biographique et bibliographiqne sur Cl. Xavier Girault, par M. Louis Girault, Dijon, in-8°.

Les trois itinéraires des Aquæ Apollinares, explication de la partie qui concerne la Gaule, par M. Alfred Jacobs. Paris, 1859, br. in-8o.

Revue de l'art chrétien, par M. l'abbé J. Corblet, 3o année, no 9, septembre 1859, in-8°.

Revue de l'instruction publique, no 25, renfermant la notice nécrologique de M. Auguste LE PRÉVOST (biographie et bibliographie).

Séance du 30.

MM. Raymond Bordeaux et Bouet envoient au concours des antiquités de la France pour 1860 l'ouvrage intitulé: Serrurerie du moyen âge, les ferrures des portes, avec dessins. Oxford et Paris, 1858, 1 vol. in-4o.

M. VINCENT lit à l'Académie l'extrait qu'il a préparé d'un mémoire de sa composition sur la musique des anciens. Cet extrait est. intitulé:

Explication d'une scène relative à la musique, représentée sur un vase grec du musée de Berlin (n° 626).

ANALYSE.

Ce vase représente un concert de quatre musiciens, dont deux flûtistes et deux citharèdes. M. Fétis propose une explication de laquelle il résulterait que, des six lignes de caractères accompagnant les personnages, quatre étant placées verticalement devant les musiciens, se composeraient chacune des mêmes signes dans le même ordre. De leur identité résulterait la preuve que les instruments auraient joué à l'unisson le chant des voix et n'y auraient ajouté aucune harmonie, même à deux parties. Les signes n'étant qu'au nombre de quatre qui se reproduisent constamment dans le même ordre, cela indiquerait que le chant était une sorte de litanie. On pourrait reconnaître, toujours d'après M. Fétis, dans ces quatre signes, lez, l', l' et l'o, qui figureraient la notation instrumentale. Ils représenteraient donc

[ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Ainsi, ces musiciens auraient joué le même chant à l'unisson, et leur accord n'aurait été qu'une simple homophonie; enfin l'on peut conclure que cette homophonie et l'antiphonie auraient composé toute l'harmonie des Grecs.

A quoi M. VINCENT objecte: 1° qu'il y a six lignes de caractères, que cinq, et non quatre, sont verticales; 2o que dire d'une mélodie dont toute l'échelle se compose d'un ton majeur divisé en trois parties? 3° aucun théoricien grec n'autorise l'hypothèse d'un ton partagé en trois parties, etc.; 4° le texte de Plutarque est en opposition avec cette explication.

Or, la peinture du vase de Berlin vient illustrer un remarquable passage du Ipi épunvsias attribué au grammairien Démétrius d'Alexandrie: «En Égypte, dit-il, pour honorer les dieux par des

chants, les prêtres se servent des sept voyelles, dont ils font entendre les sons alternativement et en présence de la flûte, en présence de la cithare; on entend avec plaisir le son de ces lettres à cause de leur euphonie. » Or si, au lieu du K que lit M. Fétis sur le vase, on lit A, nous aurons A, E, I, O, qui sont les quatre premières voyelles. Il est vrai que Démétrius en indique sept; mais il ne faut attacher aucun intérêt à cette différence uniquement due à ce que l'auteur, en donnant le nombre des voyelles usitées de son temps, ignorait ou oubliait que ce nombre avait changé.

Conclusion. Point de signes musicaux sur le monument, par conséquent rien de prouvé quant à l'emploi de l'harmonie simultanée des sons. M. VINCENT croit au contraire, en s'appuyant sur un texte de Plutarque, que les Grecs connaissaient et pratiquaient une certaine harmonie simultanée des sons, quoique les règles en fussent infiniment moins compliquées et moins savantes que celles du contre-point moderne.

M. LENORMANT achève la seconde lecture de son Mémoire sur les représentations qui avaient lieu dans les mystères d'Éleusis. (Analysé précédemment, II vol. de nos Comptes rendus, p. 128-152.)

M. GUIGNIAUT fait, en quelques mots, ses réserves sur plusieurs points de doctrine mythologique professés dans le Mémoire de son savant confrère, notamment sur la relation d'origine établie de nouveau, par le rapprochement de divers passages du Rituel funéraire, entre les mystères d'Eleusis et les mystères égyptiens. Il renvoie à une autre occasion le développement et la justification de ces réserves, M. DE ROUGE l'ayant prié de lui céder la parole pour achever la lecture d'un travail qui se trouve d'ailleurs en rapport direct avec la question dont il s'agit.

M. DE ROUGE termine la lecture de sa Traduction du XVII chapitre du Rituel funéraire des anciens Égyptiens. (Voy. Revue archéologique de 1860, nouvelle série, t. I, p. 69, 230, 237 et 337.)

Sont déposés sur le bureau les ouvrages suivants:

Recueil des ordonnances de la principauté de Liége, 3 série, 1684-1794. Jer vol. contenant les ordonnances du 28 novembre 1684 au 3 mars 1744, par M. L. Polain, conservateur des Archives de l'État à Liége, correspondant de l'Institut de France, etc. Bruxelles, 1855, 4 vol. gr. in-folio.

Bibliothèque de l'École des chartes, 4 série, t. V, 6e livr.; juillet-août 1859, in-8°.

MOIS D'OCTOBRE.

Séance du 7.

M. le Ministre de l'instruction publique et des cultes adresse à l'Académie un exemplaire de la deuxième partie des Analectes sur l'histoire de la littérature des Arabes d'Espagne, par Al Makkari, publiée par M. Gustave Dugat. Leyde, 1859, 1 vol. in-4o.

M. Max de Ring envoie, pour le concours des antiquités de la France, un exemplaire de son ouvrage intitulé: Les tombes celtiques de la forêt communale d'Ensisheim et des Hübel-Waldele, deuxième édition, Strasbourg 4859, in-folio avec une vue photographique et 14 planches lithographiées, dessinées par l'auteur.

Est envoyé au même concours, sur la demande de l'auteur : Landau, étude historique, par L. Levrault, in-8°.

M. le SECRÉTAIRE DÉLÉGUÉ éprouve le regret d'annoncer à l'Académie la grande perte qu'elle vient de faire dans la personne de l'un de ses plus illustres membres associés étrangers: M. Kar! RITTER, enlevé à la science an moment où il était près de terminer la publication de sa Géographie de l'Asie. Le XIX volume de cet immense ouvrage vient de paraître et il forme le tome second de sa Description de l'Asie Mineure qui en attend un troisième pour être entièrement terminée avec la description de toute l'Asic. Les éléments de ce XXe et dernier volume sont déjà préparés sans doute et l'on peut espérer de posséder ainsi dans son entier la géographie de cette partie du monde.

M. T. Henri Martin, doyen de la Faculté des lettres de Rennes, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques, section de philosophie, lit un Mémoire intitulé :

Du succin, de ses noms divers et de ses variétés suivant les anciens.

ANALYSE.

Chez les auteurs grecs postérieurs à Hérodote et chez les auteurs latins, le mot extpov, electrum, désigne tantôt l'ambre jaune, ou succin, tantôt un métal de même couleur, qui était un alliage d'or et d'argent. Ce n'est point au succin que ce nom a été donné pri

« PrécédentContinuer »