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L'ordre du jour appelle la nomination des diverses Commissions annuelles :

Sont élus membres, à la majorité relative et au scrutin secret:

4o De la Commission des travaux littéraires MM. JOMARD, HASE,

:

le comte BEUGNOT, LE CLERC, GUIGNIAUT, MAGNIN, VILLEMAIN, Ad. REGNIER. 2o De la Commission des antiquités de la France: MM. JOMARD, HASE, VITET, MÉRIMÉE, de Longpérier, Léon RENIER, Maury, Delisle;

3o De la Commission de l'École Française d'Athènes : MM. Hase, GuiGNIAUT, LE BAS, BRUNET DE PRESLE, EGGER;

4o De la Commission administrative des propriétés et fonds particuliers de l'Académie et de la Commission centrale administrative de l'Institut: MM. GARCIN DE TASSY et Wallon.

Séance du 14.

M. Vanhende adresse une brochure qui doit servir d'explication à un article de sa Numismatique lilloise, admise au concours des antiquités de la France.

MM. Aug. Castan a fait déposer au secrétariat une brochure intitulée : Les tombelles celtiques et romaines d'Alaise, second rapport fait à la Société d'émulation du Doubs au nom de la Commission chargée de diriger les fouilles.

Ces deux écrits sont renvoyés à la Commission des antiquités de la France comme documents pouvant être consultés.

M. V. Lespy, professeur au lycée impérial de Pau, présente, pour le prix du concours Volney, un ouvrage intitulé: Grammaire béarnaise, suivie d'un Vocabulaire français-béarnais, in-8°.

Renvoyé à la Commission du prix Volney.

Ont été déposés au secrétariat, pour être offerts en dons, les ouvrages suivants :

Le Château de Chambord, par M. DE LA SAUSSAYE, membre de la Compagnie, 8o édition, in-8°.

Premier chapitre d'une histoire littéraire de Lyon. Discours de réception à l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de cette ville, prononcé le 29 juin 1858, par M. DE LA SAUSSAVE, br. in-8°.

Isabeau de Bavière, reine de France. Étude historique par M. Vallet de Viriville, br. in-8°.

Jacmart Pilavainė, miniaturiste du xve siècle, par M. Léon Paulet, br. in-8°.

Das Grab des Dionysos an der Marmorbasis zu Dresden. Achtzentes prògramm zum Winckelmannsfest der archäologischen Gesellschaft zu Berlin, von Carl. Boetticher, Berlin, 1858, br. in-4o, adressé par M. Gerhard, correspondant étranger, et accompagné d'un article de lui intitulé: Onomakritos als Kunstsverfälscher.

Barschatritun Gati « Description de la saison des pluies» (en bengali), par Iri Chandra Madhava Chachaupadhyay. Calcutta, 1265 de l'ère du Bengale, in-42.

M. BRUNET DE PRESLE fait hommage, de la part de M. Constantin Hiéroclès Basiadès, d'une thèse soutenue devant l'Université de FrédéricGuillaume, à Berlin, pour obtenir le grade de docteur en médecine et en chirurgie. M. Constantin Hiéroclès Basiadès, médecin habile, s'était livré à des travaux philologiques; pendant quelques années, il avait profité pour ces travaux de la lecture des manuscrits de Vienne et de Paris; revenu aux études médicales, il a écrit cette thèse, qui contient une exposition complète de l'histoire de la gymnastique.

M. GUIGNIAUT présente, au nom de M. Vivien de Saint-Martin, un ouvrage intitulé: Mémoire analytique sur la carte de l'Asie centrale et de l'Inde, construite d'après le Si-yu-ki (Mémoires sur les contrées occidentales et les autres relations chinoises des premiers siècles de notre ère pour les voyages de Hiouen-Tsang dans l'Inde, depuis l'année 629 jusqu'en 645) Ce dernier ouvrage, bien connu et apprécié, avait besoin d'une carte détaillée qui fût accompagnée d'une justification complète des positions et des dénominations de lieux. Personne n'était mieux préparé que M. Vivien de SaintMartin par ses études antérieures, à donner un résultat satisfaisant sur ce point. Il est vrai qu'il a été puissamment aidé dans ses recherches et ses déductions par les travaux de M. Stanislas JULIEN, qui a établi les règles de la transcription des noms sanscrits en chinois, et par les lumières répandues sur la géographie musulmane depuis le 1x siècle, par le savant mẻmoire de M. REINAUD sur la géographie de l'Inde, inséré dans le recueil de l'Académie. M. Vivien de Saint-Martin a trouvé aussi des facilités dans sa connaissance approfondie de la géographie classique et de la géographie musulmane. Son ouvrage, très-estimé par les juges compétents en Europe, forme une suite intéressante à ses travaux sur la géographie des Indes et en fait attendre encore d'autres non moins instructifs.

M. REINAUD prend ensuite la parole pour rappeler que déjà, dans un long mémoire géographique et historique sur l'Inde, inséré dans le tome XVIII® du Recueil de l'Académie, il a traité une grande partie des questions dont M. Vivien de Saint-Martin s'occupe dans son mémoire. On le verra notam

ment dans les chapitres sur les relations des voyageurs chinois Fa-Hian et Hiouen-Tsang. M. REINAUD a, le premier, déterminé l'itinéraire de FaHian et de Hiouen-Tsang dans les provinces septentrionales de l'Inde et dans les contrées voisines et il a identifié la plupart des dénominations inoises avec les dénominations plus généralement accessibles. M. Vivien e Saint-Martin aurait pu nommer l'auteur des travaux dont il a proté.

L'ordre du jour appelle la nomination des Commissions chargées de juger les mémoires envoyés aux divers concours de 1859. Sont nommés, au crutin secret, et à la majorité relative:

4o Pour le concours sur la question du Coran, MM. REINAUD, Mout, CAUSSIN DE PERCEVAL, RENAN;

20 Pour celui des Narrations fabuleuses dans l'antiquité, MM. HASE, LE CLERC, VILLEMAIN, RENAN;

3° Pour celui de l'Architecture byzantine, MM. LENORMANT, VITET, BRUNET DE PRESLE, TEXIER;

4o Pour celui des Ecrits de Varron, MM. HASE, LE CLERC, LABOULAYE, EGGER;

5o Pour celui du prix de Numismatique, MM. le duc DE LUYNES, LENORMANT, DE SAULCY, DE LONGPérier.

M. Le Président rappelle que l'Académie a fixé à la séance du vendredi, 24 janvier, l'élection de la Commission du prix triennal.

Un membre fait observer qu'il importe d'être éclairé d'abord sur les ouvrages qu'il y aura lieu de désigner pour le concours; avant de se prononcer sur le choix des commissaires, il faut une information préalable sur la matière de leur examen, puisqu'ils doivent soutenir les propositions de l'Académic dans la Commission générale, et ensuite dans l'assemblée de l'Institut; c'est donc la connaissance de l'ordre d'ouvrages à indiquer qui devra régler le choix des commissaires.

L'Académie tiendra compte de cet avis.

M. AD. REGNIER donne lecture d'un Rapport qu'il est chargé de faire au nom d'une Commission :

RAPPORT

Sur une inscription runique communiquée à l'Académie

PAR M. JUBINAL.

Cette inscription n'est pas inédite: elle a été insérée, avec une explication, dans le Salimgar for nordens Fornaelskare de Sjoeburg, Stockolm, 1824,

t. II, p. 22 (1), et, sans traduction, dans les Run-Urkender, Stockholm, 4833, de Liljegren, p. 214, no 1856. La barre de fer sur laquelle elle est gravée a été trouvée dans l'île de Goethland. Elle était placée à l'angle d'une cheminée. Elle a été portée sur le continent, en Westergoethland, puis en France à la suite de l'expédition de la Baltique, et vendue par le ministre de la marine avec divers objets provenant de la dernière guerre.

L'inscription est en caractères runiques fort bien gravés : elle est composée de quatre lignes. Les lettres appartiennent à l'alphabet dit scandinave primitif, de seize signes. Voici la transcription et la traduction des runes :

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Simon-et-Jude soir (à la vigile de Saint-Simon et Jude, c'est-à-dire

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Marguerite se nommait la femme (de Botmund).

(4) L'explication de Sjoeborg n'était pas connue de la Commission au moment du rapport. Elle a été communiquée à un de ses membres dans une lettre écrite de Lund le 25 janvier.

(2) La septième rune, qui répond à notre H, équivaut, comme lettre dominicale, au G, septième lettre de l'alphabet latin.

(3) La sixième rune, qui, comme lettre répond à K, équivaut, comme chiffre, à vi.

(4) Sous-entendu i taflone, « dans le tableau (pascal) ». Ces deux mols sont exprimés dans l'inscription no 855 des Run-Urkender de Liljegren.

Après avoir justifié les corrections proposées sur ce texte, M. le Rapporteur ajoute que l'analyse des mots, la comparaison des radicaux et des désinences, d'une part avec l'ancienne langue du Nord et l'islandais, qui en ́est si voisin, d'autre part avec le suédois, ne peuvent guère laisser de doute sur le sens. On pourrait seulement être tenté de couper autrement les mots trri; uirk; stuvu, et de réunir uirk stuvu en un composé qui signifierait «< atelier ». C'est ce que fait Dieterich dans son Runen-Wœrterbuch, tandis que Sjoeborg considère trri: uirk comme un composé, et stuvu comme un mot simple. Pour l'orthographe et pour la grammaire, la langue de l'inscription tient le milieu entre l'ancienne langue du Nord et le suédois moderne.

M. AD. REGNIER fait ensuite l'analyse grammaticale de tous les mots de cette inscription, et il termine son rapport en indiquant la date du monument d'après les données même du texte. La combinaison de la lettre dominicale H (=G) et du nombre d'or K (= vı) dans la 13e colonne du tableau pascal, indique l'année 1487 (1).

M. LEOPOLD DELISLE, secrétaire de la Commission du prix Gobert, annonce qu'elle s'est constituée et qu'elle a reçu quatre ouvrages dont il donne les titres, savoir:

4o Histoire de France, par M. Emile Keller, 2 vol. in-12;

2o Introduction à l'histoire diplomatique de l'empereur Frédéric II, par M. Huillard-Bréholles (suite et fin), in-4o;

30 Gallia Christiana, par M. B. Hauréau, t. XIV, 4° fascicule, in-folio; 4 Lettres inédites de la princesse des Ursins, publiées par M. Geffroy, 4 vol in-8°.

M. ADOLPHE REGNIER, qui s'est chargé de l'examen des objets envoyés et donnés par M. Hodgson à l'Académie, fait le rapport verbal dont voici la substance:

Les deux caisses envoyées par M. Hodgson, correspondant de l'Académie, ancien ministre d'Angleterre à la cour du Népal, et célèbre par ses travaux sur la zoologie de l'Inde et sur le bouddhisme, renferment un grand nombre de peintures et de dessins du plus haut intérêt pour l'histoire du bouddhisme au Népal et au Tibet. Ils sont accompagnés de textes explica

(1) Voy. les planches de la Run-Lura, de Liljegren; Stockholm, 1832. -Dieterich date aussi l'inscription de 1487; Sjoeborg l'avait datée

de 1392.

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